« Tu te sentais réellement obligée de lâcher cette dernière remarque ? »

Misa tourna la tête vers Vista. Ce dernier n'avait pas posé la question comme une remontrance mais comme s'il cherchait bêtement à comprendre son raisonnement. La révolutionnaire apprécia cette considération de la part de l'épéiste et répondit d'un ton calme.

« Ce commandant est le genre de personne qui ne risquerait pas sa carrière pour un seul pirate, même s'il s'agit de Marco... Mais personne ne peut garantir qu'un remplaçant serait une meilleure option. »

« Alors ses marchands... »

« Ils ne diront rien au sujet de Klaus. » Poursuivit Misa dans un hochement de tête. « Je m'en suis assurée personnellement auprès de leur chef, et ils ne reviendront pas de sitôt sur cette île . »

« Voilà qui est bien calculateur de ta part... »

Misa ne répondit rien à cela, comme elle ne savait pas trop comment prendre cette dernière remarque. Devenir révolutionnaire ne l'avait pas seulement forcé à grandir, mais à réfléchir comme une stratège en toutes situations. Pour défendre ce future plein de liberté qui la faisait rêver le soir, il lui arrivait de mettre l'éthique de côté même si elle avait aussi ses limites.

« Enfin, tout ça pour dire, que si nous voulons que Klaus garde son poste alors il devra mettre en œuvre les efforts nécessaires... »

Le reste du trajet se poursuivit en silence bien que Vista soulevât beaucoup trop de question au sujet de Misa qui elle-même s'inquiétait d'en avoir trop dit.

Mais au-delà de cette courte discussion une autre menaçait de débuter entre Marco et Maria. Ces derniers n'avaient pas prononcé le moindre mot depuis qu'ils avaient quitté la base de la marine bien qu'ils en aient tous deux beaucoup sur leur cœur.

Maria leva les yeux vers le commandant et qu'elle fut sa surprise de croiser son regard comme s'il la fixait depuis un moment. La jeune femme tourna immédiatement la tête au même titre que Marco. Ce dernier avait l'impression qu'il devait régler leurs différends mais ne savait pas vraiment comment s'y prendre.

Ainsi le groupe de pirates trouvèrent leur destination près du navire à la forme de baleine où leurs frères les attendaient. Teto fit un grand signe de la main en voyant Maria et cette dernière accourut vers elle pour l'enlacer, prenant soin de ne pas affecter sa jambe encore blessée.

« Où se trouve Élise ? » Demanda Maria en regardant un peu partout autour elle.

Teto ouvrit la bouche mais quelqu'un d'autre la devança. L'homme se tenait debout, sur le pont principal et interpella Maria d'une voix rouillée par la toux.

« Mathias. » Souffla l'infirmière avec soulagement.

« Je crois que vous devriez mettre certaines choses aux claires. » Incita Teto comme elle avait remarqué l'étrange ambiance entre Maria et Mathias.

L'infirmière hocha de la tête et s'empressa d'invité Mathias à s'assoir sur une roche creusée vers l'intérieur par la marée qui ne cessait d'aller et venir.

« Je suis soulagé de savoir que tu te portes bien. »

Maria se retourna vers Mathias. Le temps n'avait pas été facile avec lui ; ses cheveux noirs commençaient déjà à perdre leur éclat, et sa crise d'allergies ne faisait qu'accentuer les cercles noirs sous ses yeux. Mais son sourire n'avait pas changé et avait gardé le même éclat qu'elle avait toujours connue.

« Moi aussi... » Souffla Maria avec culpabilité. « Mais rien ne serait passé si j'avait fait preuve de discrétion. »

« La marine se trouve absolument partout sur cette île. » Rassura Mathias en se penchant vers Maria tout en prenant un air sérieux. « Ils t'auraient quand même retrouvé d'une façon où d'une autre... de plus je devrais être celui qui présente ses excuses ; jamais je n'aurais dû garder notre contrat de mariage intacte... »

« Nous étions tous les deux d'accord pour le garder lors de mon départ. »

« Mais c'était un geste irresponsable. »

« Et nous étions conscients des risques que cela impliquait. » Conclut Maria d'une voix douce.

Mathias ne répondit pas et se contenta d'admirer la mer. Au fond il le savait ; Maria ne retournerait jamais à sa vie d'avant. Il ne se souvient pas l'avoir déjà vue aussi épanouis depuis leur rencontre. Peut-être était-elle fatiguée de temps à autres à cause des voyages incessant sur les eaux imprévisibles de Grand Line, mais elle était heureuse.

« Le contrat que le commandant Klaus avait sur lui... il me l'a pris par l'intermédiaire de la mairie, j'aurais dû faire preuve de plus de jugeote. »

« Mathias... » Interpella l'infirmière d'un ton tranchant. « Tu l'as toi-même dit ; rien n'aurait empêcher la marine de me capturer, alors ne nous cassons plus la tête avec cette histoire. L'important est que ça ne se reproduira plus. »

« Non ! »

Maria fronça les sourcils et pencha la tête sur le côté, choqué par la réaction de Mathias. Ce dernier la regardait d'un air grave et sérieux.

« Nous ne prendrons plus aucun risque ! » Commença-t-il d'une voix déterminer « Garde le contrat ; fais-en ce que tu veux, il n'a plus de valeur pour nous de toutes façons... » Poursuivit-il avec un demi sourire.

Maria voulut rétorquer, ne serait-ce que pour comprendre d'où provenait se changement d'atmosphère, mais n'en eut pas la force.

Quelques heures plus tard, durant lesquelles les fils de Barbe Blanche avaient apprêté leur navire pour leur départ, l'infirmière se retrouva sur le pont, le contrat de mariage entre les mains, et la tête pleine de question avec le souvenir de son ex-mari lui souhaitant bon voyage.

« À quoi pense-tu ? »

Maria sursauta et tourna la tête vers Marco. Ce dernier s'accouda de dos au bastingage et regarda ses frères s'activer comme des fourmis ouvrières, excités par l'idée de la fête improvisé qu'ils allaient célébrer en attendant la réponse de l'infirmière.

« Je vous dois des excuses ; je vous ais mis en danger aujourd'hui... »

« Tu l'as fait pour protéger un être cher. »

Maria releva un instant les yeux vers Marco avant de les détourner l'instant d'après.

« Mathias est la seule personne qui m'ait un jour montrée du véritable respect. » Expliqua-t-elle sans quitter le contrat de mariage des yeux. « Mais je crois qu'au fond je l'aurais protégé même si ce n'était pas le cas ; c'est plus fort que moi... » Lâcha-t-elle d'un rire gêné, puis d'une voix plus douce elle ajouta. « À ce rythme-là, je vais réellement finir par vous causer des ennuis... »

« C'est parce que tu veux aider tout le monde autour de toi que père tiens autant à toi. » Lâcha Marco de but en blanc. « Et nous aussi d'ailleurs. » Ajouta-t-il en désignant ses frères du regard tandis que Maria relevait la tête vers le pirate.

Ce dernier tourna discrètement les yeux vers elle et plongea son regard dans le sien durant un long moment. Il s'était lui-même surpris en gérant aussi bien la situation lorsqu'Élise était apparu comme une tornade, envoyée par Ralph. Plusieurs pensées s'était bousculées dans sa tête à ce moment-là, mais il avait quand-même réussi à garder son calme. Autrement, il aurait probablement agi tout seul et bien avant que Misa ne surgisse avec Mathias ; sans elle, il n'aurait jamais su pour le contrat de mariage à temps et aurait mis Maria dans une position délicate.

Le moment où il l'avait trouvé, il pensait qu'elle serait au moins soulagée de le voir, mais à la place elle avait l'air terrifié et inquiète, et Marco savait pourquoi mais il ne voulait pas se l'admettre.

Vista avait bien raison finalement ; il avait brisé la confiance que Maria avait en lui et peut-être qu'il ne pourrait jamais avoir l'occasion de rectifier cela.

« Et ça ? » Finit-il par demander en désignant le contrat de mariage d'un léger mouvement de tête, brisant le contact visuel qu'il avait jusque là par la même occasion. « Que comptes-tu en faire ? »

« Je ne sais pas... » Répondit l'infirmière après un temps de réflexion. « Mathias me la donné mais je ne sais pas si j'aurais dû accepter... »

« Pourquoi l'avoir gardé tout ce temps de toute façon ? »

Maria détourna les yeux de plus belle, empêchant Marco de savoir à quoi elle pouvait bien penser.

« Eh bien... » Commença-t-elle d'une voix gênée. « Il s'agissait d'une mesure de sécurité au cas où vous seriez dangereux. » Poursuivit-elle dans un sourire. « Mes parents ne m'auraient jamais accepté après avoir mené une courte vie de piraterie, mais pas Mathias... il était la seule famille qu'il me restait... »

« Alors pourquoi tu hésites ? » Demanda Marco en relevant un sourcil alors que Maria penchait la tête sur le côté. « Ta famille désormais, c'est nous. »

L'infirmière regarda Marco sans vraiment le voir, comme si elle venait de faire une immense découverte. Elle le savait pourtant, elle n'était plus une inconnue aux yeux de cet équipage et avait sa place parmi eux, alors, en effet, pourquoi douter ?

Maria allait remercier Marco mais trouva à peine le temps d'ouvrir la bouche qu'une voix venant du pont inférieur n'interpelle le commandant qui répondit présent, laissant seule la jeune infirmière.

De là où elle se trouvait elle pouvait voir les fils de Barbe Blanche rire entre eux, parfois se chamailler sur tel ou tel problème alors qu'ils portaient provision et alcool derrière le regard amusé de leur père.

Il n'y avait plus aucune hésitation dans son cœur. De sa vie, Maria n'avait jamais été aussi certaine.

Elle regarda une dernière fois le contrat de mariage, le tendit face à elle et le déchira en deux.

De cette sombre nuit où seules les lumières des lanternes accrochées au grand mat lui permettaient de voir, Maria sourit de toute ses dents, confidente, et forte. Le contrat, réduit à de simples petits morceaux de papier insignifiant entre ses mains.

Elle était complètement libre.

D'un geste fluide et vif, Maria jeta lesmorceaux de papier à la mer, sans regret, l'esprit enfin libéré du dernier lienqui la retenait à sa vie passée.

Scène Bonus:

Après que Maria eut jeter les papier à la mer.

« Mais t'as pensé à l'environnement ?! » S'exclama Aslan dans son dos, faisant sursautter Maria. « On a une corbeille ici je te signal ! La mer n'est pas un dépotoir ! »

La jeune femme s'inclina en se confondant en excuse, et promettant de ne plus recommencer.

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Bonjour ou bonsoir tout le monde.

Cette fois je peux enfin le dire : l'arc de Maria touche à sa fin et avec çaj'annonce le débutd'un nouvel arc dont le nom n'a toujours pas été décidé.

En revanche je peux affirmer que l'histoire prend enfin la tournure qui était prévue dès le départ. Après tout il s'agit d'un Ace x OC à la base...

je n'en dirait pas plus cependant au risque de ruiner l'effet de surprise.

Aussi, j'espère que cette dernière scène bonus vous à amuser autant qu'à moi.

Étant étudiante spécialisée en "Génie de l'environnement" en dernière année de master, j'ai considerer cette petite leçon comme étant importante : respecter votre environnement et ne faite pas comme Maria, même si la scène de base à vraiment l'air poétique.

Il s'agit d'ailleur d'un moment que j'ai rêvé écrire depuis très longtemps puisqu'il avait plusieurs significations à mes yeux.

D'un côté Maria devient réellement libre, et non pas uniquement des restrictions qui la retenaient de faire ce qu'elle voulait, mais également libre d'absolument tout attachement qu'elle ait un jour pu avoir sur son île.

Elle garde les souvenirs de son ancienne vie avec ses parents et des bons moments qu'elle a passé au côté des gens à qui elle tenait mais ne laissera plus cela affecter son avenir. Et c'est pourquoi je ne reviendrait probablement plus sur cette histoire.

En revanche sa relation avec Marco à encore besoin d'un peu de travail mais ça se fera en arrière plan cette fois.

Desormais Misa se retrouvera à nouveau sous le feu des projecteurs ; entre le fait qu'elle a laisser une opportunité de poursuivre son voyage par elle-même, sa culpabilité d'avoir choisie Maria au détriment de ses amis et la potentielle mise en place d'un nouveau plan pour les retrouver, autant dire qu'elle aura du pain sur la planche.

J'estime en avoir assez dit.

Si ce chapitre fût à votre goût autant que pour moi, n'hésitez pas à le faire savoir dans un commentaire ou un vote et à la semaine prochaine. ^^