Pourparler

Misa ne savait pas comment elle s'était retrouvée dans cette situation. 

À bien y réfléchir, elle savait parfaitement ce qu'il avait mise dans ce pétrin, et cette chose avait des cheveux blonds et un regard constamment hautain.

Oh elle l'étranglerait une fois qu'elle mettra la main sur lui. Car en effet, il était hors de question qu'elle passe son temps enfermée dans une cellule poisseuse à ruminer sa colère.

À l'heure qu'il est, c'était sur un bateau de la marine sur lequel elle devait se trouver, et non celui de l'un des quatre empereurs.  

Mais dans un sens, Misa supposait qu'elle avait été assez chanceuse. Après tout, si la marine l'avait capturé, là, elle serait en mauvaise posture. Si les soldats avaient découvert, par n'importe quelle moyen, qu'elle faisait partie de l'armée révolutionnaire, elle ne s'en serait pas sortie si facilement.

Il n'y avait aucune fenêtre pour lui indiquer l'heure, mais elle devait supposer qu'il faisait encore nuit noire. L'infirmière qui l'avait accompagnée n'était pas revenue la voir ni même le commandant de la première flotte : Marco le phénix. 

Misa ferma les yeux et essaya de faire abstraction de l'environnement à l'hygiène douteuse qui l'entourait. Elle tenta de se remémorer les derniers événements afin de tirer quelques informations qui pourraient peut-être l'aider. 

Elle s'était réveillée deux fois lorsqu'elle fut sur le bateau. La première était trop floue, mais elle avait d'abord cru que la personne qui lui tenait la main était Harue. Cependant, en sentant la présence de plusieurs personnes autour d'elle, elle comprit qu'elle n'était plus avec ses amis ou du moins qu'ils n'étaient pas présents avec elle sur le moment.

Lors de son second réveil elle se sentait mal, même très mal. Elle était nauséeuse et avait mal partout. Mais elle ne s’attendait pas à ce que quelqu'un allume une lanterne près d'elle. Elle a paniqué sous le coup de la surprise et n'a pas donné l'occasion à l'infirmière de s'expliquer. Et ceci fut sa première erreur.

Si elle n'avait pas hurlé comme une hystérique devant son hôte, qui semblait prendre soin d'elle, elle serait probablement encore dans un lit et non derrière les barreaux. 

Mais quoiqu'il en soit, une fois seule, elle en avait profité pour s'enfuir et chercher ses affaires car elle ne portait plus ses habits de marine, mais à la place un simple haut et un pantalon confortable. Sauf que ses armes, et surtout la Vivre Card que lui avait un jour donné Harue avait disparu. Et il fallait impérativement qu'elle retrouve ses effets. L'idée que ses amis se soient tous noyés dans la tempête lui était insupportable, et seule la Vivre Card pouvait rejeter cette éventualité. 

Elle avait facilement trouvé ses armes puisque l'infirmière semblait avoir oublié d'emporter les dagues avec elle. Mais impossible de mettre la main sur la Vivre Card.

Elle était persuadée que ceux qui l'avaient sauvé avaient pris le morceau de papier même si elle ne savait pas pourquoi. En poursuivant ses recherches Misa s'était retrouvée, par elle ne savait qu'elle moyen sur le pont du navire. Mais en même temps, avec la complexe architecture de ce dernier, se perdre devait être de monnaie courante. 

Elle s'était immédiatement faite prendre sur place par un pirate d'assez grande ossature. Il avait placé la lame de son épée sous sa gorge et commençait déjà à la menacer. Misa avait réagit en conséquence et avait dégainé son arme. Cela fut probablement sa seconde erreur. Mais en même temps, il s'agissait de légitime défense et comme un autre pirate s'était mêlé au combat, ils furent deux contre elle. 

Le surplus d'émotions sur le moment l'avait rendu presque folle. Elle était certaine que ses hommes gardaient sur eux sa Vivre Card. 

Elle attaquait ses opposants presque sans les voir. Et cela était sans aucun doute sa troisième erreur.

Elle n'avait pas fait attention au Phénix qui avait foncé sur elle et l'avait mis si facilement à terre. Elle avait d'abord eu peur en remarquant les flammes bleues autour d'eux et se fichait de sentir une douce fraîcheur parcourir son corps. 

Se débattre n'avait pas vraiment de sens et le pirate l'avait attaché assez aisément. Misa avait remercié intérieurement l'infirmière qui s'était portée volontaire pour l'enfermer. 

C'est vrai que dis comme ça, cela semblait étrange. Cependant, l'idée qu'un certain Ace risquait d'être celui qui allait l'accompagner lui avait retourné l'estomac. 

Misa frémit en se rappelant ce moment. 

L'idée d'être captive sur le même navire que Ace aux poings ardents la rendait dingue. Elle ne pouvait décemment pas rester ici ; elle y perdrait la raison.

Misa sursauta quand elle entendit quelqu'un s'approcher. Maintenant qu'elle était désarmée et menottée, elle se sentait soudainement moins en sécurité et retint sa respiration. 

La personne qui venait d'arriver était à peine méconnaissable à cause du noir mais il s'agissait de la silhouette d'une femme. 

Cette dernière atteint difficilement les barreaux et s'accroupit face à Misa en se retenant fermement aux barres de fer. 

« Vous êtes l'infirmière qui m'a aidée. » Reconnu la révolutionnaire avec une lueur d'espoir dans les yeux. 

« Je suis venue m'excuser pour ce qui vous est arrivé. »

Misa cligna plusieurs fois des yeux sans comprendre. Pourquoi s'excusait-elle ?

« Je suis aussi venu vous rendre ça. » Poursuivit l'infirmière en sortant une espèce de bout de papier de sa poche. 

Misa tendit une main hésitante mais finit par attraper la Vivre Card. Un sentiment de soulagement la parcourra et les larmes lui montèrent aux yeux. Bien sûr, elle n'avait pas douté un instant quant au fait que ses amis soient encore en vie quelque part, mais avoir une preuve matérielle la rendait euphorique. 

« Je n'avais pas l'intention de garder cette Vivre Card sur moi. » Expliqua l'infirmière après un moment. « Mais en vérifiant l'état de vos affaires je l'ai mise dans ma poche pour éviter de la perdre et j'ai oublié de vous la rendre lors de votre réveil. »

Misa considéra sa bienfaitrice d'un œil incertain. Si elle voulait une chance d'évasion cette infirmière était son ticket de sortie. 

« Que va-t-il m'arriver maintenant que je suis enfermée ici ? » Demanda Misa d'un air inquiet.

« La même chose que tous marines que j'ai réussi à aider : vous resterez ici jusqu'à accostage. »

« Mais il y a méprise, je ne fais pas partie de la marine. » Rétorqua Misa en haussant voix.

« Alors là c'est la meilleure. »

L'infirmière se retourna et Misa retint à nouveau sa respiration en remarquant la lumière bleu qui émanait de l'entrée. 

Le pirate s'avança à la lumière de sa propre flamme. Misa ferma les yeux un instant pour se distraire de ce détail. Paniquer ne lui servirait à rien dans cette situation. Elle oublia facilement les potentiels dangers en se rappelant ce qu'elle avait lu au sujet du commandant de la première flotte. Certains mémoires de marines étaient très détaillées et précisaient le fonctionnement exact des flammes de phénix, entre autres que ces dernières étaient totalement inoffensives lorsqu'il est question de brûler quelque chose.

« Commandant Marco, je… »

« Ça va Maria ce n'est pas la première fois que tu nous fais ce coup là au final. » 

« Je ne cherchais pas à désobéir aux ordres mais… »

« La discrétion n'a jamais été ton fort, la prochaine fois que tu veux voire les prisonniers en douce surveille tes arrière. »

« Vous allez me laisser en placer une ? »

Marco releva un sourcil, impatient d'écouter la suite. 

« D'accord j'ai merdé, mais je ne pouvais pas m'attendre à ce que ça dégénère de la sorte. »

« Et à quoi t'attendais-tu en laissant une parfaite inconnue traîner à sa guise sur notre navire. »

« Je ne me serais pas absenté aussi longtemps si vous vous étiez levée à la minute où je suis venue vous chercher. » S'emporta Maria avec de grands gestes. « Mais vous avez tous cette foutus manie de me prendre de haut et de me sous-estimer ! »

« Aucun de nous n'a jamais remis en question tes capacités, mais il est temps que tu apprennes à rester à ta place… »

« Parce que je suis une femme ? » Coupa Maria sur la défensive. 

« Je n'ai jamais dit ça. » Rétorqua Marco d'un ton nonchalant. 

Misa regardait la scène sans oser intervenir. Étrangement le comportement des deux énergumènes lui rappelait vaguement Sabo et Koala. Et si elle avait appris quelque chose grâce à leurs disputes, c'était bien de ne jamais intervenir au risque d'être la prochaine victime de leurs foudroyants débats.

Oh et puis se faire crier dessus n'était pas si horrible quand on voyait la position dans laquelle elle se trouvait. 

« Je suis désolée de vous interrompre mais je me dois de vous clarifier certaines choses.  » 

Voyant qu'elle avait captivé leur attention, elle poursuivit :

« Vous vous êtes trompés sur mon compte, je ne suis pas une marine, c'est même tout l'opposé. »

« Laisse-moi résumer tout ça. » Lâcha Marco d'une voix calme. « D'après ce qu'on m'a dit, tu as été retrouvé à la dérive sur une planche en bois peinte aux couleurs de la marine, tu étais habillé comme tel et tu as quand même l'audacité de clamer l'inverse. »

Misa se mordit la lèvre inférieure. Il est vrai que tout était contre elle et qu'elle n'avait rien sur elle pour prouver l'inverse. Dire qu'elle faisait partie de l'armée révolutionnaire était hors de question car même s'il s'agit de pirates, la marine paierait chère pour avoir ne serait-ce qu'une poignée d'informations sur les futurs plans de Dragon.

« Je sais que ça peut paraître abracadabrant mais je vous jure que c'est la vérité. » 

« Commandant Marco… » Articula Maria d'une voix douce.  « Et si elle disait la vérité ? Ne pourriez-vous pas au moins lui accorder le bénéfice du doute ? »

« Je l'aurai fait si elle ne s'était pas attaquée à Aslan et Torger. Et d'ailleurs j'étais venu lui poser des questions à ce sujet. »

« Je n'ai fait que me défendre lorsqu'ils s'en étaient pris à moi… » Se justifia Misa le visage sombre. 

« Et justement, avoue quand même que tes techniques de combat étaient plutôt précises pour quelqu'un qui n'a rien à voir avec la marine. Ces capacités ne sont pas innées, elles viennent forcément d'une formation. » 

Misa jura intérieurement. Cette situation la dépassait ; à chaque fois qu'elle avait un argument, ce foutu pirate trouvait toujours une réplique pour contre-attaquer.

Il était peut-être temps qu'elle s'avoue vaincu. Après tout, ils avaient dit vouloir la relarguer sur la prochaine île. 

Mais si jamais ils mentaient ? Comment leur faire confiance ? 

« Je crois que cette histoire est réglée. » Lâcha soudainement Marco en s'éloignant. « Si tu veux rester avec elle Maria je ne t'en empêcherai pas. » 

Cette dernière démentie le propos pour rejoindre le pirate. Elle lança un regard désolée à l'intention de Misa avant de suivre le commandant. 

« Attendez ! » S'exclama Misa en rapprochant sa tête des barreaux.  « Laissez-moi au moins plaider ma cause avec votre capitaine ! »

Marco ignora royalement Misa et poursuivit vers la sortie. La révolutionnaire tenta alors le tout pour le tout et hurla avec conviction :

« Pourparler ! »

Le commandant de la première flotte s'arrêta sur place et fit volte face vers Misa. Cette dernière appréhendait sa réponse avec inquiétude. Plus de retour en arrière possible. 

« D'où connaîs-tu le code des pirates ? » L'interrogea t-il en fronçant les sourcils.

Misa déglutit. Elle n'avait pas prévu cela. 

« Alors ? » Insista Marco en s'avançant à nouveau vers la cellule.

« C'est parce que… moi-même je suis une pirate ! »

Au diable les réflexions ; à situation désespérée, mesure désespérée ! 

« Il me semble avoir été claire. » Ajouta Misa en relevant le menton. « Laissez-moi rencontrer votre capitaine. »

La réplique sembla avoir agacé le commandant de la première flotte. 

« Tant mieux ! » Se dit Misa.

Le pirate grogna avant d'ordonner à Maria de remonter.  Cette dernière ne le fit pas répéter et le devança en prenant les escaliers. Marco ne tarda pas à la rejoindre en laissant Misa.

« HEY ATTENDEZ ! » Hurla-t-elle avec indignation. « VOUS N'AVEZ PAS LE DROIT D'ENFREINDRE LE CODE DES PIRATES ! »

« Je le sais mais il est encore trop tôt le matin et père dors encore. » Se contenta de répondre le pirate sans se retourner. « J'enverrai quelqu'un te libérer dans la journée. »

Ayant dis cela la lumière bleue que transportait Marco diminua d'intensité à mesure qu'il s'éloignait. Et bientôt Misa se retrouva à nouveau dans le noir.

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Helloo.
Ça va ?

Est-ce que j'ai utilisé le code des pirates en m'étant inspiré de la franchise de pirates des Caraïbes ? Oui !

J'ai imaginé ce moment depuis si longtemps que l'avoir finalement écrit fais un bien fou !

Je me dois cependant de clarifier certain points:

1- La remarque de Marco à l'encontre de Maria n'était pas à but sexiste puisqu'il insinuait sa place en tant qu'infirmière. (C'est le commandant de la première flotte, il reste au dessus d'elle dans leur hiérarchi). Maintenant, Maria la mal pris quand même :') .

2- Harue est le seule personnage parmi mes Ocs qui possède une Vivre Card.

Sur ce je n'est rien à ajouter mise à part que j'espère que ce chapitre vous ai plu, et à la semaine prochaine. ^^

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