C'est partie. Le compte à rebours à commencé. Ce fameux tic tac incessant dans votre tête qui met à mal les nerfs de tous. C'est votre tic tac. Les aiguilles tournent machinalement vous rappelant sans arrêt qu'il vous reste encore du temps à tirer.

On ne va pas se mentir, quand on est chef, ou du moins quand on est un jeune chef et sexy comme moi. On est bien loin de la retraite. Pour ma tête ce n'est qu'un vague mirage où cocotiers et plages de sable fin sont finalement entourés d'un bidon ville.

Non mais parce que franchement, c'est une belle arnaque la retraite.

Dejà de un ce n'est pas équitable. Ne faite même pas cette tête je vous vois venir râler pauvre cloporte fonctionnaire. Je ne sais pas si beaucoup me lisent mais sachez une chose.

JE VOUS HAIS.

Mais je vous déteste pour de bonnes raisons aussi. Il faut quand même admettre que vous êtes payés à aller sur Youtube et pour certains j'en suis sûr, sur Youporn aussi. On ne va pas me dire que Albert, dans les standards fonctionnaire à savoir un mètre cube qui est au service jeunesse de la mairie de Dunkerque ne se touche pas la nouille devant des vidéos de jeunes vierges.

Hey... pas à moi hein...

Bien sûr qu'il se grattouille l'asticot notre Albert. Tout comme il regarde les nuages passer et doit jeter un oeil à sa montre toutes les demi-heures. Je n'ai pas le temps de faire tout ça et même si j'en crève d'envie. J'avoue que la branlette quotidienne est bannie depuis aujourd'hui.

Oh là ! Attendez...

Non, je ne découvre pas mon corps tous seul dans les wc de l'entreprise une fois par jour. Quand je parle de branlette quotidienne, c'est mon petit solitaire pénard derrière mon bureau pendant que les esclaves travaillent. Quand on est chef, tout le monde le sais maintenant, on est le seigneur de son service. Et parfois, je dis bien parfois, on perds la couronne pour quelques temps. En fait, ça arrive seulement à la même période de l'année et aujourd'hui c'est le début de la merde pour moi. Enfin, jusqu'à ma propre délivrance.

Vous pensez peut-être que diriger un service c'est simple ? Dire à tel de faire ceci ou cela, oui, cà c'est simple. Mais il y a une tâche qui relève d'une vrai partie de Tétris level 150 et elle se compose en deux mots.

Planning Congés.

Mais on devrait réellement l'appeler : Planning Merdier.

C'est juste un tas de mecs qui décident de chier tous en même temps mais, le trône supérieur n'est qu'une cabine sans lumière, sans verrou à la porte et en plastique. Chacun veut poser sa mine en même temps mais c'est à moi de tirer la chasse. C'est un vrai casse tête et je vous assure que c'est à ce moment que vous réalisez que vous êtes chef. Parce qu'entre Alex le petit jeune qui a réservé son séjour à Ibiza à peine revenu de congés l'année dernière ou Candice qui prévoit de faire le pèlerinage pour rencontrer le saint esprit cette année...

Le pire c'est que ces deux là couche ensemble.

Ok, je l'admet j'ai arrangé le coup. Fallait que Candice se décoince un peu et se déstresse au boulot. Elle me faisait connerie sur connerie et finalement on peut dire ce qu'on veut il n'y a rien de mieux qu'une bonne partie de jambe en l'air pour arriver avec le sourire au travail. Alors oui, j'ai mis ce petit couillon d'Alex sur le coup mais au final j'ai rendu trois personnes heureuses.

Enfin non, deux. Ce n'était pas prévue qu'Alex ait des morpions. Comment je sais ça ? Arrêter de vous poser des questions aussi bêtes. Je sais toujours tout sur tout le monde. BREF.

Je suis quand même emmerdé parce que aujourd'hui ça a été le premier jour de départ en congés d'un de mes serviteurs. C'est comme si on vous donnait une petite barque pour conquérir l'Amérique et juste un mec pour ramer. Et c'est pour ça que je déteste les fonctionnaires. Il n'en branle pas une tous les jours alors ils ne se rendent même pas compte de ce que c'est. Et en plus de se toucher toute l'année, ces enfoirés ont la retraite avant nous. Inadmissible.

Ok, je suis un peu à cran...

Légèrement...

J'ai les boules en fait, parce aujourd'hui pour maintenir la barque, j'ai du faire un truc que je n'avais pas fait depuis un moment.

J'ai dû travailler.