Chapitre 17: Départ
En fermant les yeux je me rends compte de quelque chose. J'ai. Laissé. Le. Comte. M'embrasser !!! ... Bordel...
Le lendemain, je me réveille de bonne heure, réussissant par je ne sais quel miracle à être debout avant Magalie... Oui. C'est possible. Même si en temps normal je fais l'imitation de la larve jusqu'au midi alors que cette dernière est déjà levée depuis l'aube. Enfin bref ! Je m'étire et baille légèrement avant de me lever pour me changer. Une fois cela fait, je me prépare dans la salle de bain et descend dans la cuisine où j'y retrouve Sébastian en train de préparer le thé. Il ne porte pas entièrement son costume de majordome, n'étant vêtu qu'avec un pantalon, une chemise blanche avec cravate noir, des gants blancs et un tablier. Sa veste est posée sur un siège non loin de lui, à côté du chariot contenant déjà les scones et quelques viennoiseries ainsi qu'un service de thé sans théière, étant donné que Sébastian est en train d'y verser le liquide brun à l'odeur agréable.
« B'jour Sébastian, dis-je, encore un peu fatiguée.
_ Bonjour mademoiselle. Vous avez passé une bonne nuit ?
_ Il y a mieux mais ça va, merci. Et vous ? Pas trop ennuyé durant la nuit ?
_ Ne vous inquiétez pas pour moi, je trouve toujours de quoi m'occuper.
_ Mh. Hormis vous et moi, il y a d'autres personnes qui sont réveillées ?
_ Laissez-moi voir ça... Oui. Vos deux amies qui dorment dans la chambre en face de la vôtre discutent mais hormis elles, tout le monde dort. Mis à part les domestiques bien entendu.
_ Diable... c'est nul de deviner toutes les présences aussi facilement...
_ Et de les entendre~
_ Oh merde. J'avais oublié... »
Il rit doucement et pose la théière sur le chariot avant d'enlever son tablier, changer de gants et enfiler sa veste. Puis il s'excuse poliment et pars réveiller son maitre, me disant d'attendre dans la salle à manger qu'il arrive pour le petit déjeuner. Je l'écoute et pars m'installer, pianotant sur mon téléphone, harcelant les garçons de messages par pur ennui puis met des écouteurs et enclenche ma musique, fermant les yeux et posant ma tête dans le creux de mes bras, sur la table. Seulement je finis par m'endormir une seconde fois et suis réveillée par une légère secousse à l'épaule.
« Mademoiselle. Vous dormiez...
_ Mh... Pardon ?
_ Pff ! Franchement ! Dormir dans la salle à manger. Meuf tu es sérieuse ? Râle gentiment ma camarade de chambre.
_ Je ne dormais pas, je réfléchissais ! Dis-je en souriant et en me redressant, masquant un baillement.
_ Eh bien tu réfléchissais tellement que tu ne nous as pas entendus de parler, ricane Ludovic.
_ ... Tsss ! Si vous évitiez de faire vos marmottes aussi !
_ C'est toi qui dis ça ? Pouffe Magalie, moqueuse.
_ Vous êtes réveillés depuis combien de temps ?
_ Presque trois quarts d'heure. Et toi ?
_ Disons que lorsque je me suis levée il y avait Clémence et Manu qui discutaient dans leur chambre.
_ Comment tu sais ce qu'on faisait ?! S'étonne-la bouclée.
_ Peut-être parce que j'ai demandé, dis-je en regardant Sébastian du coin de l'œil.
_ Stalkeuse prostipute! Crie Ludovic.
_ Ludovic. Appelle-moi encore par ce nom et je te garantis que tu n'auras plus de virilité d'ici quelques minutes » Dis-je en prenant un couteau situé sur le chariot.
Ludovic prend également un couteau en disant qu'il va se venger du poisson. Mais si pour nous, c'est un pur jeu verbal qui ne tournera pas au combat physique, les autres ne pensent pas du tout comme ça et se mettent devant chacun de nous en cherchant à nous calmer. Même le majordome s'y met ! Le black et moi faisons un combat de regard puis éclatons de rire sous l'incompréhension totale des autres qui nous fixent comme si nous étions fous.
« Nan mais sérieusement ! Déjà qu'un psychopathe veut nous tuer, vous voulez encore vous amuser avec des couteaux ? Non mais je rêve ! Râle Magalie.
_ Franchement Mag. Ce n'est pas parce que je tiens un couteau que je vais te toucher avec, dis-je en le pointant vers elle mais qu'elle repousse immédiatement.
_ Je n'aime pas avoir des armes dirigées vers moi alors éloigne ce couteau. Et ensuite ce n'est pas un jeu. Pas à partir du moment où vous avez une arme blanche ou à feu en main.
_ Ouais en gros dès que je prends mon couteau pour manger je suis dangereuse ?
_ Arrête de te foutre de ma gueule. Je suis sérieuse.
_ Ouais et c'est ennuyant. Donc vu que madame ne veut pas prendre de risque, tiens, répliquais-je en lui tendant le manche du couteau, tenant ce dernier par la lame.
_ Tu sais que si je fais un faux mouvement ça te coupe les doigts, j'espère ?
_ Oui mais lorsqu'on donne un couteau à quelqu'un, c'est toujours le manche qu'on présente. C'est comme ça. Alors évite de me couper. »
Elle s'exécute en rouspétant et prend également celui de Ludovic qui ricane encore. Le comte quant à lui, ne nous a pas attendu pour manger et sirote tranquillement son thé en lisant les journaux. Le portrait typique du noble en gros...
« Je t'entends Mélina. Et oui. Je suis un noble. Alors inutile de me dire ce que je sais déjà, dis le concerné d'un ton sarcastique sans quitter les lignes du journal des yeux.
_ Je vous demande pardon ?
_ Tu as pensé à voix haute crétine, m'explique Clémence.
_ Mh. Je m'en moque, j'assume mes propos.
_ C'est déjà ça, rétorque le bleuté.
_ Dis celui qui n'assume pas son déguisement féminin, ricanais-je.
_ Mon déguisement féminin ?!
_ Mélina..., soupire Magalie.
_ A oui mince ! ... Rien d'intéressant comte...
_ Pourquoi je porterais un costume féminin ?!
_ Prostitution, rétorque Ludovic, ce qui fait éclater de rire Cassidy, Manuella et Clémence tandis que Magalie et moi-même gloussons légèrement.
_ Je vous conseille très vite de cesser ses plaisanteries.
_ Oui oui petit rouge-gorge, dis-je en riant.
_ Pardon ?
_ Rien du tout ! »
Je regarde Magalie et nous échangeons un sourire complice et malicieux, nous retenant de rire devant lui. J'avais oublié que la mission n'avait pas encore démarré. Pas grave. On lui en reparlera plus tard. En attendant, je profite de cette dernière matinée avec mes amis. Nous repartons nous baigner dans la piscine, nous discutons du futur, de tout et de rien, ils dégustent pour la dernière fois les sublimes repas du majordome puis... c'est l'heure des adieux... Je fais de longues embrassades avec mes amis et Lucas, Florian et Magalie font de même. Mais une question me taraude depuis ce matin. Ils sont arrivés par un portail. Donc ils repartiront par le même moyen... mais ça serait trop simple de l'ouvrir devant nous sans sécurité. Nous partirions directement. Il faut donc une surveillance... mais laquelle ?
Ma réflexion est interrompue par un bruit métallique suivi d'une bourrasque de vent. Une espèce de trou se forme en face de nous. Trou amenant vers ce qu'il semble être un parc de notre époque. Seulement... une silhouette s'incruste dans le paysage... la même silhouette qui a tenté de m'étrangler dans mon sommeil. C'est lui. Sale Moche.
« Oh putain..., laisse échapper Lucas.
_ Oh non. Me dites pas que c'est lui, rétorque Magalie, blasée.
_ Bonjour mes chers-
_ Je t'arrête tout de suite. D'où nous sommes proches ? Ensuite, c'est quoi cette capuche que tu portes ? Tu t'es pris pour un mage ? Un sorcier ? Tu vas nous donner une énigme en mode père Fourass ? On est dans Fort Boyard c'est ça ?
_ Mais oui Mag ! Et Sébastian et le comte sont en fait Passe-Partout et Passe-Muraille, rétorque Mélina de façon sarcastique.
_ Ciel oui c'est Passe Partout version non joviale.
_ ... Pas con... J'aurais dû y penser.
_ LAISSEZ MOI PARLER ESPÈCES D'AVORTONS ! Hurle le maître du jeu.
_ Ah. Pardon, je t'avais oublié toi...
_ Mag...
_ Bah quoi ? Je l'avais vraiment oublié !
_ ... moi aussi.
_ ECOUTEZ MOI BON SANG !!!
_ Oh là là mon pauvre sale moche si tu nous libérais peut être qu'on t'aimerait et qu'on te parlerait avec respect... »
Le concerné ricane puis relève sa capuche, dévoilant un masque et des cheveux blancs comme neige. Les seules parties de son visage sont ces yeux. Violets pâles. Comme...
« Bon sang ! Vous êtes Ash Landers pas vrai ?! Dis-je en râlant.
_ Comme je vous l'ai déjà dit, je ne suis pas cet homme. Mais il est important pour moi. Bien. Trêve de mondanités. C'est l'heure pour vos amis de partir.
_ Donne nous un indice sur toi dans ce cas.
_ Mais vous en avez un. Non. Pardon. Avec l'indice d'aujourd'hui, cela fait deux indices. Bonne chance, dit l'homme en embarquant sèchement nos amis.
_ Att- Merde !»
Le portail venait de se refermer, me laissant sans réponse. Je serre les poings, frustrée de ne pas avoir obtenu les réponses que je voulais.
« Deux indices ? Se questionne Florian. Quand ça ?
_ Il a nié être Ash, commence Magalie. Mais il a dit qu'il était important. L'indice du jour ?
_ Je veux bien croire que c'est le second indice. Mais quel est le premier ? Marmonnais-je.
_ Je n'en sais rien. On trouvera plus tard. Pour l'instant, je vais dormir. Je suis crevée.
_ Et après c'est moi la flemmarde...
_ Complètement, certifie-t-elle en ricanant.
_ Saleté. »
En me tournant pour retourner à l'intérieur du manoir, je constate que nos hôtes sont déjà retournés à leurs tâches quotidiennes. Toujours aussi agréables. Enfin bon, je ne me plains pas de la vie que je mène actuellement chez eux. En poussant la massive porte d'entrée, je grimpe les escaliers, suivant mon amie dans la chambre, puis prends des vêtements et demande à la bonne de faire chauffer de l'eau, voulant prendre un bon bain chaud avant de dormir. Elle décline, me disant qu'il fallait attendre l'heure du diner pour pouvoir se glisser sous les draps chauds du manoir, mais, impatiente de retrouver mon mari le matelas, je lui explique que j'ai mal à la tête et que je souhaite me reposer. Oui. Je mens très mal et je l'assume. Le pire c'est qu'elle me croit et fonce faire ce que je lui ai poliment demandé. Et dans l'heure qui suit, je suis allongée dans mon bain, me relaxant complètement, l'eau remontant jusqu'à mi- poitrine et me décontractant tous les muscles.
Mais j'entends soudainement des voix se rapprocher vivement et la porte s'ouvrir sur le comte et Sébastian. Le majordome tient une serviette entre ses bras et a abandonné son frac pour sa future tâche de majordome, ne se retrouvant plus qu'en chemise et pantalon. Et c'est là que je me rends compte de la situation et de l'étrange insistance de Mey-Linn pour attendre... c'est l'heure du bain quotidien du comte. Et merde ! Je replonge dans la seconde mon corps jusqu'à ce que seule ma tête ne déborde, tandis que le majordome a caché les yeux du bleuté, un sourire moqueur et amusé sur ses lèvres. Un silence gênant s'installe, ne laissant résonner que les légers bruits de l'eau quand je bouge mes membres.
« Je... hum...
_ Navrée mademoiselle. Nous pensions avoir la salle de bain libre. Nous allons vous laisser.
_ O-oui... merci Sébastian... Désolé comte... »
Je vois leur corps disparaitre derrière la porte et je laisse échapper un soupir. Décidément, aujourd'hui c'est la fête à nœuds nœuds. Une fois ma trempette fini, je me change et fonce me coucher sans un mot. Le matelas moelleux m'accueille à bras ouverts ainsi que les légers grognements de mon amie endormie. Le lendemain, je me réveille tranquillement et constate que Magalie est toujours dans le lit. En me redressant je remarque sa mine à la fois agacée et dépitée devant le téléphone. Et c'est en lisant le titre du message qu'elle a reçu que je comprends... Gage n°7....
POPOPOOOO!!! I'm alive bitches!!! :') *sors le champagne* Enfin bref! TADAM!!!! VOICI LE CHAPITRE 17!!! ;)
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