Le carnet - partie 2

Bien qu'elle se sentît enfin en sécurité depuis qu'ils avaient accosté sur cette île maudite, Maria ne bougea pas d'un pouce, complètement tétanisée.

« Tu ne devrais pas être ici... » Fini-t-elle par murmurer d'une voix tremblante.

Marco fronça les sourcils, confus, mais n'eut pas le temps de poser la moindre question qu'une horde de soldats armés surgit derrière lui en pointant leurs mousquetons dans sa direction. Le pirate jaugea ses adversaires du regard sans les prendre au sérieux ; aucun n'avait l'air de vouloir se frotter au bras droit de Barbe Blanche, à l'exception de leur supérieur.

Klaus descendit les escaliers qui menait aux prisons d'un pas léger et confiant, son sourire suffisant plaquer au visage comme s'il avait gagné une bataille à laquelle il n'avait même pas pris la peine de participer.

« Eh bien qu'avons-nous là ? » Demanda-t-il d'un ton faussement surpris. « Comme on se retrouve, Marco le phénix. »

« À qui ais-je l'honneur pour avoir droit à un si bel accueil ? »

« Je ne m'attends pas à ce qu'un pirate connaisse mon identité. » Rétorqua Klaus, bien que son ego fût clairement blessé par l'indifférence du pirate. « Mais peu importe, puisque bientôt, le monde entier connaîtra mon nom pour être celui qui aura réussi à capturer l'une des plus grandes menaces des mers. »

Il solda son explication d'un air narquois en se plaçant juste devant Marco. Ce dernier se retint de rire avant de considérer son adversaire d'un regard similaire au sien.

Et avant même que Klaus ne face le moindre mouvement, il se retrouva avec la lame de Vista sous la gorge. Ses subordonnés également venait de se faire prendre à leur tour par les pirates de Barbe Blanche.

« Je n'en attendait pas moins de votre part... » Grogna Klaus d'un ton légèrement apeuré tout en gardant son sourire. « Cependant je vous conseille de vous rendre sans faire d'histoire. »

Les enfants de Barbe Banche éclatèrent de rire suite à l'ordre de Klaus. Ce dernier ne perdit pas son air hautain malgré tout.

C'est alors que Maria osa s'avancer vers le cœur de l'action. Elle posa doucement sa main sur l'épaule de Marco et le regarda d'un air désolé.

« J'ai en ma possession l'un de vos complices ! » Lâcha soudainement Klaus d'une voix calme.

Vista serra son emprise sur la manche de son sabre, relevant un peu plus l'arme vers la nuque du commandant de la marine.

« Je vois que j'ai enfin votre attention. » Sourit ce dernier en regardant directement Marco dans les yeux.

Les pirate de Barbe Blanche s'étaient tous tendus à l'entende de la menace. Torger, que Maria reconnut du coin de l'œil, semblait particulièrement énervé ; comme s'il se retenait de commettre une bêtise.

« Je vais être bref... » Poursuivit Klaus d'un air plus sérieux. « Vous faite le moindre mouvement, et vous pourrez dire au revoir à Mathias. »

Marco fronça les sourcils alors que Maria lui serra fortement le bras comme dans une supplication muette. Mais le pirate ne baissa même pas la tête vers elle.

« Faites donc ! »

Maria écarquilla les yeux vers Marco. Avait-il toujours été ce genre de personne ; prête à sacrifier n'importe qui pour sauver ceux à qui il tenait ?

« Mais êtes-vous sincèrement prêt à ruiner l'image de la marine en vous servant d'un civil comme otage ? »

« Ce civil et votre amie ici présente... » S'exclama Klaus dans une rage incontrôlé. « Sont liés par... »

« Ce contrat ? »

Toute les têtes présentes se retournèrent vers celui qui venait de couper Klaus dans sa menace. Maria plaqua sa main sur sa bouche pour se retenir d'éclater de rire tant elle était soulagée.

Tatch se tenait debout au pied de l'escalier, ses yeux brillant de malice comme un enfant qui aurait réussi son coup.

Le cuisto secoua le contrat de mariage qu'il tenait en main d'un air satisfait sous le regard sidéré de Klaus.

« Échec et mat l'ami. » Ajouta Vista en tournant les yeux vers les subordonnés de Klaus.

Ces derniers baissèrent leurs armes, se sentant incapables face aux hommes de Barbe Blanche qui eux-mêmes considéraient cette histoire comme étant achevée.

« Comment ? » Fini par demander Maria après un moment.

Marco tourna la tête vers elle d'un regard empli de fierté.

« Quelqu'un a trouvé ton message et nous a prévenu de la situation. » Expliqua-t-il alors qu'une dernière personne entra dans le sous-sol de la base du G2.

« Peut-être auriez-vous dû vous abstenir à vos hommes au lieu de payer quelques pauvres marchands. »

Misa avait bien fait de retourner à la librairie avec Ralph l'après-midi ; le bibliothécaire lui avait fait passer le message de Maria grâce à un journal qu'elle avait laissé sur place.

Dès qu'elle eut recoller les morceaux du puzzle, Misa partit à la recherche de Mathias et le retrouva non pas sans son lot de difficultés. Elle s'estimait chanceuse que Ralph se soit trouvé avec elle sur le moment comme elle n'avait aucune idée de l'endroit où elle pourrait le trouver.

Ils avaient suivi de près un groupe de soldats qui se déplaçaient aux mêmes moments et mêmes endroits avec beaucoup trop de discrétion pour que cela paraisse normale.

L'instant d'après Misa et Ralph se trouvèrent juste devant un immense hôpital. Ralph resta un moment béat devant l'édifice et la révolutionnaire dû le remettre à l'ordre alors que la marine passait par l'entrée.

Misa suivi le mouvement, passa sa propre investigation et appris que Mathias était aux abonnés absents depuis ce matin. Elle avait attendu que la marine s'en aille pour questionner la réception dans l'espoir d'obtenir son adresse ; sans grand succès à cause de leur foutu politique visant à respecter la vie privée de leurs employés.

Alors qu'elle était en proie à la panique, cherchant aux alentours des rues qu'elle avait visité la veille avec Maria, laissant Ralph se charger des interrogatoires auprès des habitants, elle tomba avec la même femme qui ressemblait à Maria dans le même café où elles l'avaient rencontré la première fois.

Misa se posta devant elle et cette dernière la toisa d'un air hautain et princier avant de l'ignorer à nouveau. Mais loin de se décourager, la jeune révolutionnaire la questionna au sujet de Mathias dans l'espoir d'enfin obtenir une véritable piste.

Malheureusement cette femme ne daigna même pas répondre et se leva après avoir laissé quelques Berry sur la table. Misa la poursuivit et cela la mena à leur première confrontation.

« Écoutez, j'ignore ce que vous cherchez mais je vous conseille de me laisser tranquille avant que je n'appelle à l'aide... »

Misa considéra la menace comme des soldats de la marine se tenaient près d'elles. L'inconnue prit le silence comme une invitation à quitter les lieux sans demander son reste et elle s'en retourna d'un pas pressé.

« Maria et Mathias sont tous les deux en danger alors s'il vous plaît aidez-nous ! »

Misa n'avait aucunement envie de mêler n'importe qui à cette folle histoire entre les pirates de Barbe Blanche et la marine, mais dans les conditions actuelles elle commençait à désespérer.

À sa grande surprise, ce dernier argument eut raison de l'entêtement de la brune qui se stoppa nette dès la mention de Maria.

Le reste de cette aventure fut par la suite d'une simplicité aberrante ; Mathias était en réalité alité à cause d'une crise d'allergie et, après avoir eu une brève idée de la situation, avait suivi Misa et Ralph sans faire d'histoire.

Tout cela les avait menés à ce moment précis. Misa se posta juste derrière Tatch et toisa Klaus d'un air dégouté.

« Mathias se trouve dans un endroit sûr désormais, loin de vos plans tordus... » Lâcha la révolutionnaire. « Aussi je vous conseille de le laisser tranquille pour de bon au risque que votre carrière ne s'écroule. »

« Qu'est-ce que vous voulez dire ?! »

Le visage de Klaus avait soudainement viré au rouge, perdus entre la colère et l'incompréhension. Il n'avait plus rien de cette homme froid et calculateur et montrait enfin ses vrais couleurs.

« J'ai eu une petite discussion avec vos soi-disant complices... » Commença-t-elle d'une voix anormalement calme. « Ils ont levé les voiles sans demander leur reste après avoir compris dans quoi ils s'étaient embarqués, mais j'ai quand même réussi à garder contact avec leur chef. »

Misa passa devant Tatch pour se placer juste devant l'officier de la marine, le regardant droit dans les yeux.

« Un seul coup d'escargophone et ses marchands n'hésiterons pas à répandre la vérité à votre sujet ; comment vous avez abuser de votre autorité pour vous servir d'un civil comme otage et comment vous avez mis toute cette île en danger en essayant de vous frotter aux hommes de Barbe Blanche. »

« Ce sera leur parole contre la mienne... »

« Même si vous arriviez à réfuter les rumeurs qui circuleront à votre sujet, les habitants continueront d'avoir leurs doutes, poseront encore et toujours plus de questions à votre sujet et douteront de vos paroles, et lorsque vos supérieurs se rendront compte de votre incompétence et du risque de révolte que vous causerez, ils n'hésiteront pas à vous destituez de votre poste vous laissant seul avec vos regrets. »

« Votre scénario possède mille failles. »

« Mais vous prendriez le risque qu'il se réalise ? »

La partie était terminé, Misa savait que Klaus ne risquerait jamais autant pour un si petit lot de consolation en la personne de Mathias. Et après un moment, il ordonna à ses hommes de baisser leurs armes offrant l'opportunité à l'équipage de Barbe Blanche de partir sans que ne coule la moindre goutte de sang.

Vista et Marco restèrent un moment à surveiller Klaus tandis que Tatch et les autres quittaient les lieux. Mais alors que Misa allait les suivre elle se retourna une dernière fois vers Klaus.

« Si vous voulez récupéré votre réputation alors agissez en réel commandant, dans ce cas personne ne doutera plus jamais de vous. »

Ce dernier commentaire, venant d'une véritable enfant, fut l'affront de trop aux yeux de Klaus qui dégaina son pistolet et le pointa vers Misa. Cette dernière entendit le son de la détente mais ne reçut aucune balle comme Vista l'avait bloqué avec la lame de son sabre.

Ainsi, Klaus ne retenta pas l'action et les pirates de Barbe Blanche accompagné de Misa observèrent une dernière fois la base de la marine où ils avaient laissé un grand impact derrière eux sous la lumière d'une pleine lune à peine cacher par quelques nuages.

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Bonjour ou bonsoir à tous !
J'ai un jour de retard cette fois mais j'ai en contre parti une bonne excuse.

J'ai complètement oublié qu'hier nous étions vendredi... (d'accord ce n'est pas une bonne excuse).

Quoi qu'il en soit, mieux vaut tard que jamais.

Et avec ce chapitre j'annonce que le prochain clôturera l'arc de Maria (que je n'avais pas prévu d'écrire à la base de toute façon).

Mais revenons au chapitre actuelle : il n'y a pas eu une grande bataille pour 2 raisons :
La première est que je ne voulais pas perdre trop de temps avec cette aventure car ve n'est pas le point clé de cette fanfiction.
La deuxième est de montrer que n'importe quel conflit peut être réglé sans recours à la violence (bien sûr, ce cas-là est très spécifique et certaines situations qui en temps normales ne se réglerai pas aussi rapidement).

Je n'ai pas grand-chose à rajouter mis-à part que ce chapitre n'a probablement pas été mon préféré à écrire à cause de la grande quantité de personnage pour la dernière scène ce qui a compliqué les dialogues quelques fois.

Merci d'avoir lu, j'espère que vous aurez quand-même aimé cette résolution (beaucoup plus calme que prévu).

N'hésitez pas à voter ou commenter dans ce cas et à la semaine prochaine ^^.

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