-Chapitre 30-

La fille ambitieuse et pleine de vie était de retour. Rien n'allait m'arrêter. Je repris donc contact avec le Maître Jean-Jacques, l'avocat qui s'occupait de l'affaire de ma maman. Il m'expliqua tout ce que j'avais à faire. Comme j'étais encore en pleine grossesse, on décida que je devais attendre mon accouchement, pourquoi pas la fin de mes études pour convoquer mon parrain. On faisait tout discrètement pour ne pas relever les soupçons. Je payais régulièrement les honoraires de maître Jean-Jacques, et lui de son côté, préparait un dossier solide que la cour ne pouvait pas rejeter.

Je parlais à parrain Gilbert et à tante Christie une fois de temps en temps et je cachais bien mon jeu. Plusieurs fois, j'avais essayé de soutirer des informations de mon parrain mais, il ne disait rien. Il cachait bien son jeu. J'attendais impatiemment le jour où j'allais le faire tomber. Comme Jéjé m'avait dit qu'il ne voulait pas s'initier dans mes histoires de famille, je ne lui reparlai plus de mes projets. Ma mère quand à elle ne se doutait de rien. Elle avait continué ses études comme je lui avais demandé. Les filles ne savaient toujours rien concernant mes secrets mais on vivait comme une vraie famille. Tout semblait être normal. Je suivais régulièrement mes cours, je travaillais le week-end dans un fast food et je parlais quand il le fallait à Jéjé concernant le bébé bien sûr.

Arrivé au mois de décembre, j'étais tellement ronde que je ne pouvais plus rien faire. J'allais bientôt avoir mes 9 mois de grossesse et, j'avais de plus en plus mal. J'avais des oedèmes dans mes pieds bien que je faisais attention à mon alimentation. Mon médecin m'avait conseillé de laisser mon boulot parce que j'étais très épuisée. L'accouchement était prévu pour la fin du mois et j'étais de plus en plus stressée. À chaque fois que Jéjé m'appelait pour prendre de mes nouvelles, je lui disais à bout portant que j'étais dans cet état par sa faute. Comme il avait fini par s'y habituer, il ne se fachait point et me calmait de préférence. Il m'avait même forcé à accepter une pension alimentaire de sa part parce que je ne travaillais plus. J'avais accepté à contrecoeur en laissant ma fierté de côté.

Josiane m'avait appelé pour me demander de laisser son homme tranquille. Mais, comme j'étais très acariâtre et que je savais que Jéjé était déjà très attaché à son fils, j'étais allée tout lui raconter en lui disant que si je faisais une crise d'éclampsie, ce serait de la faute de sa Jose. Et bien sûr, il l'avait remis à sa place en ma présence tout en m'avouant qu'il ne se passait rien entre eux et que tout n'était qu'une mauvaise farce de Josiane. Il appréciait Josiane mais, il ne l'aimait pas comme femme. Comme elle était sa secrétaire, elle avait souvent accès à son téléphone et pouvait l'utiliser pour me faire du mal. J'étais quand même soulagée bien qu'on était toujours séparé. S'il devait se mettre avec quelqu'un d'autre, je ne voulais pas que ce fût Josiane.

Le mois de décembre passait tranquillement. Mme Marthe était venue me prêter main forte après la Noël. Comme s'était les vacances, je n'avais rien à faire. J'étais grincheuse et j'étais encore plus insupportable. Les filles ne voulaient pas aller en vacances à cause de moi mais, je me sentais gênée. C'était pour la première fois de ma vie que j'étais le centre du monde. Comme le chaton d'Aïcha l'avait invité à passer les fêtes de fin d'année avec sa famille, j'avais insisté  pour qu'elle s'en allât. J'avais aussi forcé Tina à retrouver sa petite soeur et sa tante pour l'été, et j'avais demandé à Aya de rendre une visite à ses parents parce qu'elle ne les avait pas revu depuis qu'elle s'était enfuie de son pays.

Comme à l'accoutumé les Révolus se réunissaient dans leur villa à Toulouse pour les fêtes de fin d'année, je leur avais demandé de maintenir leur tradition. J'allais les accompagner bien sûr et accoucher là-bas. J'avais tout prévu avec mon médecin. Il avait transféré mon dossier au Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse. J'avais une chambre, séparée de celle de Jéjé, dans laquelle on avait préparé un coin pour mon bébé. Josiane voulait y venir aussi mais, Johanne l'y avait dissuadé. Tout allait bien. J'étais plus détendue et, je parlais moins.

Mme Marthe m'avait même payé une éducatrice qui m'apprenait comment faire le jour de l'accouchement. Toute la famille y assistait aussi parce que chacun avait son rôle à jouer. J'étais passée de femme qui était sur le point d'accoucher à cobaye. Les séances se passaient dans le fou rire. Je n'étais pas vraiment consciente de ce que nous apprenait l'éducatrice. À l'entendre, on aurait dit que c'était simple et facile. Il suffisait d'inspirer et d'expirer par la bouche et de pousser quand on me le demandait. Le 30 et le 31 décembre passèrent sans que je ne mis au monde mon Thierry. J'étais stressée parce que j'avais dépassé la date prévue par mon médecin mais, mon éducatrice m'avait assuré que je n'avais rien à craindre parce que les premiers enfants prenaient plus de temps que prévu.

Dans la matinée du 1er janvier, jour de l'an et jour de l'indépendance de mon pays, je m'étais rendue près du lac où Jéjé m'avait embrassé pour la première fois, après avoir mangé ma soupe au giraumond. Je m'étais souvenue de ce baiser passionné qu'il m'avait donné et de ses bras si musclé. Je regardais dans la direction de la dernière fois lorsqu'il me surprît.

Jéjé: Puis-je savoir à quoi rêve belle princesse ?

Moi: À rien. Je regardais seulement de l'autre côté. Répondis-je en souriant timidement.

Jéjé: J'aurais dit que tu pensais à notre premier baiser.

j'avais oublié qu'il savait lire dans mes pensées. La grossesse m'avait changé en une vraie peste mais, dès fois, j'étais très sensible. Entendre qu'il se souvînt de notre premier baiser m'avait beaucoup émue. Les larmes coulaient le long de mes joues et, je ne pouvais pas me calmer.

Jéjé: Quelque chose ne va pas Sam?

Moi: Toi qui sais lire dans mes pensées, à toi de me le dire.

Jéjé: Les hormones?

Moi: C'est ça. Dis-je en continuant à pleurer. Le pire, je n'ai pas vraiment envie de pleurer. Ça vient tout seul et je ne peux pas me calmer.

Il me prit dans ses bras avant d'ajouter: "Tu es un vrai bébé Sam. Et dire que j'aurai à prendre soin de deux bébés maintenant".

Moi: Je te plains mon cher Jéjé. Je n'aimerais pas être à ta place. Ajoutai-je en souriant sous mes larmes.

Jéjé: J'espère que j'aurai enfin un peu de répit après ton accouchement.

Moi: N'espère pas trop car j'aimerais rester ainsi.

Jéjé: Tu es une vraie diablesse Sam.

Moi: Je sais Jéjé. Tu me pardonnes enfin? Repris-je en me défaisant de son étreinte.

Jéjé: Je n'ai jamais senti de l’aversion envers toi. Je n'aimais pas ton comportement mais, pas toi. C'est comme si on demandait à un arbre s'il détestait ses feuilles. Qui peut lui apporter l'oxygène dont il a besoin pour vivre?

Moi: Ses feuilles.

Jéjé: Tu as tout compris.

Moi: Pourquoi m'as-tu donc abandonné?

Jéjé: Un bon soldat sait toujours quand battre en retraite.

Moi: Puis-je te poser une autre question?

Jéjé: Bien sûr.

Moi: Pourquoi Josiane avait-il répondu à ton téléphone pendant que tu étais sous la douche?

Jéjé: On allait dîner ensemble ce soir-là. Elle était passée dans mon appartement avant l'heure. Comme je n'étais pas encore prêt, je l'ai donc laissé toute seule dans le salon pendant que j'étais allé me préparer. Mon téléphone était resté sur la table basse.

Moi: Il ne s'est rien passé entre vous?

Jéjé: Non Sam.

Moi: Voilà donc ce que tu ne pouvais pas me dire.

Jéjé: Je te connais Sam. Tu es têtue comme une mule. Tu ne crois qu'à ce que tu veux.

Moi: Donc, tu as brisé notre histoire pour un rien?

Jéjé: Tu n'étais pas encore prête Sam. Tu avais besoin de temps et, c'est ce que je t'ai donné. J'étais fâché pendant un moment contre toi mais, j'ai essayé de me mettre à ta place. Je sais que ces derniers jours n'ont pas été faciles pour toi. Mais, j'ai préféré rester loin de toi pour ne pas aggraver les choses.

Moi: J'avais surtout besoin de toi Jéjé.

Jéjé: Je m'en doute fort.

Je lançai un petit soupire en regardant de l'autre côté du lac. Jéjé s'était mis à me côtés sans rien ajouter lui non plus. Mon esprit devint vide en quelques secondes, quand soudain je sentis une horrible contraction dans mon bas-ventre qui me fit frémir.

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La suite est pour bientôt.

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