« C'est bon ? Je peux y aller ? » Demanda Misa avec impatience. 

Dilsiz lui rendit un regard équivoque et secoua la tête. 

« Ce n'est pas parce que tu ne ressens aucune douleur que ton état s'est amélioré. » La reprimenda-t-il en retirant le tensiomètre du bras de Misa. « C'est d'ailleurs parce que tu es aussi insouciante qu'on en est là. » 

« Je me suis déjà excusée pour avoir négliger mes symptômes aussi longtemps… »

« Et ton escapade la nuit dernière ? C'était aussi dû à de la négligence ? »

Misa se crispa sur le lit. 

« Comment…. D'où te vient une idée pareille ? » 

« Dois-je te rappeler que j'ai un excellent Haki de l'observation ? »

« Ça je le savais déjà… » Rétorqua Misa avec une pointe d'exaspération. « Mais tu arrives à t'en servir en dormant ? » Demanda-t-elle en relevant un sourcil. 

« J'ai le sommeil très léger lorsque je suis en mer… » Rétorqua Dilsiz en retirant l'appareil. « Quoi qu'il en soit, n'essaie pas de fuir la question. »

« J'ai eu un coup de chaud et j'ai voulu prendre l'air. »

« Il faisait frais la nuit dernière, donc, soit tu mens, soit tu ne me dis pas tout. »

Misa soupira de frustration. Au diable la perspicacité de Dilsiz. 

« Je ne me sentais pas bien et je n'arrivais pas à dormir alors je suis sortie sur le pont. »

« Tu as à nouveau eu une migraine ? »

« Non. » Répondit Misa en espérant que cela arrêterait l'interrogation de Dilsiz. 

« Et ? »

« Et quoi ? » Râla Misa en haussant les épaules.

« Pourquoi tu n'arrivais pas à dormir ? »

La jeune femme se retint de rire face à la situation tant cela lui semblait ridicule.

« Je suis venu me faire ausculter Dilsiz, et non parler de mes problèmes. »

« Qu'est-ce qui t'empêche de faire les deux ? On dit souvent un esprit sain dans un corps sain. Mais moi je pense que l'inverse est vrai aussi. Ainsi il se pourrait bien que tu ne sois pas vraiment malade… du moins, pas physiquement. »

Misa détourna les yeux et considéra ce qu'elle venait d'entendre. Elle s'était surmenée depuis leur embarcation mais n'avait jamais songé que cela aurait de telles conséquences. 

« Je pense que j'ai abusé ces derniers temps avec le travail. Ça explique les maux de tête mais pas mon mal de gorge. »

« Ces derniers jours les températures étaient très instables et nous en avons tous payé les frais. Mais dans ton cas je dirais que tu ne t'hydrates pas assez. »

« C'est tout ? Je me suis évanoui et restée dans les vapes à cause d'un coup de chaleur et un léger manque d'eau ? »

« C'est bien résumé en effet. » Souffla Dilsiz avec un demi-sourire. « Mais, personnellement, je pense que le stress de ces derniers jours a aussi détérioré ton état. »

« Je ne suis pas stressée… »

« Je vais délibérément ignorer cette réponse et te prescrire un traitement. »

Misa se releva croyant en avoir fini. 

« On aura besoin de toi durant la tempête alors tu as intérêt à être en forme. » Commença Dilsiz avec sérieux. « Ne travaille pas, évite les exercices physiques, hydrate-toi et n'oublie pas de prendre des calmants si tu as mal à la tête. »

« Pas de travail ? » S'exclama Misa avec une mine indignée.   « Mais ça veut dire que je n'ai rien à faire de la journée. »

« Tu peux dormir. » Proposa Dilsiz en haussant les épaules.

« C'est une blague ? » Lâcha Misa avec un rire jaune. 

« Je suis très sérieux. » Rétorqua le médecin en fronçant les sourcils.  « Tant que nous sommes en mer je ne serai pas en mesure de passer en revue tous les tests qui existent. »

« Tu parles de la prise de sang ? » 

« Ça ou autre chose… quoiqu'il en soit il faut que tu te reposes. D'après ce que j'ai compris, nous aurons besoin que tout le monde soit présent sur le pont lors de la tempête. »

« Tu te répètes Dilsiz… »

« Parce que tu ne semble pas te rendre compte de ce qui nous attend. »

Misa soupira de frustration. Bien sûr qu'elle était au courant du danger auquel ils allaient faire face. Elle avait même tout tenté pour éviter cette potentialité. Mais le mal était fait et elle ne semblait pas la seule à en être affecté. 

Dilsiz, tout particulièrement, n'avait jamais paru aussi tendu. Il ne le montrait pas en apparence, mais son comportement avait légèrement changé depuis le changement de trajet.

Aussi, Misa préféra ne pas en rajouter une couche et négocia simplement une journée cloîtrée dans son bureau à lire son rapport. Rester sans rien faire n'allait pas fonctionner avec elle et au moins elle restera près de l'escargophone en cas d'appel depuis Baltigo. 

L'idée en soit était bonne, mais sa pratique un peu moins. Le soleil venait d'atteindre son Zénith quand Misa s'en rendit compte. 

L'analyse de son propre rapport ainsi que sa correction l'avait fatiguée plus qu'autre chose ; cela l'ennuyait et elle était encore dégoûtée de tout devoir reprendre de zéro.

Bien évidemment, jeté les papiers à la mer était très tentant. Mais Misa n'avait pas l'intention de faire plaisir à Akio en s'en débarrassant. 

De plus, aussi stupide que cela puisse paraître, garder une trace de ses actions la detendait et lui permettait de relativiser plusieurs situations sous un autre angle. 

Un temps s'écoula où Akira passa la voir pour lui apporter un déjeuner. Avec tout ce qui se passait en ce moment, Misa n'avait pas vraiment songé à sa faim. Elle n'avait pas d'appétit d'ailleurs. Mais elle remercia Akira pour la forme et discuta avec lui jusqu'à ce qu'il doive retourner travailler. 

Misa considéra les sandwichs et œufs au plat d'un œil attentif. Elle n'avait vraiment pas faim. Mais connaissant Dilsiz, il pourrait faire scandale si elle venait à sauter un repas. 

Misa rigola en s'imaginant la scène. Dilsiz ? S'énerver ? C'est comme dire qu'Akio allait s'excuser…

Misa chassa cette idée saugrenue d'un geste de la main et entama son plat au risque de s'écrouler sur place. De plus, la relecture de son rapport lui avait causé un léger mal de tête et pas moyen de prendre ses calmants le ventre vide. 

Ainsi, Misa passa le reste de l'après-midi à grignoter deux trois bouchées de son assiette avant de prendre l'horrible liquide au goût de tapis. 

Au moins, ce dernier était efficace puisque Misa s'endormit sur son bureau malgré la douleur et la houle du bateau. 

« -isa... Misa. »

La jeune femme écarquilla les yeux et sursauta de terreur sur sa chaise. Dans son mouvement elle avait sentit que sa main avait frappé quelque chose avant de se rendre compte qu'il s'agissait d'Akira. 

« Akira ?! Oh mon Dieu désolée… » 

« Ça va c'est rien. » Rassura ce dernier en cachant son nez. « J'en ai connu des pires. »

Misa resta cependant sceptique et examina de plus près l'état du jeune homme. Elle n'y était pas allée de main morte avec lui. Étrangement cela lui donna une impression de déjà vu. 

« J'imagine que nous devons nous rendre sur le pont. » Devina Misa en rangeant ses rapport dans l'un des tiroirs du bureau. 

« Oui, d'après Akio nous sommes tous prêt alors autant nous préparer. »

La jeune femme acquiesça d'un hochement de tête et se leva de sa chaise. Elle manqua néanmoins de tomber alors qu'elle enjambait le bureau puisqu'elle venait de se réveiller. 

« Tu es sûre de vouloir être sur le pont ? » Demanda Akira avec inquiétude. « Si tu ne te sens pas bien, on comprendra. » 

« Non, ne t'en fais pas. » Rassura Misa en secouant la tête. « Je me sens d'attaque depuis que j'ai pris mes calmants. »

La jeune femme dépassa Akira vers la porte tout en l'entendant murmurer

« J'espère que nous trouverons un médecin sur la prochaine île… » 

« Évidemment qu'on en trouvera, une île sans médecin n'existe pas. » Rigola Misa en sortant de la pièce. 

Akira sourit, plus ou plus rassuré avant de rejoindre son ami. Cependant, il entama à peine une enjambée quand l'escargophone sonna. 

Akira se retourna, les yeux écarquillés tandis que Misa s'était figée sur place. 

« C'est étrange… » Dit pensivement Akira. « Akio était censé avoir prévenu Sabo pour se soir. »

« Et il l'a fait à ma connaissance. » Ajouta Misa en fronçant les sourcils. 

La jeune femme s'avança prudemment du combiné craignant au plus au point ce qui allait suivre. 

« Alo ? Au rap- » 

« TU N'ES QU'UN IMBÉCILE ! » 

Misa éloigna de justesse l'appareil, reconnaissant la voix de Koala. 

« Tu aurais pu te faire tuer ! »

« Mais j’ai- » 

« C'est toujours pareil avec toi ! »

Misa se retourna vers Akira qui avait écarquillé les yeux de stupeur; se retrouver au milieu d’une des innombrables disputes de Sabo et Koala était assez embarrassante. Sans compter qu’il devait être tous les deux sur le pont le plus rapidement possible.

Misa allait mettre un terme aux chamailleries des deux révolutionnaires mais fut devancer par Sabo qui semblait s’être débarrassé - temporairement - de son amie.

« Misa ? »

« Oui ? » Répondis précipitamment la jeune femme.

« Désolée pour tout à l’heure. Je t’appelais à la base pour prendre de vos nouvelles, mais des navires de la marine ont été localisés près de l’île. »

« Ils ont atteint l’île ?! » S’inquiéta Misa.

« Non, on les a interceptés juste à temps mais comme l’a dit Koala j’ai pris de gros risques. » Rigola le jeune homme.

« Tu me rassure… Mais je suis désolée de te dire que tu appelles au mauvais moment… On est sur le point d’affronter une tempête. »

« Vous ne pouvez pas la contourner ? »

Le cœur de Misa loupa un battement. Pourquoi Sabo ne semblait pas être au courant de leur changement de plan ? La jeune femme se retourna vers Akira, mais ce dernier semblait tout aussi perdu qu’elle.

« On… Je… » Bégaya Misa. « Il y a eu un changement de dernière minute… Akio m’a dit que tu avais approuvé son idée… »

« Comment ? Tu veux dire que vous allez traverser le carrefour des rois des mers ?! »

« Le carrefour des rois des mers ? » Demanda Akira à voix basse.

« Pardon Sabo, mais là c’est moi qui ne comprend pas. De quoi tu... »

Misa retint un crie alors qu’elle perdit l’équilibre dû au mouvements du navire et tomba près de son bureau. Akira se retint à un mur mais avais beaucoup de mal à se tenir droit.

« Excuses-moi Sabo. »

« Attends ! Mi- »

Elle ne donna pas le temps au révolutionnaire de répliquer et lui raccrocha en vitesse.

Une fois que la jeune femme comme son ami réussirent à se remettre sur pied, ils accoururent vers le pont manquant de tomber à plusieurs reprises. Lorsqu’ils atteignirent leur but, Misa ordonna immédiatement à Akira d’aider à la barre tandis qu’elle rejoignit Harue et Haya près des voiles.

« Misa ! » Hurla Harue pour se faire entendre. « Dieu merci tu es là ! »

« Pourquoi les voiles sont encore ouvertes ?! »

« On n’arrive pas à les fermés l’une des cordes est coincée ! » Répondis Haya en pointant le haut du mat.

Misa releva rapidement la tête vers le grand mat reconnaissant, malgré l’obscurité, Dilsiz qui essayait de défaire les cordes. Elle escalada les cordages pour le rejoindre après avoir donné des ordres à ses amies. La jeune femme posa habilement son pied sur la poutre en boit se cramponnant aux cordages pour ne pas s’écraser.

Une fois qu’elle fut près du révolutionnaire elle constata que ce dernier était hautement stressé. Il se débrouillait très mal et serrait plus qu’autre chose les nœuds entre ses doigts.

« Dilsiz ! »
Le jeune homme releva les yeux vers sa Misa sans pouvoir cacher sa peur.

« Descends remonter la voile je me charge de ça. » Poursuivit-elle en attrapant la corde.

Il n’en fallut pas beaucoup au jeune homme pour quitter son perchoir et laisser sa tâche entre les mains de son amie. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, les deux révolutionnaires remontèrent la voile. Mais alors que Misa allait rejoindre ses compagnons elle faillit trébucher et se cramponna de justesse au mât derrière les cris horrifiés de ses coéquipiers. Elle atteignit finalement les cordages et profita de sa position pour donner les prochaines directives.

« IL Y A ROCHER DEVANT NOUS !! IL FAUT VIRER À TRIBORD !! »

Elle s’accrocha fermement aux cordes priant intérieurement pour qu’ils évitent se première obstacle. Malheureusement, le vent ne jouait pas en leur faveur, sifflant en tous sens rendant le maniement du bateau quasi-impossible.

La coque effleura la roche de justesse, mais alors qu’ils pensaient s’en être sorti le bateau entra finalement en collision avec quelque chose. Suite au choc, Akio et Akira qui avait déjà du mal à tenir la barre perdirent, pendant une fraction de seconde, le contrôle du navire.

« IL Y A UN RÉCIF !!! » Hurla Haya qui s’était élancée vers la rambarde. « IL FAUT S’EN ÉLOIGNER SINON LA COQUE NE TIENDRA PAS !! »

Akio se releva en vitesse et reprit difficilement le contrôle de la barre, il fut aussitôt épauler d’Akira et ensemble contournèrent le récif, mais le mal était déjà fait et l’eau s’infiltrait dangereusement dans le navire.

« DILSIZ !! »

La voix de Misa avait de plus en plus de mal à se faire entendre.

« EXAMINE L'ÉTENDUE DES DÉGÂTS ET ESSAYE DE LES LIMITER JE VAIS TE REJOINDRE ! »

Ce fut à ce moment qu’un éclair zébra le ciel à quelques centimètres du bateau amorçant une forte pluie. Un autre éclair fendit les nuages abimant les cordages attachés au grand mât. Une partie de ces derniers se détachèrent fragilisant la position de Misa qui essayait tant bien que mal de descendre. Dans sa hâte elle coinça sa jambe entre les cordages alors qu’ils lâchaient prise. Le nœud autour de sa cheville se resserra laissant Misa pendue en l’air la tête en bas juste au-dessus d’une mer déchainée.

« Merde ! »

Elle essaya de se relever pour se libérer, mais sans succès. 

« MISA ! » 

Harue accourut vers elle mais tomba à plusieurs reprises. Lorsqu’elle posa enfin sa main sur les cordages une force l’attira vers l’arrière. Ils avaient touché un autre récif. Mais loin de se laisser faire, Harue renouvela son action et  lorsqu’elle en fut capable, tendit sa main à Misa. Cette dernière la saisi se relevant vers sa cheville et défit de sa main valide la corde qui la retenait.

Cependant, les mouvements des vagues eurent raison des deux révolutionnaires et Misa se retrouvait toujours au-dessus de l’océan avec Harue pour l’empêcher de tomber.

« TIENS BON !! » 

Misa serra sa prise sur les doigts d'Harue lorsqu'elle senti l'eau de pluie la faire glisser. 

Personne ne comprit ce qui s'était passé ensuite. 

Un énorme fracas résonna depuis l'océan. Non, les révolutionnaires l'aurait plutôt décrit comme un hurlement, un râle inhumain qui donnait froid dans le dos. 

C'est alors qu'une silhouette apparu dans la brume de l'orage. Une créature monstrueuse à l'apparence singulière. 

« Un… » Articula Akira avec un regard effaré.  « UN MONSTRE MARIN ! » 

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Salut !
Enfin le chapitre de cette fameuse tempête. (ça va faire depuis le début du voyage qu'on en parle il était temps que je le poste).

Et en parlant de poste, je m'excuse du décalage entre celui-là et les autres. À ma décharge, j'ai modifié l'écriture de ce chapitre à plusieurs reprises sans être satisfaite. J'hésitais beaucoup sur comment j'allais enchaîner les événements avant la scène de l'orage puisqu'à la base ce même chapitre devait s'appeler : le calme avant la tempête.
Le calme étant les événements du chapitre précédent, mais j'y ait rajouté tellement de détails que j'ai finalement dû le couper plus tôt.

J'espère avoir quand même réussi à remplir le vide que j'ai moi-même créé. J'en ai d'ailleurs profiter pour créer une certaine dynamique entre Misa et Dilsiz (qui un personnage que j'affectionne tout particulièrement).

Sur ce, n'hésitez pas à laisser un commentaire ou même à voter ce chapitre s'il vous a plu et à la semaine prochaine. ^^