-Chapitre 5-
J'avais passé une bonne soirée en compagnie des filles. J'avais appris à mieux les connaitre. Aya et Aïcha avaient tout de suite accepté Tina. Au fond, elle était une bonne fille.
La vie de Tina n'avait pas du tout été facile. Elle était une orpheline de mère. Son père, devenu alcoolique, la maltraitait et la forçait à vendre son corps aux plus offrants, pour prendre soin de sa maison et de sa petite soeur Mara, depuis l'âge de onze ans. Après avoir eu sa majorité, elle avait le courage de s'enfuir de la maison de son père avec sa petite soeur pour aller vivre chez une tante du côté de leur mère. Elle avait quand même réussi à terminer ses études et à rentrer dans notre université. La pauvre! Elle n'avait que 19 ans et elle avait continué à prendre soin de sa petite soeur parce que sa tante n'avait plus d'emploi. Son corps était devenu un véritable commerce. Et moi qui avais pensé que ma vie était un enfer. Je ne pouvais pas imaginer à quel point elle avait souffert.
Du côté d'Aya, elle était mariée de force à l'âge de 16 ans à un homme qui faisait le double de son âge, juste pour sauver sa famille d'une crise économique. Elle était la 3ème femme de son mari. Il la violait et la maltraitait à bon escient. Les autres femmes de son mari étaient pire que ce dernier. Elles la traitaient comme leurs "bonne à tout faire" et ne la défendaient jamais lorsque leur mari s'en prenait à elle lorsqu'il rentrait du boulot. Elle voulait poursuivre ses études mais, elle n'avait plus de temps pour elle. Elle avait gardé la foi et n'avait rien dit à sa famille. Un bon jour, on avait arrêté son mari pour trafic de drogue et détournement de fond. Comme leur mariage n'était pas légal devant la loi, elle avait profité pour regler ses papiers et quitter le pays. Elle avait 20 ans et continuait à lutter pour rendre fière sa famille.
Aïcha elle-même avait laissé son pays à cause de problème familial. Ses parents et les autres membres de sa famille se battaient pour une question d'héritage. Il y avait même eu un meurtre paranormal. Son papa, soucieux de leurs vies, les avait envoyer en France, elle, ainsi que sa grande soeur Maria qui était mariée quelques temps après et ses deux petits frères (Les jumeaux Ibrahim et Malick). Elle avait 21 ans à peine.
Même si on avait voté des lois contre la maltraitance des femmes, il y en avaient plein qui souffraient encore. Bon nombre de femme ne sont que des jouets sexuels pour les hommes, d'autres sont des boniches... Dans le monde, il y a plein de mères célibataires, des femmes violées, maltraitées, méprisées de la société. Des fois, on croit qu'on est la seule à souffrir pourtant, il y en a des milliers qui ne trouvent même pas une gorgée d'eau à boire. J'avais de la peine pour mes amies. Je me sentais impuissante fâce à leur situation. Je ne croyais pas vraiment en Dieu parce que je n'avais pas vraiment de temps pour aller à l'Eglise mais, je lui étais reconnaissante d'avoir epargné ma vie des situations que mes amies avaient traversé.
Le lendemain matin, J'étais réveillée de bonne humeur. Avec Tina, on avait prévu de faire le ménage dans la chambre et d'aller au supermarché pour remplir notre frigo. Elle avait décidé de devenir une meilleure personne. Ce qui m'avait fait grand plaisir. Dans l'après-midi, on avait fait le tour du campus et du quartier à la recherche d'un boulot. Grâce à Dieu, on avait été embauchée toutes les deux dans un bar comme serveuse. Le patron voulait qu'on commence dans la soirée parce qu'il lui manquait du personnel. Comme on n'avait rien de prévu, on avait accepté.
Vers les 17heures, j'avais reçu un appel de Jéthro.
Moi: Allô Jéjé. Ça va?
Jéthro: Allô Sam. Je vais bien et toi?
Moi: Je vais bien aussi. Et la journée?
Jéthro: Fatiguante mais, je tiens le coup. Et pour toi?
Moi: Idem.
Jéthro: Tu as fait quoi?
Moi: Plein de chose. Je t'avais dit que je suis devenue amie avec Tina, ma co-loc?
Jéthro: Je crois que tu as ommis de me le dire.
Moi: Ça m'a peut-être échappé. En plus, Hier soir, j'avais dîné avec les filles. Ça a été superbe.
Jéthro: Je suis content pour toi.
Moi: Merci.
Jéthro: J'espère surpasser les filles ce soir.
Moi: Comment?
Jéthro: Avec notre dîner.
Moi: Mon Dieu! J'avais complètement oublié notre dîner. Je ne crois pas que ce sera possible.
Jéthro: Et pourquoi pas? Y'a-t-il un problème?
Moi: Ben oui. Je travaille ce soir?
Jéthro: Travailler? Tu m'as dit que les cours sont pour la semaine prochaine.
Moi: Ce n'est pas à cause des cours. J'ai trouvé un boulot dans un bar du coin. Le patron tient à ce qu'on commence ce soir.
Jéthro: On dirait que tu fais tout pour t'éloigner de moi. Je comprends maintenant.
Moi: Pas vraiment. J'avais zappé notre rendez-vous. J'ai grandement besoin de ce boulot. Je ne suis pas comme tu le penses.
Jéthro: Tu es comment alors?
Moi: Un jour, tu le sauras.
Jéthro: Pourquoi pas demain alors? C'est samedi et je ne travaille pas. On pourrait passer la journée ensemble si tu n'as rien de prévu. Ainsi, je tiendrai ma promesse en te faisant visiter la ville.
Moi: Je serai enchantée Jéjé. Mais, tu dois me ramener avant 18 heures parce que je ne devrais pas arriver an retard au boulot.
Jéthro: Je passerai te prendre à 10 heures alors?
Moi: Pas de problème.
Jéthro: J'espère que tu ne vas plus me poser de lapin.
Moi: Je te le promets.
Jéthro: On se dit à demain alors!
Moi: À demain Jéjé.
Jéthro : Prends soin de toi!
Moi: Toi aussi.
Après avoir parlé avec Jéjé, je m'étais rendue dans la salle de bain pour prendre une bonne douche. Après la douche, je m'étais préparée pour aller au boulot. Je voulais arriver tôt pour faire bonne impression. Je m'étais souvenue de la phrase préférée de ma maman:" l'avenir appartient à celui qui se lève tôt". Je pourrais dire que depuis ma tendre enfance, je n'étais jamais en retard quelque soit l'endroit où je me rendais. Je planifiais toujours tout à l'avance.
J'avais passé plus de quinze minutes à attendre Tina. Le pire, elle avait pris sa douche avant moi. Je commençais à m'impatienter. Certes, on allait commencer à travailler à 19 heures, le bar était tout près du Campus mais, je voulais arriver un peu plus tôt pour pouvoir me familiariser avec l'endroit et les autres employés.
Moi: Mais c'est bon Tina, tu as mis trop de fond de teint. Tu es déjà toute jolie. Cela fait plus de 20 minutes depuis que tu es assise devant ce foutu miroir. On y va maintenant?
Tina: Donne moi 5 minutes pour réarranger mes cheveux.
Moi: J'en peux plus là. Il est déjà 18:24 heures.
Tina: Détends toi Sam. On a plusieurs minutes d'avance. On n'est pas pressée.
Moi: Je le suis moi. Dis moi, pourquoi tout ce maquillage? On va travailler comme serveuse, pas comme des putes bon sang.
Tina: (Étonnée) Quoi?
Moi: Désolée. Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je suis un peu nerveuse. J'ai vraiment besoin de ce boulot.
Tina: Je comprends. Mais, ton Lélé peut te donner un meilleur boulot pas vrai? Il est chef d'entreprise.
Moi: Il s'appelle Jéjé, pas Lélé. Et non, je ne veux pas avoir de redevance envers qui que ce soit.
Tina: Pas besoin de te mettre sur la défensive Sam. Je n'ai pas besoin de mémoriser son nom. C'est ton amoureux, pas le mien.
Moi: Je te rappelle qu'il n'est pas mon amoureux. On est juste des connaissances.
Tina: Yeah yeah! C'est bon. On y va maintenant.
Moi: Enfin. Il était temps.
¶Disons "NON" contre la violence sur les Femmes¶
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À suivre...
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