-Chapitre 36-
L'avion atterrit à l'aéroport Toussaint Louverture à 16 heures. La voiture d'occasion qu'on avait loué pour notre séjour nous attendait déjà dans le parking de l'aéroport. On allait séjourner dans la maison de Raphaël, le parrain de Thierry qui vivait ce moment-là en Belgique. J'étais heureuse de revoir mon pays natal bien qu'il fusse le témoin de mes souffrances. Ma maman avait un cours du soir cet après-midi-là, raison pour laquelle elle ne nous avait pas acceuilli à l'aéroport. Elle nous a quand même promis de dîner avec nous dans la soirée.
J'étais étonnée de voir comment la situation du pays avait empiré. Des fatras par çi, de l'insécurité par là et le tout englobé dans la panique totale du peuple. Les gangs faisait la loi et les policiers se pliaient sous leurs ordres pour rester en vie. Dans ce petit pays, soit tu vis en fermant les yeux, soit tu meurs si tu cherches à les ouvrir. Le pire, il n'y a pas d'héros et même nos soi-disant protecteurs sont corrompus. Chacun ne voit que le bout de son nez. Le peuple n'avait que Jésus pour l'aider mais, pendant ces dernières décennies, on dirait qu'il est parti en vacances dans les pays développés. Peut-être qu'il avait marre de se faire bronzer par ce soleil qui chauffe même pendant l'hiver. Ou, peut-être qu'il avait marre de ces belles plages tropicales dans ce merveilleux pays qu'on avait baptisé autrefois la perle des Antilles. Sans même commenter sur cette situation, nous nous dirigeâmes à toute allure à Thomassin par crainte de se faire kidnapper.
Lorsqu'on arriva dans la belle villa luxueuse de notre ami et compère, ce fut la grande joie. Je pouvais enfin prendre un bon bain, nettoyer le petit Thierry et préparer le dîner avec l'aide de Sandra, la gouvernante de la maison. D'ailleurs, cette quinquagénaire avait même décidé de rester à notre entière disposition pendant notre séjour en Haïti. Elle était si gentille et si serviable. Dommage que les femmes comme elle n'ont pas d'estime devant la société. Elles sont souvent humiliées et rabaissées comme si elles ne sont pas des humains.
J'étais soulagée lorsque ma mère nous rejoignit à 20 heures et quart pour le dîner. Savoir qu'elle était sur cette route dangereuse, plongée dans le blackout par manque de structure et d'électricité, me stressait. Dieu merci, elle était saine et sauve. Revoir la femme de ma vie me remplissait de joie. J'étais sur le point de devenir jalouse parce que Thierry l'avait complètement aveuglée. À sept mois seulement, il séduisait toutes les femmes. Il avait un trop grand pouvoir mon petit baby. Sa grand-mère avait même décidé de passer la nuit avec nous, juste pour l'avoir pendant toute la journée du lendemain.
Cette nuit là, je me sentais revivre. Cet air me manquait tellement. Comme on le dit souvent, on ne se sentira jamais mieux que chez soi. Thomassin était d'une beauté enviable. Je n'aurais jamais pensé qu'un endroit pareil existait dans le pays parce que, même à la télévision, on ne vend que la pauvreté, les fatras et les bidonvilles. Dans la sombre et douce nuit, couchée sur un hamac suspendu sur le balcon de notre chambre, je me laissai emporter par l'ochestre des animaux chanteurs de la nuit. Rien ne pouvait égaler ce moment si simple et magique.
Quelques minutes après, Jéjé me rejoignit. Sans dire un mot, il m'embrassa fougueusement. Ses lèvres brûlantes de désirs me transmis toutes ses envies. Et là, un volcan ardent fit éruption en mon corps. J'étais d'une telle chaleur que je ne pouvais plus me retenir. Je me livrai corps et âme à celui qui avait su rallumer tous mes sens.
Le lendemain, on avait fait la grasse matinée, pas seulement à cause du décallage horaire mais, parce que nos corps étaient épuisés. Je ne m'inquiétais pas pour Thierry parce qu'il avait sa grand-mère avec lui. Je me réveillai enfin à 10 heures. Lorsque j'étais enfin réveillée, Jéjé n'était plus dans le lit. J'enfilai ma robe de chambre pour aller dans la salle de bain afin de me rafraîchir le visage et me brosser les dents. Mes cheveux étaient en bataille comme si j'avais la nuit dans une niche. En remémorant la soirée avec Jéjé, je souris parce que, c'était une vraie guerre. Comme il n'était plus dans notre chambre, J'imaginai pendant un court instant qu'il était mort suite à mes déhanchement.
En retournant dans la chambre, je le trouvai avec un plateau à la main et un bouquet de fleur fraîchement cueilli
Moi: C'est pour moi tout ça?
Jéjé: Oui mon coeur.
Moi: Et en quel honneur? Dis-je en feignant de ne rien comprendre.
Jéjé: Pour ton exploit d'hier soir.
Moi: Je pensais que je t'avais tué. Ajoutai-je en riant à tue tête.
Jéjé: J'ai vraiment failli perdre la vie mon coeur. Tu m'avais caché ton côté caliente. Reprit-il en déposant le plateau sur la table de chevet. Je vais prendre ma revenge. Ajouta-t-il en bondissant sur moi.
Moi: Non. Lâche moi Jéjé. Criai-je en s'essayant de me débattre tel un agneau qui fut attaqué par un loup.
Jéjé: Si je te lâche, je gagne quoi?
Moi: Tout ce que tu veux.
Jéjé: Tout ce dont j'ai envie, c'est de faire de toi mon épouse.
Moi: C'est une demande en mariage?
Jéjé: Pas du tout. Je t'avais déjà demandé en mariage et tu avais accepté. On est déjà marié corps et âme mon coeur. Je veux seulement le crier devant tout le monde en signant l'acte que la société impose aux couples avec toi.
Moi: Je ne savais pas que j'étais une femme mariée. Et tu me l'as caché depuis tout ce temps mon amour?
Jéjé: L'essentiel c'est que tu le sais maintenant. Embrasse moi mon coeur.
Sans rien ajouter, je l'embrassai comme si c'était notre première fois. Après avoir pris notre petit déjeuner, on se dirigea sous la douche pour continuer nos ébats. Jéjé et moi rejoignîmes ma mère et Thierry à l'heure du déjeuner dans le jardin. On avait l'air innocent comme si on ne faisait que dormir toute la journée. On déjeuna sans entreprendre de conversation. La façon dont ma maman me fixa me gêna. On aurait dit que j'avais fait une bêtise. Après le déjeuner, pour éviter toute conversation avec elle, je me tournai vers mon petit Thierry pour le cajoler.
Moi: Viens trouver ta maman mon petit coeur. Dis je à Thierry qui n'attendait que ça.
Maman: Tu te souviens enfin de ton fils. Repondit ma mère qui me faisait la morale. Je pensais que tu l'avais abandonné.
Moi: Je suis tellement désolée mon Thierry. C'est à cause du décallage horaire. Quand même, je vais te faire un grand bisou pour me faire pardonner.
Maman: Ce décallage horaire t'a complètement épuisé ma pauvre Sam. Je peux garder Thierry encore un peu puisque je suis sa babysitter de la journée. Je n'ai aucun problème à perdre un cours du soir. Va te reposer, cette fois ci, silencieusement. Ajouta-t-elle ironiquement. J'espère que le décallage horaire n'écrasera pas le pauvre lit parce que plusieurs fois, j'ai failli avoir une attaque cardiaque en pensant à un tremblement de terre. Le pire, lorsque tu ronfles, on aurait dit des gémissements.
Moi: Maman! Criai-je pour cacher mon embarras tout en bouchant mes yeux.
J'avais trop honte. Et moi qui pensais que personne n'allait rien soupçonner. Jéjé ne pouvait plus se retenir de rire. Ma maman et lui étaient contents de me mettre mal à l'aise.
Moi: Ton cours du soir ne commence plus à deux heures maman?
Maman: Pourquoi cette question? Je te dérange?
Moi: Pas du tout.
Maman: Bon, j'ai compris. Je m'en vais. Ne faites pas de cochonneries devant mon fils.
Jéjé: Tu as entendu ta maman Sam?
Moi: Tu t'y mets toi aussi mon Jéjé?
Jéjé: Jamais mon coeur. Mais, ce qu'elle dit là a toute son importance. Je ne veux pas non plus que tu fasses des cochonneries devant mon fils.
Moi: Je vais te tuer Jéjé.
Jéjé: Tu as entendu Mimi? Je t'avais dit qu'elle cherche à tout prix à me tuer. Je suis pourtant innocent.
Maman: Je vous laisse vous entretuer les amoureux. Je ne veux pas être présente lors du massacre.
Moi: Aurevoir maman. Fais attention sur la route.
Maman: À demain ma chérie. Ajouta-t-elle en déposant un bisous sur le front. Ensuite, elle embrassa Thierry et Jéjé avant de se diriger vers sa voiture.
À peine a-t-elle laissé la barrière que je donnai une petite tape à Jéjé sur les fesses avant de m'enfuir devant lui. Il me rattrapa en quelques secondes avec ses longues jambes. On ressemblait à de vrais petits enfants. Le spectacle amusait même l'innocent Thierry qui n'arrêtait pas de rire et de taper sur ses petites mains.
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À suivre....
On se retrouvera sous peu pour la fin de cette folle aventure. J'espère avoir été à la hauteur de ma tâche jusque là. Je suis l'auteur mais, on dirait que je n'étais pas mettre de mes doigts. Qu'ai-je fait à Cupidon a été aussi une passion qui me transpercait. J'étais à la fois Sam et ses amies, Jéjé, Mère Marianne, les jumelles Josiane et Johanne...Je vous avoue que je n'ai rien calculé d'avance. À chaque fois, j'avais hâte de découvrir la suite.
Mais bon! Tout début doit avoir une fin et c'est le cas de ce petit bijou.
💝 Aidez moi à le publier dans vos listes de lectures et autres. Grosses bises à vous 💋💋💋.
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