10.
♪°Pour une lecture avec plus de sensibilité, écoutez la musique en média°♪
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𝐋𝐮𝐜𝐞 :
Après que Kimpembe et Sarah m'aient laissé, je suis montée dans mon appartement et j'ai rangé mes achats dans la douche, je me suis lavée puis j'ai mangé avant d'aller dormir. Pendant mon sommeil je commence à me sentir mal, je me lève et vais me rincer. J'enfile une serviette hygiénique, prends mes cachets et vais me rendormir. J'arrive à peine à fermer l'oeil tellement la douleur dans mon bas ne cesse d'augmenter, il m'est impossible de boire d'autres comprimés alors que ça ne fait même pas deux heures que je les ai avalé.
Je m'allonge sur le ventre et regarde l'heure sur mon téléphone, il est tout juste trois heures du matin et j'ai terriblement besoin de sommeil. Aujourd'hui je vais braver la douleur, alors je me lève et vais fouiller dans mes tiroirs à la recherche d'une boîte de somnifères que je ne prends que dans les cas extrêmes comme celui-ci. Je bois deux cachets de retourne m'allonger alors que mon bas ventre ne cesse de me rappeler qui fait la loi. Je hais avoir mes règles, on aurait bien pu s'en passer hein. Pourquoi autant de souffrance ?!
Je finis enfin par trouver le sommeil après de bonnes minutes à me retourner sur le lit. Il est dix heures lorsque je me réveille et je suis épuisée, j'ai l'impression que mes forces ont été vidées durant mon sommeil. J'attends de reprendre mes esprits puis je vais me doucher. Mes jambes me font vraiment mal mais je dois faire un effort surhumain pour rester debout avec le poids de mon bassin qui menace de m'en faire baver. J'applique minutieusement mon gel de douche, enfile mon gant de bain et me frotte le corps. L'eau chaude qui sort du pommeau me fait du bien et est tellement relaxante.
Je repense à hier soir au supermarché, c'était comment dire, inattendu. Surtout la réaction de Sarah, au moins une qui a les pieds sur terre. Mon estomac me rappelle que je dois me nourrir, alors je coupe l'eau et me sèche délicatement. Je frotte mon lait du corps et m'habille d'un pantalon fluide noir et d'un débardeur beige.
Une fois vêtu, je me dirige vers la cuisine me faire un petit déjeuner. Je me prépare un bol de flocons d'avoines, accompagné d'un yaourt à la vanille et d'une pomme. J'attrape un plateau sur lequel je mets ce que je m'apprête à manger et le pose sur le plan de travail. J'ouvre le frigo pour prendre une bouteille d'eau et au même moment une grosse vague de douleur me submerge m'arrachant un petit cri. Mes jambes peine à soutenir l'ensemble de mon corps alors je prends sur l'îlot central en attendant que le mal passe. Une dizaine de minutes après la douleur s'atténue et je récupère mon plateau de nourriture ainsi qu'une bouteille d'eau que je vais poser au salon sur la table basse.
Je m'asseois sur le canapé en me couvrant avec le plaid et allume mon écran 4K où le logo Netflix s'affiche en grand format. Mon plateau sur les cuisses, je prends une bouchée de mon porridge et poursuit l'épisode de ma série The Chosen. C'est tellement vrai que le seigneur à souffert de toutes sortes de souffrances pour que l'humanité soit sauvé. Et nous qui sommes incrédule, méprisant son salut et sa parole, c'est triste vraiment triste.
Je me rends compte que parfois je suis comme Pierre, alors même que Jésus lui demande de marcher sur l'eau pour le retrouver, après seulement deux pas le doute l'a fait tomber. Et c'est comme la vie chrétienne de beaucoup de personnes, deux pas en avant puis chute, c'est grave. En regardant le générique de fin de la série, je pose mon bole qui est désormais vide et attrapes la pomme que je croque. Entre temps je lance le prochain épisode puis attrape ma plaquette de comprimés, j'en ai deux à prendre. Quand c'est fait, je prends une gorgée de mon yaourt pour éliminer le goût des médicaments dans ma bouche.
Je suis soudainement prise de nausées, ça ne fait même pas cinq minutes que je me suis nourrie, bon sang. Ma tête sur l'accoudoir du canapé, j'essaie de repulser cette envie de vomir qui est de plus en plus forte. Je me redresse finalement et cours vers les toilettes, à peine au dessus de la cuvette, je rends tout mon petit déjeuner et mes médicaments par la même occasion. Chaque contraction de mon abdomen se répand jusqu'à mon bassin produisant une douleur lacérent tout mon être. Des larmes se mettent à couler sur mon visage, je pleure en vomissant, très classe et original.
Ma tête tourne, le lavabo, et tout ce qui se trouve dans la douche se met à bouger. Je ferme mes yeux, les appuie fort et les ouvre afin que ce vertige cesse. Toujours au sol, malgré le froid des carreaux, je peine à me relever, j'ai mal, très mal. Avec le peu d'énergie qui me reste, je me lève et vais rincer ma bouche, ensuite je vais m'allonger. Une fois sur mon lit, je remonte ma couette jusqu'au coup, je grelote de froid tandis que ma température corporelle augmente. Il faut que je dorme, je n'en peux plus, j'ai l'impression que mon bassin va s'arracher de lui-même.
D'abord allongée sur le côté gauche, je me retourne sur le dos, puis sur mon côté droit. Je regarde le plafond blanc essayant de penser à autre chose. La lumière tamisée rend la pièce vintage, la décoration est très simple mais stylée. Les peintures de couleurs Ocre et beige se marient très bien et donnent une atmosphère apaisante. Les papillons en forme de spirale sur les murs sont juste magnifiques.
Alors que je contemple ma chambre sous toutes ses formes, une nouvelle vague de douleur accompagnée d'une envie de vomir me submerge. Je me plie en position fœtal en tenant mon ventre et je pince mes lèvres, il est hors de question que j'aille rendre, c'est moi qui décide ici, pas mon organisme !
J'ai très mal, très très très mal, je vais finir par pleurer tellement je n'en peux plus. Chaque fois que je sens mon sang couler c'est avec une souffrance terrible, j'ai l'impression que quelqu'un gratte mon utérus avec un râteau. Des sueurs froides coulent sur mon front et mon dos, je tremble, j'ai froid, comme si la température dans ma chambre avait chuté à moins seize degrés Celsius.
– Yaya aide-moi, Papa Yaweh ta fille ne mérite pas ça, c'est pas normal, dis-je en fait pleure. Pourquoi c'est seulement à moi que ça arrive ? J'ai fait quoi de mal ?
Quand je vous dit que je pleure mais je pleure à fond là. Je remonte ma couette jusqu'à mes épaules et me cale en position fœtal sur le côté gauche. Je ne fais que geindre de douleur, eh Dieu c'est comment avec moi !? Il est mieux d'essayer de m'endormir, alors je ferme mes yeux et malgré la douleur je vais dormir.
*****
Emmanuel :
Je suis avec Ousmane, Jordan, Fatima et Hafsa, nous sommes retrouvés à dix heures aujourd'hui. Depuis on discute et tout mais on n'a aucune nouvelle de cette mwana mwassi oyo ya moke ya gabonaise.
*cette petite gabonaise
Il est pratiquement seize heures et elle ne s'est toujours pas montré, en plus elle a promis qu'elle devait passer cette journée avec moi, euh nous. Les autres sont tellement lancés dans leurs bêtises, Hafsa fait des mimiques graves drôles et les autres doivent deviner ce que c'est.
– Un poisson dans l'eau qui nage ! Cri Ousmane.
– Même pas vrai, dit Fatima en hurlant de rire. Où veux-tu que le poisson nage ?
– C'est un sous-marin, conclu Jordan en riant légèrement.
– Non mais Haf's tu abuses ma fille, on aurait cru que tu faisais une crise de grippe aviaire.
Elle toise Ousmane et rigole avant de dire :
– Mais c'était trop facile à deviner vous aussi. Si ne passiez pas votre temps à rigoler vous auriez trouvé depuis.
– Ouais il a fallu dix minutes à Jojo pour trouver quand même. Bref sinon on est là on rigole mais où est Luce ?
Cette phrase est comme un rappel à la réalité, j'étais dans mes pensées et je remercie intérieurement Fatima. Suite à sa question on se regarde tous et personne ne sait où elle se trouve, donc on décide de l'appeler. C'est Ousmane qui lance l'appel, ça sonne mais Luce ne décroche pas. Il tente une nouvelle fois, toujours rien. Les filles tentent à leur tour d'appeler mais on finit encore une fois sur son répondeur.
– Vous ne trouvez pas ça bizarre qu'elle ne prenne aucun de nos appels, je demande, inquiet.
Ousmane se gratte la tête, et claque des doigts comme si il venait de trouver une réponse à nos interrogations.
– Et si on appelait Maxence pour savoir si elle est avec lui ? Son téléphone est peut-être sous silence.
Je me lève du canapé où j'étais et approuve son idée. Cette fois-ci c'est Jordan qui appel en mettant le haut parleur. Après trois sonneries il décroche :
– Allo ?
– Oui, allo Maxence, c'est Jordan !
– Ouais j'ai vu, bonjour bro, la forme ?
– Oui je vais bien merci et les autres aussi.
– Comment ça, les autres ?
– En fait, t'es en HP, je t'appelle pour savoir si POBA est avec toi.
– Euh non, Luce n'est pas avec moi, pourquoi ? Et Salut la famille.
– Salut, disons-nous en chœur avant que Jordan ne poursuive. Il se trouve qu'on essaye de la joindre mais sans succès, personne ne sait où elle se trouve.
– Comment ça personne ne sait où Luce se trouve ! Vous avez essayé de regarder à son appart ?
– Euh, non. On va y aller de suite.
– Okay tenez moi informé.
– D'accord à toute.
Il raccroche et nous sortons de notre appartement, je ferme la porte et nous montons au quatrième étages. Flemme d'attendre l'ascenseur qui est occupé, nous avons donc pris les escaliers. Arrivés devant sa porte, on constate que c'est fermé à clef, Fatima frappe trois coups dessus. Toujours pas de signe de Luce. Je prends mon téléphone et compose son numéro, je place mon oreille contre la porte. Ça sonne, ça sonne même si on l'entend à peine.
– Ça sonne les gars, son téléphone sonne !
Je suis soulagé et en même temps inquiet, imaginez qu'elle ait fait une crise !
– Mais pourquoi elle ne décroche pas, s'énerve Hafsa.
Pourquoi elle est en colère même ? Bref je veux pas savoir.
– J'ai un double de ses clefs avec moi, euh à l'appart attendez je vais le chercher, dis Fatima en courant vers leur appartement.
Qu'elle se dépêche s'il vous plaît !
*****
Luce
Je suis en sueurs, je tremble de froid, j'ai la fièvre et la douleur s'est intensifié à tel point que je suis incapable de me déplacer. Chaque vague de douleur dure environ quinze minutes avec des piques d'intensités très forts. Les larmes se mêlent à la sueur, je suis obligé de serrer les dents.
Depuis que je me suis couchée je n'ai plus eut la force de me lever, même lorsque mon téléphone a sonné. D'ailleurs je me demande qui ça peut être à insister comme ça. Ce mal ne va pas me lâcher de si tôt, je le sais. Alors j'essaie de me rendormir tant bien que mal, j'écoute du bruit provenant du salon. C'est quoi ça encore ? Quelqu'un vient d'entrer dans mon appart, plusieurs pas se font entendre puis j'écoute mon prénom mais j'ai pas la force de répondre. Les gens se rapprochent de plus en plus et...
– Luce ?!
Attendez c'est Fatima !
– Regardez, elle dormait tout ce temps alors qu'on s'inquiétait pour elle, souffle Hafsa.
Si seulement tu savais ce que tu racontes ma sœur, bref.
Je distingue la silhouette de Fatima qui s'en va ouvrir les rideaux afin d'éclairer la pièce, et m'aveuglant par la même occasion. Ayant remarqué mon état Emmanuel se rue vers moi.
– Luce, qu'est ce que t'as ? Les gars elle brûlante de fièvre, dit-il après avoir posé sa main sur mon front.
Jordan s'avance et essaye de me retirer ma couette mais il remarque que je tremble comme une feuille.
– Luce qu'est ce qui se passe là ? C'est depuis quand que tu es comme ça ? Demande-t-il.
Là encore je ne réponds rien, ma bouche est pâteuse et amère. Sans prévenir une nouvelle décharge dans le bas du ventre me frappe. Je grogne de douleur en serrant cette partie de mon corps avec mains et me replie encore plus en position fœtal. Ma respiration est forte et saccadée, je souffre énormément, aïe.
– Je crois savoir ce qu'elle a, dis Hafsa.
– Bah nous aussi banane, réponds Ousmane très sérieusement cette fois-ci.
– Yaya tu peux te lever ou je te porte ? Demande Jordan.
Je secoue négativement la tête, tout en tremblant. Papa j'ai besoin de toi, pourquoi je dois toujours souffrir avec ces maladies là !? Emmanuel sort de la chambre et j'entends la porte de l'appartement claquer. Où va-t-il comme ça ? Y a quel problème encore ? J'ai pas le temps de me poser une autre question que Ousmane s'approche de moi et me soulève, suivi d'un râle de ma part.
Ousmane me pose sur le canapé du salon et au même moment il y a madame Jennifer qui rentre avec Emmanuel dans l'appartement, je suis cuite. Faut savoir que dans notre immeuble on est tous solidaire et madame Jennifer a emménagé un an après nous. C'est nous qui l'avions aidé avec ses cartons, c'est une infirmière aussi. Bref, là elle me regarde et souris légèrement avant de venir se placer devant moi et de saluer les autres.
Elle ouvre sa mallette de soin et en sort un thermomètre qu'elle me donne puis le mets sous mon aisselle gauche. Madame Jennifer regarde mes yeux et dès que le thermomètre bipe je le retire et lui remets. J'ai trente-neuf degrés de fièvre tout ça parce que je suis indisposée, tant de souffrance comme si j'étais avec Ève lorsque le serpent l'avait séduit. Elle me demande si j'ai pris mes médicaments, je réponds à l'affirmatif. Madame Jennifer fait sortir un flacon de je ne sais quel produit, prend une seringue qu'elle remplie du liquide avant de nettoyer mon avant-bras avec de l'alcool puis elle m'injecte. Ça y est ! Il faut toujours que ça se passe ainsi ! Flemme !
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Hello darling's !! ✨❤️
D'abord, je tiens à m'excuser pour ces longs mois de silence, mais il le fallait, j'étais épuisée !
Ensuite bah j'espère que ce chapitre vous a plu !?
J'ai essayé de retranscrire du mieux que j'ai pu, les effets de cette période dans la vie de beaucoup de femme. Ça me tenait vraiment à cœur parce ce que les gens se disent qu'on plaisante en inventant des douleurs énormes.
Bref, kiss ✨🦋
À très vite !
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