Première Guerre Shinobi !
Tobirama Senju, le Nidaime Hokage en titre de Konoha No Sato, scrutait la vaste plaine qui s'étendait sous ses yeux, les bras croisés en signe de réflexion profonde. Depuis la disparition tragique de son frère Hashirama Senju, Tobirama avait émergé comme l'incarnation même de la puissance shinobi, une force inébranlable que nul ne pouvait espérer défier en un duel singulier. Tel son frère avant lui, Tobirama était vénéré comme une divinité parmi les shinobi.
Cependant, là où Hashirama avait été la quintessence de la force brute incontestée, Tobirama se distinguait par son génie tactique inégalé. Même au cours de la Quatrième Grande Guerre Shinobi, aucun ne pouvait se mesurer à son intellect acéré.
Car Tobirama était un maître incontesté dans chaque domaine qu'il touchait. Il était l'architecte suprême des arts ninjutsu, maniant ses créations avec une grâce telle qu'aucun geste n'était nécessaire pour les déployer. Sa maîtrise des cinq éléments du chakra le rendait versatile et redoutable, mais c'était dans l'art du Suiton, du contrôle de l'eau, que sa réputation brillait le plus. Il pouvait extraire l'humidité même de l'air, tissant les particules d'eau en un torrent implacable.
Pourtant, le ninjutsu n'était qu'une facette de son arsenal. Tobirama était également un virtuose du kenjutsu, l'art du combat à l'épée, surpassant quasiment tout adversaire sur son chemin grâce à un secret bien gardé. En association avec Ashina Uzumaki, il avait perfectionné l'art du fûinjutsu, le sceau mortel qui lui conférait un avantage inestimable.
Sa technique la plus redoutable était sans doute son fûinjutsu temporel de téléportation, une capacité qui défiait les limites mêmes du combat. Une technique qui, dans le futur, serait perfectionnée par le Yondaime Hokage.
Ces compétences, alliées à son intelligence sans égale, faisaient de Tobirama Senju bien plus qu'un simple shinobi, mais un Hokage d'une dangerosité inouïe. Et c'était précisément en raison de toutes ces qualités que Tobirama se tenait maintenant sur cette plaine sans fin, prêt à faire face à ce que l'avenir lui réservait.
Depuis des semaines, ses troupes et ses espions avaient alimenté ses rapports de nouvelles alarmantes : une invasion imminente ourdie par leurs ennemis. Tel le stratège émérite qu'il était, Tobirama avait agi sans délai, se préparant méthodiquement. Il avait mobilisé ses ressources, lançant une vaste opération de collecte d'informations, sans scrupules quant aux méthodes employées. Des assassinats ciblés avaient été orchestrés pour arracher les secrets nécessaires à la victoire imminente.
En sus de ses autres talents, Tobirama possédait un atout majeur face à ses adversaires : une expertise inégalée en tant que ninja sensoriel. Son entraînement implacable dans cette discipline en avait fait une énigme pour toute embuscade. Ses sens aiguisés lui permettaient de détecter une armée à plusieurs kilomètres à la ronde, un avantage crucial dans la lutte imminente.
C'est pourquoi il avait ordonné à ses troupes de se dissimuler, prêtes à agir selon ses directives. Et celles-ci ne tardèrent pas à venir.
— Tout le monde à son poste, déclara Tobirama, ses bras toujours croisés, à son subordonné.
— A vos odres, Hokage-sama, répondit Hiruzen Sarutobi avant de s'élancer vers les arbres pour transmettre les ordres suivants.
Durant deux jours, Tobirama demeura à son poste, son regard rivé sur l'horizon. Il ne se détournait que pour s'alimenter ou répondre à l'appel de la nature. Ni sommeil, ni repos. Ses troupes s'interrogeaient sur sa conduite, mais nul n'osait questionner leur Hokage.
— Les voilà, déclara Tobirama, plissant les yeux alors que les premiers soldats se profilaient à l'horizon. Une cohorte de six cents hommes avançait en formation militaire, parmi lesquels la moitié semblait posséder des compétences en arts ninja, reconnaissables à leur réserve de chakra.
Soudain, les troupes se ruèrent dans sa direction, un shinobi sensoriel ayant repéré sa présence. Mais Tobirama avait tout orchestré pour être détecté.
Alors que les shinobi avançaient rapidement, Tobirama examina leur formation pour confirmer ses informations.
— Kaze No Kuni... Tsuchi No Kuni... Tch ! maugréa-t-il avec dédain en reconnaissant les bandeaux frontaux de ses ennemis, alors que l'armée se déployait devant lui sur la plaine.
Il ne commettrait pas les mêmes erreurs que son frère, ne ferait pas preuve de la même faiblesse. Par respect pour Hashirama, Tobirama n'avait pas contesté lorsque celui-ci avait offert des Bijû aux autres nations, geste de bonne volonté. Mais pour lui, c'était comme offrir un poignard à un ennemi pour qu'il vous transperce le cœur.
La vision des shinobi en face de lui ne fit que confirmer ses craintes : leur générosité avait été une erreur. Tobirama était un mélange d'Hashirama et de Madara, et même s'il lui en coûtait de l'admettre, il était d'accord avec l'approche radicale de l'Uchiha. Il aurait agi sans hésitation : soumettre ce monde avant qu'il ne les soumette !
Les premiers shinobi allaient l'atteindre dans moins de vingt secondes, mais Tobirama ne montra aucun signe d'inquiétude. Son regard balaya une dernière fois la plaine, évaluant le travail minutieux qu'il avait préparé pendant deux jours. Le Nidaime Hokage desserra ses bras, puis forma le signe du bélier de sa main droite. Aussitôt, l'air se chargea de chakra, empreint d'une odeur âcre de soufre, faisant dresser les poils sur la peau de tous les présents.
— KATSU ! rugit Tobirama.
En un instant, les milliers d'étiquettes explosives dissimulées dans la plaine durant ces deux jours explosèrent simultanément ! Le souffle de l'explosion se fit sentir sur des dizaines de kilomètres, accompagné d'un fracas assourdissant. Les détonations arrachèrent des arbres par leurs racines, transformant la paisible prairie en un champ de dévastation.
En un geste, Tobirama avait anéanti plus de six cents vies humaines, sans effort, sans pitié.
Depuis plus d'un mois, la caravane de plus de mille âmes progressait en direction de Ta No Kuni, et plus précisément vers Heiwa, la cité promise où ils pourraient enfin trouver refuge et paix.
De manière étrange, presque déconcertante, l'immense convoi n'avait croisé âme qui vive durant tout son périple. Aucun animal sauvage, aucun habitant des terres qu'ils traversaient... ni bandits, ni shinobi... le silence absolu régnait.
Certains y voyaient une chance inespérée, d'autres évoquaient la protection des deux shinobi qui les avaient sauvés des envahisseurs. Mais la réalité était bien différente, et restait un secret bien gardé.
Toutes les dix secondes, le petit bâtonnet dissimulé dans le linge de l'enfant porté par une femme au cœur du convoi émettait une onde de chakra imprégnée d'un genjutsu. Une création ingénieuse de Sakura, soutenue par l'expertise de Madara.
Cette technique de fûinjutsu permettait de diffuser le genjutsu de Madara à travers une onde de chakra, affectant tous ceux à proximité. Tout individu touché par cette illusion dans un rayon d'un kilomètre éprouverait une impérieuse envie de changer de direction, sans comprendre pourquoi. De plus, le genjutsu possédait un effet de camouflage, rendant le groupe pratiquement invisible aux yeux du monde alors qu'il se tenait à la lisière de Heiwa, au cœur de la vallée.
La femme qui portait l'enfant, à qui Sakura avait confié le bâtonnet, jouait tendrement avec son précieux fardeau, qui gazouillait joyeusement entre ses bras. Lorsque son regard se posa sur la silhouette imposante de la grande cité, elle se souvint des paroles de la jeune femme aux cheveux roses. Une fois près de Heiwa, jetez le bâtonnet au sol et brisez-le.
D'un geste assuré, la jeune mère plongea la main dans le tissu enveloppant son enfant, en ressortant quelques instants plus tard le petit bâtonnet de bois, orné de dizaines de kanji. Il lui sembla parfois que les caractères s'illuminaient faiblement... mais elle attribua cela à son imagination, bercée par le mouvement de son précieux fardeau.
Quoi qu'il en soit, la femme contempla l'horizon, où s'étendait une vallée immense, cernée par les majestueuses montagnes, et la cité grandiose qui s'y élevait. Les murailles gigantesques, à différentes hauteurs, témoignaient de travaux en cours, tandis que des édifices semblaient surgir des flancs des montagnes. C'est alors, devant ce spectacle grandiose, qu'elle laissa tomber le bâtonnet au sol et l'écrasa sous son pied.
Le bois choisi pour sa confection était fragile, et le coup suffit à le briser en plusieurs morceaux.
Pendant ce temps, dans la salle du conseil de Heiwa, une réunion quotidienne battait son plein, avec la présence du Daimyô de Ta No Kuni et d'un nouvel arrivant : Matsuo.
Matsuo était le premier shinobi à rejoindre la quête de paix authentique menée par les habitants du pays des rizières. Malgré ses trente ans, les épreuves du métier de shinobi lui avaient conféré une aura de maturité bien au-delà de son âge. Une cicatrice barrait la moitié gauche de son visage, continuant le long de son cou jusqu'à la base de son épaule. Cette marque de guerre, infligée par une technique de nature Raiton, lui avait coûté la vue de son œil gauche.
Une blessure obtenue pour avoir désobéi à un ordre direct de son supérieur. On lui avait exigé de tuer un enfant pour servir d'exemple à un clan ennemi, peu après les guerres de province. Mais Matsuo, père lui-même, avait refusé catégoriquement.
En réponse, il avait reçu cette cicatrice, et son fils avait été tué pour servir d'avertissement à tous ceux qui osaient désobéir. Depuis lors, Matsuo avait déserté Tsuchi No Kuni. Lorsqu'il rencontra Uchiha Madara et entendit parler de son projet de paix véritable, il n'hésita pas une seconde à se rallier à sa cause.
Sur la table basse au centre de la pièce reposait une carte du pays de Ta No Kuni, et le nouveau venu de Heiwa désigna un point au nord du pays.
— J'ai éliminé un camp de bandits à cet endroit, et après avoir interrogé leur chef, j'ai découvert l'existence d'un vaste réseau, expliqua le brun à l'œil gris-bleu.
Avez-vous une idée de l'ampleur de ce réseau ? interrogea Suzuki, attentif aux paroles du shinobi.
Plus important que prévu, mais je saurai m'en charger, Suzuki-san, répliqua le shinobi, reprenant la parole. Il semble également qu'il y ait un avant-poste plus au nord. Je soupçonne qu'ils utilisent l'un des entrepôts de riz appartenant à Tsubasa.
— Quoi ! s'exclama Tsubasa, visiblement surpris. Daimyô-sama, je vous assure que je n'étais au courant de rien concernant de telles activités dans l'une de mes propriétés.
— Y a-t-il autre chose dans cette direction ? interrogea Matsuo, désignant un autre point sur la carte.
— Techniquement, il y a un petit village, propriété d'une des rizières moyennes. Il ne doit pas compter plus de cinquante habitants, répondit Tsubasa après un moment de réflexion. Daimyô-sama, je vous assure...
— Je vous crois, Tsubasa, interrompit Hashuba en levant la main. Avez-vous besoin de troupes pour régler cette affaire ?
— Non... juste... avez-vous des ennemis de l'ancienne époque ?" demanda Matsuo, scrutant le visage du Daimyô pour y déceler une réponse.
— Mes ennemis ne sont plus de ce monde," répondit Hashuba d'un ton solennel. "Descendance incluse..."
Malgré ses aspirations pacifiques, Hashuba demeurait un homme du passé, empreint de prudence. Il savait faire preuve d'une impitoyable détermination quand cela était nécessaire.
— Bien, si vous me permettez..., commença Matsuo, mais s'interrompit brusquement, redressant la tête en direction de la fenêtre. Son expression se durcit, ses sourcils se fronçant légèrement sous l'effet d'une sensation soudaine. Il était certain qu'un éclat de chakra venait de se produire.
— Y a-t-il un problème ? s'enquit Suzuki en remarquant l'attention de Matsuo portée vers la fenêtre.
— J'espère que non, répondit Matsuo en se levant. Je préfère vérifier... Si vous voulez bien m'excuser.
Sans attendre de réponse, il se dirigea vers la sortie.
— Bien, Tanaka, quelle est la suite de la réunion ? demanda Hashuba, se tournant vers son scribe.
— Vos inventeurs semblent avoir développé un nouveau système de défense qu'ils qualifient de révolutionnaire, et l'un d'eux souhaite vous le présenter, rapporta Tanaka en consultant ses notes.
— Gardes ! Faites-le entrer, ordonna Hashuba à l'un des gardes présents. Celui-ci fit volte-face et ouvrit la porte, appelant quelqu'un qui s'empressa d'entrer.
Deux individus franchirent les portes de la salle de réunion. L'un d'eux était âgé, d'apparence similaire à Rômaji, et semblait peiner dans ses mouvements. À ses côtés, un jeune garçon d'une dizaine d'années portait une cagette en bois.
— Mes seigneurs, commença l'homme d'une voix fatiguée avant de s'adresser au garçon. Pose ceci ici, mon garçon, puis sors.
Le garçon obéit promptement avant de quitter la pièce en hâte. Le vieil homme s'agenouilla péniblement, mais personne ne pressa son geste : le respect envers les aînés était de mise à cette époque.
— Mes seigneurs, je suis ici sur demande de Daiki-sama, qui nous a chargés d'améliorer votre système défensif... et nous avons réussi, expliqua-t-il en sortant plusieurs objets de la cagette, ainsi que des maquettes. Des jouets ?
— Définissez votre concept de défense, exigea Suzuki, cherchant à savoir si cette invention pouvait infliger des dégâts à l'ennemi tout en protégeant la ville.
— La défense par l'attaque, répondit l'ancien en assemblant deux maquettes en une seule, une réponse qui sembla convenir à l'assemblée.
— Nous vous écoutons, continua Hashuba.
— Permettez-moi de vous présenter le trébuchet, annonça le vieil homme en désignant une arme de siège miniature. Avec cet engin, vous pourrez défendre la ville sur des centaines de mètres, infligeant d'importants dégâts matériels et humains.
— Ne serait-il pas limité en termes de direction ? questionna Suzuki, se caressant la barbe.
— Nous avons également pensé à ce problème. Il suffira de placer ces engins sur des plateformes rotatives, leur permettant ainsi de pivoter dans la direction désirée, expliqua-t-il en faisant tourner doucement le support en bois pour montrer que l'engin pouvait être orienté.
— Comment fonctionne-t-il ? intervint Rômaji.
— Vous placez le projectile, pesant entre cent et mille kilogrammes, puis vous calculez la trajectoire avant de laisser agir les contrepoids.
— Quelle est la cadence de tir ?
— Deux tirs par heure, trois avec suffisamment de main-d'œuvre. Mais chaque projectile sera dévastateur, conclut l'homme sous le regard attentif du conseil avant d'être brusquement interrompu.
— Mes seigneurs ! s'écria un garde, entrant sans frapper, suscitant la tension de ses pairs qui dégainèrent leurs armes. Mais le garde qui venait d'entrer se mit immédiatement à genoux en signe de respect.
— Désolé de vous interrompre, mais de nouveaux arrivants sont là...
— Oui, et ? Ce n'est pas la première fois que des nouveaux venus arrivent jusqu'à nous, rappela Hashuba, habitué à de telles visites.
— Cette fois, c'est différent, Daimyô-sama... ils sont plus d'un millier ! ajouta le garde, provoquant un choc dans la salle. Plus d'un millier ? C'était colossal, inimaginable. Jusqu'à présent, il y avait eu des arrivées isolées, en famille, voire par petits groupes... mais mille !
— Daiki !
— Oui, père ? répondit immédiatement son fils, sentant dans la voix de son paternel la gravité d'un dirigeant qu'il ne fallait pas contrarier.
— Je te charge de voir avec les architectes pour agrandir la ville d'une autre manière et rapidement. À ce rythme, nous devrons construire plusieurs niveaux de murailles. Rômaji, vous collaborerez avec notre invité pour l'installation de cette nouvelle invention... Suzuki ! Avec moi ! conclut Hashuba Shôta, mettant ainsi fin à la réunion de manière précipitée.
— Au nord ! Une concentration imposante de chakra, et plusieurs autres plus discrètes, annonça Madara à Sakura.
Les deux shinobi se déplacèrent rapidement en direction du nord, sans pour autant dissimuler leur présence.
À l'endroit où ils se dirigeaient, un nombre considérable de ninjas de Konoha avaient trouvé la mort face à un individu des plus singuliers. Il se tenait au centre d'une minuscule clairière, entouré de cadavres, le sol marqué de cratères. Dans sa main droite, il serrait le cou de son dernier adversaire, le contraignant lentement mais sûrement.
— Pourquoi? demanda faiblement sa victime, luttant pour respirer.
— Hmm?
— Pourquoi attaquer nos frontières? continua l'Anbu, envoyé en mission pour enquêter sur les attaques à l'intérieur même du pays du Feu. Malgré la guerre en cours, de nombreuses incursions étaient menées sur leur propre territoire. "Qu'as-tu à y gagner?"
— Tu es bien curieux, petit shinobi, répliqua l'homme masqué, une moitié de son visage dissimulée, tandis que le haut de ses vêtements en lambeaux laissait entrevoir une peau marquée de cicatrices. "Combattre des shinobi aussi faibles ne me rapportera guère d'argent."
Le capitaine Anbu sentait ses forces l'abandonner alors que la poigne de l'homme se resserrait autour de son cou.
— Pourquoi? gémit-il une dernière fois, l'obscurité l'envahissant.
Finalement, d'un geste sec, l'homme brisa la nuque de son adversaire avant de le laisser choir au sol. Puis, il tourna brusquement la tête sur sa droite: deux immenses sources de chakra approchaient.
Il n'eut guère le temps de réagir que déjà les deux individus atterrissaient dans la clairière.
— Kakuzu? s'exclama Madara, complètement surpris de voir ce ninja devant lui. Les souvenirs de leur affrontement restaient vifs dans sa mémoire. Kakuzu avait reçu un contrat visant à le tuer, en vain. "Il me semble pourtant t'avoir définitivement éliminé."
Madara était catégorique; dans ses souvenirs, Kakuzu avait bel et bien succombé sous ses coups, et il avait même vérifié son pouls pour s'en assurer.
Pourtant, il me semble que le grand Uchiha Madara a également été déclaré mort, répliqua Kakuzu, qui ne s'attendait guère à une telle rencontre. Il envisageait déjà un plan pour s'échapper, sachant qu'il ne ferait pas le poids face à Madara, surtout avec un complice à ses côtés.
— Les temps changent, rétorqua Madara, portant la main à la garde de son sabre. Mais je me demande comment tu as réussi à t'échapper des griffes de la mort. Quoi qu'il en soit, cela ne change rien au fait que je vais m'assurer que tu restes mort.
— Attendez! intervint Sakura d'une voix ferme, plaçant son bras devant Madara. C'était la première fois qu'elle s'interposait ainsi dans une conversation impliquant Madara, et encore plus pour lui ordonner de s'arrêter.
Madara tourna lentement son regard vers la femme qu'il aimait, se demandant ce qu'elle tramait. Ce n'était pas le genre de personne avec qui l'on plaisantait.
— Ohhh, le grand Uchiha Madara arrêté par une femme, railla Kakuzu avec un sourire narquois sous son masque. Je n'aurais jamais cru voir ça un jour.
— Si tu tiens à prolonger ton immortalité, tu ferais mieux de garder le silence, Kakuzu, répliqua Sakura, laissant émaner une aura meurtrière. Kakuzu comprit à travers cette vague de chakra qu'elle était tout aussi redoutable que Madara. Mais surtout, elle semblait connaître son secret d'immortalité. Personne d'autre au monde n'était au courant qu'il avait obtenu cette immortalité en volant une technique interdite au Pays des Cascades.
Celui-ci plissa dangereusement des yeux devant cette femme, son souffle saccadé, ses multiples cœurs s'emballant. Il brûlait de mettre fin à cette menace, mais se trouvait désavantagé dans cette confrontation à deux contre un.
— Qui es-tu ?! cracha froidement Kakuzu, se sentant plus vulnérable que jamais. Son immortalité était sa carte maîtresse, l'ayant déjà sauvé à maintes reprises contre des adversaires redoutables comme Hashirama Senju et Uchiha Madara. Des fils jaillirent instinctivement de son corps, témoins de sa nervosité grandissante.
Madara dégaina son sabre d'un geste vif tout en activant son Sharingan. La remarque précédente ne lui avait pas plu, et il ne pouvait pas sous-estimer l'énergumène et ses actions menaçantes. Toutefois, il continua d'observer l'échange entre Kakuzu et Sakura.
— Cinq ? C'est cela ? demanda innocemment Sakura, sans être la moins impressionnée par cet homme. Elle l'aurait peut-être redouté autrefois, à l'époque de son adolescence, mais elle était désormais une kunoichi accomplie, capable de terrasser bon nombre d'ennemis.
— Je ne t'aime pas, grogna froidement Kakuzu, voyant la jeune femme exposer son point faible.
Sakura abaissa son bras et fit quelques pas en avant, réduisant la distance qui les séparait à deux mètres.
— Kakuzu, tu as la réputation de respecter tes contrats jusqu'à la mort, n'est-ce pas ? déclara Sakura.
— Oui, répondit sèchement Kakuzu, sur ses gardes. Cette réputation lui venait de son affrontement avec Madara Uchiha par le passé. Il avait été engagé pour assassiner Madara dans son sommeil, mais avait sous-estimé les capacités sensorielles du ninja.
— Combien coûteraient tes services pour une vie entière ? demanda Sakura sans détour.
Cette question provoqua un silence dans la clairière. Après tout, ce n'était pas tous les jours qu'on vous proposait un contrat à vie.
— Développe, demanda l'immortel avec suspicion.
— Un siècle de tes services, répondit la jeune femme.
— En as-tu seulement les moyens, gamine !? questionna le déserteur, le mépris évident dans sa voix et son regard injecté de sang.
À cette provocation, Sakura fit apparaître un sac en lin dans sa main droite avant de le lancer aux pieds de Kakuzu. Le sac s'ouvrit en touchant le sol, révélant des dizaines de pièces d'or qui roulèrent à ses pieds. Kakuzu écarquilla les yeux, stupéfait par une telle somme, bien plus que tout ce qu'il avait pu gagner en tant que shinobi.
— Tu as devant toi la personne la plus riche de toutes les Nations Élémentaires réunies... et je ne te ferai cette offre qu'une seule fois, expliqua Sakura avec fermeté, alors que Madara restait silencieux, son Sharingan prêt à lancer un Genjutsu. "Prends ce sac en gage de ma bonne foi."
— Et que devrais-je faire pour une vie de services ? demanda Kakuzu, qui ne ramassa pas immédiatement l'argent.
— Défendre la vraie paix que nous apportons dans ce monde pourri ! déclara Sakura avant de relâcher son intention meurtrière. Pour l'instant, continue ce que tu fais, sème la discorde sur les champs de bataille, récolte tes primes. Mais désormais, parle d'Heiwa, un havre de paix en temps de guerre.
— Alors c'est vous, comprit Kakuzu à ces mots. Vous êtes les protagonistes dont on parle tant.
— Oui, pendant la guerre, tu es libre de vaquer où bon te semble. Mais une fois qu'un camp l'aura emporté, rejoins-nous à Heiwa et tu recevras ton premier paiement, répondit la jeune femme aux cheveux roses.
Un silence pesant s'installa entre les trois ninjas. La tension était palpable, leurs énergies prêtes à se déchaîner au moindre signe d'hostilité.
— Bien, lâcha finalement Kakuzu après une longue minute de réflexion.
Lorsque Sakura fit demi-tour pour retourner aux côtés de Madara, elle ajouta d'une voix ferme :
— Oh, une dernière chose...
— Oui ?
— Si jamais quelqu'un met un contrat sur nos têtes : tue-le ! Et n'oublie pas que je paierai toujours plus ! conclut Sakura avant de rejoindre Madara. À peine étaient-ils ensemble qu'ils disparurent instantanément, hors de vue de Kakuzu.
Le ninja immortel poussa un soupir de soulagement en sentant les deux protagonistes s'éloigner. Il avait évité de justesse un affrontement et se demandait encore si tout cela était bien réel. Ramassant les pièces d'or éparpillées au sol, il les remit dans le sac en lin : une centaine de pièces, un véritable trésor.
— Heiwa..., murmura Kakuzu en repensant aux paroles de la jeune femme, dont il ignorait même le nom. Il ouvrit un sac attaché à sa ceinture pour y ranger son nouveau butin.
[Et voici Matsuo !]
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top