Les Sentiments De Maria
Misa sursauta à la vue de la main enflammée de Marco alors qu’il s’approchait d’elle. Dans un premier réflexe elle se colla un peu plus à Maria comme cette dernière était restée à son chevet. Elle essaya même d’éloigner le pirate en le menaçant dans une piètre excuse. Bien qu’elle connaisse les facultés uniques du pouvoir du phénix, les images de l’infirmerie en feu alors qu’elle était à moitié sonnée lui revenait brutalement en mémoire avec une clarté si déroutante qu’elle sentait encore la chaleur des flammes, la fumé suffocante et la mort qui lui tournait autour.
Cependant, ni les supplications, ni les tremblements incontrôlables de la jeune femme ne réussirent à arrêter le commandant de la première flotte alors qu’il posait sa main sur le bras de Misa.
Cette dernière ferma les yeux au contact en serrant un peu plus fort Maria. Cependant, au lieu d’un sentiment de brûlure ou d’une douleur insoutenable, la jeune femme se laissa bercer par une douce fraîcheur inexplicable. Son rythme cardiaque redevenait stable à mesure que Marco poursuivait cette unique technique thérapeutique et bientôt, Misa eu l’impression que le monde entier avait disparu autour d’elle, son corps baignant dans une eau claire et limpide.
Lorsque le pirate eut fini, la respiration de Misa était lente et stable et elle ne tremblait plus de peur et comme les brûlures sur ses bras, le traumatisme de l’explosion s’évapora grâce l’intervention de Marco.
Misa le remercia dans un murmure, encore troublée par les effets de ces pouvoirs. Maria lui en avait déjà parler, mais le vivre était bien différent que d’entendre une simple description.
« Heureusement, les brûlures n’étaient que de premiers degrés… » Souffla Maria en serrant la mâchoire.
Après un moment à s’extasier des résultats des soins qu’on venait de lui prodiguer, Misa remarqua la tension dans l’atmosphère. Maria fusillait Marco alors que ce dernier s’était relevé et regardait un point dans le vide comme s’il cherchait un moyen de ne pas croisé le regard de l’infirmière.
« Qu’elle est l’ampleur des dégâts ? » Demanda ce dernier à l’intention de Ralph et Joz.
« Mis à part l’infirmerie le bateau est plus ou moins intact. » Répondit le commandant de la troisième flotte.
« Et les blessés ? »
« Nous les avons pris en charge assez rapidement lorsque nous étions sur le pont avec Maria. » Rassura Ralph tout en louchant avec dégoût sa précieuse infirmerie. « En revanche j’ignore où pourront rester ceux qui auront besoin de soin. »
« J’irais voir nos hommes pour réduire les dégâts et nous accosterons en urgence afin de réparer l’infirmerie. » Expliqua Marco en faisant signe aux autres de quitter les lieux.
Misa aurait presque put sauter de joie à l’entente des prochaines directives. Comme quoi cette bataille finissait sur une bonne note ; lorsqu’ils accosteront elle les saluera et tracera sa propre route pour retrouver ses compagnons.
Les jours qui avaient suivis la bataille se sont écoulés à une vitesse phénoménale. L’infirmerie étant hors service, Ralph passait voir les blessés dans leur chambre avec Maria. Misa, elle, ne s’était plus vraiment montrée en dehors des heures de repas comme elle tenait compagnie à Teto. Cette dernière devait rester en convalescence le temps que sa jambe soit complètement rétablie. Les journées étaient souvent silencieuses, mais pas désagréables. Les deux jeunes femmes s’échangeaient quelques phrases de temps à autres avant de se refermer à nouveaux dans leurs mutismes. Cela dura ainsi jusqu’au retour d’Élise.
Misa fut surprise en découvrant l’origine Minks de l’infirmière. Cette dernière, lui avait paru joviale aux premiers abords mais cela changeait chaque fois qu’elle se retrouvaient seules toutes les deux. Élise, semblait avoir une dent contre les inconnus et peut-être, plus précisément, les humains en général. Mais Misa comprenait d’où cela pouvait provenir et n’en tint pas rigueur. Après tout, ils n’allaient probablement plus tarder à accoster et essayer de créer des liens n’était plus utile dans les temps (non pas que cela l’ait été de toute façon).
Le soir même alors que Misa était à moitié assoupie dans son lit, elle entendit Maria rentré dans la chambre. Teto, qui était encore debout l’accueilli avec un grand sourire mais Maria ne semblait pas partagée cette même humeur. Elle s’assit sur le bord du lit et soupira en se prenant le visage dans les mains. Misa ne pouvait pas la voir comme elle avait le dos tourné, mais elle avait senti sa détresse rien que par sa respiration.
« Tu veux discuter ? » Proposa Teto d’une voix douce.
Maria ne répondit pas immédiatement et releva la tête sans pour autant croisé le regard de son amie. Elle se retourna ensuite vers Misa, pour s’assurer que cette dernière dormait et hésita une dernière fois à déballer tout ce qu’elle avait sur le cœur ; elle ne voulait pas réveillé leur invité, en particulier lorsqu’elle était le sujet principal de son état d’accablement.
« C’est à cause de Marco ? »
Maria sursauta et foudroya Teto du regard. Elle avait posé la question calmement, mais la simple mention du pirate réussi à l’énerver. Elle avait eu, en effet, une conversation avec lui plus tôt dans la journée alors qu’elle aidait Ralph. Il l’avait interceptée alors qu’elle partait jeté du matériel usé. Elle avait essayé de l’ignorer à plusieurs reprises mais s’avoua vaincus lorsqu’il l’avait attrapée par l’épaule. Cela fut leur première véritable interaction depuis la bataille, et pour cause ; Maria n’avait pas trouvé la force de lui parler en premier depuis son comportement abject, à ses yeux. Elle avait toujours été impulsive, mais lorsqu’il est question de votre supérieur, révisé votre jugement est alors un acte de sagesse et surtout de survie. Ainsi, elle s'était gardé de partager son point de vue avec le concerné.
Cependant, le commandant de la première flotte ne semblait pas avoir vue le silence de Maria comme une bonne chose. Bien sûr, il s’était gardé de la déranger durant leur heure de travail. Il en avait d’ailleurs eu un paquet entre les rapports et la recherche de leur prochaine destination. Mais lorsque l’occasion s’était présentée il l’avait saisi sans réfléchir.
Cependant dès que le pirate se retrouva seul avec Maria, il sentit que quelque chose ne tournait pas rond. Il avait essayé de lui tirer les verres du nez mais sans succès. Maria s’était encore plus refermée sur elle-même. Elle ne le regardait pas dans les yeux ce qui déjà sortait de l’ordinaire, mais Marco n’en tint pas rigueur et lui annonça sans plus de formalité la terrible nouvelle qui la laissait encore mal à l’aise.
« Nous avons bien discuté avec Marco… mais il n’est pas la raison de mon état. » Lâcha Maria à l’intention de Teto qui la regardait avec indifférence.
« Alors… »
« Marco m’a fait part de notre nouvelle destination. »
Misa, qui n’avait écouté que d’une oreille inattentive la conversation des deux infirmières, retint sa respiration et se focalisa entièrement sur leur voix.
« Et ? » Demanda Teto en relevant un sourcil.
Maria pris une profonde inspiration avant de tourner le visage vers le hublot de la chambre.
« Il s’agit de mon île natal… »
Suite à cela Misa ne ferma plus l’œil de la nuit. Elle avait écouté à contre cœur les tentatives ratées de Teto pour rassurer Maria avant qu’elles ne changent de sujet. Misa avait alors compris pourquoi Maria avait été aussi distante avec le commandant de la première flotte. Et bien que le sujet ne l’eût pas intéressée plus que cela au début, elle avait été choquée d’apprendre qu’elle était partiellement la raison de leur dispute. La révolutionnaire savait que ces pirates n’en avaient rien à faire de la savoir morte ou vivante, mais apparemment ce n’était pas le cas de Maria.
Cette dernière avait toujours tenue Marco en grande estime, et Misa comprenait d’où cela provenait. Mais lorsqu’il avait décidé de la laisser à son sort dans l’infirmerie suite à l’explosion, c’est comme si une image s’était brisée. Pas celle du pirate vaillant et fort qu’il était, mais celui de l’homme compatissant et juste que Maria avait toujours vue en lui.
Après avoir tout raconté, Maria éclata en sanglots et Misa abandonna tout espoir de pouvoir dormir. Elle resta réveillée, à écouter les pleurs d’une femme qui se faisait silencieusement consolée par son amie au beau milieu de la nuit.
Misa se réveilla le lendemain après s’être reposée une heure environ. Maria avait déjà quitté la chambre lorsqu’elle avait ouvert les yeux à l’instar de Teto qui était allongé dans son lis avec un livre entre les mains. Elle tourna la tête vers Misa alors que cette dernière s’étirait les bras.
« Tu peux encore dormir si tu veux. » Lâcha l’infirmière en replongeant ses yeux dans son bouquin. « Je sais que la nuit à dû être longue… »
Misa compris immédiatement l’insinuation et s’excusa maladroitement d’avoir été témoins de leurs échanges.
« Ce n’est pas comme si nous avions fait preuve de discrétion. » Rétorqua Teto dans un sourire triste.
Misa ne lui répondit rien. Il n’y avait plus rien à dire de toute manière. Et comme ça, une journée de plus s’était écoulée, et avec elle, la culpabilité de Misa. Elle était partie voir Maria en fin d’après-midi alors qu’Élise avait pris sa place. Elle avait retrouvé l’infirmière en compagnie de Ralph qui avait l’air particulièrement fatigué. Misa s’était abstenue de le saluer car elle sentait d’ores et déjà qu’il pourrait lui exploser toute sa frustration à la figure, et avait attendu que Maria se retrouve seule pour prendre de ses nouvelles. Cette dernière l’accueillit avec un sourire qui ressemblait plus à une façade pour cacher son véritable état.
Les deux jeunes femmes s’échangèrent quelques phrases avant que la discussion ne dérive vers leur prochaine destination. Misa fit mine de ne pas être au courant des détails et laissa Maria lui annoncé officiellement la nouvelle.
« D’après Marco nous devrions accosté dès demain. » Raconta Maria avec un visage sombre.
Misa ne rajouta pas un mot. Cela l’attristait de voir quelqu’un comme Maria dans cet état, mais elle savait qu’elle ne pouvait rien faire pour l’aider.
« Tu vas enfin pouvoir tracé ta propre route… » Rajouta Maria qui avait remarqué l’air absent de son interlocutrice.
« Je… oui ! » Approuva Misa d’un hochement de la tête.
« Je pensais que cela te réjouirait plus que cela… » Fit remarquer l’infirmière en relevant un sourcil, sans pour autant perdre son faux sourire.
La révolutionnaire approuva immédiatement le propos avec vivacité. Évidement qu’elle était ravie, mais étrangement, savoir qu’elle ne reverrait plus certains de ses pirates lui laissait un sentiment étrange. Elle ne les connaissait pas vraiment mais ils n’avaient fait preuve que d’hospitalité et de gentillesse à son égard… du moins la plupart. Tatch et Maria, particulièrement, lui manquerait une fois qu’elle sera partie.
« Je me disait seulement que vous me manqueriez. » Avoua Misa devant l’air surpris de Maria qui ne s’attendait pas à une telle confidence.
« Tu es certaine de ne pas vouloir rester ? » Demanda Maria après un moment.
Misa secoua la tête avec un sourire compatissant.
« Mes amis m’attende et je me dois de les retrouver. » Poursuivit-elle d’un air déterminé.
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Bonjour, bonsoir à tous !
J'espère que vous vous portez bien !
C'est un chapitre assez spécial cette fois puisque j'ai décidée de me focaliser sur Maria même si Misa à quelque petit moment à elle.
À vrai dire ce chapitre aurait dû apparaître bien plus tard dans l'histoire mais les personnage n'en ont fait qu'à leur tête et par conséquent nous y voilà.
J'imagine que certain peuvent penser que la réaction de Maria est un peu exagérée. Mais j'aimerai au moins m'expliquer sur ce choix.
D'un point de vue psychologique, lorsqu'on aime quelqu'un, souvent, si cette personne nous déçoit on passe plus facilement et intensément à la haine.
Maintenant dans le cas de Maria, ses sentiments envers Marco sont encore indéfini, mais elle le portait clairement en estime.
Peut-être qu'elle ne le déteste pas (pour l'instant) mais elle ne le voit plus de la même façon désormais et on ne peut pas lui en vouloir pour ça.
En tout cas j'ai beaucoup aimé écrire sont point de vue et je ne peux qu'espérer que cela vous ai plu également.
Cela dit, je n'ai plus rien à ajouté mis à part de vous encourager à voter où commenter et à la semaine prochaine. ^^
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