Les enfants

Marco regarda sa coupe de saké à peine entamée sans vraiment la voire. Les derniers événements furent bien trop riches en émotions et il pensait que passer du temps avec son père serait un moyen idéal pour remettre ses idées en ordre et reprendre un peu d'aplomb. Mais peut-être s'était-il bien trop surmené entre ses doutes au sujet des intentions de Misa, cette bataille qui l'avait pris de court et qui les avaient tous forcé à faire escale pour reprendre des forces.

Cependant, malgré le fait que Misa allait enfin quitter leur navire (navire qui se faisait réparer en ce moment même), le commandant de la première flotte n'arrivait pas à se débarrasser de cette sensation étrange qui l'avait poursuivi depuis l'attaque surprise.

Au début il avait soupçonné que cela n'était que dû au stress, mais même en présence de son père, la personne la plus chère à ses yeux, sa migraine ne voulait pas partir et l'alcool avait un goût étrangement horrible en bouche.

« Votre alcool a été dilué... » Fit remarquer Marco après un moment.

« Ce n'est que maintenant que tu t'en rends compte ? » Ricana le capitaine avant de porter sa coupe à ses lèvres. « Tu es devenu bien lent, mon fils. »

« Et vous, vous êtes toujours aussi perspicace. »

Marco sourit à la vue de son père ; cet homme ne se faisait plus tout jeune, et chaque jour n'était qu'un rappelle que le temps passe et que, en fin de compte ils devront tous se plier face à la mort. Mais lorsque son père riait où leur faisait la leçon il ressemblait un homme encore en pleine fleur de l'âge, fougueux et puissant, loin du vieil empereur qu'on essayait de décrire dans les journaux.

Marco essaya de reprendre une nouvelle gorgée de sa boisson mais le goût lui parut si atroce qu'il dû se forcer à tout avaler.

« D'où vous viens cet alcool ? »

« De North Blue. » Rétorqua le capitaine en se servant une nouvelle fois.

Il tenta de remplir la coupe de Marco mais ce dernier refusa d'un geste de la main.

« J'ignore comment vous arriver à boire ça. » Lâcha le commandant dans une grimace de dégout.

« Bah, l'alcool à un peu perdu de sa saveur mais il n'est pas non plus imbuvable. »

« Permettez-moi de vous contredire sur ce point. »

« De plus... » Rajouta Barbe Blanche en ignorant délibérément son fils. « La personne qui a ruiné ma réserve d'alcool avait pour but de m'empêcher de boire et je ne leur ferais pas ce plaisir. »

« Vous soupçonnez quelqu'un en particulier ? »

« À toi de me le dire, mon fils. »

Le commandant de la première flotte releva un sourcil ; il était impensable que son père ne sache pas qui était derrière cette histoire, en particulier lorsqu'il est question de sa réserve de saké. Les seules personnes avec lesquelles le motif coïncidait était les membres de leur équipe médicale. Mais Teto était en convalescence et ne peux toujours pas sortir de sa chambre, et Maria n'aurait jamais trouver le temps avec tout le travail qu'elle avait sur les bras.

« À moins que... » Supposa Marco en fronçant les sourcils. « Ralph avait envoyé Élise vous apporter vos médicaments se matin mais vous dormiez encore... »

« Je vais te donner une seconde chance pour deviner. »

« Vous me testez. » Finit par remarqué le commandant.

Barbe Blanche ne répondit pas et se contenta de le regarder avec un sourire amusé. Marco considéra alors le silence et pris à nouveau la peine de réfléchir. Il est vrai qu'au fond, Élise n'aurait jamais eu l'audace de touché à l'alcool de leur père, du moins elle n'en aurait pas eu l'idée.

« Maria... » Souffla le commandant d'un air outré.

Même lorsqu'elle n'était pas celle qui se salissait les mains, elle trouvait toujours un moyen pour se trouver impliquer dans ce genre d'histoires. Elle avait certainement convaincu Élise d'agir surplace en lui disant qu'elle serait celle qui en endosserait la responsabilité en cas de problème.

« Je suis sincèrement désolé. » S'excusa le phénix en s'inclinant légèrement. « J'en discuterait avec Maria et Élise que cela ne se produise plus. »

« Ça ne serait pas la peine. » Rétorqua l'empereur alors qu'il fermait la bouteille de Saké, la replaçant dans son compartiment d'origine. « Ces petites ne pensaient pas un mal et je doute qu'elle ne reprenne un coup pareil. »

« Pourquoi ? » S'exclama soudainement Marco avec plus de colère qu'il ne le pensait. « Pourquoi vous les laisser toujours agir comme bon leur semble ?! »

« Marco ! »

« Excusez-moi, je n'aurais pas dû crier... » Se calma le pirate en se pinçant l'arête du nez.

« Maria, Élise et Teto sont mes filles autant que vous et les autres êtes mes fils. » Expliqua Barbe Blanche d'un ton grave. « Et si je laisse couler certaines choses ce n'est pas par favoritisme mais bien parce qu'elles ne sont jamais parties à l'encontre des principes de cette équipage, et ce, bien au contraire. » L'empereur reprit sa respiration avant de reprendre d'une voix plus calme. « Aussi, j'estime qu'il en va de ma responsabilité en tant que père d'en discuter avec elles si cela est nécessaire. »

Marco hocha doucement de la tête afin de monter qu'il avait compris.

« Tu vas devoir te trouver une autre excuse pour discuter avec Maria. » Rajouta Barbe Blanche dans un rire.

Le commandant de la première flotte écarquilla les yeux en se rendant compte que la tension qui planait entre Maria et lui était tellement visible que même leur père, qu'il n'avait rencontré qu'aujourd'hui après la bataille, s'en était rendus compte. Ses disputes entre Maria et lui étaient courantes mais jamais grave, du moins les tensions se réglaient normalement avec le temps, mais cette fois la raison de leur froid était beaucoup trop importante pour qu'il puisse le nier plus longtemps.

***

« Mathias ? »

Misa releva un sourcil alors que le dénommé Mathias vint à la rencontre de Maria, le sourire aux lèvres. L'infirmière, en revanche, ne semblait pas partager le même enthousiasme, probablement car plusieurs regards s'était posé vers eux.

« Je me disais bien que s'était toi. » Souffla Mathias en attrapant les mains de Maria. « Qu'est-ce que tu fais ici ? »

« Excusez-moi monsieur, mais vous vous êtes trompé de personne... je ne vous connais pas... »

Le jeune homme se rétracta, libérant Maria qui n'hésita pas un instant pour se retourner et poursuivre sa route, accompagnée de Misa.

Cette dernière regarda néanmoins derrière son épaule la silhouette de Mathias, déstabilisé et embarrassé par ce qui venait de se passer.

Misa mourrait d'envie de savoir de quoi il était question entre Maria et Mathias, mais se retint de poser des questions probablement trop indiscrètes.

Suite à cette interaction, les deux jeunes femmes parcoururent le reste de la grande ville de Glarea jusqu'à retourner à leur point de départ. Le soleil était sur le point de se coucher, rappelant à Misa son échec dans ses recherches. Elle venait de perdre une journée entière à flâner avec Maria et n'avait aucun plan de secoure pour quitter cette île.

« Qu'est-ce que je vais faire... » Se dit-elle en son for intérieur.

« Je suis désolée pour aujourd'hui... » S'excusa Maria alors qu'elle s'installait sur un banc planter entre les galets de la plage. « J'aurais dû te parler dès le départ de nos traditions... »

« Non, tu ne voulais pas m'inquiéter pour rien. Je sais que tu n'avais pas de mauvaises intentions. » La rassura Misa avant de s'assoir à ses côtés. « Mais maintenant je me retrouve au point mort... Je n'ai pas un sou en poche, aucun transport fiable et de toi à moi cette île est vraiment horrible... »

« Je te l'accorde. » Gloussa l'infirmière en hochant la tête. « Mais petite j'ai aimé grandir ici... »

« Ça devait être une belle époque. »

« Ça l'était. » Affirma Maria avec un sourire nostalgique. « Je sortais presque tous les jours avec ma mère pour qu'on s'achète des vêtements assortis, et le soir nous sortions en cachette avec mon père pour nous chercher des glaces en hiver. Ma mère m'interdisait d'en manger en cette période de l'année. Et lorsque nous entrions dans la saison de chaleurs, les petits villages de campagne organisaient des soirées où nous passions toute la nuit à danser... »

« Tu es certaine que nous parlons du même endroit ? » Se moqua Misa avec sarcasme.

« Aux yeux des enfants, notre île est un lieu où ils peuvent grandir en sécurité car nous sommes stables financièrement... j'étais comme ça aussi. » Expliqua Maria en haussant les épaules. « Ma vision a changé dès que mes parents ont voulus me pousser à me marier alors que je venais à peine d'avoir 18 ans. »

« C'est un peu jeune non ? »

« Pas aux yeux de me parents... » Soupira l'infirmière avec dépit. « Enfin, tout ça pour dire que je ne t'en veux pas de voir l'île de Trem sous un mauvais jour mais je tenais à te montrer que même dans un endroit aussi étroit d'esprit que celui-là, il y a de belles choses aussi. »

Misa hocha de la tête pour montrer qu'elle avait compris. Elle, qui n'avait pas eu droit à une enfance aussi privilégiée, avait pourtant l'impression qu'elle n'était pas aussi différente que celle de Maria. Oui, elle n'avait jamais eu l'occasion d'essayer de jolies robes où même de manger jusqu'à sa fin mais elle était heureuse... si les nobles de près de la décharge n'y avait jamais mis le feu alors peut-être se serait-elle contentée de cette vie simple qu'elle avait, elle, Akio et Lev ; jouant dès le lever du soleil, se disputer, et rire ensemble, attendre que des passant de la ville voisine aient le dos tourné pour manger leurs restes. Oui, cette vie n'était pas parfaite, mais c'était la sienne, et cette famille de noble qui se prenait au-dessus des lois lui avait tout arraché, ses rêves, ses idéaux et même Lev.

C'est pour ça qu'elle a rejoint Dragon, la colère et la haine qu'elle avait ressentie envers ses criminels l'avait forcé à grandir car elle ne voulait pas que quelqu'un comme elle ne vive le même sort.

Elle doit aller à South Blue coûte que coûte !

« Je vais à nouveau voir ce marchand. » Déclara Misa d'un air déterminer, prenant Maria au dépourvue. « Si c'est de l'argent qu'ils veulent, alors je leur en fournirais... qu'importe les moyens. »

« Misa... »

« Je te remercie pour tout Maria... » Coupa la révolutionnaire en s'inclinant légèrement. « Mais je dois tracer ma propre route... »

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Bonjour ou bonsoir à tous !
Chose promise chose due. On est le premier août et j'ai réussi à tenir ma parole jusqu'au bout.

Ce chapitre était déjà prêt depuis longtemps mais il fallait que j'écrive la suite, de quoi savoir où je vais.

La vérité est que ce chapitre s'est presque écrit tout seul. Si je dis ça c'est parce que les événements se sont vraiment déroulé naturellement (moins la discussion entre Marco et Barbe Blanche).

Non, ici je fais référence à la discussion entre Misa et Maria. Je n'avais pas l'intention d'ouvrir une parenthèse sur l'enfance de Maria.

Mais je ne regrette rien.
Honnêtement, je suis satisfaite d'avoir pu montrer que même avec tout ce que Maria a vécu, elle était quand-même heureuse d'avoir grandi sur l'île de Trem.

Pareil pour Misa.
Au final j'ai l'impression que beaucoup oublie les bons souvenirs aux détriment des mauvais et cela me paraît très triste.

Au final j'espère avoir rappelé à certains que même lorsque la vie ne nous fait pas de cadeau, il y a quand-même quelques moments qui peuvent compenser et nous faire aimer la vie.

Bref, assez de blabla!

Laisser moi connaître votre avis sur ce chapitre dans les commentaires ou voter s'il vous a plu et je vous dis à la semaine prochaine ^^

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