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[note importante en fin de chapitre]
Le ciel prenait lentement d'agréables teintes orangées. Les arbres étaient baignés dans cette douce lumière de début de soirée et la faune semblait elle aussi vouloir se coucher. Les oiseaux volaient jusqu'à leur nid et ne pointaient alors plus le bout de leur bec. Jeanne se tenait debout à la cime d'un arbre, observant l'horizon et appréciant l'immense étendue de la forêt amazonienne. Elle y trouvait un certain calme là haut, s'éclipsant du village parfois étouffant. Elle avait appris à grimper les troncs denses de la forêt tropicale - elle savait déjà le faire durant la guerre pour débusquer les Anglais, mais les arbres européens se voulaient bien différents.
Depuis l'accident avec l'animal - que Druig lui avait indiqué comme étant un crocodile - un an était passé et elle essayait de ne plus vraiment y penser chaque fois qu'elle retournait se baigner. Elle y allait un peu moins souvent et s'était entrainée à sonder l'eau avant d'y mettre un pied : elle avait découvert que, comme les humains, les animaux étaient dotés d'auras lumineuses et de pensées brouillons. A vrai dire, ils ne songeaient pas à grand chose mais cela lui suffisait pour savoir si oui ou non elle pouvait faire trempette. Elle avait pu découvrir tout cela avec l'aide de Druig. Ensemble, ils avaient pris du temps pour travailler sur ses capacités et elle arrivait désormais à se couper du monde en se créant une bulle mentale. Elle était désormais si douée que même Druig avait parfois du mal à pénétrer son esprit, laisser entendre ses propres pensées. Il ne dormait d'ailleurs plus dans sa hutte : elle avait pris du temps à contrôler ses mauvais rêves mais ceux-ci ne la dérangeaient plus - du moins ne dérangeaient plus le village au complet. Pour ce qui était du feu et de la puissance qu'elle avait emmagasinée, elle n'aimait pas vraiment en parler. Son mentor, et désormais ami, ne savait pas réellement comment gérer cela. Après tout Ajak lui avait confié la demoiselle pour ses problèmes de télépathie, et non de pyromanie.
Il avait aussi du mal à gérer ses sauts d'humeur. Tout du moins, le caractère fort de Jeanne se confrontait au sien et cela faisait souvent des étincelles malgré la profonde affection qu'ils partageaient l'un pour l'autre. Aujourd'hui, elle était dressée dans son arbre non pas pour échapper à ses taches dans le village - qu'elle avait de toute manière terminées - ni même pour assister au coucher de soleil, mais bel et bien pour disparaître du périmètre de l'éternel. Ce qu'elle oubliait cependant était que, malgré l'obtention de ses nouvelles habilités grâce à sa mère adoptive, elle restait néanmoins légèrement moins puissante que l'homme. Ses pouvoirs à lui venaient d'ailleurs, sa maîtrise se voulait bien meilleure et bien qu'elle fasse preuve de beaucoup d'efforts pour cacher sa présence mentale grâce aux murs qu'elle bâtissait dans son esprit, il réussissait toujours à la retrouver parmi les pensées des villageois. Il savait donc bel et bien où elle se trouvait, et attendait qu'elle se calme pour la faire descendre de son perchoir. Mais la tempêtueuse jeune femme ne semblait pas décider à rejoindre la terre ferme et ruminait dans son coin, l'insultant de tous les noms, essayant de se convaincre qu'elle préfèrerait vivre en équilibre dans les feuillages plutôt que de revoir le visage de Druig. Lui, en bas, les mains sur les hanches, tapait du pied perdant patience - à vrai dire, cela n'avait jamais vraiment été son fort.
Jeanne n'avait pas l'habitude des sentiments forts. En tant que cheffe de guerre, et avant tout soldat, on lui avait enseigné l'art de contenir ses émotions et de les déverser dans les combats. Mais depuis que ceux-ci s'étaient arrêtés, du moins pour elle, elle se noyait dans le flot de ses passions et ne savaient comment les gérer. Elle échangeait de nombreuses lettres avec Ajak qui lui conseillait de se laisser envahir par ce qu'elle pouvait ressentir afin de réussir à les dompter par la suite. Selon sa mère éternelle, la jeune femme avait toujours été une empathe avant de recevoir le titre de chevaleresse. Les sentiments, elle était censée connaître. Mais ils l'étouffaient, elle suffoquait. Toute cette tristesse, cette colère, cette joie, cet amour... Elle ne savait comment gérer et Druig - surtout pas lui - n'était vraiment pas la bonne personne à qui en parler. Son amie Yara pouvait l'écouter, mais ne comprenait pas tellement. En bref, elle se retrouvait seule à devoir comprendre tout ceci, elle qui devait déjà apprendre tant de choses à son égard. Puis elle réalisa qu'elle pouvait détourner son attention de tous ses surplus de ressentiment, notamment de ce soudain amour fort et étourdissant, en en créant un nouveau, en créant un jeu de séduction. Elle prenait plaisir - elle qui n'avait pas eu les joies de goûter à la courtoisie et à la cour des hommes - à faire les yeux doux à qui compte s'y intéresserait. Tenoch, un jeune homme du village, avait mordu à l'hameçon, mais alors qu'elle s'apprêtait simplement à lui poser un baiser sur la joue, Druig s'est emparé de son esprit et s'est permis de gifler le jeune homme qui n'avait alors rien demandé. D'où la raison de sa colère.
Jeanne. Descends.
La jeune femme échappa un râle d'agacement. Elle n'aimait plus tellement les intrusions du mage dans son esprit.
"Un s'il te plaît ne serait pas de trop" lâcha-t-elle entre ses dents.
Elle croisa ses bras sur sa poitrine, plantant son regard sur le soleil qui descendait lentement se concentrant pour ignorer les appels du jeune homme, tentant de se décider s'il valait mieux le rejoindre ou non. Druig avait un peu plus de mal à passer la barrière de ses pensées pour la persuader de descendre. Il fronçait les sourcils, retroussant son nez avec mécontentement.
Jeanne.
"Ok, OK ! C'est bon j'arrive" s'exclama-t-elle péniblement, décrochant un sourire vainqueur au brun qui entendit de loin les paroles ronchons de la fille.
Elle descendit malgré elle, utilisant sa force et son agilité pour atteindre rapidement le sol. Certains villageois s'étaient arrêtés pour l'observer faire. Ils n'avaient pas encore conscience de sa nature immortelle mais s'étaient vite rendus compte qu'elle n'était pas une humaine tout à fait ordinaire. Elle avait remarqué un changement de comportement de la part de femmes et d'hommes vis-à-vis d'elle. Peut-être finiraient-ils par la vénérer comme ils le faisaient déjà avec Druig ? Elle n'était pas sure d'apprécier l'idée.
Arrivée sur la terre ferme après un bond de la dernière branche, elle épousseta son pantalon sans jeter un regard à Druig qui l'analysait de la tête aux pieds, veillant à ce qu'elle n'ait rien. Ses yeux à elle étaient durs, fixant les alentours, les bras croisés. Bien qu'elle soit un peu plus petite que lui, elle imposait une certaine force et il comprenait alors comment elle avait pu guider une armée. Ils restèrent l'un en face de l'autre sans un bruit, l'esprit en fusion.
"Tu sais qu'avec tes nouveaux pouvoirs tu n'avais qu'à sauter de l'arbre pour descendre, n'est-ce pas ?"
Jeanne l'ignora, mais il savait qu'elle considérait l'idée. Druig passa ses mains dans son dos, soupirant.
"Je suis désolé."
"Ah !" Elle échappa un sourire rancunier.
Il se renfrogna aussitôt, tournant les talons vexé, n'appréciant pas qu'elle célèbre ses excuses. Jeanne le suivit rapidement malgré le fait qu'il tente de la semer en amplifiant ses pas.
"Peut être que ce que j'ai pu faire ne te plaisait pas, mais tu n'as aucun droit de prendre le contrôle de mon esprit" s'énerva-t-elle en le pointant d'un doigt préventif. "Et puis merde, j'ai bien le droit de fréquenter qui je veux".
"Qu'est-ce que tu as dit ?"
"Apprends à parler français" lui renvoya-t-elle.
Il s'arrêta face à elle subitement la projetant contre lui puisqu'elle n'avait pas pu prédire sa pause et continuait de marcher. Elle se frotta le front, lui jetant un regard noir qu'il copia. Jeanne réussit à entrevoir une parcelle de ses songes qu'il lui bloqua instantanément et elle comprit que s'il pouvait se mettre à bruler comme elle le faisait, il serait déjà complètement cramoisi.
"Yara te cherche" déclara-t-il froidement, gardant un ton calme, puis il lui tourna le dos et disparut de son champ de vision.
Elle le regarda partir toujours hors d'elle. La lumière blanche autour du beau brun lui était toujours visible même quand il ne paraissait plus n'être qu'un point à l'horizon. Jeanne secoua la tête, chassant ses pensées et d'un pas vif elle rejoignit la petite maison de bois de son amie. Toutes les deux s'entendaient vraiment bien depuis le jour de leur rencontre et la villageoise avait aidé la française à s'intégrer et à appendre leur langue. Lorsqu'elle expliquait à son amie qui elle était dans son pays, Yara en faisait les louanges. Dans sa culture, malgré l'égalité qu'imposait Druig entre les hommes et les femmes, ces dernières ne réussissaient pas ou très peu à s'affirmer. Avoir Jeanne comme exemple de force lui avait fait prendre conscience de sa propre importance.
La jeune amazonienne attendait devant sa hutte, les mains sur les hanches, l'observant avec une légère sévérité. De cinq ans son aînée, Yara aimait jouer les grandes sœurs avec Jeanne. Cette dernière lui sourit de toutes ses dents, tentant de cacher sa colère précédente. Son sourire se transforma en une grimace lorsqu'elle aperçut le regard de condamnation que lui lançait son amie.
"Tu aurais pu te casser quelque chose !" La gronda-t-elle en désignant l'arbre d'un geste du menton.
"Je suis incassable ?" Tenta Jeanne en haussant les épaules, relevant les bras en questionnant.
Yara fronça les sourcils avant d'enlacer tendrement la chevaleresse.
"Ne me fais plus peur comme ça."
"Comment va ton genou ?" s'inquiéta l'étrangère ignorant la demande.
Yara mima qu'elle n'était pas tout à fait guérie. Jeanne était facilement devenue la guérisseuse du village avec son don. A chaque petite égratignure, chaque grosse blessure, on s'adressait à elle. Yara avait toujours refusé que son amie prenne soin d'elle ayant remarqué la fatigue que cela lui faisait éprouver. Elle avait reçu une table assez massive sur la jambe alors qu'on s'apprêtait à l'installer dans son atelier de couture. Mais cette fois-ci, Jeanne n'allait pas lui donner le choix. Elle se baissa à hauteur de la douleur mais Yara tenta de la relever, la tirant par le bras.
"Tu dois danser dans deux heures" lui rappela Jeanne qui cette fois-ci était celle qui faisait les remontrances. "Maintenant laisse moi te soigner".
Boudeuse, Yara fit la moue et laissa son amie faire. Jeanne passa sa main sur la rotule de la jeune femme, un air sérieux sur le visage. Des arabesques blanches lumineuses vinrent se dessiner sur la main de la mutante. En silence, elle répara le problème et un soupir de soulagement s'échappa des lèvres de la blessée. Cette dernière se mit à sautiller, heureuse de retrouver sa forme.
"Merci, merci, merci" s'enthousiasma Yara avant de se calmer et de reprendre un ton autoritaire "mais c'est la dernière fois que je te laisse faire".
Jeanne rit clairement, amusée par le comportement de la jolie dame. Yara était l'une des plus belles femmes de ce village et sa famille comptait parmi les premières générations du lieu. Ce jour là, elle était coiffée d'une longue natte dans le dos et ses yeux d'un vert amande pétillaient de joie.
"J'ai besoin de ton aide Jenn."
Yara avait des difficultés avec le prénom de la française. Elle lui avait donné un surnom que la concernée appréciait beaucoup, ne laissant que son amie l'appeler ainsi.
"Ne devrais tu pas être en train de te préparer pour tout à l'heure ? Tes amies ne sont pas là ?"
"C'est toi mon amie" sourit Yara en lui tendant la main. "On a plein de chose à faire".
Jeanne fronça les sourcils interloquée, un sourire ému sur les lèvres, puis elle se laissa emporter dans la hutte.
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Druig aimait beaucoup les fêtes. Du moins, les villageois trouvaient toujours un prétexte pour en organiser et l'Eternel ne s'y opposait pas. Il avait toujours préféré voir les humains s'amuser et s'aimer plutôt que de se battre. La violence le peinait et le réfutait. C'est pourquoi ce soir encore, une soirée se préparait, en l'honneur cette fois-ci de Yara et son compagnon Joao qui célébraient leur deux ans de mariage, ce qui avait amusé Jeanne de savoir qu'ils le fêtaient tous les ans. A la lumière de plusieurs bougies, les deux jeunes femmes s'apprêtaient pour la célébration. Yara était assise sur un tabouret et portait une magnifique robe blanche en lin resserrée à la taille dont la jupe recouvrait les pieds. La couturière y avait brodé de jolies fleurs. Jeanne l'avait aidé à se mettre en beauté, lavant son visage et l'éclairant de couleurs naturelles trouvées dans les fleurs de la vaste forêt. La française peignait les longs cheveux bruns de son amie en silence, la lueur des flammes dansant sur leur doux visage.
"J'aimerai écrire un texte pour Joao."
Jeanne sourit.
"C'est une très bonne idée."
"Mais je ne sais pas écrire."
Jeanne s'arrêta dans son mouvement.
"Tu ne sais pas écrire ?" s'offusqua-t-elle abandonnant sa tache et s'agenouillant devant son amie qui baissa les yeux gênée. Jeanne lui prit les mains affectueusement. "Je vais t'apprendre. On va l'écrire ensemble"
"Mais je ne sais pas lire non plus..."
"Oh... Peut être qu'on pourrait réfléchir à ce que tu veux lui dire et on y mettra les formes ?"
"J'aimerai quelque chose de précis, je veux qu'il puisse garder cette lettre. Je n'ai pas envie de faire n'importe quoi."
"Ne dis pas de bêtises" la gronda Jeanne.
"Tu pourrais la lire pour moi ?"
Jeanne soupira, évaluant la proposition. La demande de Yara et la confiance que celle-ci lui confiait ne la faisait que se sentir meilleure, mais elle ne voulait pas lui retirer les mots de la bouche et dire des choses qui ne la concernaient pas. Les yeux suppliants de son amie la fixaient avec l'impatience de connaître sa réponse.
"ça peut se faire" elle sourit tendrement "Terminons de te préparer et nous nous occuperons de ça".
Yara se releva joyeusement, faisant sursauter Jeanne qui s'apprêtait à terminer de lui brosser les cheveux. La jeune amazonienne avait un sourire magnifique sur le visage et sautillait sur place, prenant à nouveau la main de Jeanne dans la sienne, la tirant vers une petite étagère où un tissus était replié.
"C'est à toi de te préparer maintenant !"
Jeanne écarquilla les yeux quand Yara déplia une robe longue en lin que la jeune femme avait teint en bleu. Elle remarqua aussitôt le col carré, le laçage dans le dos et les longues manches tombantes. Les larmes lui montèrent discrètement aux yeux. Elle n'avait plus vu cette forme de robe depuis très longtemps et ne se rappelait pas de la dernière fois où elle en avait porté une. Cela remontait certainement à ses derniers jours dans la taverne de Ajak. Yara savait à quel point son amie pouvait avoir le mal du pays par moment et avait écouté Jeanne parler de chez elle avec attention. Elle avait tenté, avec les descriptions de la française et sa propre imagination, de lui refaire une tenue similaire à ce que les femmes portaient en France. Jeanne se jeta dans ses bras et la remercia avec passion. Elle se défit de ses vêtements de jour et attrapa la robe. Yara lui retira le tissus des mains et lui pointa la bassine d'eau où elle s'était précédemment lavée et Jeanne ronchonna, leur arrachant des rires. La guerrière se plongea dans l'eau et laissa son amie la frotter.
"Druig va être dingue de toi."
"Ne me parle pas de lui" lâcha Jeanne entre ses dents d'un regard sombre "Je me moque de ce qu"il pense."
Yara haussa les sourcils peu convaincue, un sourire au coin des lèvres, versant avec moquerie de l'eau sur les cheveux auburn de la fille qui échappa un léger cri.
"Tu vas passer la soirée avec qui alors ? Avec Tenoch ?"
"Oui, absolument."
La mariée roula des yeux agacée, râlant doucement.
"Ce n'est pas un bon garçon Jenn. Vraiment. C'est pour ça que Druig t'en a éloigné."
"Je peux faire mes propres choix."
"Je te préviens seulement. Il n'a pas toujours eu des comportements appropriés."
"Et Druig ne fait rien ?"
"Il le surveille" déclara Yara las.
"Et quand Druig dort, qui le surveille ?"
Yara haussa les épaules, mal à l'aise. Un silence suivit. Jeanne sortit de la bassine d'eau et la chaleur de son corps la sécha automatiquement. Elle s'habilla de la robe, un léger sourire sur le visage.
"Qu'est-ce qui t'intéresse chez Tenoch ?"
"Je ne sais pas. Je veux juste m'amuser un peu et il semble ouvert à ça."
Yara, surprise, eu un sourire complice avec son amie et elles explosèrent de rire.
"Un autre pourrait aussi être ouvert à un peu d'amusement" plaisanta la couturière, le regard en coin et les sourcils dansant.
"YARA !" s'exclama Jeanne, le visage rougit par la gêne tandis que son amie serrait son corset.
"En tout cas, aussi intéressé soit-il, Tenoch ne voudra de toi que quand tu seras mariée à lui."
Jeanne mima un haut le cœur.
"Donc autant faire ça avec quelqu'un qui t'apprécie vraiment ?"
"Peut-on arrêter de parler de Druig pendant un instant s'il te plaît, Yara ?"
"Qui a dit qu'on parlait de Druig ?"
Devant la mine déconfite de Jeanne, Yara rit moqueusement et changea le sujet de conversation. Mais les joues rosées de son amie ne lui échappèrent pas.
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Jeanne était donc habillée de sa longue robe bleu clair, ses cheveux qui avaient bien poussés étaient lâchés et d'agréables ondulations encadraient son visage de lait. Druig l'observait au loin et malgré les conversations autour de lui, il n'arrivait pas à se concentrer sur autre chose que sur la jeune femme. Elle jouait avec les enfants et il l'admirait faire. Elle rayonnait. Sa peau était lumineuse et son sourire éclairait bien plus que les torches de feu qui encerclaient l'espace de la fête. Elle lui semblait être le plus bel être que cette planète ait pu connaître. Elle faisait preuve de tant de douceur avec les enfants, tant de gentillesse avec les siens, tant d'attention avec lui. Depuis son arrivée, son village était plus joyeux. Il était plus heureux. Cette adoration pour la française le perturbait. Il n'avait jamais ressenti pareille chose et voulait garder ce sentiment au plus profond de lui. Il planait simplement en la regardant. Vivre non loin d'elle était une bénédiction qu'il chérissait jour et nuit malgré les quelques disputes enfantines qui les séparaient par moment. Peut-être qu'Ajak l'avait compris avant même de les avoir fait se rencontrer. Peut-être savait-elle que sa fille réchaufferait le cœur triste de l'éternel.
Une petite fille chuchota quelque chose à l'oreille de la guerrière et cette dernière rit discrètement avant de jeter un regard au jeune homme qui se trouva prit sur le fait d'une admiration un peu longue. Jeanne lui adressa un sourire chaud et il jura avoir vu une lumière autour d'elle. Il lui répondit timidement d'un rictus puis se détourna d'elle, déposant sa boisson alcoolisée sur une table, accusant ses effets sur son comportement étrange. Il se saisit d'une pomme et croqua dedans, fuyant vers un groupe d'homme loin de son ensorceleuse.
Comme à chaque fête, les chants étaient nombreux et les danses s'enchainaient. Druig, un peu influencé par la boisson, poussa même la chansonnette avec d'autres sous les rires de tous. Yara et Joao célébraient avec grande joie et échangèrent à nouveau des vœux d'amour. Tout se déroulait particulièrement bien et tout le monde passait un très bon moment. Jeanne s'était débarrassée de Tenoch qui s'avérait être un peu trop collant et l'empêchait de s'amuser. Elle gardait néanmoins un œil sur lui, gardant en tête ce que son amie lui avait dit un peu plus tôt. D'ailleurs, celle-ci fit appel à elle et demanda au village de se taire.
"Alors voilà" commença Yara, "je ne sais pas écrire ni lire, mais Jenn sait faire toutes ces belles choses."
Tandis qu'elle parlait, l'oratrice tenait tendrement l'étrangère dans ses bras, un sourire éclatant sur le visage.
"Et j'avais beaucoup de chose à dire à Joao que je ne savais pas comment exprimer et elle m'a aidé à les mettre en forme. Je vous laisse l'écouter."
Yara déposa un baiser sur la joue de son amie. Jeanne récupéra un parchemin roulé de la main de quelqu'un et se tourna vers la foule. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu à faire de discours, et les siens généralement ne traitaient pas d'amour. Elle n'avait jamais vraiment été à l'aise avec ce sentiment ayant appris à le réfréner pour ne ressentir aucune peine durant la guerre, mais pour Yara, elle était prête à faire une exception. Elle prit une profonde inspiration, plantant son regard sur les personnes devant elle, comme elle le faisait avant chaque bataille.
"Ce que nous avons écrit s'adresse à toi, Joao. C'est Yara qui parle, oublie que je lis. Ne tombe pas amoureux de moi s'il te plaît."
Des ricanements se firent entendre. Yara lui tira la langue avec amusement et son époux l'enlaça amoureusement. Druig écoutait, un léger sourire sur les lèvres.
"Je ne sais plus quand et comment tu es entré dans ma vie. Tout ce que je sais est que tu es partout autour de moi. Dans toutes les heures de ma journée, dans toutes les petites secondes de mes pensées." Elle fit une pause, haussant les sourcils. "Je confirme." Elle pointa sa tête d'un air fatigué et les rires reprirent. "Et j'ai l'impression de me perdre si facilement dans ton sourire, ou même dans un souvenir de ta voix lorsque tu es heureux. Je ne sais pas comment, ni pourquoi, mais je t'aime et t'aimerai toute ma vie."
Joao et Yara écoutaient tendrement, se serrant l'un contre l'autre, tandis que le reste étaient penchés aux lèvres de Jeanne. Le village n'avait certainement jamais entendu de plus jolie chose et venaient de découvrir le talent de poésie que cachait la jeune couturière. Le regard de la parleuse se tourna machinalement vers Druig adossé à un arbre, un peu à l'écart du groupe. Il échangèrent un sourire timide.
"Je sais que je t'aimerais tous les jours que la vie m'accordera. Je le sais parce qu'être loin de toi m'est insupportable, et Druig merci, nous vivons dans un village." Des rictus amusés se dessinèrent. "Je le sais aussi parce que, l'amie qui lit ces mots, l'a vu en nous dès qu'elle nous a rencontré. Parce qu'elle m'a révélé que nous brillions de la même lumière. Qu'elle voit une lumière en chacun de nous et que cette aura nous lie à notre âme-sœur."
Quelques chuchotements s'élevèrent dans l'assemblée. Jeanne venait de révéler un secret qu'elle avait uniquement confié à Yara et avait accepté de l'utiliser pour le message d'amour que son amie voulait faire passer. Elle seule savait ce qu'elle voyait, mais elle en connaissait un autre qui pouvait s'immiscer dans son esprit pour y voir les lumières des gens, y voir sa propre lumière. Ses yeux se levèrent doucement en direction de Druig qui l'observait avec attention, sans expression particulière hormis un léger froncement de sourcils interloqué. Elle s'éclipsa de son champ de vision et tendit le parchemin au couple avant de les enlacer avec amitié. Il y eut quelques applaudissements et la fête reprit aussitôt son plein.
Plusieurs petits se ruèrent vers Jeanne en criant son prénom et elle se baissa à leur hauteur en riant joyeusement. Ils se mirent tous à parler en même temps et elle dut les faire taire pour les entendre un par un correctement. La plus âgée du groupe prit la parole pour tous.
"Est-ce que j'ai une âme-sœur moi ?"
"Oui, bien sûr ma puce, mais tu es encore jeune pour penser à ça, tu ne crois pas ?"
"Et moi j'en ai une aussi ?" s'impatienta un petit garçon.
"Vous en aurez tous une mais pour l'instant je ne peux rien vous dire."
"Pourquoi ?"
"Vous êtes trop petits" rit-elle "votre lumière est pleine de couleur, elle n'est pas encore assez stable pour distinguer les paires."
"C'est pas juste !" s'indignèrent-ils
"Quand vous aurez passé votre puberté, on pourra en reparler."
"Et toi, c'est quoi ta lumière ?"
"Je ne la vois pas souvent" expliqua-t-elle "seulement lorsque je me guéris ou que je guéris d'autres."
Son aura a elle ne lui apparaissait qu'en cas de besoin. Elle avait finit par se demander si la sienne lui serait visible un jour et le pouvoir d'Ajak avait répondu à sa question. Elle réussissait à camoufler les lumières de chacun afin de ne pas s'aveugler continuellement et les utilisait généralement dans les moments de guérison. Elle avait finit par connaître les profondeurs de chacun simplement en ayant accès à leurs belles âmes. Personne ici n'était foncièrement mauvais. En leur accordant une liberté et une paix imposée, le contrôleur d'esprits les avait adoucit.
"Et Druig il a une lumière ?"
"Oui", elle tenta de contenir la chaleur de ses joues "Il a une très jolie lumière."
"C'est qui son âme-sœur ?"
"Ca c'est un secret" gloussa-t-elle.
Ils soufflèrent et protestèrent.
"Si vous êtes sages je vous raconterai la suite de mes histoires" leur promit-elle en échange.
"Est-ce qu'à un moment tu te bats contre un dragon ?" quémanda un garçon.
"Euh, non. Pourquoi ?"
Les enfants se turent, fixant quelque chose au dessus de sa tête. Elle jeta un regard derrière elle et Druig lui sourit.
"J'en ai déjà combattu plein, voilà pourquoi" avoua-t-il d'un ton gentiment provocateur.
"Druig c'est le plus fort !" scandèrent les garçons après un silence.
"Non c'est Jeanne !" répliquèrent les filles en colère.
Les deux adultes rirent. Jeanne se releva avec l'aide de Druig qui lui tenait la main, regardant les enfants s'éloigner tout en continuant de se battre sur la puissance de l'un ou de l'autre. Ils se firent face sans rancune pour la première fois de la journée. Le silence semblait être leur moyen de communication favori. Ils aimaient allier leurs facultés pour se créer un petit environnement silencieux rien qu'à eux, profitant du calme et de la paix de l'autre. Ils profitaient de cet instant qu'ils avaient manqué toute la journée sans pour autant vouloir se l'admettre. Tous les deux s'admiraient sans un bruit. Druig avait revêtit un beau pantalon noir, une paire de botte de la même teinte et un t-shirt sans manche crème. Ses cheveux - pour une fois - étaient coiffés et Jeanne, qui d'habitude préférait l'aspect plus destructurée de sa chevelure, commeçait à apprécier l'ordre qu'il y mettait.
"Je suis désolée."
"Ah !" l'imita-t-il sur le ton de la plaisanterie, lui valant un gentils coup dans l'épaule de la belle jeune femme.
"Je n'aurais pas du te parler ainsi. Mais, tu devrais vraiment apprendre le français."
Il fronça son nez, secouant la tête de gauche à droite et une moue mécontente s'afficha sur le visage de la française piquée dans son égo patriotique.
"Seulement si c'est toi qui me l'apprend ma jolie Jeanne" sourit-il charmeur, et elle le lui rendit, rougissante. "C'est moi qui ait dépassé les bornes" reprit-il. "Tu ne devrais pas avoir à t'excuser."
Une musique plus douce se fit entendre. Les chants des villageois se voulaient plus lents, plus gracieux, et près du feu de joie dansèrent amoureusement Joao et Yara. Les deux héros regardaient la scène avec tendresse. Druig les connaissait depuis enfants, et malgré ce qu'il pouvait dire, il les chérissait énormément, comme il aimait tous les autres. Jeanne remarqua son regard vers le couple et son cœur à elle se réchauffa à cette vision.
"Tu les aimes, n'est-ce pas ?" il ne répondit rien, profitant du spectacle. "Si tu les aimes tant, pourquoi ne les protèges tu pas ?"
Il fronça les sourcils sans comprendre, tournant son attention vers elle, la questionnant silencieusement.
"Yara m'a expliqué pourquoi tu m'as éloignée de Tenoch. Si son comportement t'inquiètes, pourquoi le laisses-tu au village ?"
L'éternel sembla réfléchir., le regard bas.
"Je sais que tu l'as vu grandir et qu'au fond de toi tu l'apprécies, mais n'aimes-tu pas toutes les personnes de ce camp également ? Ce n'était pas à moi de changer mon comportement autour de lui, se devrait être à lui de se corriger. Il a compris que je n'étais pas du genre à me laisser faire, mais avec une autre, comment cela se passerait-il ? Si tu ne lui fais pas confiance, ne le laisse pas vagabonder ici."
Son ton n'était as moralisateur. Au contraire, Jeanne s'exprimait calmement et avec douceur, cherchant à conseiller l'homme aux grands pouvoirs.
"Je peux le surveiller" proposa Druig, presque penaud, perdu dans sa réflexion.
"Tu fais déjà beaucoup de choses" lui rappela-t-elle bienveillamment, déposant une main sur la joue du chef de village, l'amenant à la regarder. "Tes yeux. Tes yeux sont ce qui te permettent de contrôler n'importe qui Druig. Et ces beaux yeux bleus que tu as là ne peuvent pas être continuellement braqués sur un seul homme quand tu es à la tête d'un peuple entier."
Elle lui sourit affectueusement et il lui répondit d'un rictus timide, ses iris parcourant avec admiration le visage de la demoiselle.
"Je préfère quand ils sont braqués sur moi" plaisanta-t-elle avec assurance, réussissant à décrocher un sourire vaincu de l'homme, dévoilant ses fossettes. "Réfléchis-y. Tu as le temps. Maintenant, allons danser."
Sa main longea le bras de Druig avant de se saisir de sa poigne et de l'attirer parmi tous ceux qui avaient rejoints le couple de mariés. Elle le fit poser sa main sur sa taille et l'entraîna dans une valse lente comme elle avait pu voir en France lorsqu'elle rentrait de campagne. Elle avait toujours rêvé elle aussi pouvoir danser aux côtés de quelqu'un, mais ce genre de privilèges ne lui était pas accordé. Ils riaient doucement lorsqu'ils se marchaient sur les pieds, suivant néanmoins du mieux possible la légère mélodie, s'enfermant à nouveau dans une bulle, effaçant mentalement le monde autour d'eux. Un sourire s'étendait sur leur deux visages, des sourires timides et à la fois si révélateurs du bonheur qu'ils provoquaient chez l'autre, de leur amour partagé. Ils calmèrent la cadence de leur pas, se rapprochant un peu plus, tanguant gauchement d'un pied à l'autre. Leur visage se rapprochèrent lentement, et leur front se rencontrèrent agréablement. Ils ne se regardaient pas, mais pensaient tous deux à la même chose. Malheureusement pour eux, chacun de leur deux esprits vivaient un véritable cataclysme et ils ne comprenaient même pas leur propres pensées.
Leurs cœurs uniquement semblaient vouloir parler.
"Il semblerait que ma lumière soit très jolie" murmura-t-il sans plaisanterie, réclamant presque la bénédiction de la fille pour explorer ce qu'il ressentait.
"Tu n'imagines pas à quel point" rit-elle doucement, empruntant à son tour un ton bas.
Et alors qu'ils en oubliaient quasiment la présence du reste du village, des cris fusèrent brusquement. Ils brisèrent leur lien subitement, leurs mains toujours liées, cherchant le lieu de panique : Tenoch, complètement sous l'emprise de l'alcool, s'était jeté sur Yara. Celle-ci ayant essayé de se défendre, avait reçu un violent coup dans l'estomac et son assaillant essayait de la déshabiller devant tout le monde. Fou de rage, Joao s'apprêtait à frapper l'agresseur de sa bien aimée mais ses yeux devinrent soudainement dorés et il se calma. Jeanne, aveuglée par la colère, bloqua son esprit entre de grandes murailles, empêchant toutes intrusions de son partenaire de danse. Elle s'avança puissamment jusqu'au sale type que Druig avait arrêté dans son élan de folie et elle lui décocha une brutale et vigoureuse droite qui le projeta au sol dans un fracas bruyant. Un silence pesant prit place dans l'assemblée et tous observaient le corps inconscient de l'homme au sol. Elle n'avait pas encore l'habitude de sa nouvelle puissance de frappe n'ayant pas eu à l'utiliser depuis son acquisition, et elle ne prit pas le temps de réfléchir, se rapprochant de son amie en larmes, rapidement rejointe par l'époux en panique.
Tandis qu'elle réconfortait son amie, apprenant que Tenoch avait été blessé dans sa masculinité parce que Yara lui avait tenu tête, Druig relevait mentalement l'homme violent le forçant à avancer malgré son état passif. Tenoch s'éloigna mécaniquement du village et disparut à jamais dans la noirceur de la forêt amazonienne. La population regardait leur maître sans comprendre, baissant pour la première fois leur regard lorsqu'ils croisaient le sien.
"La fête est finie !" commanda-t-il d'une voix forte.
Personne ne bougea. Il s'agaça et prit contrôle de leur esprit, sentant la colère bouillonner en lui. Il les fit tous rentrer chez eux, excepté le trio dont il se rapprocha. Sans mot, il souleva de terre la pauvre Yara encore déboussolée, laissée muette par l'évènement et il marcha jusqu'à la hutte que Joao et elle partageaient, avec sur ses talons ce dernier et Jeanne.
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Après s'être assuré que Yara allait oublier cet évènement en lui effaçant ce souvenir traumatisant, Druig et Jeanne quittèrent le domicile conjugale, laissant de l'intimité au couple. L'éternel ne daignait ouvrir la bouche, se contentant de serrer la mâchoire et d'avancer vers sa hutte. La française n'aimait vraiment pas le voir aussi contrarié et le suivait anxieuse.
"Tu as bien fait Druig" essaya-t-elle avec douceur.
Il s'arrêta de marcher et se tourna vers elle, le regard vide mais brillant de larmes.
"Peut être que je ne suis pas suffisant. Peut être qu'Ikaris avait raison."
"De quoi tu parles ?" s'inquiéta-t-elle, réellement concernée.
"Pour qui je me prends ? Les humains ne connaissent que la violence et je croyais vraiment pouvoir les en séparer."
"Mais tu y arrives très bien Druig..."
"AH BON ? C'EST CE QUE TU APPELLES REUSSIR ?" s'emporta-t-il. "Demande à Yara si j'ai réussit à la protéger."
"Calme-toi s'il-te-plaît."
"Vous, les Hommes, on vous donne tout et vous réussissez toujours à gâcher ce que vous avez."
Elle s'approcha rapidement, particulièrement inquiétée par son état de détresse et elle lui attrapa les mains. Des scènes étranges se dessinèrent aussitôt devant ses yeux.
Druig assistait à des scènes de guerre, de tueries, de torture, et elle pouvait entendre son esprit se perdre dans des méandres de réflexion sur son interdiction d'agir. Ajak le restreignait tout le temps, et malgré le soutient d'une éternelle qu'elle ne connaissait pas, il perdait peut à peut son sang froid. Sa famille donnait aux Hommes de quoi évoluer et ceux-ci s'en servaient pour se battre avec violence. Druig, lui, pouvait les empêcher de se massacrer mais sa foi en Arishem et en Ajak le lui en empêchait. Et cela le détruisait.
Il avait suivit malgré lui la vision brutale de la jeune femme et l'en avait fait sortir. Il n'allait pas supporter de revoir tout cela. Une larme roula sur sa joue alors qu'elle reprenait ses esprits, et il l'essuya d'un revers de la manche, voulant paraître fort.
Elle le prit dans ses bras, lui envoyant une vague de chaleur réconfortante, et il répondit à son étreinte presque aussitôt, enfouissant son visage dans le cou de la jeune femme pour se consoler silencieusement.
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Hello tout le monde !
J'espère que vous allez bien et que ce chapitre hyper long vous aura plu.
J'ai un très gros soucis : j'ai regardé les Éternels pour la première fois depuis que je suis allée le voir au cinéma et je me suis rendue compte que la timeline de mon histoire ne correspond ABSOLUMENT pas à celle des Éternels. C'est à dire qu'ils se séparent en 1521 à Tenochtitlan et j'ai fait commencer mon histoire en 1431, soit quasi un siècle avant... Donc, les Éternels ne sont pas censés être séparés, et ça me frustre ! Qu'est ce que je devrais faire selon vous ? Continuez comme si de rien était et éventuellement mettre un disclaimer au début de l'histoire, ou essayer de réparer les pots cassés en les faisant se retrouver ? En mode c'était une mission. Honnêtement ça me paraît chaud, parce que j'ai déjà installé pleins de trucs, et le village existe bien donc ??? Bref, conseillez moi, dites moi si ça vous dérange... Ça m'fout vraiment mal mdr. Surtout que je découvre ça en écrivant se chapitre, qui tourne vraiment pas mal autour du fait que Druig s'est cassé, j'ai giga le seum. Sinon, je recommence tout, mais flemme non ? Surtout que je vous avoue écrire cette histoire un peu au feeling, comme une thérapie pour me maintenir créative et saine d'esprit mdrr. S'IL VOUS PLAIT AIDEZ MOI JE ME SENS TROP BÊTE C'EST LA PREMIÈRE FOIS QUE CA M'ARRIVE UNE ERREUR AUSSI GROSSE
En vrai, vu que personne ne m'a fait la remarque j'aime croire que vous êtes aussi perdus que moi sur les dates, mais mon dieu jsuis po bien
D'ailleurs, jsuis pas non plus correcte sur tout historiquement parlant et je m'en excuse, même pas sûre d'être correcte sur les capacités de Druig mdr, mis encore une fois, j'écris au feeling et j'espère que vous comprendrez et que vous continuerez d'apprécier l'histoire malgré toutes ses incohérences. Je vais faire en sorte de ne pas me démotiver parce que j'aime vraiment VRAIMENT écrire cette histoire, et j'attends impatiemment vos conseils.
Btw, petit crédit pour la première partie du discours de Yara et Jeanne. C'est un poème trouvé sur Pinterest, signé S.M. que j'ai traduit et remanié en fonction de ce que je voulais dire. Un peu planplan et romantique ce chapitre, mais jsuis d'humeur haha, et les Éternels sont tous très amoureux donc restons dans le thème.
En tout cas, hâte d'avoir vos retours. Et bienvenus aux nouveaux lecteurs !
Bisous, prenez soin de vous ❤️
Marion
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