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Luce :

Je suis dans ma chambre vidée quelques minutes plus tôt par les visiteurs que je n'attendais pas. Depuis lors je suis en train de discuter avec ma tante, les larmes coulant à flots.

– Comment... vais-je...dire... à... à mon père que je suis stérile ? Il dira que je couché avec des hommes, que je l'ai déshonoré en chopant une infection qui m'a rendu ainsi, que je suis comme...

– Comme moi c'est ça ? Demande ma tante, Luce pardonne moi parce que à cause de mes erreurs ton père a dû être plus sévère et strict avec toi. Mais tu n'es pas moi, tu es encore pucelle et d'aussi loin que je m'en souvienne tu disais que les garçons en CP étaient des maladies ambulantes.

Lorsqu'elle finit sa phrase la porte s'ouvre brusquement sur Kylian. La terreur prend possession de moi. Et si il a entendu notre conversation ? Non non non, oh non j'espère que non !

– Excusez-moi, euh j'ai fais tomber ma carte par inadvertance, dit-il en regardant au sol précisément à l'endroit où il était quelques minutes avant son départ.

– Okay, répond ma tante en souriant tandis que moi je tremble.

Il se courbe pour la prendre et lance :

– La voilà, merci encore je vais définitivement vous laisser. Passez une excellente soirée.

Il sort de la chambre et lance un regard à ma tante qui me rassure en souriant. Je suis épuisée mais il faut que mange avant de m'endormir, ce que je fais. Après avoir souhaité une bonne nuit à ma tante je ferme les yeux non sans me poser une tonne de questions.

Mon sommeil n'a pas du tout été réparateur bien au contraire, mon cerveau m'en a fait voir de toutes les couleurs. Mais bon que puis-je faire d'autre ? Absolument rien.

Après avoir pris ma douche avec l'aide de ma très chère tata Rosalia, je remet la tenue de l'hôpital et patiente qu'une infirmière apporte mon petit déjeuner. Franchement je n'aime pas trop et j'ai hâte de sortir. Normalement je pourrais sortir demain grâce à Dieu.

Ma journée est plutôt banale, je déteste rester sans rien faire de plus je rate les cours. À qui vais-je bien pouvoir demander ses fiches pour me mettre à jour ? Maxence lui il est clairement fâché contre moi, c'était affiché sur son visage hier. Flemme hein.

    ****

Il est présentement dix-neuf heures cinquante-huit minutes et deux grosses têtes viennent de faire leur entrée. Faites une haie d'honneur pour Emmanuel et Jordan les best !

– Bonsoir petite tête, me salue Emmanuel, ça va toi ?

– Salut POBA, fait Jordan d'un signe de la tête.

Je glousse avant de répondre :

– Bonsoir vous deux, moi ça va plus qu'hier et moins bien que demain et vous ?

– Moi ça va par la grâce de Dieu, merci de demander, répond Jordan.

– Comme le dit si bien Ruth Kimongoli, ça va plus qu'hier et moins bien que demain. Sinon où est ta tante ?

Je rigole lorsque Emmanuel répond de la même manière que moi, oui on l'aime cette femme !

– Elle est partie se changer à son hôtel et envoyer des dossiers à son patron. Je pense qu'elle sera là avant vingt-et-une heures.

– Okay et la journée ? Pas trop ennuyante j'espère ?

– Pas du tout, fais-je ironiquement, j'ai passé la meilleure journée de ma vie à ne rien faire Jo !

– Mais demain tu sors mwane, reste tranquille, réplique Emmanuel, ah il y a pire aussi hein.

– ouais et les autres ?

– Fatima et Ousmane sont déterminés à nous faire cracher le morceau sur ce qu'on leur cache te concernant tandis qu'Hafsa...

Jordan s'arrête et souffle, il à l'air dépassé en vrai gérer notre petite famille n'est pas de tout repos hein. Emmanuel poursuis alors :

– Hafsa j'ai envie de la frapper pour la recarder mais je ne suis pas un homme violent, et ça ne résout pas les problèmes. Cette fille est tellement entêtée et bornée, eh PAPA non on n'en peut plus ! Elle s'est fâchée avec Fatima et nous reproche de l'écarter du groupe tandis que...

Il s'arrête à son tour et souffle bien fort, c'est rare que Emmanuel et Jordan soient comme ça, elle a vraiment dû abuser dans son comportement la meuf. C'est peut-être à cause de moi, il faut que je me rassure un minimum :

– J'espère juste que ce n'est pas à cause de moi qu'elle est devenue comme ça rassurez-moi ? Depuis la dernière fois je l'évite et comme vous avez pour la plupart pris ma défense ça a dû l'irriter.

– Et alors ? Luce, ce n'est pas une raison valable vous comptez toutes au même niveau pour nous donc il n'y a pas à éprouver une quelconque jalousie, dit Emmanuel calmement.

– Parlez avec votre sœur, je suis sûre que c'est pour cette raison qu'elle s'est emportée, elle a juste beaucoup accumulé.

– Mouais si tu le dis, lance une nouvelle fois Emmanuel.

– À ta sortie d'ici on fera une réunion, nous ne sommes plus des adolescents pour se comporter comme eux.

Je préfère ne rien ajouter pour éviter d'attiser leur lassitude face au sujet.

******

Hafsa :

Je suis assise chez-moi, dans l'appartement que je partage avec Fatima qui a décidée de m'ignorer depuis hier pour je ne sais quelle raison. Pardon je n'ai pas le temps de chercher à comprendre ses sautes d'humeur.

J'ai fini de manger et je suis posée devant la télé pour quelques minutes seulement le temps de digérer avant d'aller travailler. Vraiment nous les étudiants en médecine on souffre, pas comme les paresseux de Droit là tshiip !

Koh le droit est difficile, nous sommes chargés kankankan mais c'est toujours elle qui est dehors. La preuve sont apparemment est vide depuis hier, aucun signe de vie humaine bref, pas mon dos.

Excusez-moi en vrai je ne suis pas comme ça mais cette Luce commence vraiment à m'insupporter, avant tout allait bien jusqu'à ce qu'on découvre qu'elle était malade.

Ça encore on l'a bien pris et on s'est même organisé pour veiller sur elle tellement en arrivant elle était fragile et perdue mais non elle n'a pas essayé de faire des efforts en retour. Elle ne prend presque jamais ses médicaments et se nourrit mal juste pour attirer l'attention de tout le monde sur elle comme si on était ses darons.

Ousmane et elle sont devenus super proches mais grave on croirait qu'ils sont nés ensemble, ça j'ai supporté. Fatima et Jordan même s'ils semblent parfois blasés sont TOUJOURS présents dès qu'elle a un petit bobo même lorsqu'elle se congne le petit orteil. Ça j'ai cautionné mais qu'elle me prenne Emmanuel ça non !

La dernière fois lorsqu'on l'a trouvée fiévreuse chez elle ça a été la goutte de trop pour moi. Je l'aime cette fille mais elle ABUSE grave avec ses problèmes. On en a tous d'ailleurs !

Lorsque chez les boys on s'était retrouvé juste nous, notre groupe d'avant sans elle, j'avais craqué. Tout était sorti j'en avais plus que marre de cette situation là mais eux au lieu de me comprendre ils ont commencé à me juger. À cause d'elle je me suis fortement disputée avec Emmanuel, lui qui était d'habitude si doux avec moi. Les autres la défendaient mais pas comme lui. J'ai vraiment été blessé mais bon tout le monde s'en fou.

Pendant que je suis dans mes pensées j'écoute la porte s'ouvrir, c'est Fatima qui vient de rentrer des cours.

– Salut, lance cette dernière.

– Tu t'es souvenu que j'existais ? Bonsoir.

– Tu vois pourquoi je ne t'ai pas parlé hier ? Hafsa nous sommes fatigués de ton comportement là, il faut changer ça.

– Pardon hein je n'ai rien à changer bref comment était ta journée ?

– Hum, épuisante et la tienne ?

– Comme tu vois bah la routine, j'ai révisé et fait des fiches. Je vais même aller bosser j'ai une tonne de devoirs à rendre, me pleins-je.

– Ça ira, courage ! D'ailleurs tu sais quand tu vas commencer ton internat et dans quel hôpital ? Me questionne Fatima.

Je soupire, franchement cette histoire d'interne là je ne suis pas prête. Devoir dormir à l'hôpital ne m'enchante pas du tout mais bon l'amour de métier nous pousse jusqu'à nos derniers retranchements.

– Non pas encore mais ça ne saurait tarder, bon je vais travailler ta nourriture est dans la cuisine, j'ai fait du riz thiéboudienne.

– Aïe je vais me régaler oh, merci encore Hafsa Sénégal rekk !

Je ris avant d'aller dans ma chambre, cette aime trop manger quoi.

******

                                 Luce :

Il est presque minuit et ma tante n'est toujours pas là, je crois qu'elle ne viendra pas ce soir. Les boys quant à eux m'ont laissé vers vingt-deux heures trente et depuis je suis toute seule. Je décide alors de lire ma bible et quoi de mieux que lire le livre du commencement.

Depuis que je lis là, je suis restée bloquée sur l'insolence de Caïn, mais eh ! On peut être impoli comme ça ? Carrément il dit à Dieu "suis-je le gardien de mon frère" ? Qui peut faire ça aujourd'hui ?

‭‭Genèse‬ ‭4‬:‭9‬ ‭PDV2017‬‬ : Alors le Seigneur dit à Caïn: « Où est ton frère Abel? » Caïn répond: « Je ne sais pas. Est-ce que je suis le gardien de mon frère? »

Quel culot ? Quelle audace ! Mais oui le père de l'impolitesse c'est lui adieh ! Je m'arrête aujourd'hui, il faut d'abord que je demande au PÈRE comment il a fait pour réagir aussi bien face à ça. Ah la colère pousse l'homme à faire des choses hein, c'est pourquoi la bible nous demande garder nos cœurs plus que tout autres choses.

Je épuisée et m'endors les minutes qui suivent la réception du message de tante Rosalia me prévenant qu'elle ne pourra pas venir mais qu'elle sera là demain pour ma sortie de l'hôpital.

Dix heures, les infirmières viennent prendre mes paramètres et c'est partie pour une dernière série de test avant ma sortie prévue pour quinze heures. La journée passe vite le moment pour moi quitter l'hôpital à enfin sonner. Enfin !

Mon sac au pied du lit, j'attends que les boys arrivent ainsi que ma tante. Emmanuel est allé solder les frais d'hospitalisation accompagné de Jordan. Tante Rosalia est partie se prendre un café. Ils reviennent en même temps que le médecin qui me suit.

– Alors comment vous sentez-vous ? Me demande ce dernier.

– Je suis épuisée et j'ai hâte de retrouver mon lit, dis-je en souriant.

Il me sourie en retour et dit :

– C'est bien, il ne faudra pas faire des gestes brusques ou de gros efforts qui pourraient vous demander de tirer vos muscles de la paroi abdominale antéro-latérale. Aussi vous devrez suivre votre traitement à la lettre, en cas de tiraillements contactez-moi immédiatement enfin vous repasserez d'ici deux semaines pour voir si ça cicatrise bien.

– J'y veillerais ne vous en faites pas, merci encore.

– Très bien, je vais vous souhaiter un bon retour chez vous et surtout bon rétablissement, finit-il en quittant la chambre.

Nous avons quitté l'hôpital puis nous nous sommes arrêtés à la pharmacie avant de rentrer. Quelle joie de pouvoir rentrer à la maison, rien que l'odeur du hall m'avait manqué.

Nous prenons l'ascenseur tranquillement jusqu'à mon étage, lorsqu'on arrive juste devant ma porte trois silhouettes se tiennent devant. Qu'est-ce qu'ils font là eux ? Sérieux j'espère que les garçons n'ont rien dit.

Ousmane, Fatima et Hafsa nous regardent les visages serrés, l'autre là on dirait même qu'elle est blasée en tout cas c'est son problème.

– Salut, lance Fatima, on peut savoir d'où vous venez ? Elle regarde ma tante vite fait et poursuis, donc vous avez décidé de nous cacher des choses ?

Je préfère ne pas répondre, Jordan le fait à ma place.

– Rentrons ensuite on pourra parler pardon je suis crevé.

– Hum, fait Hafsa, je suis sûre que madame a encore fait des tonnes sur son état de santé regardez la, tchip.

Je l'ignore et passe la clé à Emmanuel pour qu'il ouvre l'appartement, dès que c'est fait j'entre en premier. Ma tante prend mon sac et alors qu'on se dirige vers ma chambre Fatima hausse le ton :

– On va me dire ce qui se passe ici maintenant ou je vais m'énerver bêtement.

– Mais pourquoi tu demandes même, tu ne vois pas que votre petite protégée a encore tout fait pour attirer l'attention sur elle. Tout pour les caméras on t'a dit !

Là c'est la goutte de trop en plus devant ma tante ! Sans gêne !

– Premièrement vous allez baisser d'un ton, comme vous ne voyez pas qu'il y a une grande personne parmi nous. Je ne sais pas si elle ressemble à votre amie. Mais franchement l'état dans lequel je suis ne me permet pas de te répondre Hafsa et je ne le ferais jamais. Tata s'il te plaît aide-moi.

Hafsa, Fatima et Ousmane font les grands yeux, tandis qu'une douleur sous forme de piqûre se diffuse dans mon bas ventre.

– De quoi tu parles, me questionne Ousmane alors que ma tante me fait asseoir sur le canapé. Et pourquoi tu l'appelles tata ?

Je soupire et regarde tour à tours Jordan puis Emmanuel.

– Franchement, je ne pensais pas que vous étiez capable d'une telle impolitesse, minimum saluer quelqu'un qu'en plus vous ne connaissez pas, commence Jordan. Vôtre amie est malade et à cause de votre comportement elle a préféré vous le cacher. Je n'imagine même pas comment elle aurait fait toute seule si je ne l'avais pas découvert puis Emmanuel....

Il souffle et se pince l'arrête du nez avant de poursuivre.

– Luce a dû se faire opérer, elle allait mal et préférait nous éviter à cause de vos paroles. J'ai dû insister pour qu'elle se confie à moi même Emmanuel j'ai dû forcer pour qu'elle lui dise. La dame que vous voyez assise à côté d'elle c'est sa tante qui a été d'une grande aide. Bref j'en ai trop dit, franchement je suis déçu et pas qu'un peu.

– Luce, commence Ousmane, je suis blessé que tu m'ai caché ça mais tu as tes raisons et je crois connaître lesquels. C'est juste que voilà, n'oublie pas que je serais toujours présent pour toi.

– Je sais Ous...

Fatima n'ose même plus lever la tête, Hafsa me fixe et commence à parler :

– Lu...

– Pardon Hafsa tout le monde sauf toi, je n'ai pas la force d'en écouter plus venant de toi. Tu as déjà assez parlé comme ça, merci.

– Je m'excuse, lance Fatima, excusez-moi si je me suis montrée malpolie. Bonsoir madame, Luce j'espère que tu t'en remettras, je vais vous laisser...

– Tu restes ici, tonne fortement Jordan, j'en ai plus qu'assez de vos comportements d'adolescents là. Essayez-vous nous allons parler comme des adultes et la personne qui osera faire semblant va vraiment m'énerver...

Okay yaya réunion sur nous mainon, je vais me taire et écouter.

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Coucou darling's ✨❤️

Bonne lecture et soyez béni(e)s

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