Chapitre 2: Qui est-ce?
« Je tue ton frère... »
J'écarquille les yeux deux secondes. La phrase se répète dans ma tête et je ne sais pas si je dois rire, hurler ou pleurer... Je m'éloigne du comte qui est toujours en face de moi et qui ne comprend pas ce qu'il se passe, et je rejoins les autres. Ils ne comprennent pas pourquoi je deviens nerveuse et leur téléphone vibre à nouveau.
« Dis-leur de décrocher...
_ Qui me dit que vous êtes vraiment avec mon frère ?! Je ne vous connais même pas !
_ A bon ? Ecoute donc... »
J'entends un coup sourd et un cri strident.
« Tiens ! C'est pour toi !
_ A... allô ? Demande une voix en larmes. Mélina ? C... c'est toi ? »
Je mets une main sur ma bouche, pétrifiée. Ce fou détient vraiment mon frère ! Je vais le tuer !
« Lilian ! Tu vas bien ? Qu'est-ce qu'il t'a fait ?!
_ Il m'a donné un coup de poing et j'ai un peu de sang qui coule de ma lèvre... j'ai peur...
_ Ne t'inquiète pas... Je vais trouver une solution... Est-ce que tu le connais ?
_ Non mais tu as déjà-
_ Chuuut ! Tu as assez parlé, reprend l'homme. Où en étions-nous déjà ? A oui ! Demande-leur de répondre !
_ Je vais vous tuer... Espèce de salaud... Qu'est-ce que vous allez faire à mon frère ?!
_ Demande-leur de répondre maintenant ! Ma patience a des limites !
_ ... Décrochez s'il vous plait...
_ Pardon ? Demande Magalie.
_ Décrochez ! Maintenant !
_ ... »
Ils hochent la tête peu rassurés et s'exécutent. Un rire étrange retentit. Je crois l'avoir déjà entendu mais j'ignore où et quand... A bout de patience je demande brusquement.
« Bon ! Que veux-tu nous dire ?!
_ Eh bien, je vous souhaite la bienvenue dans mon nouveau monde de jeux ! On va bien s'amuser !
_ Un monde... de jeux ? Répète Lucas, incrédule.
_ En effet ! Les règles sont simples ! Vous aurez de temps en temps des gages à faire et dans un certain délai. Si vous échouez ou refusez, un membre de votre famille mourra. Votre père, votre mère, votre frère ou votre sœur. J'ai toutes vos familles avec moi ! Mélina en a la preuve n'est-ce pas ?
_ ...
_ Bon ! Bon ! Bon ! J'oubliais ! Vous pouvez arrêter ce jeu et retrouver toute votre famille saine et sauve si vous me tuez à temps ! Je m'explique. Vous êtes bien au XIXème siècle et les personnes présentes avec vous sont réelles ! Si vous mourrez ici, vous mourrez pour de bon ! Le jeu gagné ou non. Je suis encore un bébé à cette époque. Le but est très simple ! Me trouver et me tuer avant que je ne grandisse !
_ Une petite minute ! Intervient Florian. Vous ne pouviez pas être un bébé au XIXème siècle puisqu'on vient du XXIème... Vous devriez être mort...
_ C'est ce qui rend le jeu encore plus amusant ! Découvrir qui je suis ! Passionnant vraiment ! »
Il part dans un fou rire et j'entends soudain des bruits de chaines. A la surprise générale, Magalie décide de péter un plomb et s'écrie :
« Bon écoute bien sale moche ! Je ne sais pas si ça te fais plaisir de nous faire peur, mais il te manque des neurones ! J'en ai marre que tu te foutes de notre gueule tu comprends ?! On sait même pas ce qu'on fou ici et pourquoi ! Qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ça ?!
_ Mais rien justement. Vous n'avez rien fait. J'avais réussi à créer un passage spatiotemporel et vous l'avez traversé au moment où je l'ai installé alors je me suis dit : Pourquoi ne pas jouer avec eux pendant qu'on y est ?
_ Vous êtes fou...
_ Non ! Je veux juste purifier ce monde ! »
Il partit dans un rire angoissant tandis que j'écarquille les yeux. Cette phrase... Serait-ce...
_ ...Ash ?! »
Tout le monde sursaute en me voyant réagir aussi brusquement. Je serre mon téléphone si fort que mes articulations blanchissent. Ce n'est pas possible ! Pas lui...
« Oh vous le connaissez ? Hum... presque !
_ Q... que... qui êtes-vous bon sang ? Je n'ai entendu que ce maudit ange déchu prononcé cette phrase !
_ Eh bien je suis flattée que vous le connaissiez. Mais si je disais qui je suis, le jeu n'aurait plus d'importance non ? Bon ! Le jeu commence... maintenant ! »
Il raccroche brusquement, nous laissant perplexe. En regardant mes amis, je remarque qu'ils blêmissent en pensant déjà à ce qu'il va se passer. Avant que je n'ouvre la bouche, je reçois un message... non, deux messages... Il est écrit : « Vos bagages arrivent, décalez-vous si vous ne voulez pas être écrasés » Je lève la tête... et me décale immédiatement en poussant un petit cri de surprise, une jambe repliée contre moi, venant d'éviter de justesse de me faire écraser par une immense valise. Mes amis réagissent pareil mais sans petit cri. Je me sens seule sur ce coup... Oh ! J'ai oublié le deuxième texto ! En le lisant, je perds mon sang-froid. « Regardez votre poignet avec lequel vous avez pris votre téléphone. Il y a maintenant un bracelet. Inutile d'essayer de l'enlever, c'est impossible ! Croyez-moi. Même Sébastian ne pourra réussir. Il est très important durant le jeu. Aussi, faite attention à votre téléphone. Vous n'avez le droit de le casser que 2 fois. La troisième, je vous tue vous et votre famille. Sayonara ! »
« Bon sang ! Mais c'est qui cet enfoiré ?! Il faut lui faire pousser une paire de couilles à celui-là ! Il n'ose même pas nous le dire en face !
_ Excusez-moi mademoiselle, demande Sébastian, sur le point d'exploser de rire. Vous avez dit qu'il fallait lui faire pousser... quoi ?
_ Une paire de couilles ! »
Le majordome manque de s'étouffer, mais comme le comte devant moi, il est choqué par mon langage et mon audace... tandis que les trois derrière se marrent suite à ça. Je croise les bras en claquant ma langue, frustrée. Une main se pose sur mon épaule et en tournant la tête j'aperçois Lucas, encore en train de rire doucement.
« Eh bien ! On ne te voit pas souvent comme ça ! Tu n'es pas gênée de dire ça au moins ? Tu as intérêt à assumer !
_ Tch ! La vérité blesse comme on dit ! Je ne suis aucunement gênée ! Je le pense vraiment ! Franchement... si il est si « puissant » et « dangereux » que ça, qu'il nous parle en face alors !
_ Hey ! Mélina ! Calme-toi ! Ce n'est pas bon pour ton ptit cœur de koala ! » Réplique Magalie, un sourire en coin.
Je la regarde, les sourcils froncés, un sourire énervé sur le visage, la fusillant du regard. Ce délire n'avait pas été abordé depuis longtemps.
« Magalie... tu es sérieuse là ? Un... petit cœur de koala ?! Alala... ça fait des mois qu'on a arrêtés avec ce délire ! Surtout vu les blagues que tu faisais dessus !
_ Bah mieux vaut tard que jamais !
_ Rappelle-moi pourquoi tu m'as appelé « koala » ? Demandais-je tandis que nos hôtes ont envie de rire.
_ Parce qu'à chaque fois tu t'agrippais à mon bras et tu ne me lâchais pas.
_ J'avais oublié ça... Pff... Mattaku* ! T'oublies quand c'est important mais ça tu retiens ?! Tu es vraiment surprenante !
_ Tu n'es pas mieux, rétorque le brun.
_ Ah bon ? Je peux savoir pourquoi ?
_ Tu ne disais pas vouloir me castrer ? »
Là, c'est la goutte de trop. Le comte, perplexe, répète le dernier mot tandis que Sébastian essaye de ne pas s'étouffer en toussant doucement. Je fixe Lucas d'un regard meurtrier, un sourire à faire froid dans le dos, le visage sombre, effrayant.
« Oh ça ? Eh bien dit toi que je le ferais vraiment si tu m'embêtes trop... D'accord ?
_ Ouais ouais c'est ça ! Tu ne sais même pas comment faire !
_ Haha tu plaisantes ? Il faut de la Bétadine, un rasoir, une aiguille, un fil et toi. Castrer un chat ou un humain, ça doit être la même chose ! De toute façon je ne pense pas que tu veuilles essayer.
_ Ouais... je vais me taire je pense... »
Je rigole doucement, les traits de mon visage se détendant. Je n'arrive pas à rester en colère très longtemps. Surtout avec mes amis. Après avoir inspiré un bon coup, je me dirige vers ma valise. Elle est noir avec un chat blanc dessus. Quelque chose attire mon attention. A côté, il y a une sacoche verte foncé avec une jeune fille dessinée dessus. Ma sacoche du lycée ??? Etonnée, je l'ouvre et découvre, une trousse noire contenant un crayon, une gomme, un stylo à plume bleu, un rose et un vert, des ciseaux, un stylo noir, une règle et des surligneurs... En farfouillant encore dans le sac, je trouve mon carnet à dessin, une pochette contenant des feuilles doubles, simples et blanches ainsi qu'un emploi du temps. Je l'enlève du sac, me relève et commence à lire les cours qu'il y a.
« Qu'est-ce que c'est ? Demande le comte, intrigué.
_ Un... emploi du temps... pour mon année scolaire de seconde...
_ Nooon ? S'étonne Magalie
_ Sérieux ? S'exclame Florian
_ Déconne ! Dit Lucas.
_ Qu'est-ce que c'est ? Répète Ciel, un peu énervé.
_ Un emploi du temps scolaire comte. Là dessus, on y voit tous les cours de la semaine... et ce, pour l'année. Mais je n'aurais jamais pensé avoir ça dans mes affaires, ici...
_ Fait voir, réponds Magalie en me l'arrachant doucement des mains. ... Hé ! T'as encore plus de cours qu'en 3ème !
_ Tu te moques de moi ?!
_ Non non ! Bon sang ! Ton emploi du temps est rempli ! Comparé à l'année dernière, là c'est pas possible !
_ Laisse-moi voir... »
Je le reprends et examine attentivement, avant de sourire, soulagée. Ce ne sont pas des cours supplémentaires...
« Tu m'as écouté quand je t'ai dit que les élèves d'allemand, d'espagnol et de latin seraient mélangés ? Bah là, on voit MES cours et les leurs ! Regarde ! Vendredi de 7h à 8h, c'est de l'allemand ! Et vu qu'on n'en fait pas, on commence à 8h !
_ Aaaaah !
_ Excuse-moi ! Toussote le comte. Mais puis-je voir cet... emploi du temps ?
_ Oh oui bien sûr ! »
Je lui tends et commence à ouvrir ma valise. Dedans j'y trouve des vêtements, des mangas et entre les deux... mon ordinateur ! Avec une manette... Rien d'autre d'intéressant n'est découvert par la suite et je décide de refermer cette immense malle à 2 roues. Tous mes amis font de même et je pars retrouver le comte qui s'est éloigné pour parler avec Sébastian. Je me mets soudain à réfléchir à ce qu'il vient de se passer. Si ce n'est pas Ash, qui est-ce? Ce rire me dérange... sa phrase sur la « purification de la Terre » aussi et ça m'inquiète... Comment allons-nous faire ? J'ai également peur des futurs gages... Je sens qu'on est dans de sales draps ! Un toussotement à ma gauche me tire de ma rêverie et en tournant la tête je tombe nez à nez avec... le comte. Je sursaute un peu... Je ne l'avais pas vu arriver et il est trop près à mon goût. Il affiche un sourire moqueur et me tend sa main. Je l'interroge du regard, méfiante.
« Eh bien, il me semble que vous êtes coincés ici non ? Sébastian m'a raconté la conversation que vous avez eue au téléphone.
_ Tch ! J'avais oublié qu'il pouvait entendre...
_ S'il n'était pas capable d'entendre les conversations intéressantes, je ne l'aurai pas embauché !
_ Hum hum ! N'oubliez pas que je connais la véritable raison...
_ ...Et si nous entrions ? Propose-t-il en tendant à nouveau sa main, voulant sûrement éviter le sujet.
_ ... D'accord. »
Hésitante, je saisis finalement le bout de ses doigts tendus et avance avec lui, suivit de mes amis qui me regardent, une lueur malicieuse dans le regard. Ils sont regroupés autour du téléphone de Lucas... Le comte nous montre nos chambres, la cuisine, le salon, la salle de jeux, la salle à manger, le jardin et la salle de bain. Il nous abandonne dans les escaliers du hall car des documents importants l'attendent dans son bureau. Je vis l'ennui dans son regard et souris mentalement.
« Qu'est-ce qu'on fait du coup ? Demande Lucas
_ On n'a rien à faire ! Renchérit Florian.
_ Personnellement je monte dans ma chambre, s'exclame Magalie.
_ Hep ! Hep ! Hep ! Reste ici ! J'ai une idée... Et si on allait aider les domestiques ? » Demandais-je, malicieuse.
*Expression de dépit comme: "Franchement!" ou "Bon sang!"
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