Mariage !

Cela aurait pu être un jour comme les autres, alors que le soleil commençait à se lever, mais aujourd'hui allait être unique pour deux personnes, et plus particulièrement pour Sakura Haruno. En effet, c'était le dernier matin où Sakura se réveillait en tant que jeune fille portant le nom Haruno, car dans quelques heures, sa vie allait basculer. Comme beaucoup d'autres avant elle, elle allait vivre ce que beaucoup de femmes chérissent et rêvent d'avoir : un mariage. Et Sakura savait qu'elle faisait partie des rares à pouvoir affirmer que ce n'était pas un mariage de raison ou politique.

Toutefois, Sakura était assaillie par une multitude de questions. Très tôt, elle s'était levée et dirigée vers la muraille de Heiwa, son lieu de prédilection pour la méditation. Comme à son habitude, elle était assise sur la muraille, regardant la ville s'éveiller lentement sous les rayons du soleil. Mais aujourd'hui, son esprit était trop tourmenté pour trouver la paix. Sakura était prise de doutes et d'interrogations alors qu'elle allait s'engager pour le reste de sa vie avec cet homme.

Était-ce la bonne chose à faire ? Serait-elle heureuse auprès de lui ? Voulait-elle vraiment se marier ?

Elle aimait Uchiha Madara, elle en était certaine depuis quelques mois. Elle était heureuse de ce qu'elle partageait avec cet homme unique en son genre, mais elle ne pouvait s'empêcher de se demander s'il l'aimait autant qu'elle l'aimait. Madara, comme la grande majorité des hommes de l'ère Sengoku, n'exprimait pas ouvertement leurs sentiments. Jamais il ne lui avait dit cette simple phrase, tant désirée par les jeunes femmes et considérée comme la preuve ultime des sentiments d'un homme : « Je vous aime ».

Pourtant, au fond d'elle, elle savait qu'il l'aimait. Restait à savoir comment il définissait lui-même l'amour, mais encore une fois Sakura restait sans réponse. Elle ne voyait pas comment aborder ce sujet avec lui, bien qu'il lui ait prouvé à maintes reprises qu'il pouvait être ouvert à tout type de discussion. La fleur de cerisier en venait à cette constatation personnelle : elle était seule, et personne n'était là pour la guider, la réconforter, ou lui dire que tout irait bien.

Elle aurait tellement voulu avoir sa mère auprès d'elle en ce jour si unique. Voir sa mère pleurer de joie, entendre sa meilleure amie Ino la taquiner parce qu'elle avait enfin trouvé un homme, sentir le soutien de son maître qui aurait probablement menacé son futur mari. Cette pensée lui tira un petit rire en imaginant Tsunade Senju menaçant Uchiha Madara.

— Ne devriez-vous pas être en train de vous préparer pour la cérémonie au lieu d'être ici ? dit la voix d'Ashina.

Sakura sursauta en entendant la voix du vieil homme. Elle ne s'attendait pas à trouver quelqu'un par ici d'aussi bonne heure.

— Bonjour, Ashina-san.

— Navré de vous avoir fait peur, dit Ashina avant de s'asseoir aux côtés de Sakura sur la muraille. À quoi pensez-vous ?

— À tout et à rien, Ashina-san...

— Voulez-vous en parler ? demanda Ashina, qui se doutait de ce que traversait la jeune femme. Il se souvenait trop bien de l'état dans lequel était sa fille Mito quand elle s'était mariée avec Hashirama Senju. Ce souvenir lui serra le cœur, mais il n'en laissa rien paraître. Il respectait profondément cette jeune femme qui allait vivre une étape importante de sa vie, et il ne voulait pas lui gâcher ce moment avec ses propres souvenirs.

— Des craintes de femme, Ashina-san, je ne voudrais pas vous ennuyer avec cela, dit Sakura avec un doux sourire.

— Je pense que je serais dans le même état que vous si je devais épouser Madara... quoique je préfère ne même pas imaginer..., ajouta l'homme en grimaçant d'avoir osé dire une telle chose.

Mais cette remarque détendit Sakura, qui ne put s'empêcher de laisser échapper un rire.

— C'est évident que cela serait quelque chose de vraiment incongru de vous voir tous les deux mariés, taquina Sakura.

— Arrêtez, je vais avoir des cauchemars ! rétorqua le vieil Uzumaki avec une mine mi-amusée, mi-dégoûtée.

Sakura avait appris à apprécier cet homme si différent des chefs de clan et politiciens pompeux. Ashina était quelqu'un de simple, sympathique et drôle... il lui rappelait énormément Naruto. Elle le remerciait intérieurement d'avoir détourné ses angoisses par ce moment surréaliste avant d'ajouter un peu plus sérieusement :

— Je me demande comment se porte Madara.

Elle s'inquiétait pour son futur époux. Depuis la veille, tradition oblige, ils n'avaient pas passé la nuit ensemble. Ce matin, elle n'avait donc pas croisé son bien-aimé au lever du jour.

— Probablement pire que vous, répondit Ashina en regardant l'horizon.

— Vous êtes sûr ? s'inquiéta la rose. Elle avait du mal à imaginer le grand Madara Uchiha aussi angoissé qu'elle, se posant les mêmes questions.

— Je me souviens de mon propre mariage, commença Ashina, sa voix teintée de nostalgie. Avant d'épouser ma défunte femme, je ne savais plus où donner de la tête. Je tournais en rond sans cesse. Alors, pour m'occuper l'esprit, j'ai fait ce que je savais faire de mieux : je suis allé m'entraîner.

Sakura sourit à l'évocation de ce souvenir. Elle appréciait encore plus cet homme pour la confiance qu'il lui accordait en partageant ces moments personnels.

— J'avoue que je ne sais pas trop quoi penser de cette journée, Ashina-san, confessa Sakura en regardant ses mains, appréhensive.

Ashina, voyant en elle un reflet de sa propre fille, adopta un ton paternaliste.

— Sakura-san... commença-t-il doucement.

— Oui ?

— La seule chose que je peux vous dire, c'est que vous avez la chance d'avoir un mariage d'amour et non politique. Ne vous tracassez pas la tête. C'est tellement rare de nos jours de voir ce genre d'union.

En disant cela, Ashina ressentit un amer regret d'avoir marié sa fille à un Senju. Il aurait tellement voulu remonter le temps et empêcher cette union.

— Je vous remercie, Ashina-san.

Le vieil homme hocha la tête silencieusement, et tous deux laissèrent passer quelques minutes, profitant du lever de soleil sur la cité.

— Vous devriez rentrer, les servantes doivent probablement vous chercher pour vous préparer, ajouta Ashina en se levant.

— Qu'allez-vous faire ? questionna la rose, curieuse.

— Moi ? Je vais aller botter le derrière de ce gougnafier de Madara pour lui occuper l'esprit. À tout à l'heure, Sakura-san, dit Ashina avant de disparaître dans un Shunshin no Jutsu.

Sakura resta encore quelques minutes sur la muraille, remerciant intérieurement cet homme qui lui avait un peu soulagé le cœur par sa présence, ses conseils et son humour. Plus sûre d'elle, elle sauta de toit en toit en direction de la demeure du Daimyô, où Amaya, Hana et Hitomi l'attendaient probablement.

À peine arrivée dans les couloirs du domaine, elle entendit la voix d'Amaya :

— Sakura-sama ! Mais où étiez-vous donc passée ? Nous vous cherchions partout !

— Pardon, Amaya-san. J'avais besoin de prendre l'air, dit-elle, désolée d'avoir inquiété ses amies.

— C'est un jour important pour vous et nous avons beaucoup de travail. Ne traînons pas ! dit la brunette avec sérieux, saisissant le poignet de Sakura et la traînant dans les couloirs.

Sakura n'eut d'autre choix que de se plier aux actions de ces femmes, qui semblaient tout à coup investies d'une mission précise : la sublimer pour la cérémonie du mariage. L'atmosphère était particulière, différente de tout ce qu'elle avait connu auparavant. Aujourd'hui, elles comptaient parmi elles une femme de plus : Hitomi.

À peine entrée dans la salle destinée à sa préparation, Sakura se trouva entourée d'Amaya, Hana et Hitomi, qui l'aidèrent à se déshabiller.

— Alors, Sakura-sama, pas trop nerveuse ? demanda Hana en retirant les vêtements de la rose.

Du coin de l'œil, Sakura apercevait la tenue qu'elle allait devoir porter. Traditionnelle, certes, mais conçue pour embellir celle qui la portait, quelle que soit sa corpulence. Confectionnée sur mesure, elle trouvait que le rendu n'était pas si mal. Un kimono blanc pur à manches longues, idéal pour camoufler ses sceaux de Fûinjutsu. Par-dessus, un sur-kimono, qui aurait normalement dû être rouge, mais avait été choisi en rose pâle pour évoquer sa chevelure. Le tout était parsemé de motifs brodés au fil d'or, symbolisant l'importance du rang qu'elle allait bientôt occuper : future matriarche d'un des plus grands clans au monde.

— Un peu, chuchota Sakura, timide, alors qu'elle se tenait nue devant les trois femmes.

— Tenez, Sakura-sama, vos sous-vêtements, dit Amaya en tendant de la lingerie finement travaillée.

Ces sous-vêtements n'avaient rien de classique. En voyant ces morceaux de tissu, Sakura ne put s'empêcher de rougir. Ils étaient clairement destinés à susciter le désir chez un homme.

— Uchiha-sama ne pourra pas te résister, taquina Hitomi, vêtue d'une ravissante robe confectionnée pour l'occasion en tant que mère de substitution.

— Hitomi ! s'exclama Sakura, gênée par cette désinvolture.

— Elle a raison, Sakura-sama, ajouta Hana, la plus jeune.

— Hana !

— Elles vous taquinent, Madame, rassura Amaya, un doux sourire sur les lèvres.

Sakura, encore mal à l'aise sur de tels sujets, fit la moue avant d'enfiler les sous-vêtements présentés.

— Lui en as-tu parlé, Sakura ? demanda Hitomi en voyant le ventre de la future épouse légèrement arrondi.

— Je compte le lui dire ce soir... comme cadeau de mariage, annonça calmement la fleur de cerisier.

— Je pense qu'il ne pouvait pas rêver mieux comme cadeau : une descendance, remarqua Amaya, saisissant avec Hana le kimono blanc.

— J'ai tellement hâte de voir sa petite bouille, se réjouit Hana, qui avait sauté de joie après que Sakura lui ait confié sa grossesse.

— Et moi donc, acquiesça Sakura, passant sa main sur son ventre avec un doux sourire. Elle avait tellement hâte de serrer son enfant dans ses bras, une partie d'elle-même et de son futur époux.

— Levez les bras, Madame, demanda Amaya, ajustant le kimono autour de la future maman. Il fallut bien deux minutes pour que la tenue soit parfaitement ajustée avant de mettre le sur-kimono rose.

— Tu es tellement belle, Sakura, dit Hitomi, observant la jeune femme avec tendresse.

— Merci.

— Asseyez-vous, s'il vous plaît, demanda Amaya avant de s'adresser à Hana. Hana, je te laisse t'occuper du maquillage.

— Tout de suite, Amaya-chan, s'enthousiasma la blondinette avant de poser quelques questions. Penses-tu qu'on devrait faire quelque chose de traditionnel ?

Amaya regarda attentivement le visage de Sakura ainsi que les couleurs de la tenue qu'elle portait. Après un court instant de réflexion, elle décida :

— Hmm, je pense que nous allons changer.

— Sur quel point ?

— Pas de blanc. Sakura n'a pas les yeux foncés comme beaucoup de femmes de Ta no Kuni, donc ce serait dommage de contraster sa peau avec ses yeux.

— J'accentue donc son regard ? demanda la jeune servante.

— Oui, essaye un zeste d'oranger pour illuminer sa peau de manière unifiée, dit Amaya en dégageant le visage de Sakura de ses cheveux pour mieux voir l'ensemble.

Sakura, en terrain inconnu, n'avait aucune idée de ce dont parlaient les deux femmes. Elle ne s'était jamais maquillée de sa vie, et les rares fois où elle portait du maquillage, c'était grâce à un Henge ou à ces deux servantes. Mais elle n'était pas inquiète, car elle savait qu'elles feraient quelque chose d'extraordinaire pour elle.

— Pour les yeux, tu préconises quoi, Amaya-chan ?

— Du rosé... pâle... oui, ça ira très bien, analysa Amaya, visiblement habituée à ce genre de tâche.

Durant près d'une heure, Sakura se remit entièrement à ces femmes. Elle se sentait de plus en plus en confiance à mesure qu'elles la maquillaient, coiffaient, et chouchoutaient comme jamais. Les trois femmes avaient les mots justes, les petites attentions nécessaires pour la réconforter et l'encourager. Hitomi, presque une mère pour elle, Hana, comme une amie, et Amaya, proche d'une grande sœur. En pensant à cela, Sakura eut envie de pleurer de tristesse et de bonheur à la fois. Ses yeux commencèrent à s'humidifier.

— Pas de larmes ! s'exclama soudain Hana, qui avait presque fini le maquillage.

— Tu auras tout le luxe de pleurer demain, mon enfant, ajouta Hitomi en prenant la main de Sakura dans la sienne.

— Je sais... mais... j'ai tellement de chance de vous avoir toutes les trois...

Sakura regardait son reflet dans le miroir, souhaitant que d'autres visages soient à la place de ces trois femmes. Mais elle ne pouvait se laisser aller à la tristesse d'un futur perdu. Elle devait se concentrer sur le bonheur du présent, reconnaissante de leur présence en ce jour si particulier.

— Nous aussi, nous sommes chanceuses de t'avoir, Sakura, réconforta Hitomi avec un doux sourire. Maintenant, ressaisis-toi ! ordonna la quadragénaire, devinant les tourments de la jeune femme. Tu ne peux tout de même pas apparaître devant ton futur époux le regard empli de larmes !

Sakura, toute souriante mais très stressée, se leva pour se diriger vers la cérémonie qui ferait d'elle une femme, une épouse, et une matriarche.

Ce genre de cérémonie était généralement privée, réservée aux proches et à la famille. Cela arrangeait Madara, qui ne souhaitait pas encore révéler son grand retour au monde. Il n'y avait qu'une dizaine de personnes présentes, étant donné que ni Sakura ni Madara n'avaient de famille pour assister à cet événement.

Hitomi saisit le bras de Sakura, lui offrant un large sourire réconfortant avant d'avancer à ses côtés jusqu'à l'autel où se trouvait déjà le Daimyô en tenue officielle, discutant avec Madara. Celui-ci portait une tenue traditionnelle de l'ère Sengoku, un Hakama gris sombre accompagné d'une veste noire arborant fièrement les armoiries des Uchiha.

Les rares invités s'inclinèrent en voyant la future épouse approcher de l'autel. L'ambiance, très différente de ce que Sakura avait connu dans son futur, était discrète, sincère, intimiste. Seuls ceux qui méritaient d'y assister étaient présents.

Sakura sentit son cœur s'emballer en s'approchant de cet homme qui allait devenir son époux. Il se retourna, la regardant d'une telle intensité qu'elle rougit de gêne. Jamais elle n'aurait pensé qu'un homme puisse la regarder ainsi, aussi amoureusement. Son cœur battait si fort qu'elle sut qu'elle ne faisait pas d'erreur : elle aimait vraiment cet homme et était prête à sceller son destin avec le sien.

De son côté, Madara, qui avait éprouvé quelques interrogations, n'en avait plus aucune. S'être battu amicalement avec Ashina dans la matinée l'avait aidé à ne pas se laisser aller à des inquiétudes inutiles. Voir Sakura, si magnifiquement vêtue, s'avancer vers lui, le regard brillant d'émotions, le convainquit qu'il ne faisait pas d'erreur. Il était temps pour lui de franchir cette étape de sa vie, de sa propre volonté et non pour répondre aux exigences du clan.

Hitomi présenta Sakura à Madara avant de s'écarter pour que la cérémonie commence. Madara saisit délicatement la main de sa fiancée, la caressant doucement avec son pouce, voulant lui faire savoir qu'il était prêt à devenir son époux et qu'il la voulait à ses côtés.

Il se tourna ensuite vers le Daimyô, qui allait officier en tant que maître de cérémonie. Un très grand honneur, rares étaient les Daimyôs à célébrer ce genre de cérémonie.

— Personne pour témoigner de votre union, Uchiha-dono ? demanda Hashuba en regardant les futurs mariés.

— Non, répondit doucement Madara, son regard se durcissant légèrement.

— Vous avez besoin de quelqu'un pour vous représenter, insista le Daimyô, visiblement contrarié par cette entorse au protocole.

— Je n'ai malheureusement personne, ajouta Madara.

Un silence pesant s'installa, chaque seconde semblant durer une éternité. Puis, un mouvement attira l'attention de tous. Une figure se tenait debout à la droite de Madara. En tournant la tête, il reconnut Ashina Uzumaki.

— Je témoignerai pour lui, déclara le vieil homme en regardant le Daimyô droit dans les yeux.

Madara ne dit rien, mais un signe de tête discret exprima sa gratitude envers Ashina pour avoir assumé ce rôle crucial.

La cérémonie de mariage put alors commencer. Elle suivait un ensemble de rites stricts, où le couple devait se purifier et se promettre fidélité et amour de diverses manières pour le reste de leur vie.

À cette époque, la mariée ne choisissait pas les alliances à échanger ; c'était l'époux qui en avait la charge. Un magnifique anneau d'or fut présenté à Sakura, qui le glissa sur l'annulaire gauche de Madara, un sourire tendre illuminant son visage. Quand vint son tour, Sakura tendit sa main gauche, stupéfaite par la beauté de la bague que Madara faisait glisser lentement sur son doigt. Le bijou, d'une finesse exquise, arborait le symbole du clan Uchiha, représenté par un subtil assemblage de pierres précieuses sur l'anneau d'or.

Après près d'une demi-heure de rituel, Hashuba Shôta prononça la phrase solennelle qui concluait la cérémonie :

— Vous êtes désormais époux et épouse.

Madara s'inclina alors vers Sakura, déposant délicatement ses lèvres sur celles de sa femme dans un baiser léger mais chargé d'émotion.

Elle était désormais Sakura Uchiha.

La journée avait été éprouvante, intense en émotions, mais finalement, ils étaient officiellement mariés : Sakura était désormais une Uchiha. Certes, elle n'avait pas épousé celui qu'elle avait toujours cru devenir son époux, mais étrangement, cette idée ne lui avait pas traversé l'esprit. Sa famille et ses amis lui manquaient parfois, surtout en ce jour de joie intense, mais depuis qu'elle avait compris ses sentiments pour Madara, elle n'avait plus pensé à Sasuke Uchiha. Même si elle savait que Sasuke avait fait partie de sa vie et qu'elle l'avait aimé d'une certaine manière, Sakura avait, pour ainsi dire, oublié Sasuke.

Après tout, Madara lui avait fait découvrir l'amour dans toutes ses dimensions. Elle avait découvert ce que cela faisait d'être aimée véritablement, et l'amour qu'elle ressentait pour Madara n'avait rien à voir avec ce qu'elle avait cru éprouver dans le passé. C'était un tout autre niveau, et alors qu'elle avait prononcé ses vœux quelques heures plus tôt, elle pouvait affirmer sans hésitation que c'était bien avec Madara qu'elle voulait passer sa vie. Elle voulait marcher à ses côtés, elle l'avait choisi pour ce qu'il était totalement, avec ses côtés lumineux comme ses parts d'ombre.

Le couple rejoignait donc leurs appartements pour célébrer leurs noces en privé, alors que minuit était passé. Madara était silencieux, profitant du calme retrouvé pour mettre de l'ordre dans ses propres émotions. Il n'aurait jamais pu imaginer un jour trouver l'amour, et il ne pouvait s'empêcher de repenser aux paroles de sa mère bien-aimée : Quand tu la trouveras, tu comprendras.

Il savait qu'il avait fait le bon choix en la personne de Sakura. Elle était tout ce qu'il cherchait sans jamais l'avoir défini auparavant. Et même si la cérémonie était nécessaire pour que Sakura soit officiellement reconnue comme son épouse, Madara la considérait comme telle depuis bien plus longtemps. Mais le protocole l'exigeait, et même s'il était Madara Uchiha, il ne pouvait pas changer les traditions d'un simple claquement de doigts.

Alors qu'il refermait la porte de leur chambre derrière eux, le brun ne put s'empêcher de souffler bruyamment :

— Enfin, cette journée se termine. Je n'ai rien contre les protocoles, mais cela m'ennuie assez rapidement, confia-t-il en regardant la jeune femme devenue son épouse.

— La journée se termine ainsi, Madara ? Vous ne souhaitez pas fêter vos noces avec votre épouse ? demanda malicieusement la rose.

Le brun leva un sourcil devant la proposition de la jeune femme. Oh que oui, il l'aimait. Sakura était la femme parfaite pour lui ; elle était talentueuse dans de nombreux domaines et s'était révélée être une amante particulièrement délicieuse. Un sourire carnassier s'étira alors sur le visage de l'homme qui s'approcha de son épouse, tel un félin sur sa proie.

— Qu'avez-vous à me proposer, Sakura ? demanda Madara en lui saisissant la taille d'une main et en lui soulevant le menton de l'autre pour déposer délicatement ses lèvres sur les siennes. Le baiser s'enflamma rapidement, et alors qu'ils se séparaient difficilement pour reprendre leur souffle, Sakura eut un léger rire.

— Heureusement pour vous que nous avons déjà eu de nombreux entraînements par le passé pour que cette journée se termine dans les meilleures conditions.

L'homme rit à son tour à cette remarque, avant qu'ils ne se laissent aller à la passion qui les consumait chaque fois qu'ils s'étreignaient.

Une fois comblés et épanouis l'un de l'autre, Sakura se blottit contre le torse nu de son époux tandis qu'il la tenait fermement contre lui. Ils étaient heureux et comblés, mais Sakura sentit qu'il était temps de lui révéler la vérité sur son état. Après mûre réflexion, elle réalisa qu'il n'y avait pas de meilleur moment pour le faire.

— Madara ?

— Hmm ?

— Il faut que je vous avoue quelque chose, dit-elle en caressant lentement les contours des muscles du brun.

— Qu'avez-vous à me dire, Sakura, à cette heure tardive ? interrogea-t-il, soudain plus inquiet qu'il ne l'aurait souhaité. Après tout, quand Sakura commençait ses phrases de cette façon, c'était généralement pour aborder un sujet important.

— Je ne vous ai pas offert de cadeau de mariage, énonça Sakura avec une voix calme mais très sérieuse.

— Un cadeau ? s'étonna Madara, perplexe devant cette coutume qu'il semblait méconnaître.

— Cela fait quelques semaines que je dois vous le dire, mais nous avons été tellement occupés entre la fin de la guerre, l'agrandissement de la cité et la préparation de notre mariage. Nous n'avons pas vraiment eu le temps de discuter de ce que nous comptions faire par la suite.

— Vous souhaitez vraiment que nous parlions de la suite des événements maintenant ? demanda Madara, toujours surpris.

— D'une certaine manière, oui. Nous devons parler de l'avenir, car d'ici quelques mois, nous ne serons plus deux, mais trois, annonça-t-elle, hésitant sur la meilleure façon de révéler sa grossesse.

Madara, désormais assis face à elle, la regardait, perplexe. Il se demandait si Sakura n'avait pas abusé du saké durant le banquet. Pourtant, il était certain de ne pas l'avoir vue boire. Était-il possible qu'il soit ivre ou endormi, et que cette conversation ne soit qu'un rêve étrange ?

— Trois ? répéta-t-il, tandis que Sakura lui attrapait délicatement les mains pour les poser sur son bas-ventre.

— Oui... nous trois, Madara.

Elle le fixait intensément, observant chaque réaction. Madara laissa Sakura guider ses mains sur son corps nu. Ses pensées se bousculaient alors que les mots « Nous trois, Madara » résonnaient en lui. Il comprit soudainement ce qu'elle insinuait.

Son cœur s'emballa : était-ce possible ? Bien sûr, se dit-il. Ils avaient des relations intimes depuis des semaines, mais n'avaient jamais abordé la question des enfants. En apprenant à aimer Sakura, l'idée de perpétuer sa descendance lui avait traversé l'esprit. Mais avec la guerre et l'absence de discussion sur ce sujet, il avait repoussé cette pensée.

Au contact de Sakura, il avait compris qu'elle n'était pas comme les autres femmes de son époque, qu'elle ne se plierait pas aux exigences sociales d'enfanter à tout prix. Il était prêt à attendre qu'elle décide d'elle-même. Mais cette révélation bouleversait ses attentes, le rendant incroyablement heureux.

Un sourire étira ses lèvres, et Sakura, en le voyant, se sentit immédiatement soulagée.

— Vous en êtes certaine, Sakura ?

— Oui, je porte notre enfant depuis la destruction d'Uzushio.

— Pourquoi ne me l'avez-vous pas dit à ce moment-là ? Je ne vous aurais jamais laissé venir au combat si...

— Mais je ne le savais pas encore à ce moment-là. Je pensais que mon corps n'était pas disposé à concevoir une vie. Je ne l'ai su qu'à notre retour, expliqua Sakura pour clarifier.

Madara réfléchit rapidement :

— Vous le saviez avant que je parte pour Kumo, n'est-ce pas ?

— Oui, mais je ne voulais pas vous distraire avec cela. Vous aviez des choses importantes à accomplir, et vous n'auriez pas été concentré si je vous avais dit la vérité.

— Hn ! grogna-t-il. Sakura le connaissait bien et ne l'aimait que davantage.

— M'en voulez-vous de vous avoir caché cela ? demanda-t-elle, inquiète.

Pour toute réponse, Madara, ayant retiré ses mains de son ventre, rapprocha son visage du sien et l'embrassa passionnément.

— Vous faites de moi le plus heureux des hommes, Sakura. Peu importe que cet enfant soit une fille ou un garçon, vous êtes la femme avec qui je veux partager ma vie et engendrer ma descendance.

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