Heiwa !
— Dites-moi, Haruno-san, avez-vous copié le sceau de ma fille ? lança sans détour le patriarche Uzumaki, son regard perçant fixé sur Sakura.
Depuis une semaine, ils marchaient sur le territoire de Ta No Kuni en direction de Heiwa. Au début, Ashina s'était focalisé sur Madara et son Rinnegan légendaire pour tenter de prédire l'avenir. Mais à présent, une question plus pressante réclamait une réponse : l'origine de ce fameux sceau. Un génie du Fûinjutsu en dehors du clan Uzumaki était rare, et la conception de ce sceau frontal était unique.
— Non, Uzumaki-dono, répondit sincèrement Sakura.
D'une certaine manière, elle disait la vérité. C'était son sensei, Tsunade Senju, qui lui avait appliqué ce sceau frontal. Ce dernier avait été amélioré par le Rikudô Sennin lui-même.
— Ashina...
— Je vous demande pardon ?
— Appelez-moi Ashina, répéta l'Uzumaki avec insistance.
— À condition que vous m'appeliez Sakura.
— Bien.
— Vous ne semblez pas satisfait de ma réponse, Ashina-san, remarqua Sakura.
— Disons que j'ai du mal à accepter qu'une personne dont je n'ai jamais entendu parler porte le sceau de ma fille, expliqua le patriarche, son regard intense fixé sur les cheveux roses de la jeune femme.
— Ce sceau n'est pas de ma confection, Ashina-san. Il a été placé par mon maître comme récompense pour avoir survécu à son enseignement, dévoila Sakura. Puis, j'ai dû apprendre le Fûinjutsu par moi-même. Ma mère n'ayant pas eu le temps de me transmettre tout son savoir, je ne comprends pas encore toutes les séquences mathématiques.
— Votre mère maîtrisait le Fûinjutsu ? demanda Ashina, la méfiance perçant dans sa voix.
— Oui, mère était quelqu'un d'extrêmement compétent.
— Êtes-vous affiliée à mon clan d'une quelconque manière, Sakura-san ? demanda Ashina, tentant une hypothèse. Après tout, certains membres du clan avaient disparu dans le passé. Il n'était donc pas impossible que ces membres aient eu des enfants.
— Si c'était le cas, elle n'en a jamais fait mention, répondit Sakura.
Elle pouvait sentir le regard perçant de l'Uzumaki sur elle, fixé particulièrement sur son sceau frontal. Elle savait qu'il essayait de déchiffrer les formules invisibles à l'œil nu, visibles seulement pour un maître du Fûinjutsu. Mais l'amélioration du Rikudô Sennin rendait ce sceau indéchiffrable pour quiconque. Après tout, Hagoromo Ôtsutsuki avait plus de mille ans d'expérience et peut-être avait-il prévu que les Uzumaki se rallieraient à Madara si Sakura choisissait de guider l'Uchiha sur le bon chemin. Cette hypothèse restait incertaine, seul l'ermite pouvait la confirmer ou l'infirmer.
— Ashina-san, je sais que vous avez de nombreuses questions à mon égard, et elles sont tout à fait fondées. Cependant, tout comme Madara, je ne désire qu'une seule chose : la paix. Pensez-vous pouvoir faire abstraction de mon sceau frontal et me croire quand je vous dis que je n'ai pas volé le travail de votre fille ?
En écoutant la jeune femme, Ashina comprit pourquoi Madara appréciait cette femme. Elle était unique en son genre, une personne qui ne se laissait pas impressionner, qui n'avait pas peur de s'affirmer. En la regardant agir depuis l'attaque d'Uzushio, il ne pouvait s'empêcher de voir sa fille à travers elle : indépendante, assurée, puissante, aimante.
— Comment avez-vous connu Madara ? demanda Ashina soudainement.
Sakura ne s'attendait pas à cette question, et elle mit un moment à répondre. Ashina Uzumaki n'était pas du genre à s'intéresser aux histoires sentimentales, donc la question devait avoir un sens plus profond. L'homme attendait les raisons de pourquoi elle partageait la même vision de paix que l'Uchiha.
— Je lui ai sauvé la vie, répondit Sakura en se remémorant son arrivée à l'ère Sengoku.
Ashina reporta de nouveau son regard sur la femme à ses côtés. Sauver la vie d'un Shinobi du calibre de Madara n'était pas une mince affaire, surtout qu'il n'y avait pas beaucoup de ninja capable de mettre à mal cet homme. Ashina réfléchissait et recoupait toutes les informations et théories qu'il avait pour arriver à une seule conclusion.
— Contre Hashirama, n'est-ce pas ?
Sakura fit un simple hochement de tête pour confirmer ce que venait de dire le patriarche Uzumaki. Celui-ci voulut en apprendre plus sur ses capacités de Ninjutsu Médical qu'il avait vu à l'œuvre durant et après la destruction de sa ville, mais il n'eut pas le loisir de lui poser la question. Ils étaient arrivés à un tournant de falaise qui dévoilait une immense vallée devant eux.
— Bienvenue à Heiwa, Ashina-san, dit Sakura tout sourire en regardant devant elle.
Cela n'avait rien à voir avec sa dernière visite, et elle fut autant impressionnée que le peuple Uzumaki en voyant ce qui se profilait devant eux.
L'hiver s'était enfin terminé et le début du printemps avait pris sa place. La végétation bourgeonnait délicatement et une nuance de couleurs vertes parsemait cette vallée. En voyant les villages, les récoltes ainsi que la grande muraille au loin, Sakura sut qu'ils avaient fait le bon choix en proposant cette alternative à Hashuba Shôta.
— Tu devrais ordonner à tes hommes d'annuler le sceau d'illusion sur leur bandeau frontal, cela risque de créer des problèmes pour les habitants de ce lieu, conseilla Madara en arrivant à leurs côtés.
Ashina ne répondit rien, mais il donna quelques ordres à ses hommes, qui s'empressèrent de se disperser dans tout le convoi. Au bout de cinq minutes, tous les sceaux d'illusion furent désactivés.
— Depuis combien de temps préparez-vous cela ? interrogea Ashina avec un mélange d'admiration et de suspicion.
Un tel projet ne pouvait pas être décidé en cinq minutes, il fallait un plan précis et surtout du temps et des moyens pour obtenir cela. L'Uzumaki le savait très bien, les cités ne se construisaient pas en un claquement de doigts, que vous vous appeliez Madara Uchiha ou non.
— Presque un an, répondit Madara en regardant la muraille de Heiwa. Il réalisait à quel point la cité s'était bien développée et qu'ils avaient eu raison de miser sur Heiwa pour établir leur projet de paix.
Au même moment, sur la muraille d'Heiwa, la panique atteignit son comble lorsqu'un groupement gigantesque apparut soudainement sur la route. L'alerte fut rapidement donnée, un long cor résonna dans toute la vallée.
Il s'agissait de l'un des signaux d'alerte installés au sein de la cité. En effet, avec son expansion constante, un système de défense et d'alerte avait été mis en place pour réagir efficacement à toute menace. Sur le flanc de montagne où se trouvait la capitale, un promontoire avait été construit. De là, pratiquement au sommet, un point de vue offrait une vue panoramique sur toute la vallée. Trois immenses cors avaient été érigés et transportés jusqu'en haut.
Trois cors pour trois niveaux d'alerte. Chacune de ces alertes ne pouvait être déclenchée qu'à des endroits précis et par des personnes habilitées. Le premier cor, actionné directement par les sentinelles, annonçait l'arrivée d'une grande caravane, permettant ainsi à l'armée de se préparer et aux habitants d'être informés d'une nouveauté imminente à la capitale.
La deuxième alerte ne pouvait être ordonnée que par un officier en sonnant une cloche, déclenchant ainsi le second cor, en forme de tête de loup. Cette alerte mobilisait toute l'armée, signalant une menace sérieuse. Les habitants devaient rentrer chez eux jusqu'à nouvel ordre. C'était ce cor qui résonnait actuellement dans la vallée d'Heiwa.
Les habitants rangeaient précipitamment leurs affaires pour rentrer chez eux. Des cavaliers se rassemblaient en des points stratégiques et, pour un œil averti, des mouvements étaient perceptibles au sommet de la muraille. La cité se préparait à une attaque potentielle.
Quant à la troisième alerte, elle ne pouvait être activée que par une corde dans la salle du conseil, déclenchant une cloche qui n'avait jamais encore retenti dans la capitale.
— Quelle est la situation ? ordonna Suzuki en montant les escaliers, accompagné de soldats.
— Une marée d'individus est apparue de nulle part sur la grande route, expliqua un des soldats aux côtés de Suzuki.
— Nombre ?
— Plusieurs milliers au premier coup d'œil, Suzuki-sama.
— Forces armées ?
— Une grande partie est armée et certains semblent être des Shinobi.
— Merde ! jura Suzuki, n'étant pas préparé à un assaut de Shinobi. Grâce à Sakura et Madara, ils avaient quelques ninjas dans leur camp, mais ce serait insuffisant contre plusieurs milliers d'ennemis. Suzuki espérait de tout cœur que ces individus avaient été envoyés par les deux protagonistes dont ils n'avaient plus de nouvelles depuis longtemps.
— À quelle vitesse se déplacent-ils ? demanda un officier à ses côtés.
— Comme des civils.
— Quand le trébuchet sera-t-il prêt ?
— D'ici quelques dizaines de minutes.
— Soldat, une longue-vue ! exigea Suzuki en atteignant le sommet de la muraille.
En voyant la nuée de personnes sur la route au loin, une goutte de sueur coula dans son cou. C'est avec une certaine appréhension que Suzuki porta la longue-vue à son œil valide.
Il balaya rapidement la route pour estimer leur force avant de porter son regard vers l'avant de la colonne.
— Refaites sonner le cor, dit Suzuki, visiblement soulagé.
— Sonnez le cor ! hurla un officier en direction d'une tour avant qu'une cloche ne retentisse, suivie du long bruit caractéristique de la deuxième alerte, signalant cette fois-ci sa fin aux habitants.
Un fin sourire apparut sur le visage de Suzuki alors qu'il reconnaissait Madara Uchiha et Sakura Haruno côte à côte. Ils étaient donc de retour, et ils n'étaient pas seuls. Ils s'avançaient à la tête de tout un peuple, une armée, des Shinobi... un avenir.
Durant l'heure qui suivit l'arrivée de ce convoi de plus de deux mille personnes, toute la cité s'activa en mode organisation. Il fallait les placer, les loger, les nourrir pour les prochains jours avant de pouvoir leur aménager une zone entière de la ville... ou plutôt de la cité, pour ce peuple qui venait grossir les rangs de Heiwa.
Ce fut donc tard dans la soirée qu'une réunion du conseil fut convoquée. Elle réunissait les habitués en plus de Madara, Sakura et Ashina.
— Uchiha-dono, Sakura-dono, je vous avoue que quand vous m'aviez parlé d'accueillir du monde, je ne m'attendais pas à autant, dit Hashuba, encore surpris par l'ampleur des nouveaux arrivants.
— Ne jamais sous-estimer un Uchiha, répondit Madara, les bras croisés.
— Toujours aussi prétentieux, Madara, rétorqua Ashina en ignorant royalement le protocole. Il était, après tout, plus âgé que n'importe qui dans la salle et un ninja de légende.
— Permettez-moi de vous présenter Ashina Uzumaki, Uzukage de son peuple, dit Madara, faisant abstraction de la pique précédente.
— Il est bon de savoir que l'information sur la disparition d'Uzushio n'était qu'une rumeur, dit Rômaji en caressant sa longue barbe blanche.
— Malheureusement, cette rumeur est tout sauf une rumeur, rétorqua Ashina avec rancœur, les sourcils froncés.
— Vous saviez que c'était nécessaire, Ashina-san, dit Sakura d'une voix rassurante, posant délicatement sa main sur son épaule. Grâce à cela, votre peuple est sauf.
— Je sais, Sakura-san, mais vous ne pouvez pas m'en vouloir d'avoir un goût amer en sachant que plusieurs générations d'histoire ont été balayées en un instant.
En disant cela, le regard d'Ashina se porta légèrement vers Madara, qui demeura impassible.
— L'avenir appartient à ceux qui avancent et ne se retournent pas vers le passé, dit Madara.
En entendant cette phrase, Sakura eut un léger tic nerveux au sourcil droit. D'une certaine manière, cette phrase la visait directement. N'avait-elle pas quitté son présent afin de regarder en arrière et ainsi le changer ?
— Mais c'est en tirant des leçons du passé qu'on évite de les répéter, ajouta Ashina, créant une légère tension dans la salle.
— Messieurs, s'il vous plaît, ce n'est pas le moment de régler vos différends, intervint Sakura, lassée d'entendre une énième conversation stérile entre ces deux hommes.
— Il n'avait qu'à pas détruire ma ville, rétorqua Ashina, les bras croisés.
— Hn !
— Ashina-san, permettez-moi de vous présenter le Daimyô de Ta no Kuni, Hashuba Shôta. C'est en grande partie grâce à lui que ce projet a pu voir le jour, dit Sakura, tentant de détourner la conversation de la dispute puérile sur les motifs de la destruction d'Uzushio.
— Vous êtes soit très courageux, soit suicidaire pour vous associer à un Uchiha, fit remarquer Ashina, sans chercher à ménager ses propos. Il avait toujours été franc et direct, sans filtre ni faux-semblants. Si le Daimyô fut vexé par cette demi-insulte, il ne le montra pas.
— Disons qu'Uchiha-dono a su trouver les arguments pour me convaincre, Uzumaki-dono, répondit simplement Hashuba.
— Pas de ces conneries avec moi, Hashuba-san, dit Ashina d'un geste de la main. Même si Madara est un petit con prétentieux, nous sommes tous ici pour un seul et unique but. Mon pays est aux mains de l'ennemi, ma capitale est réduite en poussière, et le monde s'entre-tue depuis bien trop longtemps. Mon peuple est tout pour moi, donc je ferai tout pour le préserver, et je suis sûr que vous aussi. Nous avons de grandes responsabilités sur les épaules, alors épargnez-moi vos conneries de protocole.
Un silence s'abattit dans la salle après cette tirade. Devant une attitude aussi insolente et spontanée, Sakura comprit d'où Naruto tenait son tempérament.
— Vous êtes unique en votre genre, Ashina-san, répondit Hashuba après une longue réflexion. Le Daimyô n'était pas contrarié par l'attitude franche de l'Uzumaki. En tant que Seigneur, il avait l'habitude du protocole maniéré des politiciens et trouvait rafraîchissant ce comportement audacieux et honnête.
— Et j'espère avoir fait le bon choix en confiant l'avenir de mon peuple à votre cité, ajouta l'Uzumaki avec une pointe de scepticisme.
— Je me pose cette question tous les jours concernant la proposition de vos deux amis, mais les résultats sont là. Avec votre arrivée, mon pays, autrefois insignifiant, est devenu l'un des plus puissants sans que le monde ne le sache, rassura Hashuba, qui avait longtemps douté de son choix de faire confiance à Madara. Maintenant que vous êtes de retour, quelle est la suite des opérations ? demanda-t-il à l'attention de l'Uchiha, resté silencieux durant le discours d'Ashina.
— La guerre touche à sa fin et il est bientôt temps de nous faire connaître du reste du monde, non pas par la force militaire, mais par notre prospérité, attirant ainsi encore plus de monde. Cependant, il faudra être prudent et rigoureux dans le contre-espionnage et le contrôle des nouveaux arrivants, énonça Madara, qui avait longuement réfléchi à la question.
— Qu'en est-il des miens ? demanda Ashina, pensant avant tout à son clan.
— La partie ouest de la ville vous sera mise à disposition, expliqua Hashuba, qui était pour l'instant le seul à répondre.
— Il faudra que tu choisisses ceux en qui tu as le plus confiance pour te servir de conseillers, intervint Madara.
— Pourquoi cela ?
— Heiwa a un système militaire et administratif unique en son genre. Dès que la guerre sera terminée, le pouvoir sera réparti en plusieurs segments pour préserver un équilibre pour les générations futures. Un Kage s'occupera des questions militaires, un Daimyô gérera le pays sur le plan administratif et économique, chacun soutenu par un Triumvirat. Ces deux Triumvirats conseilleront et éliront un nouveau Daimyô et un nouveau Kage à la mort des titulaires. Chaque Triumvirat sera à son tour conseillé et soutenu par un conseil plus large, permettant une gestion efficace du pays où la corruption n'aura pas sa place, expliqua Madara.
— Je présume que tu seras le Kage de Heiwa, dit Ashina, plus en affirmation qu'en question.
— Oui, j'ai trop investi pour voir ce que nous entreprenons balayé par un incompétent. Mais sache, Ashina, que dans cet avenir, je te désire à mes côtés, tout comme Sakura. J'aimerais donc que tu choisisses les bonnes personnes pour te soutenir sur le plan militaire et d'autres pour épauler notre très cher Daimyô sur le plan administratif et économique.
— Devrais-je t'appeler Kage-sama ? demanda l'Uzumaki, peu enclin à faire des courbettes devant l'Uchiha. Il avait déjà accepté beaucoup de choses venant du brun, mais de là à s'abaisser à ce point, il en était hors de question.
— Non, pour moi, Ashina, tu restes Uzukage, et du même acabit que moi. Tu restes le dirigeant de ton peuple, mais quand il s'agira de la préservation de ce pays, cela relèvera de ma responsabilité et, par extension, de la tienne. Je n'ai pas l'intention de m'arrêter là, Ashina.
— Que veux-tu dire ?
— Comme je te l'ai déjà dit, la Seconde Guerre Mondiale ne tardera pas à venir...
— Pardon ? s'exclama Suzuki, qui avait écouté attentivement la conversation depuis le début.
— Si vous n'aviez pas éradiqué tous vos ennemis pendant les guerres Muromachi, Suzuki-san, que pensez-vous qu'il se serait passé pour votre pays ? demanda Madara en tournant son attention vers le chef des armées.
Suzuki pencha légèrement la tête en avant pour réfléchir à la question. La réponse lui vint rapidement : ils s'étaient débarrassés de tous leurs ennemis pour éviter la vengeance.
— Je comprends, Uchiha-dono, répondit humblement l'homme.
— C'est la même chose qui va se profiler dans le monde : haine, vengeance, rancœur. Je n'ai pas l'intention d'attendre qu'elle arrive. Ce pays va devenir une référence, un lieu où les gens sauront qu'il fait bon vivre et où ils se sentiront en sécurité. J'ai l'intention de recruter d'autres clans Shinobi, de rallier mon clan à Heiwa lorsque le moment sera venu, et d'éradiquer tous ceux qui s'opposeront à moi ! annonça durement l'Uchiha.
Tout le monde dans la salle, hormis Sakura et Ashina, déglutit en entendant le discours de l'Uchiha. Il dégageait une telle présence, un tel charisme, et en même temps une telle menace, qu'aucun n'aurait imaginé qu'il puisse en être autrement avec ce qu'il projetait de faire.
Cependant, en écoutant Madara, Sakura sentit la peur l'envahir : elle entendait l'ancien Madara parler et craignait qu'il ne fasse les mêmes erreurs que par le passé. Elle posa discrètement sa main dans celle de l'homme qu'elle aimait, et celui-ci porta son regard dans celui de la femme aux cheveux roses.
Dans l'émeraude de ses yeux, il vit le doute et la peur. Il comprit rapidement ses craintes. Il ne repoussa pas la main de la jeune femme, au contraire, il la caressa très lentement avec son pouce pour la rassurer. Non, il ne ferait pas les mêmes erreurs que son alter ego du futur.
— Mais pour le moment, il est temps de nous renforcer en interne.
Le conseil s'éternisa, chaque aspect de l'administration pour la gestion de ce nouvel ordre de choses fut minutieusement abordé. La réunion finit enfin, laissant tous les participants fatigués, l'esprit embrouillé par les informations à assimiler et à mettre en œuvre rapidement. Pourtant, malgré la fatigue, tous étaient emplis d'une satisfaction palpable : l'avenir s'annonçait grand et prospère.
Les membres du conseil quittèrent progressivement la salle jusqu'à ce qu'il ne reste plus que Hashuba, Madara et Sakura. Le Daimyô s'approcha alors de l'Uchiha et lui dit :
— Uchiha-dono, je me suis permis de vous aménager des appartements dans ma demeure pour vous et Sakura-dono. Vous y trouverez tout le confort nécessaire, et j'ai également mis à votre disposition des serviteurs pour répondre à vos besoins. Soyez comme chez vous ici, expliqua le Daimyô avant de se diriger vers ses propres quartiers.
Le brun hocha simplement la tête en signe d'acceptation. Ils furent conduits, comme la dernière fois, par une servante aux pièces qui leur étaient destinées. Contrairement à leur précédente visite, Madara ne cachait plus son visage, car tous ici savaient et avaient compris qu'il en allait de leur sécurité de ne rien dévoiler de l'identité de ces deux personnes présentes en ces lieux. Une autre différence était que le Daimyô avait réservé plusieurs pièces de vie pour qu'ils puissent se sentir à l'aise. Ce qui n'avait pas changé, en revanche, étaient les deux servantes qui les attendaient dignement : Amaya et Hana.
Amaya, la plus âgée, attendait posément que le couple arrive à leur hauteur pour les saluer, tandis que Hana avait du mal à contenir sa joie de revoir leur amie Sakura. Amaya dut rappeler doucement mais fermement à l'autre femme de se calmer.
— Hana ! Contiens-toi, ce n'est pas convenable pour une servante, souffla-t-elle entre ses dents alors que le couple était à présent devant elles.
— Mes seigneurs, dit Hana alors qu'elles s'inclinaient toutes les deux, soyez les bienvenus. Nous sommes à votre service. Demandez-nous ce que vous souhaitez et nous vous le fournirons. Nous avons préparé vos appartements, vos chambres sont par ici, annonça Amaya en montrant d'un geste délicat la porte qui se trouvait à sa droite, et celle de...
Mais la servante fut interrompue par la voix dure mais non agressive du brun :
— Sakura occupera ma chambre.
Cette simple déclaration de Madara fit naître un léger frisson de tension dans l'atmosphère. Les deux servantes et Sakura ne s'attendaient pas à une telle proclamation de la part de l'Uchiha. Il était peu courant, à cette époque, qu'un couple non marié soit autorisé à partager la même chambre, surtout sans que Sakura ait le statut de concubine. Seule cette dernière circonstance aurait pu tolérer une telle situation, si elle avait été approuvée par le Seigneur. Mais le ton inébranlable de l'Uchiha ne laissait aucune place au doute : sa décision était irrévocable et devait être respectée.
— Vos ordres seront exécutés, répondit sobrement la plus âgée.
Pendant ce temps, Sakura demeura un instant perplexe, mais dès que le brun ferma la porte derrière lui, elle sentit une étreinte chaleureuse l'envelopper. Hana, incapable de contenir sa joie, exprima sa joie de retrouver la jeune femme qu'elle considérait comme une amie chère à son cœur.
— Oh Sakura-sama ! Je suis tellement heureuse de vous revoir, saine et sauve ! Nous nous sommes tant inquiétées pour vous, n'est-ce pas Amaya-chan ? s'exclama la blonde en serrant Sakura contre elle avec force, comme l'aurait fait Ino autrefois. Cette pensée traversa fugacement l'esprit de la rose, lui procurant un léger frisson de nostalgie, ce qui la poussa à détendre légèrement son étreinte. Un souci Sakura-sama ? Je vous ai fait mal en vous serrant ?
— Non, rassure-toi Hana-san. Ta manière d'agir m'a simplement rappelé une amie que j'avais autrefois, avoua doucement Sakura. Je suis ravie de vous retrouver toutes les deux également.
— Je suis également ravie de vous revoir, Madame. Nous avons entendu parler de vos exploits dans les terres en guerre. Nous n'avons cessé de craindre pour votre sécurité, mais mon cœur est enfin apaisé de vous savoir de retour parmi nous. Après tout, une femme n'a pas sa place sur un champ de bataille, ajouta-t-elle sur un ton moralisateur.
Sakura le perçut immédiatement, se rappelant leur dernière conversation sur le rôle des femmes. Elle voulut répliquer, mais fut entraînée par la blonde énergique vers une pièce adjacente.
— Venez avec nous, Sakura-sama. Nous allons prendre soin de vous. Après tout, je suppose que vous n'avez pas eu le loisir de prendre soin de vous pendant votre périple avec votre Seigneur, déclara Hana en prenant la main de son amie pour l'entraîner avec elle. Il doit s'être passé des choses bien intéressantes pour que votre Seigneur exige que vous partagiez...
— Hana ! siffla la brune avec sévérité, n'oublie pas à qui tu t'adresses ! Sakura-sama n'est pas une de tes amies domestiques ! Ce ne sont pas des choses que l'on demande, et cela ne te regarde pas, gronda Amaya d'un regard sévère.
La blonde baissa automatiquement les yeux, sachant qu'elle avait dépassé les bornes. La joie de retrouver Sakura ne justifiait pas son comportement familier.
— Pardonnez mon impolitesse, Sakura-sama, implora-t-elle en s'inclinant humblement avant de se retirer dans la salle de bain préparée pour l'usage personnel de Sakura.
— Ce n'est rien, Hana-san, la rassura la rose avant de suivre les deux jeunes femmes dans la pièce.
Comme lors de leur précédente visite, la pièce était équipée d'une baignoire en argent, d'une coiffeuse et cette fois-ci, d'une table avec des coussins et des serviettes. Sakura se remémora le moment où elle avait dû laisser ces femmes s'occuper d'elle, tel une princesse. Ce n'était pas un souvenir désagréable, même si elle se sentait toujours un peu gênée que d'autres personnes prennent soin de sa toilette. Mais elle savait aussi que cela faisait plaisir à ces femmes de pouvoir le faire.
— Hana-chan, pourrais-tu finir de préparer l'eau du bain, s'il vous plaît ? demanda Amaya en faisant signe à Sakura de s'approcher. Sakura-sama, veuillez retirer vos vêtements, s'il vous plaît. Après ces longues journées loin du confort, vous méritez que l'on prenne soin de vous comme il se doit.
Sakura se dévêtit lentement, une pointe de gêne l'envahissant à l'idée de se retrouver nue devant d'autres personnes. La brune lui tendit un vêtement semblable à un kimono, fin et transparent.
— Enfilez ceci, Madame, le temps que le bain soit prêt et que je vous prépare, dit Amaya, attendant que Sakura vienne s'installer sur le fauteuil devant la coiffeuse.
— Que comptez-vous faire, Amaya-san ?
La brune démêlait soigneusement les cheveux de la jeune femme aux cheveux roses.
— Rien de plus que ce que vous méritez, Madame. Votre Seigneur sera ravi de vous voir autrement qu'en tenue de combat. Une femme se doit d'avoir la peau douce et parfumée pour plaire à son époux, déclara Amaya, dissimulant mal la question qui se cachait derrière ses propos.
— Nous ne sommes pas mariés, Amaya. Il est vrai que... je...
— Madame, loin de moi l'idée de vous juger, mais une femme qui partage la couche d'un homme sans être son épouse ou sa concubine est mal vue. Je crains pour votre réputation, Madame. Il est primordial que les femmes préservent leur honneur contre de telles calomnies, expliqua doucement la servante, pesant ses mots avec soin.
Sakura resta silencieuse, réfléchissant aux paroles d'Amaya. Elle avait vécu chaque instant avec Madara sans se soucier du qu'en-dira-t-on. Mais maintenant, elle réalisait que le concubinage était une pratique controversée à l'époque. Elle n'avait jamais imaginé Madara évoquer le sujet, mais elle savait aussi qu'il était peu enclin à parler de ces questions intimes. Seule une poignée de personnes, comme Ashina Uzumaki, aurait pu être mise au courant. Mais Sakura doutait que Madara ou Ashina aient discuté de sujets si personnels. Perdue dans ses pensées, elle réalisa que les servantes l'invitaient à rejoindre le bain.
— Sakura-sama ? Tout va bien ? demanda Hana.
— Oui, Hana-san. Je réalise juste que ça fait des semaines que je n'ai pas eu le luxe d'un bon bain chaud pour me détendre. Ça va me faire un bien fou.
La blonde rigola doucement, aidant Sakura à retirer le vêtement qui la recouvrait. Sakura se plongea dans l'eau, savourant la chaleur du bain. Mais elle ne remarqua pas qu'elle était observée attentivement par Amaya, qui esquissa un léger sourire.
Après le bain, Sakura fut conduite à la table dans la pièce adjacente, vêtue seulement d'un sous-vêtement. Elle s'allongea sur le ventre, recouverte d'un drap, attendant la suite.
— Hana-chan, va transférer les affaires de Madame dans la chambre du Seigneur.
— Bien, Amaya-chan. Sakura-sama, Amaya est une experte en massage ! Profitez-en bien. Je reviendrai avec votre tenue pour le dîner de ce soir, s'exclama la blonde avant de sortir.
Amaya commença le massage des épaules et du dos de Sakura, qui appréciait cet instant de détente. Ces dernières semaines avaient été éprouvantes à bien des égards. Elle se sentait totalement relâchée, bien que maintenant, une légère gêne commençait à se faire sentir. Elle n'y avait pas vraiment pensé auparavant, mais maintenant, allongée de cette façon, elle ressentait une certaine gêne qui lui était jusqu'alors inconnue.
Sakura se figea, sentant qu'il y avait quelque chose de différent, mais elle ne parvenait pas à le définir. À ce moment précis, la servante lui posa une question inattendue.
— Madame, savez-vous depuis quand vous portez l'enfant de votre Seigneur ?
Les mots frappèrent Sakura comme un coup de tonnerre. Porter l'enfant de son Seigneur ? Elle se redressa, se cachant instinctivement la poitrine de son bras, réalisant soudainement sa sensibilité accrue.
— Que voulez-vous dire ? Je... Non, ce n'est pas possible..., balbutia-t-elle, cherchant désespérément à réfuter cette idée.
— Certains signes ne trompent pas, Madame. En tant que femme médecin, vous auriez dû les remarquer, n'est-ce pas ? ajouta Amaya avec un sourire énigmatique.
Sakura resta muette, essayant de rassembler ses pensées. Elle n'avait jamais envisagé de techniques contraceptives depuis qu'elle avait des relations intimes avec Madara. Son cycle menstruel avait disparu depuis qu'elle avait accepté la proposition du Rikudô Sennin, mais elle n'avait pas pensé que cela signifiait qu'elle pouvait tomber enceinte.
— Amaya-san, je ne peux pas être enceinte. En tant que ninja, mon corps est soumis à de fortes contraintes qui bloquent naturellement ces choses-là, tenta Sakura, convaincue de la validité de ses arguments.
— Madame, la Nature ne suit pas toujours nos attentes. Et je peux vous assurer, de par mon expérience, que vous êtes enceinte, répliqua la servante avec assurance.
Sakura fut figée, son cerveau refusant d'accepter cette réalité.
— Comment pouvez-vous le savoir, Amaya-san ? Vous n'êtes pas médecin, vous ne m'avez pas examinée, objecta-t-elle.
— N'avez-vous pas remarqué certains changements dans votre corps ? Votre poitrine est-elle plus sensible qu'à l'accoutumée ? Ressentez-vous parfois une forte envie de dormir, malgré une bonne nuit de sommeil ? Certaines odeurs vous incommodent-elles ? Vous sentez-vous légèrement nauséeuse le matin ? énuméra Amaya.
À mesure qu'elle parlait, Sakura blêmissait. Tout concordait. Elle se rappela soudainement les paroles étranges de Katsuyu il y a quelques semaines : "Pourquoi ne m'avez-vous pas informée de votre état ?" La limace avait déjà détecté la présence de ce fœtus en développement.
Sakura voulait en avoir le cœur net. Elle fit apparaître une lueur verte dans sa main et la posa sur son ventre. Elle ressentit la vie en elle. Aucun doute : elle était enceinte de Madara Uchiha.
Elle retira sa main et regarda Amaya, qui la fixait avec appréhension. La servante n'avait jamais vu de Ninjutsu ou d'Iryô Ninjutsu auparavant et craignait que la magie de Sakura ne nuise à l'enfant.
Sakura fut submergée par une multitude d'émotions contradictoires : de la joie à l'angoisse. Les larmes montèrent à ses yeux, perturbant Amaya, qui vint la réconforter.
— Madame, cette nouvelle ne vous réjouit-elle pas ? Devenir mère est une bénédiction pour nous, les femmes. Et donner un fils à votre Seigneur ne fera que renforcer votre lien avec lui, tenta de rassurer la servante tout en couvrant Sakura d'une serviette pour qu'elle ne prenne pas froid.
— Amaya-chan, vous ne comprenez pas. Je dois rester avec lui, nous sommes encore en guerre. Une femme enceinte n'a pas sa place sur un champ de bataille et...
— Madame ! Une femme, enceinte ou non, n'a pas sa place au combat. Mais vous ne pouvez plus risquer votre vie, surtout pas au risque de perdre l'enfant de votre amour. Vous l'aimez, n'est-ce pas ?
La question sur les sentiments figea Sakura. Leur relation avait évolué, de la haine à l'amour.
Oui, elle l'aimait. Elle avait découvert ce que signifiait aimer, et être aimée en retour. Mais comment réagirait-il en apprenant sa grossesse ? Cela changerait-il leurs plans pour la paix ?
— Oui, je l'aime, mais...
— Votre Seigneur semble tenir à vous, à en juger par le partage de ses appartements. Même les épouses, encore moins les concubines, n'ont ce privilège. Que craignez-vous, Sakura-sama ?
— Je l'ignore, Amaya-chan. Mais je ne peux pas lui annoncer cela maintenant. La guerre n'est pas finie, et cela pourrait affecter ses plans. Je ne peux pas risquer de l'inquiéter ou de perturber notre enfant.
— Ne tardez pas à lui dire. La venue d'un enfant peut changer un homme, lui faire renoncer à la gloire. Pourquoi ne pas vivre paisiblement, fonder une famille ? Dans la paix ?
*Dans la paix ?*
Une idée qui prenait un sens nouveau. Mais renoncer à la paix du monde pour leur bonheur, n'était-ce pas égoïste ? Comment trouver le bon équilibre entre leur bonheur et le devoir envers l'humanité ?
Ces questions tourbillonnaient dans l'esprit de Sakura. Hana revint avec un kimono, ignorant les pensées préoccupantes de son amie. Sakura lança un regard significatif à Amaya, lui faisant comprendre de garder le secret. La brune acquiesça discrètement.
La soirée se passa agréablement au repas du Daimyô. Madara et Sakura n'affichaient aucun geste d'affection en public, mais leur lien était évident pour tous ceux qui les connaissaient bien.
Une fois qu'ils furent à l'abri des regards scrutateurs et des murmures indésirables qui pouvaient infester la demeure du Daimyô, le couple se retrouva enfin seuls dans les luxueux appartements réservés à leur usage exclusif. Pourtant, malgré l'intimité de l'instant, Sakura demeurait troublée. Pendant le repas, elle s'était tant absorbée dans la conversation avec Ashina Uzumaki qu'elle en avait momentanément occulté la nouvelle qu'elle avait apprise quelques heures auparavant.
Elle observait l'homme qu'elle aimait avec une admiration indéniable alors qu'il se débarrassait de son kimono de cérémonie pour se sentir plus à l'aise. Le charisme naturel de Madara ne cessait de la fasciner, et elle se surprit à sentir ses joues s'empourprer sous son regard. Oui, elle était éprise de cet homme, et jamais elle n'aurait pu imaginer qu'un jour elle aspirerait à devenir son épouse et la mère de ses enfants.
Madara se tourna vers elle, remarquant son regard scrutateur.
— Quelque chose ne va pas Sakura ? Vous semblez troublée ? Serait-ce moi qui vous provoque cela ? lui lança-t-il d'un ton taquin, un sourire malicieux dansant sur ses lèvres. Comment pouvait-elle résister à cet homme ?
— Vous vous faites des idées Madara ; vous ne me troublez point, assura-t-elle un sourire charmeur aux lèvres.
L'homme s'approcha d'elle, l'enlaça tendrement, puis scella ses lèvres aux siennes. Comment pouvait-elle lui résister ? Sakura se laissa emporter par l'ardeur du moment qui s'annonçait entre eux, laissant derrière elle les questions et les doutes.
Au réveil, Sakura prit le temps d'écouter les murmures de son propre corps, les signaux subtils qu'il lui adressait depuis qu'elle avait pris connaissance de sa condition. Les changements, bien que graduels, ne pouvaient plus lui échapper.
Pourtant, ce qui l'occupait le plus était la tâche délicate qui l'attendait : annoncer la nouvelle à l'homme endormi à ses côtés. Elle ne voulait en aucun cas qu'il se sente acculé à quoi que ce soit à cause d'elle. Leur avenir en tant que couple n'avait jamais été abordé, jamais ils n'avaient envisagé le mariage, ni les responsabilités qui incombaient à la femme d'un chef de clan, surtout lorsque ledit chef était considéré comme mort pour le monde. Les enjeux étaient immenses, tant pour eux que pour le monde qui les entourait.
Comment concilier la nécessité de garder secret le retour de Madara tout en affirmant son autorité en tant que chef ? Une union, si elle devait se faire, devrait rester discrète. Quant aux Uchiha, toujours fidèles à Konoha, quels étaient les desseins de Madara à leur égard après les avoir attirés à Heiwa ? Toutes ces questions, jamais abordées, semblaient maintenant incontournables, surtout alors que son état de santé ne pouvait être dissimulé indéfiniment.
— Sakura ? Comptez-vous me dire ce qui vous préoccupe depuis hier soir ou dois-je user de mes capacités pupillaires pour obtenir des réponses ? chuchota une voix ensommeillée à ses côtés.
— Votre Sharingan n'a aucun effet sur moi, vous devriez le savoir Madara. Et comment savez-vous que je suis préoccupée, vous dormez ! répondit-elle, mi-amusée, mi-surprise.
— Je sens que vous êtes agitée alors qu'il me semble vous avoir épuisée hier soir..., susurra-t-il malicieusement, arrachant un sourire à la jeune femme.
— Détrompez-vous, je ne suis point fatiguée de ce que vous m'avez fait endurer. Mais c'est vrai, je suis préoccupée.
Il se tourna vers elle, l'enlaça tendrement, puis s'assit sur le lit.
— Je vous écoute Sakura.
— Dans les ouvrages que j'ai rapportés, la première guerre touche bientôt à sa fin avec la mort de Tobirama Senju. Les Nations Élémentaires seront considérablement affaiblies à l'issue de ce conflit, et il leur faudra du temps pour se remettre, notamment pour se préparer à la seconde guerre.
— Oui, je sais tout cela déjà pour avoir lu attentivement vos livres du futur. Mais qu'est-ce qui vous préoccupe tant ?
— Souhaitez-vous que je vous accompagne à Kumo, puisque c'est là que tout se joue pour le grand final ? Demanda-t-elle sérieusement en fixant le brun avec ses orbes verts.
Madara réfléchit un instant avant de répondre.
En effet, le dénouement de la première guerre semblait être lié aux événements qui se dérouleraient à Kumo entre le Raikage et le Hokage. D'après les précieuses informations de Sakura, le sort de Tobirama y serait scellé. Après une brève analyse de la situation, il conclut :
— Vous me faites confiance Sakura ?
— Bien évidemment, pourquoi une telle question ?
— Je souhaite que vous me laissiez partir seul vers Kumo. Restez-ici à Heiwa pour aider la population à s'installer. Vous avez des choses à accomplir ici aussi si nous voulons que notre paix voie le jour avec des bases solides.
* Que notre paix voit le jour. *
En entendant ces mots, Sakura sentit une légère pointe de douleur dans sa poitrine. Ce n'était pas encore le moment d'annoncer à Madara la nouvelle qu'elle portait leur enfant. Après s'être auto-examinée, elle avait conclu qu'elle pouvait encore dissimuler sa grossesse pendant deux, voire trois mois supplémentaires. La jeune femme savait que, grâce à la volonté, le corps d'une femme pouvait accomplir des prodiges. Et pour l'instant, elle exigeait de son corps qu'il ne trahisse aucun signe de la vie en gestation.
— Quand comptez-vous partir ? interrogea la fleur de cerisier.
— Dès aujourd'hui, je pense que plus vite nous traitons cette affaire, plus rapidement nous pourrons passer à la suite. Et en particulier, Sakura, je crois qu'il est temps que vous deveniez officiellement une Uchiha. Je souhaite que les shinobi d'Heiwa, que nous formons et recrutons, sachent qui vous êtes pour moi. Vous méritez le respect accordé aux épouses des chefs de clan, et cela ne sera possible que si vous devenez officiellement ma femme.
Sakura écarquilla les yeux face à cette annonce peu commune. Il avait donc envisagé cette possibilité. Et bien que sa manière de lui demander en mariage soit loin d'être romantique, comme elle aurait pu l'imaginer dans ses rêves d'enfant, la fleur de cerisier sentit son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine.
— Ce serait un grand honneur pour moi, Madara, de devenir officiellement votre épouse. Mais ne souhaitez-vous pas annoncer votre retour aux membres de votre clan avant cela ?
— J'y avais pensé, mais les Uchiha sont encore trop réticents pour accepter aussi aisément mon retour, encore moins pour quitter Konoha et nous rejoindre de leur plein gré. Ce moment viendra, et je n'ai pas besoin de leur approbation pour choisir ma voie de vie, affirma-t-il avec détermination.
La fleur de cerisier décida qu'elle avait obtenu suffisamment de réponses et qu'elle attendrait donc le retour de son bien-aimé pour annoncer qu'elle portait son enfant. Lors de son auto-examen, elle avait réussi à déterminer qu'elle pourrait aisément cacher son état de grossesse pendant les deux, voire trois prochains mois. Tel était l'avantage d'avoir un corps fin et musclé, sans parler de la détermination à garder secret ce développement. Sakura savait que le corps d'une femme, lorsqu'il était soumis à sa volonté, pouvait accomplir des miracles. Et pour le moment, la future mère avait l'exigence que son corps ne manifeste aucun signe extérieur de cette vie en développement.
[Voici une image de la muraille de Heiwa.]
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