16.

♪°Pour une lecture avec plus de sensibilité, écoutez la musique en média°♪

∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆∆


                               Luce :


Une semaine, ça une semaine que j'ai parlé avec Jordan, une semaine que je sourie faussement, une semaine que je vais en cours et que je travaille deux fois plus qu'avant. J'ai vue la bande deux fois en tout, et le plus dur c'est de faire comme si tout allait bien.

Lorsque Emmanuel a appris que je devais me faire opérer sans oublier mon problème d'infertilité, il s'est montré tellement doux et compréhensif, il a aussi été affecté je le sais.

Le soir même de ma discussion avec Jordan, il l'avait appelé et en me voyant pleurer son expression m'avait fait mal, j'avais l'impression que c'était à lui que ça arrivait et pas à moi.

Avec les garçons nous avons beaucoup discuté, d'ailleurs ils seront bientôt là pour planifier quelques trucs. On frappe à ma porte, j'ouvre et les laisse entrer.

– Salut vous deux.

– Bonsoir Luce

– Salut POBA, répond Jordan.

– T'es vraiment fan de mon nom avoue

On rigole puis ils s'assaillent l'un sur le canapé face à la télé et l'autre sur celui qui face au fauteuil.

– Vous voulez un verre d'eau ou un jus de fruit ? Je demande

– Pour moi ce sera un verre d'eau, réponds Emmanuel

– Idem pour moi !

Je m'en vais à la cuisine et reviens avec leurs verres d'eau que je pose sur la table basse et m'assoie. Jordan prend la parole en premier.

– Depuis notre dernière conversation Emmanuel et moi avons décidé ceci, tu feras le jeune d'Esther quatre jours avant ton opération. Mais comme tu a fréquemment des crises d'estomac tu ne seras autorisé qu'à boire de l'eau fraîche.

– D'accord je vois mais je suis sensée aller demain pour valider une date avec le médecin.

– Oui et tu n'iras pas seule cette fois-ci, je serais avec toi, on fera notre mieux pour convaincre le médecin de faire l'opération d'ici deux semaines le temps de réunir les fonds nécessaires, dit Emmanuel.


Je suis vraiment touchée et triste à la fois, mes parents, ma mère surtout ne sait rien de ce que je traverse. Elle a toujours eu les mots juste pour m'apaiser.


– Luce qu'est ce qu'il y a ? Me demande Jordan.

– Mes parents, que vais-je bien pouvoir leur dire ? Mon père va crier au scandale, mais mère, sa douceur me manque, je me sens vraiment seule sans vouloir vous vexer.

Quand je termine ma phrase Emmanuel à l'air bizarre, je ne saurais comment l'expliquer.

– Mais tu n'as vraiment aucun parent en France ou dans les pays frontaliers ? Au début tu nous parlais d'une tante si je ne me trompe pas.

Je soupire, elle, est-ce qu'elle acceptera de venir me voir après toute ses années...

– Oui mais c'est compliqué et je ne suis même pas sûre qu'elle vienne me voir après toutes ces années de silence...

– Luce elle reste ta tante, on va essayer de la convaincre. As-tu ses coordonnées au moins ?

Ah Jordan si tu savais...

– Je me chargerais de lui parler, conclut Emmanuel, donne nous les coordonnées.

Je m'exécute et donne le bout de papier à Emmanuel supplément message au cas où. Il est vingt et une heure, je n'ai pas travaillé aujourd'hui sous prétexte que j'étais en manque de repos. Mes collègues sont allés dire au manager que j'étais pas bien mais je refusais d'arrêter du coup journée repos pour moi.

Étant donné qu'il est tard, les garçons s'en vont, Emmanuel viendra me chercher à la fac et nous irons tout droit chez le médecin.

Je verrouille ma porte, mange un bout même si je n'ai pas d'appétit et file prendre un douche rapide. Prière du soir puis je me couche le cœur pas si léger que ça mais tout ira bien.

Romains 8:28 Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein.

Je me lève très tôt, il doit être cinq heure, je prie et vais faire la vaisselle, je passe le balais et range tout. Après une bonne douche chaude je prends mon sac et me dirige au temple du savoir.

La salle est déjà bondée, j'essaie de me trouver une place mais pas de bol il n'y en a qu'à côté de Quentin, je l'avais complètement oublié lui. J'avance et prends place, je pose mon sac et fais sortir quelques fiches avant de me faire interrompre.


– Eh POBA d'où tu viens on ne t'a pas appris à dire bonjour ? Lance-t-il, ce qui attire l'attention de quelques personnes.


Je souffle en passant mes mains sur mon visage puis me retourne vers ce guignol, je le fixe et réponds blasée :


– Bonjour Quentin, j'espère que tu te portes bien ? Pas trop fatigué ce matin ? Non, c'est quasi-impossible.


Il se contente de me regarder comme si j'étais une bête de foire ou un mauvais tableau. Je me retourne en soufflant et passe ma tête entre mes mains et murmure des paroles qu'il ne peut entendre.

Quentin peut être quelqu'un de bon mais les rares fois où ça arrive ce n'est pas moi qui vais me plaindre même si c'est envers d'autres personnes. Moi il continuera en m'embêter limite c'est du harcèlement qu'il fait à longueur de journée.

Le cours commence à l'entrée du prof dans la salle, enfin merci madame d'être arrivée tôt. Nous commençons par les bases du cours mais là je réagis à peine, mes notes sont floues, j'essaie de prendre le maximum d'informations utiles mais ce n'est pas facile. Je baille, parfois j'orthographie mal un mot, je fais des ratures, je tape du pied etc.

Je veux juste que ce cours finisse et que je puisse enfin m'en aller j'ai l'impression d'être enfermée dans une boîte. Je mâchouille le bouchon de mon stylo alors que je déteste ça, c'est dégueulasse et complètement puéril.

Mon pied tremble de plus en plus et j'essaye de me calmer en tapant discrètement dessus. Ça ne marche pas alors je me pince la peau en essayant de suivre ce qui dit la prof, mais pourquoi suis-je venue en cours même ?

Soudain une main se referme sur la mienne et exerce une pression dessus. Je regarde Quentin sans vraiment comprendre pourquoi ni comment il lui ait venu l'idée de le faire. En retour il me gratifie d'un sourire qui me semble vrai et me fait un signe de la tête m'indiquant de suivre le cours.

La chaleur de la paume de Quentin se repend petit à petit sur ma cuisse, il exerce des pressions par dessus comme les massages des kinésithérapeutes.

Plus le temps passe et je commence à me calmer, ma jambe ne tremble presque plus. J'arrive à me concentrer et à prendre des meilleures notes.

Lorsque l'enseignante indique que la séance du jour est terminée, je m'empresse de ranger mes affaires mais fais tomber un bout de papier très important. Au moment de me baisser pour le ramasser, Quentin se précipite pour le faire et lit ce qui est inscrit dessus.

Je fais les grands yeux et essaie de lui reprendre ce qui m'appartient mais il lève le bras. Flemme de ce type ! Le pire c'est que à ce moment Emmanuel m'envoie un message pour me faire signe qu'il est là.

Seigneur donne moi la force et la patience de supporter ce gamin là. En vrai je vais craquer, déjà que je suis en stress, lui il essaie de me pousser à bout. Et puis flemme, qu'il reste avec si ça lui chante ! Je prends mon sac et commence à sortir de la rangée aussi vite que je peux mais monsieur décide de m'arrêter.

Quentin me pose le papier plié dans la paume, qu'il ne s'attende pas à ce que je le remercie. À l'autre bout de la classe j'aperçois Maxence que j'évite depuis la dernière fois chez Kimpembe.

Je sors précipitamment dans le couloir, je marche très très vite. Je finis par atteindre la grande cours et de l'autre côté de la route j'aperçois Emmanuel qui attend debout devant un véhicule noir.

Une fois à sa hauteur je me jette dans ses bras, notez qu'il sent très bon et son odeur est apaisante.

Nous finissons par monter dans le véhicule et il s'excuse au près du chauffeur pour l'attente. Je suis clairement épuisée et j'ai sommeil, il ne tarde pas à le remarquer.

– Luce est-ce que tu te sens bien ?

Le ton inquiet de sa voix me fait un pincement au cœur.

– Je suis fatiguée, je donnerai tout pour être dans mon lit présentement.

– Je suppose que tu as mal dormi cette nuit, mais ça ira, tu stresses trop.

Je souffle, ce n'est pas comme si ça me plaisait. J'ai juste peur d'aller à l'hôpital et d'écouter une autre mauvaise nouvelle.

– Viens là, me dit-il, pose ta tête ici.

Je fais comme il l'indique et loge mon visage dans le creux de son cou tandis que son bras passe le long de mon épaule. Nous restons dans cette position jusqu'à notre arrivée à l'hôpital.

À la réception on m'indique que je suis attendu, nous prenons l'ascenseur et arrivons à l'étage du service gynécologue. Je frappe deux coups à la porte avant d'entrer en compagnie de mon ami.

– Bonjour monsieur dame, veuillez prendre place.

– Bonjour merci, répondons-nous.

– Vous appelez pour fixer une date pour votre opération c'est ça ?

– Oui c'est le cas ?

– D'accord, je suggérais qu'on le fasse le plus tôt possible, pour l'instant vous êtes indisposée alors et la perte de sang affaiblit énormément. Vous aurez une semaine pour reprendre de l'énergie et une autre pour vous préparer, ça vous va ?

– Oui donc dans deux semaines je pourrais me faire opérer ?

– Oui, le troisième jour de la troisième semaine.

– Donc début Mars vous voulez dire ? Y a-t-il des recommandations à suivre, demande mon ami.

- Veillez à ce qu'elle ne prenne aucun médicament dans ce laps de temps qui puisse contre réagir avec les anesthésiants qu'on lui administrera. Elle devra bien se reposer, manger sainement et s'hydrater sauf à 24h de l'opération. Ce sera tout.

– Ok et pour les frais de l'opération à qui devons nous nous adresser pour les solder ?

– Une infirmière se chargera de vous emmener vers le service comptable pour payer au moment de l'hospitalisation.

– Nous vous remercions, passez une bonne après-midi.

– Merci à vous aussi !


Emmanuel et moi sortons de l'hôpital et nous marchons jusqu'à la prochaine rame de métro. En chemin on passe devant un glacier dont la vitrine à elle seule donne envie.


– T'en veux une, me questionne-t-il.

Je hausse des épaules et il me tire vers la boutique en disant :

– Allez viens, on va se prendre des glaces qu'on mangera devant un bon film !

– Attends tu n'es pas sensé retourner travailler toi ?

– J'irai demain j'ai pris ma journée car j'avais une urgence de la plus haute importance !


Il termine sa phrase en faisant un big sourire colgate mais tonton c'est bon on sait pas que t'as des belles dents.

<< juste des belles dents ? T'es sûre ? >>

Chut là-bas !

– Donc c'est comme ça que vous êtes les gens en alternance ? Chic oh !


Il rigole et ses yeux se plissent, mon ami c'est comment je veux mes glaces. C'est comme si il m'avait entendu, on rentre puis salut la demoiselle avant de passer notre commande.


– J'aimerais avoir deux pots de glaces, l'un au chocolat noisette et caramel salé, l'autre à la vanille pépite de chocolat et vermicelles.

– Très bien patientez quelques minutes le temps qu'on les apprête.


Nous prenons place et attendons qu'elle revienne avec nos glaces ce qui ne tarde pas à se faire.


– Tenez votre commande, en ce moment pour deux pots acheter un est offert par la maison.

– Oh merci beaucoup !

– Ça vous fera 20,45 euro, passez à la caisse et merci pour votre passage chez fleurie's cream.


Nous payons, et partons prendre le métro, une fois à notre immeuble nous montons chez-moi. Emmanuel retire son manteau et le pose sur le porte manteau, quant à moi je vais direct me changer.

Un jogging et un t-shirt, étant donné qu'il est à peine quatorze heures je vais faire à manger, ce ne sont pas les glaces qui vont remplir nos ventes vides. Je décide de faire un risotto avec des steaks, un grand merci à la maman de Maxence et aux cuisiniers du restaurant où je bosse.

Lorsque mes marmites sont au feu, je décide d'aller retrouver Emmanuel qui regarde une émission sur EmciTV qui parle de l'entrepreneuriat pour le chrétien. Il est en t-shirt presque identique au mien, je vais le charrier un peu.

– Monsieur le financier, pourquoi ton haut ressemble au mien ?

Il me regarde, sourit et me répond tranquillement.

– C'est toi qui aime porter des vêtements d'homme ici pas l'inverse, donc calme toi ma petite.

Je ne réponds rien et retourne à la cuisine en ruminant. Tout le monde sait que je suis la plus petite de la bande donc pas besoin de le dire encore. Parce que monsieur aura vingt-quatre ans bientôt on ne respire plus. Quand nôtre repas est prêt je dresse la table ensuite je vais appeler Emmanuel qui part se laver les mains avant de me rejoindre.

On s'est bien goinfré, j'ai débarrassé la table puis au moment de faire la vaisselle, Emmanuel a insisté pour m'aider soit disant qu'il ne fallait pas que je m'épuise trop.

Là on est posé devant un film que j'ai choisi avec nos pots de glace et quelqu'un n'arrête pas de piocher dans le mien dès que je suis concentrée sur la télévision. Je commence ne plus suivre d'ailleurs et pose ma glace sur la table basse. Je remonte mes jambes et pose ma tête sur son épaule avant de fermer les yeux.

– Luce vas te coucher....

– Hmm... après, je murmure.

Il faut savoir que quand je suis épuisée, j'ai le sommeil facile. Les bruits de la télévision me viennent à peine, je gigote car cette position est un peu inconfortable.

– Luce aller, dit-il en arrangeant ma tête sinon j'aurais un torticolis.

Je le sens se lever puisque ma tête frappe l'endroit où il était assis. La minute d'après Emmanuel me porte jusqu'à ma chambre et me pose sur le lit avant de me couvrir. Il me fait un bisou sur le front puis me dit au revoir, mais je ne veux pas rester seule.

– Ne pars pas yaya s'il te plaît, je murmure reste avec moi au moins jusqu'à ce que je sois endormie.

Deux à trois minutes s'écoulent avant que le matelas s'affaisse derrière moi, il remonte la couette et m'enroule de son bras. La chaleur qui émane de son corps et son parfum m'apaisent, je m'endors sereine après une semaine de cauchemars.


****************************************************************************************

Coucou darling's ✨❤️

Voici un nouveau chapitre pour votre plaisir.

Bonne lecture et soyez béni(e)s

N'oubliez pas que le Seigneur vous aime et moi aussi 🥰

À très vite ! 🦋

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top