Prise d'otage
Lorsque Misa avait rejoint les révolutionnaires, elle avait été mise en parfaite connaissance des risques que cela impliquait. Est-ce que cela signifiait qu'elle était parée à toutes situations ? Presque.
Elle avait déjà survécu à un naufrage, un empoisonnement (même si Ralph clamait l'inverse), une attaque entre deux équipages des plus puissants pirates du globe. D'une certaine façon, certaines choses ne la surprenait même plus. En particulier lorsqu'elle se retrouvait pieds et poings liés assise à même le sol d'un navire marchand accoster aux abords d'une plage où personne ne viendrait la chercher.
En effet, elle avait vu pire.
Elle ne comptait plus le temps qu'elle avait passé, enfermée dans la sout du navire car elle essayait de se distraire du mieux qu'elle le pouvait afin d'oublier l'odeur de savons et parfum, encaissés, pour la plus part, et qui servaient de marchandises. L'odeur imprégnait les murs en bois de la pièce et le ventilateur au plafond faisait plus office de décor qu'autre chose.
Misa tourna la tête vers la porte lorsque cette dernière s'ouvrit sur le chef des marchands. L'homme entra dans la pièce et Misa le regarda d'un air las alors qu'il s'installait sur l'une caisse en bois contenant leur livraison.
« Vous vous demandez sûrement ce que cela signifie. » Commença le marchand d'une voix calme et posée.
« Vous croyez ? » Lâcha Misa avec sarcasme.
« Je comprends que vous soyez énervée, mais s'il vous plaît essayons de garder une conversation civilisée, voulez-vous ? »
Misa dû se retenir de sortir un commentaire acide tant elle était outrée. Elle prit une grande respiration et expira fortement toute la fureur qu'elle avait en elle dans le but de se calmer au risque de lâcher une bourde.
« Énervée est un euphémisme, mais après tout, oui, gardons notre conversation civilisée. »
Dans sa tête, elle avait lâché cette phrase avec beaucoup plus de gentillesse... ou en cout cas elle ne sonnait pas comme si elle était prête à étrangler ce marchand à tout moment.
« Je pense que je vais devoir repasser plus tard malheureusement... » Déplora ce dernière d'un air dramatique. « J'imagine que d'ici là vous vous serez calmée. » Ajouta-t-il en se levant.
« Non, attendez ! » L'interpella Misa juste avant qu'il ne rouvre la porte.
Ça la tuait intérieurement de devoir se rabaisser à un tel niveau pour obtenir des informations mais elle n'avait pas envie d'attendre encore, elle ne savait combien, pour avoir une autre interaction humaine.
« Qu'est-ce que vous me voulez ? Me vendre en tant qu'esclave ? »
Le marchand se retourna comme Misa avait à nouveau capter son attention. Il reprit place sur son siège de fortune, croisa les bras et regarda Misa dans les yeux.
« Bien que cela soit tentant, non, je ne me mêle jamais aux ventes d'esclaves. » S'expliqua-t-il avec un sourire en coin. « J'aime l'argent mais j'ai mes limites et j'aimerais garder mes affaires propres. »
« Alors que voulez-vous de moi ? On ne se connait pas et je n'ai pas un sou en poche... »
« Oh croyez-moi, si c'était moi, je vous aurais envoyer paître à la minute où je vous est vue la seconde fois. »
« Merci ? » Lâcha Misa avec sarcasme.
« Mais la marine m'a promis une jolie somme alors... »
« La marine ?! » Le coupa soudainement Misa.
Elle avait l'impression que son cœur venait de lâcher ; la marine ne peut pas être au courant qu'elle travaillait pour Dragon, ils ne devaient pas savoir.
« Rassure-toi, il se fiche un peu de toi, c'est ton amie blonde qui les intéressait. » Expliqua le marchand, bien qu'il semblât légèrement frustré de s'être fait interrompu.
Misa se détendit, mais pas suffisamment comme elle craignait désormais le pire pour Maria.
« Alors vous m'avez capturé pour obtenir des informations sur Maria ? »
« C'est que tu es maligne quand tu veux. » Se moqua l'homme en la prenant de haut. « L'idée est simple, tu me donne la position de Marla... »
« Maria ! » Corrigea Misa en le fusillant du regard. « Et vous pouvez toujours courir pour obtenir la moindre information de ma part ! »
Le marchand sourit en détournant le regard vers un point dans le vide.
« J'avais le sentiment que te faire parler serait plus compliqué que prévu, mais je me suis paré à tout... »
Misa fronça les sourcils et demanda une plus ample explication qui ne tarda pas à venir.
« Et si nous faisions un marché ? »
« Je vous arrête tout de suite, ma réponse est toujours non ! » Assena Misa bien que son interlocuteur l'ignorât royalement.
« Tu m'aide à retrouver Maria, et en échange, je t'offre un moyen de transport pour quitter cet endroit. »
Cette fois Misa resta silencieuse. Elle ouvrit la bouche mais rien n'en sortie. Aussi, elle ne s'attendait pas à devoir autant hésiter.
Maria avait toujours été présente pour elle lorsqu'elle s'était retrouvée en mauvaise posture. Elle lui avait sauver la vie ! Mais d'un autre côté, la jeune femme ne pouvait pas s'empêcher de penser à ses amis qui la croyait peut-être morte. Ses amis qui l'avaient épaulé et donné goût à la vie. Elle s'était promis tant de fois de toujours être présente pour eux en retour.
De plus, Maria fait partie de l'équipage de Barbe Blanche ; il était impossible qu'il lui arrive grand mal lorsqu'on connaissait ses alliés.
« Je comprends ; tu as besoin de temps pour réfléchir... » Déclara soudainement le marchand en se levant. « Je repasserais plus tard... »
« Ça ne sera pas la peine... » Lâcha Misa d'une voix grave et éteinte. « Je vous mènerai personnellement à Maria. »
C'est bien ce que Misa leur avait promis, mais ce que la jeune femme ne savait pas, est qu'à l'heure même où se déroulait leur discussion, une autre venait à peine de débuter entre Maria et le commandant Klaus de la 33eme division de la base du G2 de la marine.
Ce dernier n'avait pas changé avec le temps, il avait tout au plus gagner quelques rides, mais son regard froid et direct était exactement le même que Maria avait déjà côtoyer il y a huit ans de cela.
À l'instant où il entra dans son bureau, le commandant congédia d'un simple regard ses subordonnés, laissant l'infirmière complètement seule face à lui.
« On m'a rapporté que vous n'avez mené aucune résistance... » Commenta Klaus en prenant place derrière son bureau.
Maria, elle, se tenait debout de l'autre côté de la pièce, les mains menottées, et affichant une expression neutre.
« Je ne voulais pas causer de grabuge en lieu publique... contrairement à vos hommes qui n'ont pas hésiter à défoncer la porte de la librairie où ils m'ont trouvé. »
« Cela est fort aimable de votre part, j'en toucherait deux mots à nos rands lorsque l'occasion se présentera. »
Klaus se leva de son siège avec souplesse et agilité et enjamba son bureau de tel sorte qu'il se retrouve à quelques pas de Maria.
« Malheureusement, cela devra attendre puisque, et vous vous en doutez sûrement, je n'ai pas ordonné votre capture dans le seul but de voir mes hommes s'éparpiller sur cette île. »
Maria esquissa un sourire avant de relever le menton.
« Évidement, cela va de soit... mais en toute franchise, je ne vois pas trop ce qu'une femme comme moi pourrait bien vous apporter. »
Cette fois ce fut au tour du commandant de sourire, bien que ses yeux trahissent une satisfaction qui ne l'avait pas quitté depuis le début de cette conversation.
« Oh mais bien au contraire, une femme comme vous, infirmière au sein de l'équipage de Barbe Blanche, précisément affilier à la première flotte sous les ordres de Marco le phénix... »
« D'où savez-vous cela ? » S'étonna Maria d'une voix calme. « Je n'ai aucun avis de recherche à mon nom, et me joint très rarement aux batailles. »
« Il y a huit ans, j'ai failli capturé le commandant de la première flotte de Barbe Blanche. » Commença Klaus d'une voix sombre. « Mais il m'a filé entre les doigts à cause de vous ! »
Il marqua l'accusation d'un coup de poing violent sur la table qui fit sursauter Maria, brisant le masque impassible qu'elle avait tenté de garder. Le commandant, lui, ressemblait à une bête en furie, complètement incontrôlable, et l'instant d'après, releva la tête vers l'infirmière en abordant son air froid et calculateur.
« À compter de ce jour, j'ai mené des recherches approfondies sur vous et l'équipage que vous servez. » Poursuivit Klaus d'une voix anormalement calme et douce. « L'humiliation d'avoir échoué à capturer le bras droit de Barbe Blanche à cause d'une pathétique infirmière me colle à la peau encore aujourd'hui. »
« Vos hommes semblent pourtant vous tenir en estime. » Fit remarquer Maria bien qu'elle même n'y croyait pas tant que cela.
« Je reste leur supérieur en toute circonstance, mais je connais leurs paroles lorsqu'il croit que j'ai le dos tourné. Ce que vous pensez être du respect n'est que de la poudre aux yeux...et je compte bien remédier à tout cela. »
Maria fronça les sourcils, appréhendant la suite. Le soldat courba ses lèvres dans un sourire mauvais avant de poursuivre son explication
« Vous, ma chère, allez me servir d'appât. »
« Je vous demande pardon ?! » S'exclama Maria d'un air offusquée.
« N'ayez pas l'air si surprise. » Reprit Klaus d'un ton sarcastique. « Vous pensez bien que je n'enverrais jamais mes hommes se frottés à Barbe Blanche lui-même... En revanche je suis persuadée que son bras droit n'hésitera pas à venir vous récupérez. »
« Vous êtes complètement fou... » Souffla Maria en écarquillant les yeux.
« Il n'y a qu'une ligne entre la folie et le génie... »
Sur cette dernière réplique, Klaus ordonna à ses hommes d'emmener Maria dans une autre pièce. Mais à peine le premier l'attrapa par le bras, qu'elle le repoussa violemment au sol. Son acolyte pris alors le relais mais Maria ne tenait pas en place et se débattait avec rage.
« Oh, et une dernière chose. » Lâcha Klaus soudainement, récupérant l'attention de Maria par la même occasion. « Le prénom de Mathias vous est-il familier ? »
« Ne le touchez pas ! » Gronda Maria, perdue dans une colère sourde.
À ce moment, elle laissa tomber le masque impassible qu'elle avait essayer de garder pour se protéger elle et ses amis. Elle connaissait cet homme qui souriait comme s'il s'agissait du plus beau jour de sa vie. Elle savait de quoi il était capable pour obtenir ce qu'il voulait, pour cette vision tordue d'être près à sacrifier même un enfant pour le plus grand des biens.
« Allons, pas besoin de montrer autant d'hostilité. » Intervint Klaus d'une voix hypocrite. « Restez à votre place ici sans bouger, et je peux vous offrir ma parole que ce jeune homme vivra sous notre protection. »
« Comment osez-vous ?! Il n'a rien a voir avec la piraterie, c'est un civil que vous retenez en otage ! »
« Un civil retenu avec vous par les liens du mariage. » Corrigea Klaus en sortant un papier que Maria reconnue comme étant un contrat de mariage, le sien. « Comme il s'agit de l'époux d'une fugitive, je peux le considérer comme complice de piraterie. »
Le problème, étant que malgré l'absurdité de cette excuse, Maria savait que personne n'empêcherait Klaus de s'en prendre à Mathias.
Qu'importe comment la situation serait retourné, le simple fait qu'il soit commandant offre à Klaus l'immunité et lui permet d'agir tel qu'il l'entend, quitte à défier toutes les morales.
L'infirmière sentit son estomac se retourner et son cœur louper un battement. Elle s'avoua vaincu alors qu'elle se faisait emmener par des soldats attendre elle ne savait où qu'on vienne l'aider.
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Bonjour ou bonsoir à tous !
Eh bien, voilà un véritable retournement de situation.
Entre la trahison de Misa et le contrat de mariage de Maria ; ça sent le chaos !
Je n'est pas grand-chose à dire concernant ce chapitre alors je me contenterais de poser les bonnes questions : Misa a-t-elle réellement laissé tomber Maria ? Comment les fils de Barbe Blanche seront-ils mis au courant de la situation ? Et comment Klaus a-t-il mis la main sur le contrat de Maria ?
Je vous laisse théoriser dans les commentaires, vous encourage à voter si le chapitre vous a plu et à la semaine prochaine ^^
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