DIMITRI


"Batman me manque...et je pense qu'il manque un peu à tout le monde...", murmura son compagnon de la nuit. L'adolescent bâilla et tourna la tête vers lui.
"C'est qui tout le monde? Les criminels? Je crois pas...", il eut un léger rire et s'allongea complètement sur le sol froid et dur.
"Si, même à eux. Maintenant, qui peut les arrêter? Ils ne ressentent sûrement plus aucune peur, aucun danger et donc aucune adrénaline. Et ça, c'est important pour les humains. T'es pas d'accord?"
Son voisin bâilla de nouveau, plus longtemps cette fois.

"Je te fatigue tant que ça, Dimitri? Dis-le carrément au moins", reprit-il, vexé.
"C'est pas toi. Tu sais que je dors très mal en ce moment... J'aimerai retrouver un cycle plus normal."
Léger grognement à sa gauche, puis affaissement du corps. Dimitri, lui, n'arrêtait pas de gigoter.
"Peut-être que si on avait de vraies étoiles au-dessus de nous, ce serait plus facile pour s'endormir paisiblement."

"T'en as déjà vu dans cette ville pourrie, toi? Moi, jamais. Trop de pollution, trop de néons et de panneaux publicitaires. C'est une chose que j'ai jamais compris ça: pourquoi tout laisser allumé quand c'est fermé?"
Il secoua faiblement la tête et enleva son pull pour le déposer sous sa tête, cherchant un peu de confort.
"J'te savais pas si écolo, toi. Ni aussi...rêveur?"
Lui-même n'avait pas l'air convaincu du terme choisi.

"Roohh, pourquoi je continue d'essayer avec vous tous?", encore plus éreinté qu'auparavant.

"Comment ça? On t'accueille et c'est comme ça que tu réagis? Je plaisantais juste, hein! T'as raison: c'est complètement con de les laisser faire. Du gâchis d'électricité. Ici bas, c'est comme si les gens pensaient que nos réserves étaient inépuisables! Et ça, c'est dégueulasse! Et égoïste."
Il s'époumonait avec passion à présent, mais cela plaisait à Dimitri. Ce dernier se releva et attrapa la main de son partenaire pour l'asseoir de nouveau.

"Tu sais ce qu'on devrait faire? Leur faire comprendre. Ils n'écoutent pas les politiciens, le maire, les gens raisonnables? Dommage pour eux: nous, on ne va pas y aller doucement. On va leur faire comprendre maintenant!"
L'autre jeune homme resta silencieux un instant. Quant à Dimitri, il rayonnait de passion, et d'énergie incandescente. D'ailleurs, sa peau était plus orangée que d'habitude... C'était assez incroyable.
Dans le noir, il luisait faiblement. Et Dimitri se doutait de ce qui arriverait s'il s'échauffait plus; mais à ce moment-là, il s'en foutait complètement.

"T'as déjà une idée? Voire plusieurs? T'as l'air si déterminé...t'y penses depuis longtemps, pas vrai?"
Et son sourire en disait long, alors il se leva et embrassa Dimitri avec fougue. Espérant le voir chauffer encore plus... Pas plus extraordinaire que quelques secondes plus tôt.
"Tu voulais que je me transforme en soleil ou quoi?", il eut un court rire, pas moqueur mais presque inquiet. Peut-être que tout cela était une erreur. Et l'autre sembla lire ses pensées.
"Non, ce n'en est pas une. Ce qui serait idiot par contre, ce serait de nous laisser tomber et d'aller retrouver tes amis. Tu n'es pas encore préparé."

"C'est pas à moi de décider de ça?", sa voix beaucoup moins tendre.
"C'est un simple conseil. Si t'as un peu de bon sens et de lotie, tu m'écouterai sans broncher et sans le prendre mal."
Dimitri grogna seulement, à moitié conscient que l'autre avait raison.

"Écoute-moi, Dimitri: tu restes un peu avec nous, on t'aide, tu nous secondes et après tu avisera. Toi et toi seul. Ta vie, tes choix. Personne ne te forcera à rester si tu ne le veux plus."
"Même pas toi?", il y eut un silence inconfortable puis son partenaire retrouva sa voix.
"Non, même pas moi. Même si tu sais que je ressens quelque chose pour toi. Et que pour une fois, t'es pas un de ces gars qui crient sur les toits qu'il n'est pas gay. Toujours été abonné à ce genre de lâches. Et ça a l'air...réciproque."
De nouveau, il y eut un silence. Celui-ci était moins pesant...en tout cas pour "l'ami" de Dimitri.

"Alistair...je ne sais vraiment pas si... On se connaît à peine."

"Et en restant quelques temps avec nous, tu apprendra à me connaître. Et moi, je ferai de même. Rien de mal à ça. Peu importe pour l'instant, non? (Dimitri ouvrit la bouche pour le contredire ou émettre une réticence, mais Alistair leva la main pour reprendre) Mais on s'éloigne du sujet de base: parle-moi de tes plans d'attaque d'abord."

"Le boulot avant les mecs, hein?", tenta de dire gaiement l'adolescent.
"Plutôt le devoir avant la passion, on va dire. Pour ce soir, au moins." Et quand Dimitri lui sourit "innocemment", Alistair ne put résister et vint l'embrasser langoureusement.

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