- Chapitre 8-

Moi: Lâchez moi monsieur! Dis-je en me débattant et en criant de toutes mes forces. Vous me faites mal. Arrêtez!

D'un coup, j'entendis un Biw!
Le patron était à terre.

Jéthro, mon sauveur, était arrivé au bon moment et avait lâché son point dans la gueule du patron. J'étais tellement sous le choc que j'avais perdu mes mots.

Jéjé: Ça va Sam? Dit-il en me prenant dans ses bras.

Moi: ... Je restai silenceuse en avalant mes larmes.

Jéjé: Calme toi. Je suis là. Il ne te fera plus de mal.

Moi: ...

Jéjé: Sortons d'ici ok!

Moi: D'accord.

Je n'avais plus de mots. Je me sentais sale. Je n'avais pourtant rien fait pour mériter ce sort. Je ne voulais que gagner ma vie dans les bonnes conditions. Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi les patrons, de nos jours, veulent souiller la couche de leurs employés, pourquoi les relations employeur/employé ne peuvent pas simplement être professionel. Cela me dégoûtait.

Je ne savais pas quoi dire à Jéjé. J'étais en colère contre lui parce que si j'étais arrivé à temps au boulot, je n'allais pas vivre cette humiliation. D'un autre côté, je lui étais reconnaissante parce que ça allait arriver d'un moment à l'autre. Ce patron était pervers et je ne savais pas de combien d'employés il avait abusé bien avant moi.

Tina nous avait suivi la tête baissée. La pauvre! Elle semblait être perdu. Je lui avais promis que sa vie allait changer si elle finissait par trouver un vrai boulot. J'avais honte fâce à elle. Elle voulait vraiment changer. Elle n'était plus en sécurité dans ce bar. Où la serait-elle? Je ne savais pas quoi lui dire. J'avais peur pour la première fois de ma vie. Et dire que j'avais laissé ma mère en Haïti pour poursuivre le rêve d'une pauvre fille qui veut toucher le sommet. J'aurais pu trouver un petit boulot convenable là-bas afin de subvenir à nos besoins. Ne dit-on pas "Qui va lentement arrive sûrement"!

Jéjé nous avait déposé devant le campus. Il n'avait rien dit pendant le trajet. Moi, j'avais la tête dans les nuages. Je n'arrivais pas à comprendre ce qui venait de m'arriver. En arrivant dans notre chambre, je m'étais douchée mais, je me sentais encore sale. Je n'avais qu'une envie, parler à ma mère car, elle était la seule qui pouvait me comprendre. Je l'avais donc appelé sur le portable d'un de ses voisins.

Man: Ma fille chérie.

Moi: Man! Répondis-je avec une voix triste.

Man: Qu'est-ce que tu as ma chérie?

Moi: Je crois que je vais rentrer en Haïti man. (En pleurant). Ce monde n'est pas fait pour moi.

Man: Où est passée ma fille ambitieuse qui veut à tout prix réussir?

Moi: Je crois qu'elle est morte. Je n'ai plus la force de continuer man. J'en peux plus.

Man: Qu'est-ce qui t'a mis dans cet état ma chérie?

Moi: Le patron a tenté de me violer ce soir?

Man: Quoi? Je ne comprend pas. Te violer?

Moi: Oui man! Si Jéjé n'était pas arriver à temps, je préfère ne pas imaginer la suite.

Man: ...

Moi: Man! T'es là?

Man: (Avec une voix enrouée). On a tenté de violer ma petite fille. Mon Dieu! Où va ce monde?

Moi: J'ai peur man. (Repris-je avec les larmes aux yeux)

Man: Je te comprends ma chérie. Crois moi! Je te comprends.

Moi: Dis moi ce que je dois faire man?

Man: Tu n'es plus une petite fille ma Sam. Tu as lutté depuis ton enfance pour atteindre ce niveau. Tu es une survivante, un roseau. Lorsque les autres veulent te détruire, plies toi. Lorsque tu te sens faible, ne lutte pas, laisse le vent te guider. On t'a blessé aujourd'hui alors, venges toi par ta réussite. Ne déclare pas forfait à cause d'un salopard. Deviens plus forte ma chérie. Je sais que tu as cette capacité.

Moi: Tu as toujours les mots qu'il faut man. (Dis-je en soupirant)

Man: C'est ça être maman ma chérie. Je n'ai pas de moyen économique pour t'aider mais, je serai toujours là pour t'épauler. Je ferai tout mon possible pour que tu puisses réaliser tes rêves.

Moi: Je sais man. Saches que si je continue, c'est pour toi. Je veux te rendre fière. Je vais chercher un meilleur boulot pour pouvoir t'aider man. Ainsi, tu pourras prendre des cours du soir.

Man: Je n'ai plus l'âge d'aller à l'école Sam.

Moi: Pas d'excuse man. Il n'est jamais trop tard pour apprendre. En plus, tu n'as que 35 ans. Je vais faire de toi une vraie reine. Je te le jure.

Man: Ne t'inquiète pas pour moi ma fille. Seul ton bonheur compte désormais.

Moi: Je serai heureuse lorsque les gens qui t'humilliaient dans le passé à cause de moi reconnaissent que tu as réussi. J'aimerais que la famille vienne te voir et te demande pardon parce que malgré tes faibles économies tu as créé une vraie femme d'affaire. Maintenant que je suis en France, tu es libérée du fardeau que je représentais pour toi. Vis pour toi maintenant et rend moi fière.

Man: D'accord ma chérie. Je vais essayer. Tu te sens comment maintenant?

Moi: Je me sens prête à accomplir ma destinée.

Man: Bien dit ma chérie. Je retrouve enfin ma Sam.

Moi: Te parler m'a fait du bien man.

Man: Ça me fait plaisir alors.

Moi: Je t'aime man!

Man: Je t'aime encore plus ma chérie. Essaies de te reposer maintenant.

Moi: D'accord man. Bonne nuit.

Man: Bonne nuit ma Sam.

Après avoir parlé avec ma mère, je m'étais endormie. Sa voix était comme mon remède. Elle me manquait terriblement. Elle était pauvre dans ses moyens mais riche dans ses conseils. Nos chamailleries me manquaient aussi. Si j'étais avec elle, elle m'aurait sûrement pris dans ses bras après, elle m'aurait engueulé pour avoir laissé mes livres sur la petite table et, j'aurais bien sûr répliqué. Elle était ma reine et, je l'aimais énormément.

Un nouveau jour s'était levé sur Paris. C'était le dernier jour avant la rentrée. J'avais déjà tout pour les cours mais, j'étais fauchée. Je n'avais pas de programme pour cette dernière journée. Les filles voulaient que j'aille faire du shopping avec elle mais, je n'avais pas accepté parce que je ne pouvais pas dépenser le peu qu'il me restait. J'avais fait promettre à Tina de ne rien dire aux autres. Je ne voulais pas les attrister. En plus, j'avais décidé de laisser cette histoire derrière moi.

Aux environs de onze heures, j'avais reçu un texto de Jéjé qui disait:

<< Coucou Sam! Comment vas-tu?

— Salut Jéjé! Ça peut aller et de ton côté? >> répondis-je tout de suite.

<< Pour moi aussi. Tu fais quoi maintenant? Ajouta-t-il.

— Rien. Je suis dans mon lit. Et toi?>> répondis-je.

<< Je prépare le repas de midi. Répondit-il.

— Cool alors! Je te laisse faire. >> ajoutai-je

<< Euh! Je voulais t'inviter à me rejoindre si tu veux bien. Je crois qu'on doit se parler. Reprit-il.

— Pas la peine Jéjé. Le passé est passé et, je veux tout laisser derrière moi. Oublie tout ok et, merci de m'avoir écrit.>> concluai-je.

<< Je ne vais pas insister parce que je ne veux pas que tu penses que je suis un pot de colle. Je ne me suis jamais attaché à personne, pas même à ma famille. Mais, je sens que je devrais te protéger, je ne sais pour quelle raison. Si tu veux que tout s'arrête içi, je n'ai aucun problème. Je ne t'embetterai plus Sam. Bye ! Répondit-il.

🌸°°°°°°°°°°°°^°°°°°°°°°°°°°°^°°°°°°°°°°°°^°°°°°°°°°°°°🌸

À suivre....

Votez💥🌟💥🌟
Commentez👌👍👎
Partagez👆👇👉👈

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top