5.
♪°Pour une lecture avec plus d'émition écoutez la musique en média°♪
∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆
Luce :
Je suis en train de me ventiler et lui, il est là à me regarder. C'est agaçant la manière qu'il a de fixer les gens là. Je réponds afin que ce petit jeu de regard cesse.
- Je vais bien, je suis juste un peu fatiguée.
- C'est pour ça que tu es en train de te ventiler et que tu viens de prendre ton médicament ?
Élémentaire mon cher Watson, comment tu as su ? C'est quoi son problème, il n'a qu'à me laisser tranquille, orh.
- Je vais bien, arrêtez de croire des choses. Vous m'avez aidé une fois et je vous en serais éternellement reconnaissante.
Il se remet à me fixer, comme un père qui attend une explication de la part de son gosse qui a fait une bêtise. Mais moi, je ne suis pas sa fille et j'ai du travail encore. On m'a toujours appris à respecter mes aînés et être reconnaissante quand quelqu'un t'a fait du bien alors je le remercie et retourne travailler.
- Merci de vous inquiéter pour moi, mais il n'y a rien à craindre. Sur ce, je vais vous souhaiter une bonne soirée, j'ai encore du boulot.
Sur ces derniers mots à son égard, je retourne dans le restaurant, me sers un grand verre d'eau pour refouler cette soudaine envie de vomir qui me prend. J'avance vers les collègues et ces derniers, donc Naomie et Harris se précipitent vers moi. Ils me regardent bizarrement, mais vraiment, ils commencent à m'effrayer.
- Tu vas mieux, me demande Harris.
- Oui, ça peut aller, ne vous en faites pas.
- Tu es sûr de pouvoir tenir le reste de la soirée ? Ajoute Naomie.
- Tu es sûr de pouvoir tenir le reste de la soirée ? Arrêtez de rester là à m'ausculter et allez-y prendre les commandes des clients.
- Okay chef, oui chef.
Nous rions et ils retournent à leur poste. Il y a quelques personnes qui affluent par ici, je suis sûr que la nouvelle a fui qu'il y avait des joueurs du PSG ici, car beaucoup sont venus avec leurs maillots du club. J'avance vers une table et demande aux clients s'ils ont déjà fait un choix à propos de ce qu'ils aimeraient commander. Je patiente quelques minutes le temps qu'ils finissent de choisir et retourne en cuisine. Je passe la commande au cuisinier et attends qu'il apprête toutes les assiettes. Le service se poursuit durant une heure et demie pour moi. Aux environs de vingt-trois heures, minuit alors qu'on s'apprête à recevoir les tous derniers clients, je suis frappée d'une grosse fatigue. Au départ, je fais comme si de rien n'était, mais Marie a vite décerné que je feignais d'aller bien. En bonne amie et collègue, elle est partie le signaler à notre manager qui m'a sommé de rentrer.
Me voilà en plein milieu de Paris en train de marcher pour rentrer chez moi. Je n'ai pas voulu prendre de taxis dans mon état, on ne sait pas ce qui peut arriver. J'ai essayé de joindre Maxence, mais il est indisponible, sûrement occupé avec une fille.
Que je suis bête, il faut que j'appelle les gars du bâtiment pour qu'ils viennent me chercher, sinon on risque le pire. Je regarde ma montre et vois qu'il est minuit quarante-cinq. Je ne sais même pas où je suis là, clairement, je me suis perdue. Non, je ne peux pas, si ? Pourquoi je n'ai pas pris de taxis encore ? Bientôt quatre ans que je suis dans cette ville et j'arrive encore à me perdre, quelle classe !
Dans ce genre de circonstances, il ne faut jamais rebrousser chemin, alors je continue d'avancer, le regard floué par moment. Sans m'en rendre compte, je passe devant une boîte de nuit, il y a des gens complètement ivres devant. Je presse le pas quand je remarque qu'on me suit, même si je peux me défendre, dans cet état ce serait peine perdue. Je sors vite mon téléphone et compose le numéro d'Ousmane. Argh, ce gros dormeur-là, il n'écoute rien, c'est sûr ! Entre temps, les deux hommes qui me suivent arrivent presque à ma hauteur. Dieu épargne ta fille, je cours dans une ruelle qui malheureusement, est un cul-de-sac.
Je rappelle Ousmane, je fais des messages SOS, rien. Dernier espoir, j'appelle Emmanuel, mais lui aussi, il ne répond pas. Je commence à perdre espoir quand les deux gaillards, 1m85 environ approchent de plus en plus. Mon téléphone se met à sonner, et affiche le prénom d'Ousmane, je décroche vite.
- Allô ?
- Allô, Ousmane vient me chercher, je me suis égarée et je risque de tomber dans les pommes. Et il y a deux hommes qui...
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que l'un d'entre eux m'arrache mon téléphone.
- Eh, à qui tu parles là ma jolie ?
- Raccroche abrutis, la personne au bout du fil nous écoute.
Avant qu'il ne coupe l'appel, j'essaie de crier le prénom de mon ami, mais celui un peu plus lucide vient poser sa main moite sur ma bouche. Beurk, j'ai encore plus envie de vomir et il m'empêche de respirer correctement. Merde, j'ai plus qu'un don pour me mettre dans des situations pas possibles. Je tente de hurler malgré sa main qui ralentit la portée du bruit.
- Calme-toi ma belle, il est mieux pour toi que tu te laisses faire et coopères tranquillement, dit-il en se collant à moi, sinon tu...
- Eh vous là ! Qu'est-ce que vous faites ?
Qu'est-ce que vous faites ? Sûrement la deuxième option, en tout cas celui qui me touchait s'est reculé. Puis la voix s'élève à nouveau.
- Je réitère, que faites-vous là ?
- Eh, tire toi mec, ce ne sont pas tes oignons. On s'occupe de la petite, après on la laissera tranquillement reprendre son chemin.
J'étais debout et mes jambes tremblaient tellement et ne pouvant plus supporter le poids de mon corps, je m'écroule en poussant un petit cri de douleur. Tous les trois se retournent vers moi, et je commence à grogner, c'est mauvais signe. Je fouille mon sac avec empressement à la recherche d'un sachet de Gaviscon pour soulager ma douleur. Voyant cela les deux mecs bourrés prennent la fuite, celui qui avait mon téléphone le dépose au sol et court. Ça aurait pu être amusant dans d'autres circonstances, mais pas maintenant. Je peine à ouvrir mon médicament, mes mains sont à présent moites, super.
- Laisse-moi faire, dit Kylian en m'arrachant le médicament des mains.
Comment il fait pour toujours être là où je suis ?
- Comment tu fais pour toujours te retrouver dans cet état ? À croire que tu t'en fou de ta santé. Tiens.
Il me tend le médicament, mais je ne réagis pas, je suis incapable de bouger mes mains. Les larmes commencent à couler. Non, pas devant lui, il va sûrement se venter auprès de ses potes plus tard. Et n'allez pas croire que j'ai eu peur ou quoi, c'est juste une réaction normale pendant chaque crise.
- Ouvre la bouche, me dit-il.
Je m'exécute et il me le donne. J'avale la substance laiteuse en fermant les yeux. Il me demande la permission avant de poser sa main sur ma taille et m'aide à me relever. J'ajuste mon sac sur l'épaule et avance avec Kylian vers mon téléphone qui est toujours au sol. Lorsque je veux me courber pour le ramasser, il le prend et me le tend, je lui merci et remarque les appels manqués des garçons. Ils doivent être super inquiets, tout ça parce que je n'ai pas voulu prendre un putain de taxis. Nous marchons en silence jusqu'à la sortie de la ruelle, il y a des voitures garées un peu partout. Nous arrivons près de la boîte de nuit, il me demande de rester là.
- Attends-moi là, d'accord ? Je vais dire au revoir à mes potes et récupérer mes affaires.
Je secoue la tête de haut en bas et il entre dans la bâtisse. Pendant ce temps, je profite à appeler Ousmane pour les rassurer. Suis sûr qu'ils ont réveillé les autres. Je lance l'appel, de fonds ça n'a même pas sonné deux secondes qu'il a déjà décroché.
- Allô, Luce ! Où es-tu ? Comment tu vas ?
- Hum, je ne sais pas trop, je ne vais pas bien. Mais je suis en sécurité, c'est le plus important.
- Comment ça, tu ne sais pas où tu es ? Active ta localisation et tu sauras, oh, on arrive te chercher.
- Non, ce n'est pas la peine de vous déplacer, il est super tard.
Entre temps, Kylian sort de la boîte accompagné de Presnel. C'est quoi tout ça ? Jordan est en train de crier à l'autre bout du fil, mais ce n'est pas possible.
- Bon les gars, je vous laisse, on se voit dès que j'arrive, d'accord ? Bye.
Je raccroche et les deux footballeurs arrivent à ma hauteur.
- C'est elle, dit Kylian.
Comment ça elle ? Oh, frère, on m'explique ? Presnel me tend la main pour me saluer.
- Bonsoir, je suis Presnel, un ami et collègue de Kylian.
- Bonsoir, moi, c'est Luce, dis-je la voix rauque.
Ils se regardent, puis Kylian dit à Presnel qu'il doit me raccompagner et promet de passer le voir le lendemain. Pendant ce temps, la douleur dans ma poitrine redouble d'intensité, je suis soudainement prise d'un haut-le-cœur que j'essaie tant bien que mal de refouler. Je ferme les yeux et porte ma main droite sur ma poitrine et l'autre sur ma cuisse gauche.
-Tu vas bien ? S'enquit Presnel.
- Oui, j'ai juste eu un léger haut le cœur, pas de quoi s'inquiéter.
- Si tu as envie de vomir, on peut retourner dans la boîte et tu vas dans les vestiaires.
- Non, ça ira, merci.
À peine ai-je fini de parler que je suis de nouveau frappée d'une envie de vomir.
- Tu es vraiment sûr que tu ne veux pas qu'on aille dans la boîte ?
- Ok, allons-y.
Je suis les garçons en titubant un peu. Une fois à l'intérieur, je suis frappée par une grosse vague de chaleur. Kylian me montre les toilettes des femmes et je me précipite vers elles, entre à l'intérieur et referme la porte derrière moi. Je me courbe en faisant attention à ce que mes tresses ne tombent pas dans la cuvette des WC et pose mes mains de part et d'autre du mur. Je ne tarde pas à rendre ma bile. Chaque fois que les muscles de mon abdomen se contractent, une douleur affreuse me tenaille. Je vomis tellement fort que je suis sûr qu'on m'écoute à l'extérieur. J'ignore le nombre de minutes que j'ai passé au-dessus de la cuvette à vomir mes tripes, mais quand je me relève, tout se met à tourner autour de moi. Mon dos heurte le mur et j'attends que ça passe. Quand c'est bon, je vais laver mes mains et rincer ma bouche puis sors de là. Les footballeurs sont entrain de parler avec des filles, alors pour ne pas les déranger, je passe sans les regarder et vais attendre dehors. Profitant du fait d'être seule, j'envoie un message à Ousmane lui disant de m'attendre en bas de l'immeuble. Kylian et son ami sortent quelques minutes après et il me demande pourquoi je ne les ai pas attendu.
- Pourquoi tu ne nous as pas attendus ?
- Je ne voulais pas déranger et en plus, il faut que je rentre. Merci encore pour votre aide, bonne soirée.
Je commence à m'en aller, mais il vient se poster devant moi.
- Où vas-tu comme ça toi ?
- Bah prendre un taxis, pardi.
- Hors de question, dans ton état, il pourrait t'arriver n'importe quoi.
- Je sais me défendre.
- Comme tu t'es défendu avec les deux autres abrutis là, il rit, puis reprend. Laisse-moi au moins te raccompagner, tu fais pitié avec cette mine.
Je ne prends même pas la peine de répondre et décide de m'en aller. Je marche lentement, très lentement, poser un pied devant l'autre devient difficile. Dieu, c'est quoi cet acharnement, orh ! Je préfère m'arrêter et sortir mon téléphone et vérifie l'heure. Il est minuit passé, et les tarifs sont plutôt élevés à cette heure, je décide donc d'appeler Jordan. L'appel lancé, je porte le téléphone à mon oreille, et attends qu'il réponde.
- Excuse-moi ?
Je me retourne pour faire face à Kimpembé.
- Oui ?
- Je...
Je lui fais signe de se taire et répond à mon ami.
- Wesh, oui, bientôt, je suis dans le taxis pour rentrer. Mais vous êtes idiots ou quoi ? Qui réveille une dame du troisième âge pour si peu ? Passes lui le téléphone. J'attends quelques secondes et elle me répond. Mamie Jeanne rentre te coucher, oui, je vais le faire promis, bye.
Je raccroche en mettant ma main sur mon front, ah ces petits, ils vont m'entendre. Bref, je regarde le footballeur devant moi et il me dit :
- Désolé pour l'autre idiot qui me sert d'ami. Mais il n'a pas tort, j'ai pu remarquer ta fragilité en un instant. Ta mine est horrible et je ne crois pas qu'un taximan puisse accepter de te prendre, imagines, tu vomis dans son véhicule.
- Hum, je peux toujours marcher jusqu'à chez-moi.
- Je n'en suis pas si sûr, il y a, quelques minutes, à peine, tu avais du mal à avancer. Le mieux pour toi serait de venir avec nous. Nous allons te raccompagner chez toi. Et tu ne peux pas refuser sinon je m'en voudrais de ne pas avoir pu t'aider.
- OK, c'est bon, je viens avec vous.
Nous allons vers la voiture de Presnel et il m'ouvre la portière arrière. Je monte à l'intérieur imiter par eux. Je passe mon adresse à vice capitaine du PSG et il l'entre dans son GPS puis il se met à conduire. Le trajet se fait en silence, personne n'ose parler et ça m'arrange, car je n'en ai pas du tout envie. On arrive enfin à mon immeuble et je les remercie avant de descendre. Je tape le code pour entrer, mais un nouveau vertige me saisit, super. J'arrive tout de même à ouvrir la porte, mais quelqu'un vient me tenir par la taille, pas besoin de regarder qui s'est, je le reconnais à son odeur. Nous montons dans l'ascenseur et j'appuie sur le bouton quatre. Quand il s'ouvre, nous avons à peine le temps de sortir qu'une foule se jette sur nous.
- Oh mon Dieu, Luce, tu vas bien ? Demande Ousmane.
- Tu nous as fait tellement peur, surtout quand tu as crié à cause des types qui te suivaient, ajoute Emmanuel.
- Eh, les garçons laissez-la respirer. Et emmenons là dans son appartement.
Je remercie intérieurement Fatima pour cette sage intervention et lui passe la clef, elle ouvre la porte et nous entrons tous. Kylian m'aide à m'asseoir, mais je sens aux regards que me lancent mes amis que je vais passer un sale quart d'heure. Ils regardent les footballeurs puis se regardent entre eux, c'est Jordan le plus âgé de nous qui prend la parole.
- Bonsoir, excusez-nous de ne pas vous avoir salué avant. Je suis Jordan et là, ce sont mes amis, ils sont ma famille ici. En leur nom et au mien, je viens vous remercier du fond du cœur de nous avoir ramené cette jeune fille saine et sauve.
Le regard qu'il m'a lancé lorsqu'il a dit jeune fille, j'ai eu peur. Les footballeurs le saluent et il poursuit.
- Vous voulez un verre, d'eau ou un jus d'orange ?
- De l'eau, merci dit Presnel.
Fatima s'en va chercher des verres et une bouteille d'eau minérale. Pendant ce temps, deux bouilles bien énervées se tournent vers moi.
- Non mais tu es sérieuse là ? Ça ne va pas chez toi ou quoi ? Pourquoi ne pas avoir pris un taxis pour rentrer directement à la maison ? Tu t'es prise pour dora l'exploratrice ou quoi ? Tu sais comment on s'est inquiété pour toi ?
- Laisse Ousmane, ça lui fait plaisir de nous faire peur. On peut au moins savoir si tu as mangé et pris tes médicaments avant d'aller bosser ?
Je secoue la tête à la négative. Elle lève les mains au ciel avant de les poser sur sa tête.
- Combien de fois, mais combien de fois, on t'a répété de te nourrir correctement et de suivre ton traitement à la lettre ? C'est quoi le problème avec toi ma sœur ? Tu veux refaire un tour à l'hôpital, c'est ça ? Tu crois qu'on a assez d'argent pour les frais médicaux ? Tu veux encore inquiéter tes parents qui sont à des milliers de kilomètres d'ici ? Quand vas-tu prendre conscience que nous sommes tous impliqués dans ce qui t'arrive ? Tshiip, j'ai envie de te corriger si tu savais.
Elle s'éloigne et reprend son souffle, tout le monde s'est tu lorsqu'elle parlait. On aurait dit une mère qui sermonne son enfant, même les deux footballeurs-là étaient stupéfaits. En parlant d'eux, après les remontrances que m'ont fait Hafsa et Ousmane, ils se sont levés pour partir. Jordan et Emmanuel se sont chargés de les raccompagner. Quant à moi, je sens qu'on n'a pas fini de crier dessus. Aidez-moi !
************************************************************************
Coucou !
Voici un nouveau chapitre,
J'espère qu'il vous a plu ?
À très bientôt !
Kiss🦋✨
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top