Chapitre 8 :
Ludwig fut réveillé en sursaut par quelqu'un qui tambourinait la porte de sa chambre. Le jeune homme se couvrit rapidement et ouvrit. Il se retrouva face à un Davy essoufflé et paniqué qui tentait de reprendre une respiration plus calme.
— Viens vite.... Linwood... Aah... Il va y passer...
Tous les deux se mirent à courir dans les couloirs, slalomant entre les employés du château. Ils n'avaient pas de temps à perdre. Ils traversèrent les jardins et se retrouvèrent dans une forêt. L'orée de celle-ci était verte et abondante mais plus on s'y enfonçait, plus les arbres se faisaient rares, et le peu qu'il restait était carbonisé. Ludwig et Davy ne firent pas de pause pour observer cette désolation et filèrent à toute allure. Ils commençaient à entendre quelques voix. Cela signifiait qu'ils n'étaient plus très loin.
— Pour ton crime, tu vas connaître la punition que tu mérites. Gardes, passez-lui la corde autour du coup !
Deux hommes saisirent Linwood par les bras, qui était d'ailleurs couvert de bleus et de plaies. Ses cheveux, maculés de rouge et de terre, traînaient sur le sol. Le jardinier ne semblait pas complètement conscient. On l'approcha d'un arbre qui n'était plus tout jeune. Il avait perdu ses couleurs mais également des branches. L'une des rares qui restaient servait à la torture des criminels depuis quelques années.
Parmi les réactions, on en trouvait des bien différentes. Tandis que Ludwig et Chester se maintenaient debout, immobile, le visage sombre, Davy et Forrest, ce dernier plaqué au sol par un soldat, criaient à plein poumons. Davy s'élança sur les gardes et fut balayé aussitôt.
— Je ne vous en tiendrai pas rigueur, déclara le roi. Je peux comprendre ce que...
— Fermez-la ! s'écria Forrest. Vous ne savez pas de quoi vous parlez !
Le monarque ne répondit pas.
— Et toi, Chester, aide-nous au lieu de rester planté là !
Le jardinier baissa la tête et soupira :
— Cela ne sert à rien.
— Comment ça ? Tu t'entends parler ? s'égosilla-t-il. Ne me dis pas que tu es de leur côté ?
— Non. Mais...
— Alors fait quelque chose !
Deux cascades apparurent sous les yeux de Forrest. Il ne cessait de hoqueter, l'empêchant de sortir un mot de plus. Quant aux gardes, ils avaient déjà passé la corde au cou de Linwood. La vie de ce dernier ne tenait plus qu'à un tabouret miteux.
— Une dernière volonté ? demanda le roi.
— Méfiez-vous de ceux qui tirent les ficelles.
— Gardes, purgez-moi ça !
L'un d'eux donna un coup de pied au tabouret qui s'écroula. La corde tenait dorénavant fermement le cou du jardinier. Celui-ci commençait à toussoter, par manque d'oxygène. Ses deux frères les plus jeunes hurlèrent de plus belle tandis qu'on les ramenait de force au château. Ludwig et Chester, ayant gardé leur expression fermée, se laissaient faire, précédés par le monarque qui regarda le torturé, cracha au sol puis repartit.
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471 mots.
Publié le 30/01/2021
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