Assassinat !
Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis que Tsunade avait pris la décision courageuse de rejoindre Heiwa pour solliciter une formation auprès de Sakura. Ce matin-là, alors que le soleil levant baignait la route principale de Ta No Kuni d'une lumière dorée, Sakura avait convié son élève à une discussion cruciale, une conversation destinée à éclaircir les attentes de l'adolescente concernant son désir ardent de devenir un ninja médicinal.
— Si tu es parvenue jusqu'ici, c'est que tu as réussi mon premier test, déclara Sakura, sa voix marquant un point de non-retour. Elles avançaient côte à côte, leurs pas résonnant doucement sur le sol pavé. Je vais donc épargner les longs discours sur ce qu'implique la voie des ninjas médecins.
Le regard de Tsunade scintillait d'excitation mêlée d'admiration.
— Est-ce que cet enseignement fera de moi une guerrière aussi puissante que vous ? demanda-t-elle, ses mots trahissant la profondeur de son désir. Sakura tourna légèrement la tête vers elle, sondant ses intentions avec l'acuité d'une kunoichi chevronnée.
— Que cherches-tu réellement ? Son ton n'était pas accusateur, mais inquisiteur, comme si elle sondait les véritables motivations qui se cachaient derrière les paroles de la jeune fille.
— Je ne veux plus jamais perdre ceux que j'aime, répondit Tsunade, sa voix vibrante d'émotion. Je refuse de revivre l'impuissance qui m'a paralysée durant la guerre. Je veux être assez forte pour faire pencher la balance en toute circonstance !
Un instant, Sakura observa la jeune fille à la dérobée. Cette Tsunade semblait bien plus vulnérable que la femme endurcie qu'elle connaissait. Sakura réalisa que, malgré les différences de temporalités, certaines souffrances étaient universelles, forgées par le feu des épreuves qui font de nous ce que nous sommes.
— Tu sais, reprit Sakura d'un ton mesuré, la majeure partie de ton apprentissage ne sera pas consacrée au combat, mais aux études.
Tsunade se tourna vers elle, une lueur de déception dans le regard.
— Mais... comment êtes-vous devenue aussi forte tout en vous consacrant à la médecine ? Je vous ai vue vous battre ! Vous maîtrisiez vos adversaires avec une aisance incroyable. Vous avez dû apprendre à vous battre, non ?
Un sourire énigmatique effleura les lèvres de Sakura.
— J'ai étudié les bonnes choses, dit-elle simplement. Mais tu as raison, je me suis aussi entraînée intensivement. Étudier fait partie de cet entraînement.
La perplexité se lisait sur le visage de Tsunade.
— Je ne comprends toujours pas en quoi étudier va me rendre plus forte...
Sakura s'arrêta soudain, pivotant pour faire face à Tsunade. Elle savait que des mots seuls ne suffiraient pas à convaincre la jeune fille. Elle devait lui offrir une démonstration, une preuve tangible du pouvoir que la maîtrise du chakra pouvait conférer. Repérant une pierre suffisamment grande, elle se baissa pour la ramasser.
— Vois-tu cette pierre ? demanda-t-elle en la montrant à Tsunade.
— Oui, répondit Tsunade, incertaine de l'endroit où cette démonstration la conduirait.
— Penses-tu qu'elle puisse être brisée par la seule force brute ?
— Non, répondit Tsunade, certaine de sa réponse.
Mais avant qu'elle ne puisse en dire plus, Sakura pressa doucement la pierre entre ses doigts, la réduisant en une poussière fine qui s'éparpilla au vent. Tsunade resta figée, ses yeux écarquillés par l'étonnement. Jamais elle n'avait vu une telle démonstration de force.
— Comment... ? balbutia-t-elle.
Sakura se contenta de sourire en époussetant la poussière de sa main.
— J'ai étudié le corps humain et le chakra avec une rigueur que peu possèdent, expliqua-t-elle. Ce que tu viens de voir, je suis la seule à pouvoir le faire actuellement. Mais sache que cela n'a rien de magique ou de mystérieux. Cela peut être appris, maîtrisé... par n'importe qui disposé à travailler dur et à étudier avec assiduité.
— N'importe qui ? répéta Tsunade, presque incrédule.
— Presque, rectifia Sakura. Mais seulement si on leur enseigne comment faire. Et toi, Tsunade... je suis convaincue que tu peux y parvenir, si tu es prête à mettre toute ton énergie dans cette quête. »
Tsunade demeurait perplexe.
— Comment des livres et des connaissances médicales pourraient-ils m'apprendre à briser une pierre de cette façon ?
— Tout réside dans le contrôle de ton chakra, répondit Sakura, sa voix grave de certitude.
— Mais je contrôle déjà mon chakra. Je ne pourrais pas exécuter certaines techniques sans cela, répliqua Tsunade, un brin de défi dans la voix.
— Tu en maîtrises les bases, oui. Mais en étudiant le corps humain et la manière de le soigner, tu affineras ton contrôle à un niveau que tu ne peux pas encore imaginer. Ton chakra deviendra une extension de toi-même, te permettant de réaliser des prouesses que d'autres ne feraient qu'envier. Un jour, tu pourras même briser des montagnes, prophétisa Sakura, songeuse en repensant à la Tsunade de son propre passé.
— Vous semblez si sûre que j'y arriverai, murmura Tsunade, touchée par la confiance que Sakura semblait avoir en elle.
— Parce que je sais que tu en es capable, répondit Sakura, l'ombre d'un secret planant sur ses paroles. Tu as déjà prouvé ta valeur en surmontant le test que je t'avais confié dans ce livre.
— Je comprends, sensei, acquiesça Tsunade, un nouvel éclat de détermination dans le regard.
Sakura marqua une pause, son regard se faisant plus intense alors qu'elle s'adressait à Tsunade.
— Une dernière chose, Tsunade... La force brute n'est pas toujours la solution. Parfois, une attaque subtile peut se révéler bien plus dévastatrice.
Intriguée, Tsunade fronça les sourcils.
— Comment ça ?
Sans répondre immédiatement, Sakura leva son index, accumulant une fine mais précise quantité de chakra à son extrémité. Un éclat vert irradia soudainement de son doigt, se transformant en un scalpel de chakra. Les yeux de Tsunade s'écarquillèrent de stupeur alors que Sakura positionnait doucement son doigt près de la jugulaire de la jeune Senju, à une distance mesurée mais suffisamment proche pour démontrer son point.
— Un simple mouvement de ce doigt, commença Sakura, sa voix calme mais teintée d'une menace implicite, et tu te viderais de ton sang en quelques secondes, sans même comprendre ce qui t'est arrivé. Elle laissa ses mots peser dans l'air avant de désactiver la technique, le scalpel de chakra s'évaporant aussi rapidement qu'il était apparu. La force brute n'est pas nécessaire pour cela. Il suffit d'une infime quantité de chakra, et surtout, de la connaissance précise de l'anatomie humaine. Être médecin ne signifie pas uniquement sauver des vies... cela signifie aussi que nous savons exactement comment les prendre, et ce, de manière si discrète que l'ennemi ne réalise pas ce qui se passe avant qu'il ne soit trop tard.
Ces paroles firent naître en Tsunade une détermination nouvelle, plus ancrée que jamais. Les doutes s'évanouissaient, remplacés par une certitude limpide.
—Sensei...
Sakura tourna la tête vers elle, un sourire bienveillant adoucissant ses traits.
— Oui, Tsunade ?
— Qui vous a appris tout cela ? demanda la jeune fille, son admiration évidente dans son regard.
Le sourire de Sakura s'élargit, empreint d'une tendresse presque nostalgique.
— Une femme formidable, répondit-elle doucement, les yeux ancrés dans ceux de Tsunade.
Pendant que Sakura initiant Tsunade à des vérités plus profondes, dans un tout autre recoin de la cité, Madara était en compagnie d'un autre élève, Jiraiya. L'atmosphère entre eux était tendue, presque électrique, l'adolescent ne sachant comment se comporter en présence d'une telle légende vivante. Madara, les bras croisés, sondait le jeune ninja d'un regard acéré, cherchant à percer les secrets cachés derrière l'apparente maladresse de Jiraiya. L'adolescent déglutit nerveusement, sentant l'aura imposante du Shinobi peser sur lui.
Finalement, Jiraiya trouva le courage de parler, bien que sa voix trahisse son appréhension.
— Sensei ?
— Oui ?
— Étiez-vous... Est-ce que vous... accompagniez Sakura-sama pendant la guerre ? La question s'échappa de ses lèvres, mais il savait qu'il n'avait pas encore formulé ce qui le taraudait réellement.
Madara, impassible, plissa légèrement les yeux.
— Formule ta vraie question, ordonna-t-il d'un ton glacial.
— Euh... êtes-vous le Shinobi au kimono marron et au chapeau de paille dont tout le monde parle ? finit-il par demander, sa voix tremblante.
— Oui, répliqua Madara, sa réponse courte et froide, aussi tranchante que la lame d'un katana.
Cette confirmation n'apporta aucun réconfort à Jiraiya, au contraire, elle renforça la peur qu'il essayait de contenir. Les rumeurs qui circulaient parmi les ninjas de Konoha revenaient en force dans son esprit. Pouvait-il se permettre de poser les questions brûlantes qu'il avait en tête sans risquer la colère de ce redoutable shinobi ? Mais sa nature curieuse l'emporta sur la prudence, l'obligeant à céder à l'envie de savoir.
— Est-ce que... est-ce que..., mais il buta sur les mots, partagé entre son désir de vérité et sa crainte de la réaction de Madara.
L'impatience de Madara était palpable.
— Jiraiya ! Quelle que soit ta question, pose-la !
Madara détestait ce manque de contrôle émotionnel chez son élève. Un tel défaut n'était pas digne d'un ninja, encore moins de celui qu'il devait former. Il allait devoir corriger cela rapidement.
Finalement, Jiraiya prit une profonde inspiration, puis lâcha la question qui brûlait ses lèvres.
— Est-ce que les rumeurs sont vraies ? Que vous avez détruit Uzushio ?
Le silence qui suivit fut oppressant, lourd de significations non dites. Mais Madara n'hésita pas.
— Oui.
Cette réponse, aussi franche que dévastatrice, laissa Jiraiya totalement désarmé. Il était face à une réalité qu'il peinait à accepter. Comment pourrait-il être formé par un homme aussi redoutable, un assassin sans pitié qui avait détruit tout un village sans remords ? La terreur et la honte se mêlaient en lui, alors qu'il peinait à contenir ses émotions. Madara, observant la lutte interne de son élève, ne laissa rien passer.
— As-tu peur ? demanda-t-il, son ton aussi direct que le fil de son épée.
— N... Non, balbutia-t-il, mais son manque de conviction était évident.
À peine Jiraiya avait-il commencé à formuler une réponse que Madara se déplaça, rapide comme l'éclair, comblant instantanément la distance entre eux. En un seul mouvement fluide et implacable, il attrapa Jiraiya par le col de son kimono et le souleva sans effort du sol. Le jeune ninja, pris de panique, ferma instinctivement les yeux.
— Ne me mens jamais, Jiraiya, tonna Madara, si j'ai consenti à te former, c'est uniquement parce que ma femme voit en toi un potentiel digne d'être développé. Mais moi, je doute. Ce que je vois devant moi ne mérite même pas mon attention. Alors, je vais te poser la question une dernière fois : as-tu peur, Jiraiya ?
Alors qu'il terminait sa phrase, son Sharingan s'activa, les trois tomoe tourbillonnant lentement.
— Oui ! Oui, j'ai peur ! lâcha finalement Jiraiya, terrifié par la du Dôjutsu de Madara. Il avait entendu d'innombrables récits sur les capacités effrayantes de ces pupilles, et il n'avait aucune envie d'en faire l'expérience.
— Bien, dit simplement Madara en désactivant son Sharingan. J'espère que tu comprends maintenant ce qui t'attend si jamais tu te risques à me mentir de nouveau. Est-ce que c'est clair ?
— Très clair, sensei ! répondit immédiatement Jiraiya, tandis que Madara le reposait au sol.
— Première leçon : en tant que mon futur apprenti, tu vas devoir apprendre à mentir efficacement, car c'est une compétence essentielle dans notre métier. Cependant, il y a trois personnes à Heiwa à qui tu ne dois jamais mentir.
— Qui sont-elles ?
— Ma femme, moi-même, et l'Uzukage.
Le nom fit froncer les sourcils du jeune garçon, son esprit cherchant désespérément à comprendre.
— Euh... je ne suis pas sûr de comprendre..., balbutia Jiraiya, avant que Madara ne l'interrompe brutalement d'un coup de poing qui le plia en deux. Jiraiya tomba à genoux, luttant pour retrouver son souffle, se félicitant intérieurement de ne pas avoir vomi son déjeuner.
— Je déteste me répéter... Formule ta question clairement et sans détour !
Le garçon prit un moment pour reprendre son souffle.
— Si vous avez détruit Uzushio, comment se fait-il que je ne doive pas mentir à un homme censé être mort ?
Malgré son visage impassible, Madara ressentit une pointe de satisfaction. Peut-être, après tout, Sakura avait-elle raison au sujet de ce jeune ninja.
— Deuxième leçon : un shinobi n'est pas seulement un assassin ou un combattant. C'est avant tout un collecteur d'informations. Voici ta première mission à long terme, Jiraiya : trouve la réponse à ta propre question. Dans un mois, tu me remettras un rapport détaillé des informations que tu auras découvertes, ainsi que la conclusion que tu commenceras à en tirer. Et tout cela, sans que personne ne découvre ce que tu fais.
— A vos ordres ! répondit Jiraiya avec une ferveur renouvelée, conscient que, malgré ses méthodes impitoyables, ce légendaire ninja lui offrait une chance de prouver sa valeur.
— Pourquoi es-tu venu jusqu'à Heiwa ?
Jiraiya s'apprêtait à répondre qu'il ne comprenait pas la question, mais il se retint en voyant l'œil gauche de Madara se plisser légèrement. Un frisson lui parcourut l'échine, et il se demanda un instant si Madara pouvait lire dans ses pensées. Quoi qu'il en soit, il sentit qu'il venait d'échapper à un autre coup violent et décida de dire la vérité.
— Parce que, à part Tsunade, je n'ai personne, avoua-t-il, ses épaules s'affaissant légèrement sous le poids de ses souvenirs.
— Il me semble pourtant que tu avais un autre coéquipier, et ton sensei est toujours en vie, du moins aux dernières nouvelles.
— Nah ! Orochi-teme n'est qu'un imbécile, et sensei... mon ancien sensei n'avait plus vraiment le temps de s'occuper de nous, répondit Jiraiya, baissant les yeux, son esprit dérivant vers cette époque révolue.
— Ne montre pas ce genre d'émotions, Jiraiya ! Les émotions sont acceptables, mais en privé, là où personne ne peut les voir, et surtout là où personne ne peut les utiliser contre toi. Tu peux les montrer à quelqu'un qui t'est cher, mais le reste du temps, tu dois afficher une attitude infaillible.
— Oui, sensei, se reprit immédiatement le jeune ninja, tentant de maîtriser ses émotions.
— À partir de demain, tu rejoindras la cellule militaire d'Heiwa sous la supervision de Matsuo-san, de six heures du matin à midi tous les jours. Ensuite, tu mangeras à ta faim, suivie d'une sieste d'une heure pour que ton corps récupère de la matinée. L'après-midi, si je suis disponible, je m'occuperai de ta formation. Si mes obligations m'en empêchent, tu accompliras ta mission... bien entendu, tu es libre de l'exécuter à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.
— A vos ordres, sensei.
— Une dernière chose, lorsque tu intégreras le corps militaire, il faut que personne ne soupçonne que tu es un nouveau venu, que personne ne se souvienne de toi.
— C'est impossible..., murmura Jiraiya, incrédule.
— Faux ! Tu es un shinobi, Jiraiya ! Alors pense comme un shinobi ! En tant que mon apprenti, tu dois apprendre à penser différemment, à cesser de te comporter comme un débutant ! Maintenant, explique-moi comment tu vas t'y prendre.
— Je... je...
— Tu as le droit de ne pas savoir, ajouta Madara après un moment de silence.
— Le seul problème, c'est que j'aurai besoin de temps, finit par dire Jiraiya.
— Explique-toi.
— Si j'avais du temps pour observer la routine de la cellule de Matsuo, je pourrais mieux me fondre dans l'unité, expliqua Jiraiya, son esprit commençant déjà à élaborer des stratégies.
— Malheureusement, la vie ne fonctionne pas toujours comme on l'espère, et tu dois apprendre à improviser en temps réel. Alors, sachant que le temps presse, que ferais-tu pour intégrer cette unité maintenant ?
— Euh... je...,
— Pense comme un shinobi !
— Je... je vais là où les hommes se préparent, je me débarrasse discrètement de l'un des soldats, puis je prends sa place grâce à un Henge pour suivre l'entraînement, répondit Jiraiya, un sourire de satisfaction éclairant son visage à la vue de sa propre ingéniosité.
— Bien. Maintenant que tu commences à comprendre comment un shinobi doit penser, trouve une autre solution avant demain matin, une qui ne mette aucune vie en danger dans le corps militaire, dit Madara avant de disparaître dans un tourbillon de feuilles.
— D'ici combien de temps penses-tu avoir terminé les sceaux Ashina ? questionna Madara.
— Tout devrait être achevé d'ici la fin de la semaine. La muraille aura la même solidité que celle d'Uzushio, voire mieux, répondit Ashina, confiant.
Madara ne pouvait que reconnaître l'efficacité des sceaux Uzumaki, qui avaient déjà prouvé leur valeur sur les remparts d'Uzushio. Lors de l'attaque dévastatrice de Madara, seul le mur avait tenu bon face à la puissance du Shinra Tensei.
— Suzuki-san, quelles sont les nouvelles du corps d'armée dirigé par Matsuo-san ?
— Rien à signaler, tout se déroule comme prévu. Les progrès sont notables, rapporta Suzuki.
Les autres membres autour de la table semblèrent satisfaits par cette réponse. Pourtant, Madara ressentit deux choses distinctes. D'un côté, il partageait la satisfaction générale quant aux résultats du corps d'armée. Mais d'un autre, cela confirmait que Jiraiya avait réussi à s'infiltrer sans être détecté. Bien que fier de son élève, Madara s'inquiétait de la possibilité que d'autres ninjas puissent exploiter cette même faille. Cependant, l'Heikage restait serein : s'il devait y avoir une attaque, ils sauraient défendre et préserver la paix qu'ils chérissaient tant.
Soudain, un oiseau pénétra dans la salle et se posa devant Sakura. Elle reconnut immédiatement l'animal et s'empressa de récupérer le message attaché à sa patte.
Nibi cloîtré dans une grotte a dix kilomètres de la frontière est de Ta No Kuni. Prendre la direction nord du village de Kasigai jusqu'à un fleuve et le remonter.
Je vous attends.
Kakuzu.
— Madara, intervint Sakura, rompant le silence du conseil militaire après avoir lu le message.
— Oui ? répondit-il, intrigué.
— Il en a trouvé un autre, répondit Sakura avant de plonger le papier dans un brasero.
— Parfait. Ashina, coordonne la suite avec Suzuki. Nous devons partir immédiatement, ordonna Madara en se levant, suivi de Sakura.
— Quand pensez-vous revenir ? demanda Suzuki, tandis qu'Ashina s'immergeait dans les parchemins.
— Demain, si tout se passe bien, répondit Sakura.
Pendant ce temps, à l'autre bout de la ville, un homme déjeunait tranquillement d'un bol de riz accompagné de morceaux de poulet. Cet homme, Nao Hyûga, attendait les ordres de son supérieur militaire, logé dans une des auberges de la cité. Il changeait de chambre tous les trois jours pour éviter d'éveiller les soupçons.
Assis à une table dans la cour arrière de l'auberge, il remarqua que l'affluence augmentait à mesure que l'heure du déjeuner approchait. Pourtant, cela ne l'inquiétait pas. Nao Hyûga était un maître dans l'art de se fondre dans la foule, invisible aux yeux de tous, comme le plus commun des mortels.
Soudain, un petit oiseau vint se poser sur sa table. Pour ne pas attirer l'attention, Nao sortit une petite bourse de sa poche, en tira quelques graines, et les étala doucement sur la table.
— Viens, petit, régale-toi, murmura-t-il doucement, tandis que l'oiseau hésitait avant de commencer à picorer.
Pour un observateur extérieur, c'était simplement un homme nourrissant un oiseau. Mais la réalité était tout autre. En caressant délicatement l'animal, Nao parvint à récupérer le minuscule message attaché à sa patte.
Il serra le parchemin dans sa main tout en reprenant calmement son repas. Puis, en portant un morceau de poulet à sa bouche, il activa discrètement son Byakugan, lui permettant de lire le message à travers sa main sans attirer l'attention.
Le pion prend le roi.
Pour un observateur ordinaire, ce ne serait qu'un simple mouvement sur un échiquier, marqué sur un morceau de papier. Mais pour Nao, cette phrase revêtait une signification bien plus profonde. C'était le signal qu'il était temps de lancer la seconde phase de son opération.
Habituellement, il était envoyé en missions d'infiltration et d'espionnage, mais aujourd'hui, son Hokage lui avait confié une mission d'une dangerosité extrême : une mission d'un grade dont peu de personnes connaissaient l'existence.
Mission de classe SS : assassiner un Daimyô !
Nao termina son bol de riz, puis se désaltéra avec un verre de saké comme digestif. En observant le petit oiseau devant lui, il prit une petite poignée de graines pour attirer l'animal plus près. Lorsqu'il fut suffisamment proche, Nao accrocha discrètement un message à la patte du volatile avant de se lever.
— Tavernier ! appela Nao en laissant quelques pièces de ryô sur la table. Le responsable, qui lui fit un signe de tête, reconnut le paiement.
Nao se dirigea vers la sortie de l'établissement, et en un instant, il disparut dans la foule, comme s'il n'avait jamais existé.
En tout temps, Nao portait un Hengen sur ses yeux, les faisant passer pour marron. Cela lui permettait de dissimuler son Byakugan et de l'activer à sa guise. Grâce à cette technique, il évita plusieurs patrouilles en circulation, qui procédaient à des contrôles réguliers. En effet, chaque résident de la ville devait avoir des papiers d'identité, une mesure révolutionnaire pour l'époque.
— Excusez-moi, monsieur, je crois que je me suis perdu, interpella Nao en s'adressant à un homme devant son stand de tissus.
— Bonjour ! Il n'y a pas de problème. Que cherchez-vous ? demanda l'homme, tandis qu'une troupe de soldats traversait la rue derrière le Hyûga.
— Quel est le chemin vers le quartier noble ? J'ai un message à livrer et je suis en retard, répondit Nao en montrant un sac attaché à son flanc droit.
— Continuez sur cette route jusqu'à la prochaine intersection, tournez à droite, et vous devriez voir au loin une muraille interne. C'est par là, indiqua l'homme.
— Merci beaucoup, dit Nao, qui connaissait parfaitement le chemin mais devait faire semblant pour que la patrouille s'éloigne. Bien qu'il aurait pu se déplacer par les toits, il préféra rester discret.
Une fois en vue de la muraille interne, Nao activa son Byakugan et repéra une dizaine de gardes à la porte, derrière la herse et au-dessus de celle-ci. En observant leur disposition, il trouva un angle mort et, discrètement, concentra son chakra pour changer son apparence en celle d'un noble qu'il avait repéré, souvent vu à cette entrée.
Il modifia sa démarche et son allure, saluant les gardes qui le reconnurent et lui rendirent son salut avec respect. Il ajouta un sourire à sa comédie, une des choses qu'il appréciait le plus dans son métier : tromper l'ennemi.
Il continua de marcher tranquillement dans la rue, où les bâtisses devenaient plus sophistiquées et élégantes. Il pouvait voir plus en hauteur la demeure du Daimyô et profita au détour d'une maison pour modifier son Hengen en celui d'un serviteur avant de patienter.
A cette heure-ci de la journée, la demeure du chef administratif devait normalement être réapprovisionnée en nourriture. Donc il attendit quelques minutes qu'un grand chariot rempli de matières premières passe dans la rue pour se faufiler. Grâce à ses mouvements améliorés, il monta à bord du chariot sans que personne ne le voit.
À l'abri des regards, il changea à nouveau d'apparence grâce à la technique du Hengen, se transformant en un tonneau. Il se laissa bercé par le mouvement du chariot.
— Halte ! ordonna l'un des gardes postés devant la demeure du Daimyô.
— Doucement, ma belle, répondit le cocher en tirant sur les rênes de sa monture.
— Salut, Kenzo. Livraison habituelle ? demanda l'un des gardes, tandis qu'un autre se tenait devant le cheval et qu'un troisième montait dans le chariot pour en vérifier le contenu.
— Oui, tout est en ordre. Et de votre côté ? demanda Kenzo.
— On fait aller.
— Tout est en règle, confirma l'homme en sortant du chariot.
— Tu peux passer, Kenzo.
Le cocher donna un léger coup de cravache à sa monture, et le chariot reprit son chemin.
Une minute plus tard, le chariot s'arrêta à nouveau, mais cette fois-ci, le conducteur descendit pour commencer à décharger sa cargaison, bientôt suivi par de nombreux serviteurs.
— Vite ! Amenez cela en cuisine et dans le garde-manger ! Tout doit être stocké pour que nous puissions commencer les préparatifs pour le repas de ce soir ! ordonna ce qui semblait être le maître d'hôtel de la demeure.
Une dizaine de personnes se mirent à la tâche, vidant le chariot et transportant le contenu vers la cave de la cuisine.
C'est ainsi que Nao Hyûga entra dans la résidence de sa cible sans être repéré. Il avait été transporté déguisé en tonneau.
Après avoir patienté dix minutes dans sa forme inanimée, Nao relâcha finalement le Hengen pour retrouver son apparence normale. Il activa immédiatement son Byakugan pour localiser les gardes et repérer sa cible.
— Seulement trois gardes à proximité, murmura-t-il pour lui-même avant d'ouvrir la porte de la cave.
Grâce à son Dôjutsu, Nao parvint en deux minutes à atteindre le couloir menant aux appartements du Daimyô. Les trois gardes étaient disposés de manière suffisamment espacée pour se voir mutuellement, et la porte menant aux appartements de sa cible était ouverte. Nao sortit un kunaï de sous sa veste et se précipita vers les trois hommes qui lui barraient le chemin.
Grâce à son Byakugan il lança avec une précision chirurgicale son arme en direction de la gorge de celui qui était le plus éloigné de sa position. Par ce geste il allait faire une pierre deux coups : détourner l'attention et éviter une éventuelle alerte. L'arme se planta dans la gorge du garde, qui tomba au sol dans un bruit sourd, accompagné d'un gargouillement sinistre.
Les deux autres gardes tournèrent immédiatement la tête vers leur camarade, offrant à Nao l'occasion d'agir.
Dès qu'il fut à portée de frappe d'un autre garde il arma son bras. Ses yeux étaient en train de fixer la respiration de sa future victime.
Maintenant !
Il planta son deuxième kunaï au moment même où sa cible avait expiré tout l'air de ses poumons et ainsi il ne put émettre aucun son quand l'arme le pénétra.
— Ghn !
Alors que le second garde s'effondrait, Nao avait déjà comblé la quasi-totalité de la distance le séparant du dernier garde, qui avait dégainé son sabre et se préparait à attaquer.
Nao dévia facilement l'attaque avec le style de combat du Clan Hyûga, puis plaça son index et son majeur en plein dans la gorge de l'adversaire. La décharge de chakra sectionna l'artère carotide, paralysant le dernier garde de douleur. Il se noya dans son propre sang en quelques secondes, sous le regard impassible du Daimyô.
— Vous ne semblez pas surpris, remarqua Nao en se tournant vers Hashuba.
— Je savais que ce jour finirait par arriver, répondit calmement le Daimyô, qui ne montrait aucune peur face à son destin.
— Je comprends, dit Nao.
— Qui ? demanda Hashuba.
— « Quelle importance ? » demanda Nao, observant les environs avec son Byakugan pour s'assurer qu'aucune autre personne ne s'approchait : personne en vue.
— Elle en a pour moi. Et si je dois mourir, j'aimerais connaître celui qui a ordonné mon assassinat, répondit Hashuba Shôta, imperturbable, tout en se mettant en position de combat avec son fourreau.
— Konoha, répondit Nao en s'approchant.
— Je vois... Cependant, il y a un détail qui pourrait te déplaire, ajouta le Daimyô en écartant lentement ses pieds, prêt à combattre.
— Lequel ? interrogea Nao.
— Je ne suis pas comme les autres Daimyô. Je n'ai pas l'intention de me laisser faire sans me battre, répondit Hashuba en dégainant son sabre.
Nao ne perdit pas de temps et dégaina deux kunaïs supplémentaires de sa sacoche avant de charger. Après tout, bien que le Daimyô puisse se vanter de ses compétences, il n'était qu'un civil maniant le sabre. Cela ne devrait pas être trop difficile.
Cependant, Nao avait sous-estimé Hashuba. Ce dernier était un épéiste accompli, et c'était en grande partie grâce à cela qu'il avait pris la tête de Ta No Kuni.
Les mouvements de Hashuba étaient fluides, imprévisibles, et il se montrait constamment sur la défensive. Il savait que chaque erreur pouvait lui coûter la vie.
Le combat faisait du bruit, et Nao devait agir rapidement. Il utilisa plus de chakra que prévu pour accélérer ses mouvements. Ce qui était surprenant et déstabilisant, c'était que le Daimyô parvenait à suivre ses gestes.
— Comment fais-tu ? demanda Nao, déconcerté par la capacité d'un simple civil à lui tenir tête. Certes, la faible quantité de chakra du Daimyô l'empêchait de se mouvoir aussi vite que les ninjas, mais il était bien plus rapide que n'importe quel œil non entraîné. Ce que Nao ignorait, c'était que Suzuki et Hashuba maîtrisaient les rudiments du chakra et quelques techniques de rang E. C'était ce qui permettait à Hashuba de résister, tout en ayant gardé ce secret bien caché.
— Contrairement à toi, je ne suis pas assez stupide pour te le révéler, rétorqua Hashuba.
— Tch ! s'agaca Nao en chargeant à nouveau le Daimyô. Un nouvel échange de coups se déroula dans un éclat d'étincelles et de tintements.
— Est-ce tout ce que Konoha peut envoyer ? provoqua Hashuba en régulant son souffle.
Alors qu'il lançait cette provocation, Nao lança un kunaï vers le Daimyô. Hashuba dévia le projectile avec une aisance fluide, mais Nao en profita pour passer sa garde et planter son deuxième kunaï dans le corps de sa cible.
Quand Nao sentit la lame pénétrer la chair, il esquissa un petit sourire, convaincu d'avoir réussi.
Mais soudain, le Daimyô se mit à vibrer pendant une fraction de seconde avant d'exploser en un nuage de fumée, révélant un coussin embroché sur son arme.
— Kawarimi ? se demanda Nao, complètement surpris.
Hashuba venait d'utiliser une technique de substitution avec un coussin placé derrière Nao. Dans cette position avantageuse, le Daimyô arma son sabre, prêt à décapiter son agresseur. Hashuba croyait fermement en sa victoire : personne ne pouvait esquiver ce coup.
Malheureusement pour lui, son adversaire était un Hyûga, doté d'une vision à 360°. Le Genjutsu sur les yeux de l'assassin l'empêcha de percevoir cette information. Nao se contorsionna pour esquiver la lame avant de frapper le poignet du Daimyô avec son index et son majeur. Hashuba lâcha aussitôt son arme avec un cri de douleur.
Nao saisit immédiatement le sabre à deux mains et le planta dans le torse de sa cible.
— Urgh ! gémit Hashuba en sentant la lame le transpercer de part en part.
La douleur devint insupportable lorsque Nao retira l'épée de son corps. Il sentit un liquide chaud couler sur son torse et imbiber ses vêtements. Ses jambes tremblèrent avant qu'il ne tombe à genoux. Il s'effondra au sol, une flaque de sang s'élargissant autour de lui.
Alors que Nao s'apprêtait à s'enfuir, quelqu'un fit irruption dans la pièce.
En voyant cet homme, l'assassin s'immobilisa, figé par la surprise.
— Uzukage-dono ?! s'exclama Nao, stupéfait de voir cette personne qu'il pensait disparue.
— Alors, en plus de ne pas respecter ses engagements et ses alliances, Konoha se permet d'assassiner les dirigeants des pays voisins ? dit Ashina avec froideur en voyant Hashuba au sol, entouré d'une flaque de sang. C'est à se demander si Konoha n'est pas responsable de la dernière guerre !
— Ce n'est pas vrai ! protesta immédiatement Nao.
— Ah non ? Alors, comment expliques-tu cela ? exigea Ashina en frappant le sol du pied.
Aussitôt, une multitude de sceaux de Fûinjutsu se répandirent dans la pièce, sous le regard horrifié de l'assassin.
— Ce que je vois, c'est un ninja assassin, dont les réactions, le chakra et le Dôjutsu ne peuvent venir que d'Hi No Kuni ! Et je vois le Daimyô de Ta No Kuni gisant dans son sang... Si ce n'est pas une déclaration de guerre, je ne vois pas ce que c'est !
— Ce n'est pas ce que vous croyez ! se défendit le ninja, désorienté par la situation. Il voulait expliquer qu'ils étaient arrivés trop tard pour sauver Uzushio, mais à quoi bon ? Il venait d'assassiner le dirigeant d'une grande cité qui désirait la neutralité.
— Pas ce que je crois ?! Ce que je sais, c'est que cet homme que tu viens de tuer..., commença Ashina en avançant lentement vers le possesseur du Byakugan. Il désirait uniquement la paix et la prospérité pour son pays ! Alors qu'est-ce qui justifie que Konoha No Sato commette un tel acte ?!
Dès qu'il eut fini sa phrase, Ashina libéra son intention de tuer. L'assassin se sentit extrêmement mal à l'aise, craignant les effets des sceaux de Fûinjutsu déployés par le Uzukage, même s'il ignorait leur véritable fonction.
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