Chapitre 11

Le lendemain, je me retrouve au bureau, encore une fois. Cependant, ce jour-là est très différent. Depuis la semaine dernière, c'est la première fois que je me sens sereine. Enfin... Presque. Il reste encore Julian et mon problème avec...

_ Tiens !, me dit Magda en posant une enveloppe sur mon bureau.

Je lève les yeux vers elle et je la vois me sourire.

_ Va lui faire la peau, à ton banquier.

Un sourire s'installe sur mon visage. Je saisis l'enveloppe et, quand je contourne mon bureau, je tape dans la main de Magda. A nous deux ! Je monte dans ma voiture et démarre pour aller jusqu'à chez moi, récupérer le fabuleux cadeau que je réserve à mon banquier. Il va se souvenir de moi, c'est sûr. Le trafic est plutôt dense mais ça va. Je ne me fais pas de soucis. Du moment que j'y arrive, c'est le principal. Une fois garée devant ma merveilleuse banque, je monte les escaliers avec beaucoup de mal et je me rends au troisième étage. Des hommes m'ont aidé à monter mes affaires. Ils ont rient quand ils ont vu ce que je préparais. Je fonce vers le bureau de mon banquier et je frappe. Il me crie d'entrer.

_ Bonjour monsieur.

_ Mademoiselle Dickens. Il était temps.

_ Ce ne sera pas long.

Les hommes posent les cinq plus grosses tirelires en forme de cochons violets et fleuris que j'ai pu trouver, sur son bureau et aplatit mes mains sur ce dernier quand ils s'en vont. C'était du sport. Il me regarde d'un air dubitatif puis se reporte sur les tirelires et les ouvre par le haut, pour ensuite lever les yeux vers moi.

_ C'est une plaisanterie ?, me demande-t-il choqué.

_ Pas du tout. Voilà en toute petite monnaie le reste de mon découvert. Sois 1 506 dollars. Tout pile. Amusez-vous bien, prononçais-je en tournant les talons.

Je sors de son bureau, fière de moi. Ses collègues s'approchent de son bureau et certains éclatent de rire. Le tunnel est presque finit. Il me reste encore un problème à régler. Et c'est le plus délicat de tous.

Je remonte dans ma voiture pour retourner au bureau quand mon téléphone sonne. C'est Magda.

_ Allô ?

_ Mary, ne reviens pas au bureau. Rentre chez toi, tout de suite.

_ Pourquoi ?

_ Fais-ce que je te dis. Reviens demain travailler. Tu comprendras. Je t'embrasse. Au fait, ton amie m'a envoyé son livre. On va la publier.

Je ne peux m'empêcher de sourire à cette nouvelle. Je le savais qu'elle allait le faire. Je fonce donc chez moi. Même si je ne sais pas pourquoi. Bref, je monte à mon appartement. Et dès que je rentre, mon interphone sonne.

_ Oui ?

_ Mary ?

Oh mon dieu... C'est lui...

_ Qu'est-ce que vous faites ici ?

_ Je ne sais pas vraiment en fait.

Mon cœur bat à cent à l'heure. Je fais quoi, maintenant ?

_ Vous voulez monter ?

_ Je ne sais pas.

Je raccroche et je redescends. Une fois à l'entrée, je le vois faire les cent pas devant ma porte. Il est tellement beau. Mais il parait stressé. Ou inquiet. Mais qu'est-ce qu'il est beau. Oui, il me plait. Dès qu'il me voit, il ne bouge plus. Le rouge me monte aux joues.

_ Bonjour.

_ Bonjour.

On reste comme ça sur le trottoir, à se toiser. Je me tortille sur moi-même.

_ Vous allez bien ?, continuais-je.

_ A merveilles. Vous ?

_ On ne peut mieux.

Un cycliste roule entre nous et nous nous éloignons. Je ne sais pas trop quoi faire. C'est assez gênant. Mais Julian rattrape le coup.

_ Je voulais savoir si... Vous vouliez toujours m'accompagner, demain soir aux Hamptons.

_ Je pensais que vous ne vouliez plus y aller avec moi.

Il ricane. Il me fait rire.

_ Je tiens toujours mes promesses.

Je souris timidement. Je le laisse me regarder, attendant ma réponse.

_ Vous aimez toujours vous faire désirer, n'est-ce pas ?

Je rigole et il m'imite.

_ C'est d'accord.

_ Très bien. Alors à demain ?

Quoi ? C'est tout ?

Il va pour remonter dans sa voiture de service. Le chauffeur sort de la voiture et lui ouvre la porte mais un truc vient de me percuter le cerveau.

_ Je dois bien m'habiller ou pas ?

Il rigole encore une fois.

_ Ce serait préférable de porter ce que vous avez de plus habillé pour un cocktail.

Je lui souris et il disparait dans la voiture. Une fois sa voiture hors de ma vue, je remonte chez moi et fonce dans ma chambre en ouvrant mon armoire en grand. Je cherche une belle robe de soirée. Mais je n'en ai pas. Oh mon dieu... Je fais comment ? Bon, pas de panique. Je prends la solution de l'extrême urgence.

_ Toutes ces robes, ça me fout les boules de ne pas me les acheter, dis Ellie dépitée.

Nous sommes dans un magasin de vêtements avec les filles. Je les ai appelées dès que j'ai su que j'allais toujours aux Hamptons, demain soir.

_ Un jour, tu pourras, la réconforta Carrie.

_ Encore faudrait-il braquer une banque !, se moque Amanda.

_ Ou gagner au loto !, riais-je.

Je vais dans les rayonnages les plus éloignés de l'entrée et m'arrête à un portant. Mes mains triturent les robes et un tissu de couleur pêche. Et un flash apparaît devant mes yeux. Et puis un souvenir. Oh mon dieu... Comment ai-je pu l'oublier ?

_ Faut rentrer ! Tout de suite !, criais-je en courant hors du magasin.

Hors d'haleine, les filles me suivent, surprises par le retournement de situation. On monte dans ma voiture et Amanda se retourne sur moi quand je démarre.

_ Qu'est-ce qu'il y a ?

_ Je n'ai pas besoin de robe ! J'en ai déjà une ! Et je l'ai toujours eu !

_ Laquelle ?

_ Vous verrez bien !, leur dis-je avec un sourire malicieux.

Je fouille sous mon lit et j'en sors une grosse boîte. Je ne l'ai jamais sortie. Ce sera la première fois que je la mets. Et j'en ai les larmes aux yeux.

« Cette robe, Mary, je la portais quand j'ai rencontré ton père. Elle m'a porté chance. Tu en es la preuve vivante. »

Elle était à ma mère. Et je la gardais précieusement dans un coin pour le moment où j'en aurais vraiment besoin. Et je pense que c'est celui-ci. Je la sors et la pose sur mon corps devant le miroir de mon armoire. Les filles en sont ébahies.

_ Elle est...

_ Somptueuse...

Un buste en dentelle couleur pêche cachant pratiquement toute ma poitrine, jusqu'en dessous de mes épaules, qui sont recouvertes d'un tissu transparent. Une ceinture en dentelle au-dessus de la taille et un jupon en mousseline souple et assez large pour pouvoir courir avec. Mes yeux me piquent quand je vois la photo de ma mère sur ma commode, avec mon père. Elle porte la robe sur la photo. Ellie s'en approche et la saisit. Elle se poste à côté de moi et met la photo à côté de ma tête.

_ Tu lui ressemble tellement...

Je souris à mes amies et reviens sur la robe. Heureusement qu'on ne la pas donné avec mes vêtements que l'on a vendu ! Et je ne sais par quel miracle mais elle me va parfaitement. Merci Maman.

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Encore deux chapitres et c'est la fin, les gars !

Attention :D

Bisous,

Joëlle SADOK-QUILICHINI

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