Chapitre 3: J'ai failli cramer!!!

   « J'ai une idée... Et si on allait aider les domestiques ? » Demandais-je, malicieuse.

   Ils se retournent et me regardent avec de gros yeux. Pour ma part je continue de sourire et descend doucement les escaliers. J'entends à leurs pas, qu'ils me suivent et une fois en bas des marches, Lucas m'interpelle.

   « Il y a des domestiques ?!

   _ Voyons Lucas ! On est dans un manoir ! Tu ne crois quand même pas qu'il n'y a que Ciel et Sébastian ?

   _ Eh bien...

   _ Pfff... Bon, il y a 3 domestiques. May-Linn, la bonne, Bardroy, le cuisinier et Finnian le jardinier. Vu que vous n'avez rien d'autre à faire hormis glander, pourquoi ne pas aller les aider ?

   _ Oui et où se trouve-t-il ? » Demande Florian.

   Magalie et moi soupirons... Nous venions de le dire... Le jardinier dans le jardin, le cuisinier dans la cuisine et la bonne elle est facile également. Je commence à m'éloigner quand les garçons m'appellent de nouveau.

   « Attend ! S'écrie Lucas

   _ Où vas-tu ? Renchérit Florian

   _ Je pars dans les cuisines ! Magalie, tu n'as qu'à aller chercher May-Linn. Elle doit être en train d'étendre le linge, de le laver où de ranger la vaisselle... »

   Un bruit de verre cassé retentit et je grimace. J'avais raison... Magalie se dépêche donc, voulant sûrement éviter d'autres objets cassés. Quant à moi, je désigne le jardin et demande aux garçons d'y aller pour aider Finny. Ils râlent mais écoutent et bientôt, je me retrouve seule dans le hall. Je soupire, jette un dernier coup d'œil vers l'endroit où sont partis mes amis et commence à partir en quête des cuisines. Je n'ai cependant pas vu que le comte et son majordome nous observaient depuis l'étage, un sourire aux lèvres. Je passe devant plusieurs portes jusqu'à entendre une voix assez grave. Un sourire triomphant sur le visage, je toque à la porte et ouvre. Bard est devant moi, vêtu d'un tablier blanc, une cigarette dans la bouche, un couteau de cuisine dans la main droite, la gauche occupée à frotter sa barbe naissante. Il me regarde, curieux. J'entre dans la pièce et me présente.

   « Bonjour ! Je m'appelle Mélina.

   _ Oh ! Tu es une des nouvelles ! Sébastian m'a parlé de vous ! » Dit-il en souriant.

   Je le fixe quelques secondes, interdite. Le majordorme lui a dit ? Quand ça ?... Oh je vois... J'avais oublié sa vraie nature... Bon passons ! Je reprends contenance et continue comme si de rien n'était, un sourire sur le visage.

   « Eh bien au moins je n'ai plus à me présenter davantage ! Je me suis dit que je pourrais vous aider... Qu'êtes-vous en train de faire ? 

   _ Hum ? Oh... Sébastian m'a demandé de préparer le rôti. Et ensuite je dois faire une salade mais la viande d'abord !

   _ D'accord ! »

  Je m'avance et contemple la pièce. A ma droite se trouve un frigo, puis des tables de travail avec des légumes, des fruits et des instruments de cuisine. Il y a des paniers dans un coin de la pièce contenant des pommes de terre, des tomates, des oignons, etc. Au bout des tables se trouve un four et un lavabo. A ma gauche il y a ... un mur. Je retrousse mes manches, met ma mèche derrière mon oreille (bien que ce soit moche du coup), attrape un tablier, l'attache autour de ma taille et part me laver les mains. J'aperçois la viande à ma droite et part chercher les légumes pour la salade. Alors... deux poivrons verts, deux tomates, une échalotte et de la salade verte. Je retourne au lavabo et rince les aliments tandis que ma mèche se rebelle et quitte mon oreille. Le cuisinier me regarde faire, intrigué.

   « As-tu déjà commencé à allumer le four ?

   _ Non pas encore.

   _ Tu sais où trouver un saladier ?

   _ Un... saladier ?

   _ Oui. Pour mettre la salade...

   _ Oh ! Attend 2 minutes... Eh bien ! Vous avez d'étranges coutumes en France ! (Nous sommes toujours à Londres mais faites comme si ils parlaient français ;) )

   _ ... Si vous le dites... Merci.

   _ Tu as besoin d'autre chose ?

   _ Oui, un couteau, de l'huile, du vinaigre pour la salade et des épices, de l'ail et un plat pour la viande.

   _ Laisse-moi m'occuper de la viande ! Tiens. »

   Il me passe les ingrédients que j'ai demandé et s'en va dans une autre pièce. Je commence donc à couper le poivron sur un plan de travail quand une voix familière retentit à mon oreille droite.

   « Que faites-vous ?

   _ C... Comte ! Que faites-vous ici ?! Vous m'avez surprise ! Dis-je après un léger sursaut.

   _ Excusez-moi. Je ne voulais pas vous faire peur, ricane-t-il.

   _ Tss ! Vous n'avez pas des papiers qui vous attendent ?

   _ Eh bien aujourd'hui je dois dire que j'en avais peut !

   _ Surprenant ! Eh bien pourquoi vous ne profitez pas de cette chance pour vous amuser ?

   _ ...

   _ Oh ! J'avais oublié... Désolé !

   _ Epargne-moi ta pitié ! Râle-t-il.

   _ Ce n'est pas parce qu'on s'excuse qu'on éprouve de la pitié comte ! Je l'ai juste fait par politesse ! Et puis décidez-vous ! Sois vous me tutoyer soit vous me vouvoyer ! Mais pas les deux !

   _ Pourquoi ? Cela t'embête tant que ça ?

   _ Non. On dirait juste que vous ne savez pas choisir quel emploi convient le mieux. Je croyais que vous n'hésitiez jamais... » Dis-je un sourire taquin sur le visage.

  Je l'entends qui s'étrangle d'indignation et je paris que son visage est rouge de gêne. J'entends un rire moqueur dans la pièce et aperçois du coin de l'œil à ma gauche, Sébastian. Ne voulant pas me distraire d'avantage, je continue mon travail calmement. Le majordome enfile également un tablier et commence à préparer le dessert. Cependant, Ciel ne s'en va pas et cela m'intrigue. Je m'arrête donc, me lave les mains, me retourne, m'adosse contre le lavabo, croise les bras et demande, un sourcil levé.

   « Un problème comte ? Je vois que vous êtes toujours là...

   _ Ma présence te dérange ? Répond-il, hautain.

   _ Pas le moins du monde. Vous seriez déguisé en clown ça me serait tout aussi égal. Je suis juste curieuse.

   _ ... Tu peux jeter ce que tu es en train de couper.

   _ Pourquoi ? Vous n'aimez pas les poivrons ?

   _ ... Non. »

   Je n'entends plus de bruit. Sébastian a arrêté de travailler mais ne se retourne pas. Sa mèche cache son regard mais j'aperçois un léger sourire. Soudain je tilte... Il n'a même pas su comment ça s'appelait... Il ne connait pas les poivrons ?... Intéressant... Un sourire en coin apparait sur mon visage et je m'avance doucement vers le comte. Une fois devant lui, je me penche vers son oreille et lui susurre :

   « Dites-moi comte... Avez-vous déjà mangé des poivrons ?

   _ Bi... Bien sûr !

   _ Vous venez d'hésiter, répliquais-je, moqueuse, en me reculant.

   _ Je n'hésite jamais ! Comment oses-tu ?!

   _ Calmez-vous ! Je vous taquine ! Cependant, vous n'avez pas su comment ça s'appelait... Peut-être en avait vous déjà mangé... Mais cuits... je me trompe ?

   _ ...

   _ Alors ?

   _ Je...

   _ Vous n'avez donc jamais gouté ?

   _ Je n'ai jamais dit ça ! » S'écrie-t-il

   Je hausse les sourcils. Inutile de crier pour ça. Soudain, il rougit de gêne en se rendant compte du ton qu'il a pris et serre les dents. Je souris, part chercher un morceau de poivron et reviens devant lui. Il me regarde , intrigué. Soudain, je presse le morceau contre ses lèvres et l'empêche de recracher. Il se débat en vain. Le majordome se racle la gorge et en le regardant, j'aperçois de la méfiance. Je palis légèrement mais continue de maintenir son maitre.

   « Arrêtez de vous débattre. Je vous demande seulement de mâcher et d'avaler. Vous dites que vous n'aimez pas mais vous n'avez jamais gouté cru ou même jamais gouté du tout. Vous ne pouvez pas vous permettre de juger quelque chose que vous ignorez. Donc vous manger ce petit morceau et si alors vous n'aimez pas, j'enlèverais les poivrons de la salade ! »

   Il me fusille du regard mais se calme. Je le sens mâcher et avaler. Il ne déglutit pas et reste neutre. Je le lâche lentement et m'éloigne un peu. Soudain, un bruit sec retentit et ma joue se met à chauffer. Je porte ma main à ma joue, les yeux ronds. Il vient de me gifler, la colère dans le regard. Je serre les dents et le poing et essaye de me calmer.

   « Je peux savoir pourquoi vous avez fait ça comte ?!

   _ Tu m'as forcé à manger quelque chose que je ne voulais pas ! Et toi ! Pourquoi tu n'as pas réagi ?!

   _ Pardonnez-moi jeune maitre mais elle ne semblait pas attenter à votre vie..., dit-il en souriant.

   _ Toi... »

   Il commence à serrer les poings mais je me met de nouveau devant lui et commence :

   « Au fait, vous n'avez pas dit ce que vous en pensiez ! Alors ? Vous aimez ou pas ?

   _ ... Tu peux les laisser...

   _ Laissez-moi vous dire quelque chose...

   _ Vas-y.

   _ La prochaine fois que vous ne connaissez pas quelque chose, vous goutez avant de critiquer et vous cessez de vous comporter comme un enfant gâté qui a tout ce qu'il veut quand il veut ! La gifle n'avait pas lieu d'être ! Si je vous immobilisais c'est parce que sinon vous n'auriez pas gouté ! Compris ?!

   _ Fais gaffe à ce que tu dis ! Qui est le maitre de cette demeure ici ?

   _ Qui se prend pour le maitre du monde ?!

   _ Pardon ?!

   _ Vous avez très bien entendu ! Maintenant veuillez m'excuser mais les légumes m'attendent ! »

   Il fulmine, le visage rouge de colère et s'en va, furieux. Je soupire d'agacement et me remet au boulot. La suite se fait dans le calme. Une demi-heure plus tard, Sébastian s'en va pour installer la table. Je finis de mettre les derniers morceaux de légumes et me lave les mains. Soudain, j'entends un bruit de pas derrière moi et en me retournant, je vois Bard... Un lance-flamme accroché à son dos. Il fixe la viande derrière ses lunettes avec un regard que je connais bien.

   « Bard ? Que fais-tu avec un lance-flammes ?

   _ Je vais rôtir la viande ! Pousse-toi.

   _ Rôtir la viande ?! Mais on ne fais pas ça avec un... AAAAAH ! »

   Je me décale à toute vitesse ! Il a failli me faire cramer avec ! Quand il ôte ses lunettes je hurle furieuse.

   « Nan mais ça va pas ?! Tu voulais me faire cramer avec la viande ?!

   _ Je t'ai dit de bouger, ronchonne-t-il.

   _ Regarde ! La viande est foutue ! Depuis quand on utilise un lance-flamme pour la rôtir??? Pourquoi ça existe un four alors ?! Ce n'est pas que pour les gâteaux !

   _ Hey ! Calme-toi ! Tu vois ! Tu n'as rien ! Parce que je t'ai dit de bouger.

   _ Tu ne m'as même pas laissé deux secondes ! »

  Je ferme les yeux et respire calmement. Soit je m'en vais, soit je lui saute à la gorge. Par chance, ma salade est intacte. Je me félicite mentalement pour l'avoir déplacé juste avant de la finir. J'enlève mon tablier doucement, me recoiffe un peu et me dirige vers la sortie.

   « Je vais voir où sont mes amis. Je te laisse t'occuper des dégâts !

   _ Euh... attend ! »

   Je l'ignore et claque la porte. Je m'adosse quelques secondes à cette dernière en fulminant. « Mais quel grand malade ! » J'entends un ricanement et quelqu'un glousser à ma gauche. Il s'agit de nos hôtes...

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