Cycle de la haine !
Elles étaient des guerrières monstrueuses. Depuis le début de leur affrontement, elles n'avaient qu'une idée en tête : vaincre l'autre pour venir en aide à leur époux. Et pourtant, elles en étaient toujours au même point. Aucune n'avait encore réussi à terrasser son adversaire.
Sakura reprenait difficilement son souffle, son regard fixé sur Mito, qui se redressait lentement. Malgré tous ses stratagèmes, son adversaire continuait de se soigner, aidée par son puissant locataire. "Maudit renard !" pensa Sakura.
Toutefois, le pouvoir du renard ne pouvait rien contre les dégâts matériels. Les dernières attaques de Sakura avaient complètement détruit l'armure de Mito. La kunoichi aux cheveux rouges se retrouvait vêtue seulement de son kimono blanc et bleu, déchiré au niveau du ventre, laissant entrevoir un sceau. Pas n'importe lequel : le sceau contenant le démon renard. En le reconnaissant, Sakura crut enfin entrevoir une chance de remporter ce combat, mais elle devait d'abord forcer son adversaire à se rapprocher.
— Argh ! laissa échapper Madara en s'écrasant lourdement au sol.
Madara gisait, tentant en vain de se relever. Il était proche de l'épuisement, mais refusait de se déclarer vaincu. Non loin de lui, Hashirama, à genoux, respirait péniblement. Tous deux montraient des signes de faiblesse, chacun peinant à maintenir le rythme de ce duel sans fin.
En entendant le cri de douleur de son mari, Sakura détourna un instant le regard de Mito qui en profita pour invoquer de nouveau sa technique du Kongô Fûsa. Des chaînes d'adamantine jaillirent de son dos, renforcées une fois encore du chakra du démon renard pour augmenter leur puissance destructrice.
Sakura réalisa trop tard l'attaque imminente. Elle réussit à esquiver cinq des chaînes, mais la sixième la transperça au niveau du pectoral gauche, juste sous la clavicule, avant de se planter dans le sol. La force de l'impact et le chakra démoniaque firent pénétrer la chaîne dans son corps avec facilité.
Un cri de douleur s'échappa de Sakura. La sensation de la chaîne traversant sa chair était atroce, mais le chakra du Kyûbi, corrosif comme le pire des poisons, amplifiait cette douleur. Elle le savait : si elle n'agissait pas rapidement, elle succomberait à cet empoisonnement.
Ignorant la brûlure qui l'embrasait, elle se saisit de la chaîne de chakra malgré les brûlures qu'elle subissait au contact de cette énergie démoniaque. Avec sa force surhumaine, elle tira brusquement dessus, forçant Mito à être propulsée vers elle, sans possibilité d'esquive.
Mito, emportée par la vitesse, n'eut pas le temps de comprendre ce que son ennemie préparait. Sakura avait fait apparaître cinq symboles de Fûinjutsu, un pour chaque doigt de sa main droite. Et au moment où Mito fut à portée, Sakura appliqua sa main sur le sceau au ventre de son adversaire.
— Gogyô Fûin ! cria Sakura, enfonçant ses doigts dans l'abdomen de l'Uzumaki. Mito eut le souffle coupé par la puissance de l'impact et par les effets immédiats de la technique.
Sakura venait d'appliquer la même technique de scellement que Naruto avait subie deux fois pour contenir le démon renard lorsqu'il perdait le contrôle sous l'influence de la haine déchaînée du Kyûbi.
Dès qu'elle retira ses doigts, la technique se dissipa, et Mito Uzumaki perdit immédiatement le contrôle de son Bijû. Le chakra qui l'enveloppait s'évanouit, tout comme les chaînes d'énergie qui emprisonnaient Sakura. Un soupir de soulagement échappa à cette dernière, soulagée d'être enfin libérée de l'étreinte corrosive qui la brûlait dans ses chairs.
Mito recula en titubant, sentant la fatigue envahir son corps privé du soutien du chakra du Kyûbi. Désormais, chaque mouvement lui rappelait la violence de ce combat acharné qui durait depuis plusieurs heures. Toutes deux étaient épuisées, leurs muscles tétanisés par l'accumulation de toxines.
Cependant, Sakura disposait d'un léger avantage. Grâce à ses compétences en Iryô Ninjutsu, elle pouvait réguler plus rapidement son corps et neutraliser les substances qui paralysaient ses muscles, expliquant ainsi son endurance tout au long du duel. À présent, elle constata que Mito n'avait pas hérité de la capacité de guérison de son clan, à l'inverse de Karin Uzumaki. Cette révélation renforça la détermination de Sakura. Elle savait que son corps approchait de ses limites, que son chakra et celui de son sceau frontal étaient presque épuisés, mais elle ne pouvait faiblir si près du but.
Elle canalisa du chakra dans son bras droit, activant la technique Chakura No Mesu. Rassemblant sa volonté, elle bondit vers Mito, qui peinait à rester consciente. La Kunoichi aux cheveux rouges ne sentait plus une seule parcelle de son corps endolori. Elle vit Sakura se jeter sur elle, mais son corps ne lui obéissait plus. Pourtant elle savait qu'elle devait bouger, juste se décaler pour éviter l'impact. Mais elle était à bout de force. Dans un dernier instant de lucidité, Mito pensa à son époux, à l'amour qui les unissait... et ce fut sur cette pensée que le bras tranchant de Sakura s'enfonça dans sa poitrine.
Sakura n'hésita pas, déterminée et concentrée, sa main pénétrant avec précision le torse de Mito. Elle sentit les battements de l'organe cesser sous ses doigts alors qu'elle perçait de part en part le corps de son adversaire. Une gerbe de sang s'échappa des lèvres de Mito, ses yeux vacillèrent, et elle fixa Sakura.
C'était le lot de tous les Shinobis : tuer par devoir, même si cela n'était motivé que par des idéaux opposés.
— Il le fallait, murmura Sakura, retirant son bras ensanglanté du corps de son adversaire. Mito Uzumaki avait déjà rendu l'âme, et son corps s'effondra lourdement au sol.
— NOOOOON ! hurla Hashirama Senju, assistant impuissant à l'effondrement de sa femme, un trou béant dans la poitrine.
Tout s'était passé en un éclair. À cet instant, Hashirama venait de porter un coup puissant à Madara, qui gisait au sol, luttant pour se relever. Lui-même essoufflé, un genou à terre, Hashirama gardait son adversaire à l'œil, jusqu'à ce que le chakra du Kyûbi s'évanouisse subitement. En tournant son regard vers le duel des deux femmes, il aperçut les derniers instants de l'affrontement. Il avait eu un espoir fugace en voyant Mito déployer ses chaines de chakra, mais la scène qui suivit le glaça d'horreur. Comment cela pouvait-il être possible ? Les émotions tourbillonnaient en lui : incompréhension, tristesse, désespoir... jusqu'à ce que sa douleur se transforme en une haine brûlante.
Oui, Hashirama ressentait une haine incommensurable. Il venait de perdre l'être le plus cher à son cœur. Mito était son amour, celle qui l'avait soutenu et aimé sans condition, celle avec qui il avait partagé sa vie, qui lui avait donné un enfant... elle était tout. Et maintenant, elle avait disparu à jamais.
Son regard se posa alors sur Sakura, le bras encore rouge du sang de Mito. Un cri de rage explosa de sa gorge, et il se jura de faire payer cet acte ignoble. Il allait la faire souffrir pour la mort de son épouse.
— Tu vas me le payer ! cria Hashirama en se redressant, malgré l'épuisement visible sur son visage.
Sakura sentit la haine émaner de cet homme, lourde, oppressante. Elle détourna un instant le regard, mais une pensée la frappa soudain : elle venait de faire une bêtise !
Sakura écarquilla les yeux en réalisant ce qu'elle venait de faire. En ôtant la vie de Mito, elle venait de tuer un Jinchûriki ! Elle ne se souvint que trop tard des conséquences d'un tel acte. Plus rien n'entravait à présent le Bijû qui pouvait allégrement se libérer et déverser toute sa fureur en dehors de cette prison corporelle.
Une étincelle de chakra démoniaque se fit ressentir, puis une quantité gargantuesque de chakra démoniaque émergea du corps de Mito Uzumaki qui se déchiquetait et se brisait en une pluie de sang et de fragments. Sous le regard abasourdi de Sakura et de Hashirama, le Kyûbi, démon renard à neuf queues, émergea enfin dans toute sa grandeur, sa silhouette éthérée se transformant en une forme tangible. D'une taille démesurée, ses queues balayaient l'air, grondant de colère.
— ROUUUUARRGGGG ! rugit le démon avec une puissance qui fit trembler la vallée entière, son cri résonnant comme un cataclysme parmi les murs de pierre. À chaque respiration, sa force bestiale secouait l'air, chaque mouvement de ses queues créait une onde de choc destructrice, et le sol tremblait sous la puissance de ses pas.
Le Kyûbi, empli d'une rage insondable, fixa les êtres devant lui. Libéré de sa cage, il n'avait qu'une obsession : la vengeance. Jamais plus il ne serait emprisonné, jamais plus un humain ne le contrôlerait. Cette race destructrice ne méritait pas de vivre, et il comptait bien tous les éradiquer, peu importe les idéaux de paix prônés autrefois par Hagoromo Ôtsutsuki, son créateur. Il avait juré de ne jamais oublier ni pardonner le mépris des humains.
Son regard, empli de haine et de sauvagerie, se posa sur Sakura. Un sourire effrayant s'étira sur sa gueule, découvrant des crocs acérés. Elle serait sa première victime. Sa patte griffue se leva, prête à frapper et à la réduire en morceaux. Mais, au moment où la griffe acérée allait toucher la Kunoichi blessée et paralysée par la peur, elle s'arrêta net, à quelques centimètres de son corps.
Sakura réalisa, en voyant les pupilles du Kyûbi changer de couleur pour prendre la forme d'un Sharingan, que Madara venait de la sauver in extremis. Allongé au sol, épuisé, l'Uchiha avait tout observé, comprenant l'ampleur de la catastrophe. En voyant la bête libre, il n'avait plus qu'une seule solution pour sauver Sakura. Puisant dans ses dernières réserves de chakra, il usa de son Sharingan pour prendre le contrôle de l'immense créature.
Le Kyûbi, malgré sa puissance, se retrouva sous l'emprise du Sharingan de Madara, incapable de frapper. Son corps frémissait, luttant contre le lien imposé. Madara serra les dents, conscient qu'il ne pourrait pas tenir indéfiniment.
— Chibaku Tensei ! murmura-t-il, invoquant l'une des techniques de son Rinnegan pour tenter de l'immobiliser.
Des pierres se soulevaient autour du démon, formant une prison incomplète, signe de l'épuisement de Madara qui manquait de chakra pour achever son jutsu. Le contrôle du Kyûbi vacillait ; le regard du renard alternait entre le Sharingan et ses propres pupilles rouge sang.
— LIBÈRE-MOI, UCHIHA MAUDIT ! rugit Kurama, sa voix résonnant avec une haine viscérale.
Sakura, ayant repris ses esprits, comprit que le temps lui manquait. Le Kyûbi n'attendrait pas longtemps pour déverser sa fureur sur elle et tous ceux alentour.
— Kurama-sama ! cria-t-elle pour attirer l'attention du Bijû.
— COMMENT OSES-TU PRONONCER CE NOM !? hurla le démon, en redoublant de force contre le contrôle de Madara.
— Vous êtes libre maintenant ! répondit-elle, sa voix tendue d'urgence. Je suis une envoyée de votre père, Hagoromo Ôtsutsuki !
— Père ? murmura Kurama, surpris, cessant un instant de se débattre.
La mention de son créateur fit resurgir en lui une vague de souvenirs enfouis. Le démon renard, habituellement sadique et méfiant, sembla troublé. Si cette humaine connaissait son nom et celui de son père, elle devait dire la vérité. Seul le Rikudô Sennin connaissait leur véritable nature.
— Vous ne serez plus jamais prisonnier ! continua Sakura, hurlant pour se faire entendre. Vous n'aurez plus jamais à subir l'emprise d'un Jinchûriki ! La paix est possible, Kurama-sama ! Une partie de vos frères et sœurs vous attend au nord ! Plus personne ne vous enchaînera !
Un silence soudain s'installa dans la vallée. Le Kyûbi avait cessé de remuer ses queues, et les échos des combats s'étaient évanouis, comme suspendus dans le temps.
Kurama fixa Sakura, un éclat d'espoir se mêlant à son regard. Pour la première fois, il doutait. L'humaine aux cheveux roses ne semblait pas mentir ; ses yeux, pleins de sincérité, portaient une vérité qu'il n'avait plus osé espérer. Ses pensées retournèrent vers Madara, qu'il vit à terre, tendant désespérément sa main pour maintenir la patte du renard loin de Sakura. Pourquoi ce maudit Uchiha sacrifiait-il sa force pour la protéger ? Les réponses importaient peu ; la haine de Kurama envers les Uchiha éclipsait tout.
Et ce fut alors que ses prières prirent forme.
Hashirama Senju, jusqu'ici immobile, observait la scène avec un mélange de stupéfaction et de désespoir. En voyant l'attachement de Madara pour cette femme, il comprit qu'elle comptait pour lui, tout comme Mito comptait pour lui-même. Déterminé à en finir, Hashirama changea de cible. Dans un élan implacable, il saisit son épée et la plongea sans hésitation dans le cœur de Madara.
Distrait par le contrôle du Bijû, Madara n'eut pas le temps de réagir. Quand il sentit l'épée s'enfoncer dans son torse, il baissa les yeux vers la lame, et au bout de cette dernière, il reconnut la main d'Hashirama, son visage déformé par la rage et des larmes ruisselant sur ses joues.
— Cette fois, je ne referai pas la même erreur, Madara ! cracha Hashirama. Tu vas mourir... et ta salope de femme te suivra bientôt ! ajouta-t-il dans un murmure amer, tournant la lame pour accentuer la douleur. Madara, submergé par la souffrance, relâcha complétement sa technique.
Le lien avec Kurama se brisa instantanément. Libéré, le renard vit ses pupilles redevenir rouge sang et sa silhouette entière se redressa, dévastant d'un mouvement le cercueil de pierres qui le retenait.
Le regard du Kyûbi se posa sur Sakura, qui continuait à le fixer avec détermination. Après une dizaine de secondes de silence, le démon renard détourna son attention. Se tournant vers le nord, il s'élança enfin vers la liberté, vers ses frères et sœurs.
Sakura soupira de soulagement, posant une main tremblante sur son épaule meurtrie. Le chakra démoniaque qu'elle avait absorbé la brûlait encore de l'intérieur, mais elle savait que la douleur finirait par s'estomper.
Pour un bref instant, elle oublia la haine d'Hashirama qui la menaçait. Son esprit se tournait uniquement vers une personne : Madara. Il l'avait sauvée d'une mort certaine. Elle se retourna alors vers lui, un faible sourire de fierté aux lèvres, consciente qu'ils avaient ensemble réussi l'impossible, et convaincu le Kyûbi de quitter la vallée sans semer la destruction.
Au lieu du sourire qu'elle espérait tant voir illuminer le visage de l'homme qu'elle aimait de toute son âme, Sakura se retrouva face à une scène glaçante. Madara gisait là, étendu sur le sol, sa tête tournée vers elle. Mais ses yeux... ces orbes onyx, d'habitude si expressifs, n'étaient que des miroirs vides, privés de la vie qui avait quitté son corps pour rejoindre l'éternité.
Lentement, avec une douleur palpable, Sakura détailla le corps de son époux pour comprendre la cause de son décès. Une lame enfoncée dans son cœur. Son regard suivit la trajectoire de cette lame jusqu'à son origine, découvrant Hashirama Senju debout, tenant fermement l'épée plantée dans la poitrine de Madara.
Les mots du Rikudô Sennin résonnèrent alors en elle : « Les êtres humains viennent au monde pour mourir un jour. » Était-ce donc là le destin de Madara Uchiha ? Était-il voué à mourir aujourd'hui, ici, dans les bras de ce destin implacable ? Son existence devait-elle se résumer à cette éternelle lutte contre Hashirama Senju ?
Ces questions l'assaillaient, mais aucune réponse ne venait la soulager. Au contraire, elle sentait son monde se désintégrer, une douleur sourde et ancienne se raviver au fond de sa poitrine, cette blessure invisible qui s'agrandissait maintenant, dévorante.
— Non... non..., murmura-t-elle, comme si ce simple mot pouvait changer la réalité.
Cela ne pouvait pas être vrai ! Pas lui ! La mort ne pouvait pas lui voler son époux, l'amour de sa vie, celui qui avait su lui offrir le bonheur et la paix d'une vie partagée. Et pourtant, il n'était plus là...
— Non... non non ! Madara ! hurla-t-elle dans un désespoir qui fracassait chaque fibre de son être. Elle venait de comprendre l'inévitable : elle ne le verrait plus jamais, ne sentirait plus sa présence, ni l'amour intense qu'il avait pour elle.
Cette perte insupportable lui brûlait le cœur, plus encore que lorsqu'elle avait sacrifié tout pour revenir à cette époque, plus encore que lorsqu'elle avait perdu Hitomi. Aujourd'hui, tout son monde s'effondrait... et l'homme responsable de cette destruction se tenait devant elle : Hashirama Senju.
Ce dernier, imperturbable, savourait la douleur sur le visage de son ennemie. Son seul désir, en cet instant, était de la faire souffrir.
Bien que la souffrance de Sakura soit indéniable, son expression devint dure, impitoyable, remplie d'une haine qui semblait lui redonner une force insoupçonnée. Ce combat n'était pas terminé. Ils étaient désormais les deux derniers survivants de cette tragédie. Deux âmes marquées par le chagrin, la perte et la haine. Et de ces deux combattants, il n'en resterait qu'un.
Dans un ultime élan de détermination, Sakura activa de nouveau son sceau frontal, malgré le risque mortel que cela impliquait. Elle avait vidé tout le chakra emmagasiné dans son Fûinjutsu, mais elle possédait une technique secrète, un Kinjutsu qu'elle seule maîtrisait.
En puisant dans ses réserves physiques, elle se mit à transformer ses cellules en énergie, exploitant les heures de méditation passées à comprendre la nature complexe de l'énergie physique et spirituelle. Cette technique redoutable détruisait une partie d'elle-même pour générer du chakra. Elle n'avait plus rien à perdre ; elle savait que sa fille était en sécurité, sous la protection de ceux en qui elle avait confiance. Quant à elle, elle avait perdu son monde, son pilier. Mais elle pouvait encore accomplir leur rêve de paix, coûte que coûte.
Alors, malgré les douleurs et les blessures qui déchiraient son corps, Sakura se jeta vers Hashirama. Elle devait agir vite, car même affaibli, le Premier Hokage restait un adversaire redoutable.
Hashirama, voyant son ennemi foncer vers lui, retira rapidement la lame du corps de Madara et la leva, prêt à la transpercer. Il anticipait déjà sa réaction, cherchant à prévoir comment elle esquiverait l'attaque.
Mais il n'avait pas prévu qu'elle choisisse de ne pas l'éviter.
Sakura s'empala volontairement sur la lame, laissant l'épée la traverser, avant de saisir d'une poigne implacable l'avant-bras de Hashirama. La pression de ses doigts était telle que l'armure céda sous sa force, suivie par l'os qui se brisa dans un craquement horrible.
Hashirama, grimaçant de douleur, réalisa alors qu'il l'avait sous-estimée. Son corps, affaibli par la fatigue, la douleur, et le chakra épuisé, ne lui permettait plus de réagir, ni de se dégager de cette prise. Ou était-ce une force extérieure ?
Il n'eut même pas le temps de comprendre ce qui se passait lorsque le poing de Sakura, chargé de sa dernière force, s'abattit sur son visage. L'impact fut d'une brutalité telle que son crâne se fissura sous la puissance du coup. Son corps, projeté violemment, vola à une centaine de mètres, retombant lourdement dans un fracas d'os brisés.
Hashirama Senju n'était plus de ce monde.
Sakura observa le corps de son adversaire s'immobiliser dans la poussière, juste avant de relâcher son sceau frontal. Son propre corps, épuisé au-delà de ses forces, s'effondra en arrière, au bord de l'évanouissement, une épée plantée de part et d'autre de son torse.
Elle était allongée sur le sol, le sang s'échappant de ses multiples blessures. Son chakra était épuisé, ses Tenketsu gravement endommagés par l'intensité de ce combat final. Pourtant, elle avait la sensation d'avoir accompli ce pourquoi elle était venu ici...
Les secondes semblaient se dilater, chaque respiration devenant plus laborieuse à mesure que son corps luttait désespérément pour rester en vie. Elle savait qu'il n'y avait plus de salut pour elle, plus une once de chakra pour la soigner. À ce moment-là, elle n'était plus qu'une spectatrice passive, attendant ce que l'avenir lui réservait.
Sakura se battait pour ne pas fermer les yeux, pour ne pas sombrer dans l'inconscience éternelle. Chaque battement de cœur était une souffrance, l'organe étant profondément marqué par la lame qui l'avait traversé.
— Sakura-sama ! hurla la voix de Tsunade Senju, perçant la brume de douleur dans laquelle Sakura se noyait.
Dès que la Daimyô de Ta No Kuni eut porté le coup fatal à Hashirama Senju et s'effondra sur le sol, la foule massée sur les murailles retenait son souffle. Plusieurs ninjas, pris d'un sursaut, bondirent par-dessus les murailles pour courir vers leur Daimyô. Parmi eux, Tsunade, le cœur battant, espérait de tout cœur que son maître ne succombe pas à ses blessures.
D'autres Shinobi se précipitèrent vers le corps de Hashirama, dans l'espoir d'achever son dernier souffle si, par un improbable miracle, il était encore en vie.
Pendant ce temps, Tsunade, les larmes aux yeux, se laissa tomber à genoux auprès de son maître.
— Sakura-sama ! s'écria-t-elle en voyant l'étendue des dégâts.
C'était trop pour elle. Malgré son apprentissage auprès de la légendaire Sakura, elle ne possédait pas la maîtrise nécessaire pour soigner toutes les blessures infligées à son maître.
— Tsunade..., murmura Sakura, la vision se brouillant de plus en plus. La fin était proche.
— Maître... que dois-je faire ? implora Tsunade, la voix brisée par la peur de la perdre.
— Trop... tard, réussit à articuler Sakura, ses pensées s'éteignant lentement, mais avant de tout quitter, elle pensa à sa fille, en sécurité auprès de ses amies, Amaya et Hana.
— Maître...
— Tsunade... prends soin de Nozumi... je pars rejoindre l'homme que j'aime... en paix...
Les mots du Rikudô Sennin résonnèrent dans son esprit : Naître pour mourir. Pourtant, à cet instant, Sakura ne pouvait être d'accord avec cette pensée. La mort était inévitable, c'était vrai, mais avant cela, il y avait la vie ! Et elle, elle avait vécu pleinement. Elle avait eu la chance de connaître deux vies en une seule.
La vie, bien que cruelle parfois, était un cadeau à vivre, et Sakura avait réussi à trouver ce qu'elle cherchait : la paix. Une paix qu'elle avait trouvée aux côtés de Madara et de leur famille.
La phrase du Rikudô Sennin prit alors tout son sens : La paix peut être obtenue de plusieurs manières. Sakura rendit son dernier souffle, laissant la vie quitter son corps.
Alors qu'elle mourait, un phénomène étrange se produisit. Un éclat lumineux apparut dans la paume de la main de Madara. Il s'agissait d'un petit sceau de Fûinjutsu, que le Rikudô Sennin avait placé là bien des années auparavant.
Peu après, le sceau laissa place à un petit rouleau de parchemin qui se matérialisa.
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