Savoir que je portais un enfant me remplissait de bonheur. Comme on le sait, le bonheur est éphémère. La famille de Jéjé avait bien accueilli la nouvelle. Elle attendait impatiemment la venue du nouveau Révolus. Du côté de ma famille, surtout de celui de tante Christie, c'était tout le contraire. D'après elle, on dirait que j'avais échoué parce que je vivais dans la fornication et que je portais un batard. Il fallait me marier avant de tomber enceinte. Ces gens étaient tellement coincés dans leur cerveau qu'on aurait dit des bûches. J'aimais mon homme et mon homne m'aimait. Je ne voyais aucun problème à porter son enfant même si on n'était pas encore marié. J'étais déçue parce qu'elle m'avait rabaissé au moment où j'avais le plus besoin de son soutien.

Ma maman aimait bien Jéjé. Elle ne l'avait pas encore rencontré mais, elle savait qu'il était quelqu'un de bien. Elle avait peur pour moi parce qu'elle restait malgré tout méfiante. Elle connaissait mes rêves et, sa peur était de me voir regretter plus tard les décisions que j'avais prises. Je ne lui en voulais pas parce que le rôle d'une maman c'est aussi de se préoccuper des choix de ses enfants.

Mes amies trouvaient que c'était trop rapide mais voulaient être là pour moi. Je savais que je ne connaissais Jéjé que depuis six (6) mois mais, pourquoi attendre lorsque le sentiment qu'on partageait était sincère? Je connaissais des couples qui divorçaient après plus de vingt (20) ans de mariage. Le nombre d'année ne définissait pas la force de l'amour ni si l'autre allait rester avec toi jusqu'à ce que la mort vous sépare comme on le dit. Je savais que j'étais jeune et que j'avais beaucoup de défis à relever mais, je me sentais prête. Jéjé n'était plus un gamin et, il savait ce qu'il voulait.

On allait nous marier le 23 septembre qui était la dâte de notre rencontre. J'allais avoir un gros ventre dans la robe mais bon, Jéjé et moi avions voulu qu'on ait un enfant légitime, non un batard comme tante Christie le disait. D'ailleurs, on avait pris cette décision bien avant de savoir que je fusse enceinte. D'ailleurs, avec Johanne que j'avais choisir comme témoin, on avait prévu de faire le tour de toutes les boutiques de Paris à la recherche de la robe parfaite. J'avais hâte d'épouser l'amour de ma vie.

Après 10 semaines d'aménorrhée, tout allait bien pour Jéjé et moi. J'avais laissé le boulot parce que Jéjé ne voulait pas que je fusse trop fatiguée. Déjà avec mes examens de fin de semestre, mon statut de femme de maison, je pouvais craquer à tout moment. Jéjé avait trouvé une solution parfaite pour me remonter la morale selon ses dire.

Jéjé: Et si on partait en Haïti pour quelques semaines.

Moi: T'es sérieux là?

Jéjé: Oui. C'est l'été. Il faudra en profiter. On pourra réserver nos billets après ton exam. Revoir le pays et ta famille te fera du bien.

Moi: Cela fait 22 ans depuis que tu n'as pas remis les pieds sur le sol haïtien. Tu es sûr?

Jéjé: Je t'avais dit que je n'avais aucune raison d'y retourner. Maintenant, j'en ai une, c'est toi. Je peux tout faire pour toi.

Moi: Waw! Je suis la plus chanceuse des femmes, Ajoutai-je de façon très émue. Je ne sais pas si je mérite d'une telle attention mais, je te remercie pour tout mon chéri. Je t'aime. Lui dis-je en lui faisant un gros bisou.

Jéjé: C'est moi qui suis le plus chanceux des hommes. Je t'aime mon coeur. Ajouta-t-il en me prenant dans ses bras.

Je n'arrivais pas à croire que j'allais revoir ma mère, mon pays, tout ce à quoi j'étais habituée. Je n'étais pas en manque du pays mais, j'avais encore besoin de ma maman. Je n'avais plus de nausée mais, voir mon corps se transformer me faisait peur. J'étais novice dans cette vie et, je stressais souvent. Jéjé n'était pas un né dans une famille royale mais, il était mon prince charmant. Il savait quoi faire pour satisfaire mes moindres besoins.

Il ne me restait que deux examens à passer. Jéjé avait pris un mois de congé pour être plus présent pour moi et on allait passer 2 semaines en Haïti, dans les Antilles. On avait pris des billets pour la fin du mois de juin. J'avais trop hâte de revoir ma maman et les autres membres de ma famille surtout parrain Gilbert qui ne m'avait jamais laissé tomber. Ma maman ne pouvait plus attendre pour faire la connaissance de l'homme qui avait réussi à briser la carapace que sa fille s'était forgée. On allait passer une semaine dans la capitale et l'autre semaine au Cap-haïtien, dans le Nord pour rendre visite à ma famille et à des membres éloignés de la famille de Jéjé.

Les examens avaient pris fin et on n'avait pas beaucoup de temps pour préparer notre voyage. Je voulais apporter un petit quelque chose à chaque personne qui m'était proche d'une façon ou d'une autre. Je savais qu'il y aurait beaucoup de critique mais, je m'en foutais royalement. Pour ma maman, j'avais rempli une valise. Je lui avais demandé de laisser son boulot et, chaque mois, je lui envoyais de l'argent pour subvenir à ses besoins. Elle avait pris un appartement meublé à ma demande et, s'était lancée dans le commerce car elle s'ennuyait à ne rien faire le jour. En plus, elle me disait qu'elle était encore jeune, qu'elle ne voulait pas dépendre de moi. Malgré tout, c'était ma maman, rien n'était trop grandiose pour elle.

On était arrivé à Port-au-Prince, Capitale d'Haiti dans une soirée de vendredi. On s'était logé dans un hôtel 4 étoiles. On avait prévu de passer les autres jours dans l'appart de ma mère. Comme j'étais soûlée à cause du décallage horaire, j'avais passé une nuit blanche. Je m'étais enfin endormie le lendemain vers les cinq (5) heures du matin. Jéjé n'avait pas échappé au décallage non plus. Du coup, nous avions passé toute une mâtinée à dormir.

On s'était réveillé à 13:17 par la sonnerie de mon téléphone. C'était ma maman qui avait appelé.

Moi: Allô!

Man: Samy, Où êtes vous? Je commence à m'inquiéter.

Moi: Désolée man. Avec le décallage horaire, c'est le karma.

Man: En tout cas, dépêchez vous. Je n'ai pas préparé mon ragoût de cabri pour rien.

Moi: On arrive dans moins d'une heure.

Man: D'accord. Bisous chérie.

Moi: Bisous man.

Moi qui pensais que Jéjé s'était réveillé en même temps que moi avais tort. Ce grand dormeur ronflait encore.
Moi: Jéjé, réveille toi. Lui Dis-je tout en le secouant.

Jéjé: Hum. Ajouta-t-il avec les yeux fermés tout en changeant de position.

Moi: Jéjé, réveille toi. Il est 13:30 et man Marianne nous attend.

Jéjé: Quoi? Dît-il en sursaut. Il est déjà 13 heures?

Moi: Et oui!

Jéjé: Tu aurais dû me réveiller plus tôt.

Moi: Mon Dieu!

Jéjé: Quoi?

Moi: J'ai essayé tant bien que mal de te réveiller mais, tu as préféré ronfler.

Jéjé: Si quelqu'un t'entend, il pensera que je ronfle vraiment.

Moi: Et alors? Ils peuvent penser ce qu'ils veulent.

Jéjé: Je ne ronfle pas. Cria-t-il.

Moi: Et si tu sortais sur le balcon pour le crier encore plus fort?

Jéjé: Bonne idée. Avant tout, je vais prendre un bon bain. Tu m'accompagnes? Ajouta-t-il en déposant un doux baiser sur ma joue.

Moi: Avec plaisir mon chéri. Ajoutai-je en souriant.

On était arrivé chez ma maman à 14:15. Elle nous attendait en bas du bâtiment.

Moi: Man Marianne! Criai-je tout en me blottissant dans ses bras.

Elle avait les larmes aux yeux et ne pouvait pas me répondre.

Moi: Tu m'as trop manqué ma reine. Laisse moi te regarder. Ajoutai-je en la tournant sur elle-même. Tu es radieuse.

Man: Merci princesse. Dit-elle tout en séchant ses larmes. Tu es trop jolie toi aussi.

Moi: Merci man. Tu m'as trop manqué.

Man: Tu m'as manqué aussi ma Sam.

Moi: Man! Laisse moi te présenter mon compagnon Jéthro Révolus.

Jéjé: Ta maman est très jeune Sam.

Moi: Tu as remarqué? Ajoutai-je avec le plus grand sourire que je pouvais donné.

Jéjé: Bonsoir Mme Marianne. Dit-il en lui tendant la main. Vous pouvez m'appeller Jéjé.

Man: Enchantée Jéjé. Tu as l'air d'un Jéjé que je connaissais au Cap-haïtien, le fils de Mr Gérard.

Jéjé: C'est moi. Vous avez deviné juste. Connaissez vous ma famille?

Ma maman n'avait pas eu le temps de lui répondre puisqu'elle était tombée dans les pommes.

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Que va t-il se passer?
La réponse est dans le prochain chapitre.
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