Toutes les recrues présentes ne firent pas se répéter Misa qui les regardait courir. Elle avait été étonnement surprise de constater qu’Harue gardait sa place dans la ligne qu’avaient formé les révolutionnaires. Elle était, dans les environs des cinq premiers tours, deuxième puis première, son rythme était stable et elle ne semblait pas être fatiguée. Pourtant il s’agissait déjà du dixième tour.

Akira en revanche l’avait un peu déçue. Elle s’attendait à ce qu’il soit troisième ou au moins quatrième, mais le jeune homme avait démarré dans un sprint qui lui avait accordé la première place. Bien entendus il s’agissait là d’une grave erreur ; au cinquième tour il s’était déjà fait dépasser par Harue, puis Dilsiz et avec sa décadence il se retrouverait vite dernier.

Et en parlant de derniers, Misa fut agréablement surprise qu’il ne s’agissait pas du cas de Dilsiz. Elle l’avait probablement mal jugé puisqu’il se débrouillait plutôt bien. Cependant s’il y mettait plus d’effort il pourrait aisément dépasser Harue.

Haya et Akio étaient respectivement ceux qui étaient le plus à la traîne. Haya gardait un visage concentré alors qu’elle courait d’un rythme aussi stable mais plus lent que celui d’Harue. Misa se demanda même s’il s’agissait d’une technique similaire à celle d’Akio. 

En effet, elle connaissait suffisamment le jeune homme pour savoir qu'il ne faisait qu'économiser ses forces pour la suite. Il avait toujours été un fin stratège.

Au dix-huitième tour, les théories de Misa se réalisèrent ; Akio avait rapidement pris la quatrième puis la troisième suivit de la deuxième place. Et ce fut durant l’avant dernier tour qu’il prit la place qu’Harue s’était proclamée depuis le début. Cette dernière avait cependant conservé la deuxième position juste devant Dilsiz qui n’avait manifesté aucun effort. C’était de même pour Haya qui n’avait pas un instant songé a accéléré la cadence, et encore, si Akira ne s’était pas surmené dans les premiers tours elle aurait probablement fini dernière.  

« Akio. » Appela Misa d'une voix autoritaire tandis que le jeune homme reprenait son souffle. « Étant donné que tu es le premier à avoir fait les vingt tours, tu seras le premier à m’affronter en duel. Met toi en position. »

Le jeune homme ne bougea pas d’un pouce face à l’ordre de sa supérieure. Ce comportement agaça au plus haut point la jeune femme qui ne pouvait accepter un tel manque de respect. Elle somma à nouveau le blond de se lever pour son duel. Ce dernier releva alors la tête, le souffle toujours aussi court, contemplant un point imaginaire devant lui et ne prêtant aucune attention à Misa. 

La jeune femme ne savait plus où se mettre ; que cherchait-il à faire ? Voulait-il défier son autorité pour l’humilier ? Ou jouait-il aux insolents juste pour la faire sortir de ses gonds ? Dans un cas comme dans l’autre, Misa devait agir, elle ne pouvait pas laisser cet imbécile ruiner tout ce qu’elle avait essayé de mettre en place.

« Je vais te le répéter une dernière fois ; mets-toi en position ! »

Cette fois, le blond retourna la tête vers la jeune femme sans pour autant la regarder dans les yeux.

« Excusez-moi cheffe. » Commença-t-il en s’avançant vers elle. « J’avais juste besoin de reprendre mon souffle. »

« Reprendre ton souffle ? Mon œil oui ! » Pensa Misa alors qu’elle se mettait en position de combat.

Elle savait pertinemment qu’Akio était aussi endurant qu’il était rapide, et cette piètre excuse lui restait en travers de la gorge. Le pire étant qu’elle était certaine qu’il avait sorti cette phrase juste pour la faire paraître tel un tyran qui surmenait ses recrues.

Misa attaqua la première, mais Akio para chacun des coups de poings. Il les esquivait, les bloquait, mais il ne les rendait pas. Cela énerva la jeune femme qui redoubla d’attaque et ce fut là son erreur. Dans sa lancée, elle ne s’était pas rendue compte qu’elle venait d’offrir une ouverture à son adversaire. Akio tenta alors de lui asséner un coup de poing mais Misa l’esquiva in extrémis. Dans son élan elle se raccrocha à l’épaule d’Akio pour éviter de trébucher. Ce dernier profita de se contacte pour dominer la jeune femme dans leur combat. Il intercepta son poigné bloquant son bras dans son dos. De son autre bras, le blond retint Misa par la gorge lui empêchant de faire le moindre mouvement.

La jeune femme tentait vainement de retirer la pression que sa recrue exerçait sur sa nuque, cependant, et elle devait l’admettre, le jeune homme était doté d’une grande force.

« À ta place je ne me laisserai pas faire. » Susurra Akio à l’oreille de sa cheffe. « À moins que tu veuille que je t’humilie encore plus ? »

Ça y est, la patience de Misa avait atteint sa limite. Elle puisa dans ses dernières forces et fit basculer Akio vers l’avant. Néanmoins, le jeune révolutionnaire ne la relâcha pas pour autant et entraîna Misa dans sa chute. Suite à cette roulade, cette dernière s’était retrouvée sur Akio, son dos reposant sur le torse du jeune homme, mais avait au moins son bras libre. Elle porta alors un coup de coude dans les côtes de son opposant, qui sous la douleur relâcha Misa, portant ses mains là où il venait d’être frappé.

« Ecoute-moi bien Akio. » Lui souffla Misa alors qu’elle s'accroupit à côté de lui. « Sache que je ne doute pas un instant des choix de Dragon. Et je pense que tu devrais en faire tout autant. Nous sommes obligés de travailler ensemble, alors essaye d’être quelqu’un de supportable. »

Suite à cela, la jeune femme se releva en se massant légèrement la nuque par la même occasion. Akio fit de même mais, lui, gardait toujours une main sur ses côtes fuyant le regard de sa cheffe.

« Suivante ! » Interpella Misa ce court moment passé.

Harue vint se positionner devant sa supérieure sans broncher. Et, contrairement à Akio, elle n’hésitait pas à défier Misa du regard. 

Encore une fois, Misa attaqua la première, et comme tout à l’heure, son adversaire ne faisait qu’encaisser les coups sans flancher. La jeune révolutionnaire se serait doutée d’une tactique similaire à celle du blond si elle n’avait pas vu son opposante durant la course.

« Dis-moi… » Commença Misa sans pour autant arrêter ses attaques. « Ton but est de m’épuiser avant de m’attaquer ? »

« Ma technique est à ce point prévisible ? » Demanda Harue faussement contrariée.

« Seulement pour ceux qui te connaisse un peu ; tu as été très endurante durant ta course. »

« Merci. » 

« C’est une technique astucieuse. » Lança Misa entre deux attaques.

Harue continuait d’esquiver les coups alors qu’elle ne montrait aucun signe de fatigue. Misa ignorait si elle bluffait ou ne ressentait vraiment aucun besoin de se reposer. Mais en tout cas Misa, elle, commençait à respirer bruyamment. Sa recrue profita de ce moment de faiblesse pour passer à l'assaut. Ses coups étaient encore rapides et ne manquaient pas de forces au grand dam de Misa qui avait du mal à suivre. Cette dernière finit par s’éloigner d’Harue, lui faisant signe de s’arrêter.

« Eh bien… Je suis impressionnée. » Dit la jeune femme entre deux respirations. « Ta méthode… est vraiment très efficace… on voit que tu la pratique correctement. »

La révolutionnaire salua sa supérieure d’un léger mouvement de la tête avant de laisser place au prochain. 

Dilsiz prit rapidement la place de sa camarade, se mettant en position d’attaque. Contrairement à ses deux prédécesseurs, l’homme aux cheveux blancs avait lancé l’assaut avant sa supérieure qui, sous l’effet de surprise, eut à peine le temps de contrer les innombrables coups de point de son opposant. Ils venaient de toutes parts, avec une incroyable vitesse qui manquait de faire vaciller à plusieurs reprises Misa. Cette dernière, ne s’attendant pas à grand-chose de sa part vu son comportement, se rendit compte à quel point elle l’avait mal jugé. Mais il restait une chose qu’elle n’arrivait pas à comprendre.

« Tu es plus coriace que je ne le croyais, pourquoi tu ne t’es pas mieux débrouillé durant la course ? »

« Le principe était de faire vingt tours du terrain. Pas d’être le premier à finir. »

Il solda son explication d’un coup de pied que la jeune femme esquiva par la seule force de ses réflexes. Durant cette fraction de seconde Misa remarqua finalement le point faible de son opposant. Elle ne savait pas comment elle ne s’en était pas rendue compte plus tôt, mais Dilsiz laissait maintes ouvertures faciles à atteindre. Enfin uniquement pour ceux qui avaient le temps de les remarquer malgré sa déferle d’attaque. La jeune femme profita de cette découverte et mit rapidement à terre le jeune homme.

« Ton attaque est excellente mais fait plus attention à la défense. »

Le révolutionnaire aux cheveux blancs opina avant d’accepter l’aide de sa supérieure pour se remettre sur ses pieds.

La prochaine adversaire de Misa lui fit également une bonne impression. Haya était dotée d’une vitesse hors norme qu’elle maîtrisait parfaitement. La bleue ne serais probablement pas étonnée si elle n’avait vu la brune aussi lente durant sa course.

« Tu n’étais pas si rapide tout à l’heure. » Lâcha Misa entre deux souffles. « Tu détestes tant que ça de courir ? » Rajouta-t-elle un sourire au coin des lèvres.

« Pas du tout… » Répondit la révolutionnaire alors qu'elle évitait avec une aisance presque insolente les tentatives de sa cheffe. « Mais je savais que les tours du terrain c’était juste pour que tu ais un avis primaire sur nos capacités. Je ne voulais simplement pas dévoiler mes cartes. Je fais toujours ça, comme ça mes adversaires me sous-estiment. »  

« Intéressant. » Lança Misa qui avait quelques difficultés à suivre la brune du regard. « Cependant tu dois savoir une chose… » Rajouta-t-elle alors qu’Haya se déplaça à une vitesse fulgurante derrière elle.

Misa se retourna tout aussi rapidement que sa subordonnée qui, sous l’effet de surprise, n’eut pas le temps de riposter. La cheffe du groupe empoigna son bras le ramenant dans son dos avant de la faire trébucher de son pied.

« Je ne sous-estime jamais mes adversaires. » 

Misa se releva et Haya fit de même, se massant tout de même son poignet légèrement endolori. 

Suite à ce duel, Misa interpella son dernier subordonné ; Akira. Ce dernier, malgré son large moment de repos, semblait être fatigué, ou plutôt ne semblait-il pas avoir envie de se battre. Mais les doutes de la jeune femme furent réduits à néant alors que le jeune révolutionnaire relevait la tête. Il avait des traits complètement différents de ce à quoi elle s’attendait. Les sourcils froncés en signe de détermination accompagnée d’une lueur de défis dans les yeux le tout complété d’une démarche confiante. 

Misa ne comprenait pas vraiment ce qu’il essayait de prouver. Essayait-il de se comporter comme Haya ? Ou peut-être voulait-il être pris au sérieux ? La cheffe du groupe se plaça en position suivie de près par son adversaire.

Les deux opposants se regardèrent un instant comme s’ils attendaient que l’autre agisse. Finalement, ce fut Misa qui lança les hostilités, démarrant une série d’attaques difficiles à esquiver pour le jeune homme. Ce dernier était même plutôt lent comparé aux autres révolutionnaires. Mêmes ses coups manquaient de puissance, mais cela ne surpris pas le moins du monde la jeune femme qui s’attendait à un tel comportement. Depuis qu’elle l’avait rencontré, Akira n’avait montré aucun prérequis sur un quelconque talent en combat. Il n’était pas endurant comme Harue, rapide comme Haya, discret comme Dilsiz et encore moins stratège comme Akio. Alors pourquoi Dragon l’avait-il choisi ? Quelle était la qualité qui le différenciait des autres ?

Akira finit par déposer un genou à terre, le souffle court. La jeune femme allait arrêter leur duel si sa recru, bien que fatigué, ne s’était pas relevé avec un regard rempli de détermination.

« Bas-toi !! »

Elle ne s’attendait pas à un tel comportement, pas de sa part en tout cas. Misa le regarda, intriguée, et accepta de reprendre leur duel. C’est ainsi qu’elle comprit ce qui rendait Akira spécial. Comment ne l’avait-elle pas remarquée plus tôt ? Durant sa course le révolutionnaire avait, certes, finie dernier car trop lent comparé aux autres, mais il ne s’était jamais arrêté. Il s’était mis à trottiner, à tituber de temps à autre, mais ne s’était pas arrêté, pas un instant. Il avait fait les vingt tours sans prendre une seule pause, et ce, malgré sa fatigue.

Durant leur duel également Akira ne prenait pas de répit, il lui arrivait de temps à autres de tituber dangereusement d’un côté à un autre sans jamais tomber. Cependant un temps bien trop long s’était écoulé durant lequel Akira s’était pris tellement de coups que de nombreux bleus pour un premier entraînement apparaissaient sur les parties visibles de son corps. Misa n’osait même pas imaginer dans quel état étaient ses bras après avoir bloqué tant d’attaques. 

« Ça suffit Akira. » Lâcha Misa avec sérieux, craignant l’état potentiellement critique dans lequel le jeune homme se trouvait.

Lorsqu’Akira ré-étira sa requête de reprendre le combat, sa cheffe lui lança un regard autoritaire articulant d’une voix grave :

« Ça. Suffit. » Le jeune homme voulant discuter se ravisa face à l’aura dominatrice de la révolutionnaire. « C’est tout pour aujourd’hui, l’entrainement est terminé. »

Toutes les recrues de Misa, à l’exception d’Akira, prirent la sortie en saluant leur cheffe. Bien que Harue voulait attendre son ami, cette dernière quitta également la pièce après un furtif regard en direction de Misa qui lui incitait de laisser le jeune homme pour un moment.

Une fois seuls, Akira se dirigea tant bien que mal vers son adversaire d’un entraînement. Il basculait dangereusement sur sa gauche, puis sur sa droite, menaçant de tomber à tout moment, et pourtant il continuait dans son avancée. Une fois que Misa et lui furent à la même hauteur les deux révolutionnaires se transpercèrent du regard.

« Pourquoi vous avez refusé de poursuivre notre duel ? »

Sa voix était rauque et il ne montrait aucune hésitation dans sa façon de parler. Misa ne répondit pas de suite et se contenta de faire une simple pichenette sur le front du jeune homme. Ce dernier, sous le coup de la surprise, trébucha maladroitement tombant sur ses fesses.

« Mais enfin pourquoi vous avez fait ça ? »

Il marqua sa question en portant ses mains à son front, les joues légèrement rouges de gêne. La jeune révolutionnaire croisa les bras en regardant sa recrue de haut.

« Si une simple pichenette t’as fait tomber alors n’essayes même pas de t’imaginer après un énième combat. » Elle se tut un instant lui tendant la main. « Allez viens, il faut soigner tes plaies, avoue quand même que ce serait dommage de rater ta mission à cause de ton entraînement. »

Akira hésita un instant avant de saisir la main de sa supérieure. Il grimaça de douleur alors qu’il se relevait ; il devait bien s’arrêter on dirait.

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Bonjour / bonsoir à ceux et celles qui ont lu ce chapitre !

Je tiens d'abord à m'excuser.
Dans mon excitations j'ai oublié de laisser un message sur mes deux premiers chapitres (ce qui ne se reproduira pas ^^).

Ce fut un chapitre assez compliqué à écrire pour moi car je ne suis pas vraiment une pro avec les descriptions.
Et dans l'ensemble je sais qu'il peut paraître inutile mais j'ai tenu à le garder pour donner un pré-requis des personnalités de mes OCs (J'espère d'ailleurs avoir réussi mon coup)

Je tiens aussi à préciser un détails que j'ai oublié de noter au début.
Si je dois situer cette histoire dans la time line de la trame d'origine je dirai qu'elle débute un peu avant le départ de Luffy.

Je crois avoir tout dis ☺️.

À bientôt ! ^^