Qui sont ils ?

Le tumulte de l'instant semblait suspendu dans une bulle temporelle, une pause irréelle avant que le chaos ne s'abatte sur la ville. L'événement, survenu de manière soudaine, avait jeté les soldats dans un abîme de confusion. Chacun se demandait, avec une urgence palpable, ce qui venait de se dérouler sous leurs yeux incrédules. Était-ce une défaillance de la réalité elle-même ? Étaient-ils toujours engagés dans l'assaut effréné contre Uzushio, la cité qui semblait sur le point de flancher sous leur assaut implacable ?

Soudain, comme un éclair dans la nuit, une lueur d'une intensité stupéfiante transperça le ciel, accompagnée d'un son strident, puis, un silence lourd, oppressant, s'abattit tel un couperet. C'était le calme avant la tempête, une présage funeste dans l'air chargé d'électricité.

Avant même que le temps ne puisse reprendre son cours, une onde de choc d'une violence inouïe se propagea à travers toute la contrée, secouant jusqu'aux fondations de l'existence.

Tous ceux aux alentours de la ville ne purent qu'assister, le regard ébahi et le corps tétanisé, qu'Uzushio venait de disparaître en un instant. L'onde de choc se propagea avec une force implacable à travers les eaux tumultueuses de l'océan, suscitant l'élévation de vagues monstrueuses. Celles-ci emportèrent dans les abysses de nombreux navires.

Par la force du souffle, de nombreux hommes étaient tombés à l'eau et furent emportés et aspirés par les tourbillons de la région.

La paralysie qui saisit les survivants fut brève, leur instinct de survie leur insufflant une énergie nouvelle, les propulsant vers l'action et les secours. Malgré le choc, les Shinobi s'attelaient à venir en aide à ceux qu'ils pouvaient sauver d'une mort certaine.

Pourtant, une question lancinante planait, sur toutes les lèvres, résumant l'incrédulité générale :

— Qu'est-ce qu'il vient de se passer ?

Cependant, dans les derniers instants précédant l'activation de la technique d'Uchiha Madara, l'attention de beaucoup était captivée par le tumulte du combat. Pourtant, quelques-uns, dans leur vigilance, remarquèrent des détails singuliers. Une masse blanchâtre, titanesque, émergea furtivement entre les silhouettes des bâtiments, sa présence évoquant celle d'une limace gigantesque, dissimulée partiellement par l'ombre des édifices.

Mais ce qui fascina véritablement ces observateurs avertis, ce n'était pas tant la taille imposante de la créature, mais bien la figure qui se tenait perchée sur ce qui semblait être sa tête : une silhouette féminine, ses cheveux d'un rose vif flamboyant. Et ce n'était pas la première fois qu'une telle chevelure était évoquée au cours de cette guerre. De nombreux témoins, civils, soldats, même des shinobis, prétendaient avoir aperçu une personne arborant cette étonnante couleur capillaire après des batailles acharnées. Était-ce là la même individuelle dont les récits narraient les exploits depuis le début du conflit ? Ou était-ce simplement le fruit du hasard, une coïncidence troublante ?

Cependant, un événement encore plus frappant attira l'attention des rares spectateurs témoins des assauts qui enserraient la ville assiégée.

Une silhouette imposante, émergeant de l'agitation, se hissa au sommet du dernier bastion encore debout. Cette figure n'était pas étrangère, son nom évoqué maintes fois depuis le début des hostilités. Tant de récits, tant de descriptions le peignaient comme une créature insurmontable, une force de la nature indomptable. Alors, que venait-il faire ici, en ce lieu de chaos ? Les réponses restaient insaisissables, englouties dans le feu de l'action, alors qu'un éblouissant flash de lumière plongeait tous les regards dans une attente fébrile.

Parmi les assaillants, un doute grandissait : était-ce l'un des leurs qui avait déclenché cette dévastation sans précédent, ou bien les Uzumaki, poussés à bout, avaient-ils finalement décidé de sceller leur propre destin dans un dernier acte désespéré ? Mais seuls quelques rares esprits avaient perçu la vérité, comprenant que cette terrible puissance émanait de la silhouette dressée au faîte de la cité.

La présence conjointe de ces deux figures au cœur même du conflit laissait présager une alliance avec Konoha. Cependant, cette hypothèse vacilla lorsque la réalité se révéla dans toute sa cruauté : l'un des deux venait de réduire Uzushio en cendres. Cette soudaine trahison souleva une multitude de questions parmi les rangs des agresseurs. Qui étaient donc ces individus, dont les noms inconnus résonnaient sur les champs de bataille ? Pour le compte de qui agissaient-ils, s'ils n'étaient pas alliés à Konoha ?

Mais ce n'était plus le moment de se perdre en conjectures et en suppositions.

— Etat des troupes ! rugit l'un des chefs qui dirigeait l'assaut.

Après le choc initial de l'attaque, l'ordre se rétablit peu à peu, des instructions fusant de toutes parts pour organiser les secours en mer. Après une demi-heure d'efforts frénétiques, une certaine forme d'ordre émergea, une stabilité précaire alors que tous contemplaient le gigantesque nuage de poussière et de fumée qui s'élevait au-dessus d'Uzushio... ou du peu qui en subsistait.

— Commandant, nous avons subi des pertes estimées à près de trente pourcents de notre matériel et vingt pourcents de nos effectifs, rapporta un shinobi du sable après avoir effectué les calculs avec ses camarades.

— Damnation ! maugréa l'homme, son regard plongé dans les ruines devant lui. Avons-nous la moindre idée de ce qui vient de se passer ?

— Nous n'en avons aucune certitude, commandant, répliqua immédiatement son subordonné, les yeux rivés sur les décombres. Il y avait des éclairs de chakra sporadiques, suggérant des défaillances dans des sceaux de Fûinjutsu.

— Est-ce possible que cela provienne de nos rangs ? s'interrogea le commandant.

Non, cela ne pouvait être le leur ; une telle stratégie n'était pas au programme. En tant que responsable de cet assaut, il aurait été tenu informé de tout tel projet.

— Peut-être un acte suicidaire ? suggéra l'un des marins qui se tenait à la barre du navire.

— Se sacrifier à ce point ? Préférer la mort à notre affrontement, tout en infligeant un maximum de pertes ? interrogea le chef militaire, perplexe. Ça ne tient pas debout. Ils auraient attendu que nous soyons plus proches.

Ce genre de stratégie n'était pas à écarter, mais ce n'était pas le choix le plus probable.

— Quels sont vos ordres, commandant ? demanda le subordonné, remarquant l'expression concentrée de son supérieur.

— Envoyez plusieurs éclaireurs pour enquêter, ordonna le commandant avant d'apercevoir un autre shinobi se poser à ses côtés.

— Permission de parler, commandant, dit le nouvel arrivant en s'agenouillant.

— Faites votre rapport, ordonna-t-il sans hésitation.

— Je pense qu'une troisième faction est en jeu, mon commandant, déclara d'emblée le shinobi de la terre.

— Comment cela ? s'étonna le commandant devant cette révélation.

— Ça ne venait ni de nous ni du clan Uzumaki, continua l'homme chauve. Je les ai revus, mon commandant.

Cette simple annonce fit gronder de frustration le chef militaire. Ce n'était pas la première fois qu'il entendait parler d'eux ! Tout au long de la guerre, des rapports faisaient état de deux individus responsables de nombreuses morts. Ils étaient probablement à l'origine de raids, de pillages et de meurtres, une menace alarmante.

Pourquoi ? Parce que personne ne survivait assez longtemps pour fournir des informations claires à leur sujet. Aucune description précise, juste deux ombres insaisissables. Toujours observés de loin, ou alors les rares survivants de leurs attaques ne faisaient que balbutier des propos incohérents. Tout le monde connaissait leur existence, mais personne ne disposait de renseignements fiables. Une frustration pour tous les grands commandants : connaître l'ennemi sans pouvoir le cerner.

— Explique-toi immédiatement, ordonna l'homme au turban, représentant de Kaze No Kuni.

— J'ai eu un bref aperçu de la personne aux cheveux roses... mais pour l'autre, j'en suis certain. J'ai pu reconnaître sa tenue et sa chevelure à travers ma longue vue... et l'attaque provenait de LUI ! déclara-t-il avec assurance.

— Tu veux dire qu'UN SEUL homme ! a accompli CELA !? s'exclama presque le commandant, désignant Uzushio du doigt. C'était tout simplement impensable qu'un individu puisse déchaîner une telle dévastation. Seuls Hashirama Senju et Uchiha Madara auraient été capables d'un tel exploit, et encore, cela aurait nécessité plusieurs assauts.

— Affirmatif, mon commandant !

Autour d'eux, des murmures inquiets commençaient à se répandre, la peur s'insinuant lentement dans les rangs. Et cela était compréhensible. Qui était donc cet individu, doté de capacités extraordinaires, peut-être même comparables, voire supérieures, aux anciens dieux shinobi ? De quoi glacer le sang de tout shinobi aguerri.

— Envoyez une seconde escouade d'éclaireurs. Si ces individus sont toujours là, qu'ils battent immédiatement en retraite. Prenez avec vous un shinobi sensoriel. Si aucun survivant n'est trouvé, revenez. La mission sera alors considérée comme accomplie. Faites reculer la flotte et l'armée d'un bon demi-kilomètre, au cas où une nouvelle attaque de ce genre surviendrait, ordonna l'homme après un moment de réflexion.

— A vos ordres ! répondirent en chœur les hommes, se mettant aussitôt au travail.

— Qu'on me prépare un parchemin et de quoi écrire ! ajouta le commandant.

Il devait rédiger des messages à ses supérieurs, et vite !

Tandis que les navires et l'armée se repliaient légèrement, deux escouades partirent en direction des ruines d'Uzushio, avec une appréhension palpable. À leur approche, ils découvrirent de nombreux corps, des leurs et des Uzumaki. Mais bientôt, leur vision fut accaparée par les décombres, ne laissant subsister aucune structure debout.

— Dispersion et toujours par deux. Si l'un se fait attaquer, ne jouez pas aux héros et faites un Ninjutsu visible rapidement, dit le chef d'escadron avant de voir son unité se disperser dans ce qui restait de la ville. De temps en temps, ils virent des cadavres entre deux rochers, parfois ils trouvaient un membre coupé... mais ils ne trouvèrent aucun survivant ou ennemi. En même temps, qui aurait survécu à une attaque pareille ?

— Nao... des pertes parmi nos éclaireur ? demanda le chef à un adolescent à ses côtés qui avait les yeux fermés et qui se concentrait sur sa capacité sensorielle.

— Aucune de nos troupes d'éclaireurs n'est morte chef.

— Sens-tu des survivants ?

— Non.

Le clan Uzumaki était donc bel et bien éradiqué.


Tobirama Senju n'avait que rarement ressenti une telle montée d'irritation. Les seules occasions où il avait été aussi exaspéré étaient lorsqu'il avait dû consentir à une trêve avec Uchiha Madara, et lorsque celui-ci avait attaqué Konoha. Mais cette fois-ci était d'une toute autre nature : cette guerre était un véritable cauchemar !

Malgré leur avancée réussie sur le front sud en direction du village caché de Suna, et les tentatives de percée des troupes à l'ouest contre les défenses de Tsuchi No Kuni, Tobirama avait été incapable de réunir assez rapidement des renforts en réponse à l'appel à l'aide d'Uzushio. Le constat amer était donc implacable : Uzushio n'existait plus. Konoha venait de perdre un allié inestimable.

Deux hommes se tenaient devant lui, lui faisant leur rapport. L'un avait été dépêché avec les renforts pour secourir Uzushio. De retour à Konoha, il détaillait ce qu'ils avaient découvert sur place, tandis que le reste de l'armée poursuivait son avancée vers le front de Kaminari No Kuni.

L'autre homme, un shinobi infiltré chez l'ennemi, était là pour fournir des informations cruciales. Tobirama savait que de telles missions étaient parfois nécessaires, et l'espionnage en faisait partie intégrante. Aujourd'hui, le témoignage de ce shinobi était d'une valeur inestimable pour le Nidaime Hokage.

— Malheureusement, nous sommes arrivés trop tard, Hokage-sama, le village était déjà réduit en ruines, parsemé de cadavres. L'ennemi avait disparu quand nous sommes arrivés, rapporta le premier soldat.

— Combien de survivants ? demanda immédiatement Tobirama, la gorge serrée et le cœur lourd à l'idée de la perte de cet allié précieux.

— Aucun...

— Pardon ? s'étonna Tobirama, pris de court.

Comment cela pouvait-il être possible ? Même dans les combats les plus acharnés, il restait toujours des survivants, des blessés. Ashina Uzumaki, avec toute son expérience militaire, aurait sûrement ordonné une évacuation s'il avait compris que la ville était condamnée.

— Ils ont dû bloquer toutes les issues, empêchant toute fuite, Hokage-sama. C'est la seule explication plausible pour expliquer l'absence totale de survivants, ajouta le jônin.

— Tu confirmes ? interrogea le Senju, se tournant vers l'espion.

— Absolument. Les troupes ont effectivement encerclé Uzushio, mais un passage aurait pu être ouvert si Uzumaki-dono avait dépêché une force de secours, répliqua le deuxième homme.

— Alors pourquoi... ? se questionna Tobirama, fixant son bureau. Quelque chose m'échappe. Avec leur maîtrise du Fûinjutsu et leurs compétences au combat, les Uzumaki auraient dû avoir une chance de survie. Pourquoi n'ont-ils pas tenté de fuir ?

— Ils n'ont pas eu le temps. La ville a été frappée par un Ninjutsu de rang S.

— Mû était impliqué ? s'étonna Tobirama.

C'était l'explication la plus logique. Le Nidaime Tsuchikage était réputé pour recourir à des techniques extrêmement puissantes. Mais comment était-il impliqué alors qu'il était censé être aux Pays de la Pluie, selon les derniers rapports reçus ?

— Ce n'était pas eux, rectifia le shinobi d'un ton calme, anticipant la réaction glaciale du Nidaime Hokage.

— Répète !

Cet accès de dureté n'était pas dirigé contre le shinobi faisant son rapport, mais bien contre leurs ennemis. Qui avait pu entraîner la chute d'Uzushio pour affaiblir Konoha ? La perte de cet allié aurait des conséquences considérables sur la guerre et la puissance de la Feuille face aux autres pays.

— Uzushio n'a pas été détruite par Iwa, Suna ou Kumo, répéta l'homme qui avait entendu les rumeurs de l'armée après que clan Uzumaki fut éradiqué.

— Ashina n'aurait jamais toléré le suicide... il avait trop d'honneur pour cela.

Si aucun des trois autres pays étaient les responsables, il ne restait que cette option absurde et peu probable venant de l'Uzumaki.

— Cela ne venait pas non plus du clan Uzumaki Hokage-sama.

En entendant cette phrase le Senju se retrouva perplexe un instant et fixa le Shinobi-espion. Qui aurait pu donc décider d'anéantir toute une ville comme celle d'Uzushio ? Qui et pourquoi ?

— Qui ?

— Personne ne sait qui ils sont, ni pour qui ils travaillent, commença l'homme, remarquant la rage qui brûlait dans le regard de son chef. Mais ce sont les mêmes individus dont on parle depuis le début de la guerre. Certains évoquent même l'existence d'une troisième faction..

Tobirama sentit la colère gronder en lui en comprenant que l'espion faisait allusion à ces deux mystérieux individus échappant à toute identification et à toute traque.

— Ils n'étaient pas seuls ? Qui les emploie ? questionna-t-il avec véhémence, déterminé à mettre fin à leurs agissements et à ceux qui les soutiennent.

— Ils étaient vraisemblablement encore seuls à agir Hokage-sama. L'individu aux cheveux rose est apparu à la tête d'une immense créature en plein milieu des bâtiments de la ville. Et..., hésita-t-il en cherchant ses mots pour essayer de retranscrire au mieux l'attaque qu'avaient essuyée les troupes.

— ET alors ? Parle ! ordonna Tobirama, dont les émotions semblaient lui échapper de plus en plus face à ces deux énigmes qui entravaient sa route depuis le début.

— L'autre individu a été repéré au sommet d'un bâtiment. Il a déclenché une technique qui a ravagé la ville et coulé plusieurs navires aux alentours. En une seule attaque, Uzushio a été anéantie, ainsi qu'un grand nombre de shinobis ennemis. Les éclaireurs envoyés sur place sont formels : il n'y a aucun survivant du côté du Pays des Tourbillons. Tous ont été éradiqués, civils et shinobis... tous... plus aucune vie. J'ai jugé nécessaire de revenir immédiatement pour vous transmettre ces informations, conclut enfin le shinobi.

Le Nidaime demeura silencieux, plongé dans ses pensées, en train de rassembler ses réflexions.

Ainsi donc, ces deux individus étaient capables de réduire à néant tout un village. C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Tobirama Senju ne pouvait laisser impuni cette humiliation, et encore moins les laisser agir à leur guise. Aujourd'hui, c'était Uzushio, et demain qui ? D'aucune manière, il ne laisserait plus longtemps ces énergumènes parcourir impunément les différents pays, et surtout, il ne prendrait aucun risque qu'ils s'en prennent à Konoha.

Si aucun de ses ninjas d'élite n'avait réussi à les capturer, Tobirama décida qu'il était temps pour lui de partir sur le front. La guerre devait cesser immédiatement, et avec elle les exactions de ces deux personnes qu'il considérait désormais comme les individus à éliminer en priorité. S'il avait eu leurs identités, il les aurait immédiatement fait inscrire dans le Bingo Book. Mais à présent, ce détail était insignifiant. Le Nidaime Hokage se jura de les éliminer lui-même. Leur insolence et leur impertinence avaient trop duré. Il était temps que cela prenne fin.

Il congédia les ninjas et s'attela à préparer son départ imminent pour la guerre, celle où il ne pouvait qu'en sortir vainqueur, quoi qu'il puisse lui en coûter.


Voilà près d'un mois qu'Hiruzen Sarutobi se tenait sur le front avec son équipe, aux abords du Pays de la Pluie. Un mois à diriger les troupes aux côtés de son meilleur ami, Danzo Shimura. Ils avaient élaboré de nombreuses tactiques pour traverser et affaiblir l'ennemi, mais il fallait admettre une réalité indéniable : quand un ninja du Pays de la Terre décidait de tenir une position, il la défendait avec une fermeté inébranlable !

Après tout, les shinobis de Tsuchi No Kuni étaient des maîtres des Ninjutsu de type Doton, une compétence qui faisait d'eux des experts en défense. Ainsi, percer leurs rangs relevait de la gageure.

Pendant trois jours, les troupes de Konoha n'avaient pas lancé d'attaque. Un cessez-le-feu tacite s'était instauré entre les deux camps, imposé par Hiruzen lui-même après la réception d'une missive de Tobirama Senju. Ce message avait jeté un froid glacial parmi les troupes.

Hiruzen,

Uzushio n'est plus, il est temps que cette guerre cesse, je serais là dans quatre jours.

Tobirama Senju

En lisant cette lettre, Hiruzen fut tellement abasourdi qu'il ne se rendit pas compte qu'il avait répété son contenu à haute voix, de sorte que non seulement Danzo Shimura l'entendit, mais également tous ceux aux alentours. La nouvelle selon laquelle Uzushio avait été purement et simplement rayée de la carte se répandit telle une traînée de poudre dans les rangs des ninjas de la Feuille.

D'un côté, l'annonce de l'arrivée de leur chef était une lueur d'espoir, indiquant que les choses allaient probablement évoluer en leur faveur. Mais cela signifiait également qu'ils étaient dans une position désespérée, nécessitant la présence du Nidaime pour assurer une victoire franche et définitive, afin de ne pas subir le même sort que leurs alliés récemment disparus.

— J'ai encore du mal à accepter que Uzushio ait disparu, murmura Danzo, assis près du feu aux côtés de son ami Hiruzen et de quelques autres ninjas.

— Tout comme toi, Danzo... il semble que nous ayons grandement sous-estimé nos ennemis, ajouta Sarutobi, teinté de honte. Il se souvenait de la conversation qu'il avait eue il y a un mois avec ses élèves sur les dangers de perdre un allié. Parfois, je me demande si ce que nous faisons est vraiment la solution...

— Que veux-tu dire ? Demanda Danzo, surpris par les paroles de son ami.

Tous les ninjas réunis autour du feu écoutaient attentivement la conversation initiée par Hiruzen. Ils faisaient partie du petit nombre de ninjas en qui l'Hokage avait une confiance totale. Il les avait soigneusement sélectionnés et formés, et parmi eux se trouvait un Uchiha.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, Tobirama Senju avait appris à apprécier un Uchiha pour ses qualités et ses valeurs. Mais celui-ci était le seul qui méritait son attention et son respect. Il n'était pas comme les autres membres de son clan ; il avait une vision plus large, plus globale. Alors, quand il entendit une telle phrase de la part d'Hiruzen Sarutobi, Kagami Uchiha, le futur père du légendaire Shisui Uchiha, prêta une oreille très attentive. Malgré son jeune âge, il était un ninja extrêmement compétent, doté d'une capacité d'analyse remarquable. C'est entre autres pour cela qu'il envisageait des perspectives plus vastes et plus lointaines que la plupart des membres de son clan.

— Se combattre entre nous, expliqua Sarutobi en réponse à la question de son ami.

— C'est notre devoir, Hiruzen, répliqua machinalement Danzo.

— Je sais, mais cette guerre mondiale semble reproduire à grande échelle ce que nous avons vécu à petite échelle lors des guerres de province, et le désir de vengeance ne fait que croître dans le cœur de beaucoup, répliqua Hiruzen, avec une sensation amère au fond de la gorge. Quand je pense à nos alliés, nos amis, nos frères qui ont péri à cause de... de... enfin, ça me rend furieux et je ne peux m'empêcher de ressentir le besoin de leur faire payer.

— Il y a autre chose n'est-ce pas ? demanda Kagami en entrant dans la conversation. Beaucoup de monde tourna la tête dans sa direction surpris de son intervention. Il était habituellement un ninja discret.

— Juste un mauvais pressentiment.

— Tu veux nous en faire part ? demanda Danzo avant de voir son ami soupirer en se massant les arcades sourcilières.

— En venant de Konoha mon équipe et moi-même avons été victime d'une embuscade, commença Hiruzen.

— Des ninjas de Tsuchi No Kuni ? supposa Danzo, sachant que des ennemis se cachaient souvent derrière les lignes ennemies.

— Oui, mais techniquement, j'aurais probablement dû arriver ici seul. Mes élèves auraient dû périr à ce moment-là, ajouta-t-il, réprimant un frisson à l'idée de la mort de ses propres élèves. Même si la mort au combat était le lot du ninja, Hiruzen ne pouvait pas l'accepter pour ses élèves, qui avaient encore toute une vie devant eux.

— Pourquoi aurais-tu dû être seul ? s'enquit un autre ninja près du feu.

— Inutile de faire semblant, nous savons tous qu'il y a deux individus quelque part dans les Nations Elémentaires qui font parler d'eux... et sans eux, mes élèves seraient probablement morts à l'heure actuelle, révéla Sarutobi à l'assemblée.

— Donc ce n'est pas qu'une rumeur, dit Danzo en se caressant la cicatrice de son menton. A quoi ressemblent-ils ?

— Je l'ignore. Je me base uniquement sur les descriptions de mes élèves, qui correspondent à ce que nous savons déjà, et je pense que nous avons affaire à deux ninjas de rang A minimum, voire de rang S.

— A ce point ?

— Nos adversaires n'étaient pas extraordinaires, mais d'après Orochimaru, ils ont maîtrisé leurs agresseurs en un claquement de doigts. Je sais qu'ils ne sont que des enfants, mais je fais confiance à leur jugement.

— Pourquoi avoir aidé tes élèves ?

—Je l'ignore, concéda Hiruzen qui devait admettre qu'il se posait encore la question de pourquoi ils étaient intervenus pour sauver ses élèves.

— Probablement parce qu'ils sont des enfants, intervint Kagami Uchiha, plongé lui aussi dans ses réflexions. Depuis un moment, il scrutait cette possible menace incarnée par ces deux individus. Il savait que toute rumeur contenait une part de vérité, et l'absence d'informations représentait un danger potentiel.

Kagami s'était alors attelé à récolter le plus de témoignages possible parmi ses camarades et les civils qu'il croisait. L'Uchiha se posait une multitude de questions. Pourquoi ces pertes de ressources ? Pourquoi ces raids incessants ? Pourquoi ces villages et ces villes réduits en cendres, sans qu'on retrouve le moindre corps ? Pourquoi ces disparitions inexpliquées ? Qui était capable de commettre de tels actes et de s'évanouir dans la nature sans être capturé ?

Kagami Uchiha avait bien un nom... mais était-ce seulement possible ?

— Peut-être, mais je n'aime pas l'idée que deux ninjas de ce genre se baladent comme cela sans qu'on sache qui ils sont, rajouta Sarutobi à Kagami.

— Comment les ont-ils décrit ?

— Une femme aux cheveux roses et aux yeux turquoise, portant une tenue rouge vif. Elle ne semble affiliée à aucun clan ou pays. Quant au deuxième, personne n'arrive à le décrire correctement...

— Genjutsu, pensa immédiatement Kagami, voyant là une capacité simple mais efficace pour rester incognito. Quelle taille ?

— Un mètre quatre-vingt-dix, peut-être moins, longue chevelure, les choses habituelles, répondit Hiruzen en décrivant les informations qu'ils avaient déjà sur ces deux personnes.

Ces confirmations étaient cruciales pour Kagami. Elles correspondaient indéniablement à l'une de ses théories les plus audacieuses. Il avait analysé les descriptions, les techniques employées dans les villages et les villes. Il s'agissait de ninjutsu pratiqué par très peu de personnes, des méthodes peu connues. Mais ce qui donnait encore plus de poids à son hypothèse était la taille de l'individu.

Au début, Kagami avait refusé d'y croire, mais face à ces éléments, il ne pouvait plus nier l'évidence. Toutes les pièces du puzzle semblaient s'assembler.

Après tout, personne n'avait retrouvé le corps d'Uchiha Madara.

Et la seule personne capable de tout cela ne pouvait être que le chef de clan déclaré mort.

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