Épilogue

Deux jours plus tard, à la villa des Aimant, Laura se tenait devant la porte de la chambre de sa fille. Elle frappa bruyamment la porte, voyant qu'elle ne lui répondait pas.

- Ayla ! Lève toi, tu as entraînement dans 15 minutes! Ne m'oblige à venir te trainer hors du lit ! cria-t-elle.

Toujours aucune réponse. Impatiente, Laura entra dans la chambre, mais elle resta surprise en constatant qu'elle était vide.

Le lit avait déjà été refait, les vêtements étaient bien rangés. La mère d'Ayla ne comprenait pas ce qu'il se passait.

Soudain, elle entendit du bruit, provenant de l'extérieur. Elle se rapprocha de la fenêtre et vit avec étonnement, sa fille qui s'entrainait avec une lance double lame sur un mannequin. Michael l'observait avec attention.

Laura ne put cacher sa fierté face à ce spectacle. Elle resta au bord de la fenêtre durant tout l'entraînement.

Plus tard, lorsque la leçon fut terminée et qu'Ayla rentra dans la maison pour aller se doucher, Laura l'attendait au pied des escaliers.

- Bonjour mère. Il fait assez frisquet dehors, mieux vaut bien se couvrir, dit-elle d'un ton exténué.

- Je suis vraiment... surprise. Quand as-tu décidé de...

- Aujourd'hui est mon dix-huitième anniversaire, l'interrompit-elle. Il est temps que je sois plus responsable non ?

Sur ces mots, Ayla se mit à grimper les marches deux par deux, laissant sa mère seule avec Michael.

Laura se retourna vers ce dernier, toujours d'un air stupéfait.

- Que s'est-il passé ? demanda-t-elle à l'instructeur.

- Elle s'est réveillée une heure avant le début de sa leçon, expliqua-t-il. Les bruits dans la salle de sport m'ont laissé perplexe, alors je suis allé vérifier et c'est là, que je l'ai vu. Elle semblait déterminée et concentrée.

- Mais comment cela est-il possible ?

- Je pense que votre fille a trouvé quelque chose qui la motive madame. Elle a trouvé un but.

Laura tourna à nouveau la tête vers le haut des escaliers, désormais déserts. Un large sourire se dessina sur son visage, démontrant sa fierté pour sa fille qui semblait être devenue responsable et entreprenante.

***

Peu de temps après, Ayla quitta la villa, suivie par Beth, qui s'était proposée de l'accompagner.

Depuis sa chambre, Sébastien observa sa sœur parcourir le sentier qui menait au portail. Toutefois, son esprit était quelque part ailleurs. Il semblait contrarié.

- Ça va mon chou ? questionna Victoria en lui posant une main sur son épaule.

- Je ne sais pas, avoua-t-il. Il y a quelque chose qui cloche.

- Que veux-tu dire ?

Sébastien se retourna et regarda sa petite-amie droit dans les yeux.

- La Bête aurait dû me contacter hier pour me dire que Roman Vicars est mort, répondit-il. Pourtant, je n'ai rien reçu. De plus, aujourd'hui Henry aurait dû lancer son attaque sur la ville, mais rien non plus.

Une expression pensive se dessina sur le visage de Victoria.

- Tu crois qu'Henry Bourgeons ne soit pas parvenu à se débarrasser de ce garçon ? demanda-t-elle.

- C'est possible. Et si c'est le cas, alors il faut nous débarrasser de ce Roman d'une autre manière !s'écria-t-il.

Elle hocha la tête.

- As-tu une idée de comment procéder ? questionna-t-elle.

Le froid sourire qui se dessina sur le visage du chasseur lui fit venir brièvement la chair de poule.

- Tu le sais mieux que quiconque Victoria: j'ai toujours un plan B.

***

Au même moment, alors que le soleil se tenait juste au dessus des arbres sur les hautes collines, Roman sortit de sa maison en embrassant sa mère sur la joue.

Il se mit aussitôt à courir pour rejoindre l'arrêt du bus, sous le regard attentionné de cette dernière.

Une fois arrivé, il vit son meilleur ami, en compagnie d'une jeune brune, qu'il connaissait également.

Grégoire, le voyant s'approcher, lui lança un grand sourire. Les deux amis se serrèrent la main et s'enlacèrent. Puis ce fut au tour de Sandra. Elle se laissa prendre dans les bras de Roman.

- Bah alors, comment te sens-tu Sandra ? demanda-t-il.

- On ne peut mieux merci, répondit-elle tout sourire. Philomène a été très gentille de m'héberger le temps que mes blessures guérissent.

Roman sourit de plus belle. Savoir que sa famille et ses amis étaient maintenant en sécurité, il se sentit épanoui.

- Oh et ton ami le Diurne ici présent ne m'a pas lâché d'une semelle, ajouta-t-elle d'un ton ironique.

Grégoire lui fit un clin d'œil. Roman s'en rendit compte mais il fit comme si rien ne s'était produit.

Le bus arriva peu de temps après. Il s'arrêta devant le trio et ouvrit les portes.

- Mais j'y pense maintenant, dit Roman. Tu n'avais pas une voiture Sandra ?

- Oh tu parles de celle dont je me suis servie pour t'emmener voir mon père la première fois ? Et bien, disons que je l'avais empruntée.

Les deux garçons se regardèrent, puis ils se mirent à rire. Sandra quant à elle commença monter dans le bus.

Une fois tous à bord, les portes se refermèrent et le véhicule recommença à bouger.

***

Plus tard, alors que la matinée venait de s'achever et que les étudiants de la fac s'éparpillaient dans toutes les directions, Roman et ses deux amis se dirigèrent vers leur food-truck préféré: le Red-Wolf.

Le cuisinier, en les voyant arriver, les salua en souriant.

- Bien le bonjour à vous mes jeunes amis, dit-il.

- Bonjour Philippe ! dirent Roman et Grégoire à l'unisson.

- Alors qu'as-tu à nous proposer aujourd'hui ? demanda Sandra.

- Demandez le à ces jeunes demoiselles, elles ont déjà passé la commande.

Le chef leur indiqua deux jeunes femmes.

Le trio reconnut alors Ayla, accompagnée de la jeune chasseuse Beth. Cette dernière les salua poliment et les invita à s'asseoir.

Entre temps, Kevin arrivait depuis la ruelle, le sourire aux lèvres. Il rejoignit les marches où se trouvaient les filles et s'assit aux côtés de Beth.

Roman arriva en dernier, il semblait avoir demandé quelque chose au cuisinier. Il rejoignit le groupe et salua l'archer.

- Salut Kevin !

- Salut Roman ! Ça fait plaisir de te voir en forme.

Celui-ci inclina la tête en guise de remerciement.

- Euh à propos Kev, qu'est-ce que vous avez fait d'Henry ? demanda soudainement Grégoire.

- Ne t'en fais pas. Après avoir été mis k.o. la Bête a été emmenée dans un endroit sûr, expliqua l'archer. À ce sujet, merci encore de nous l'avoir laissée.».

- Le fait de savoir qu'il est loin des rues, me suffit amplement, commenta Roman.

Quelques minutes après, le chef arriva avec les commandes. N'ayant pas beaucoup de clients, il pouvait donc se permettre de quitter son fourgon quelques instants.

Il rejoignit les marches et passa deux grands sacs à Roman et à Kevin. Les deux garçons le remercièrent, alors qu'il retournait à son camion.

Les jeunes sortirent leurs plats des sacs, mais il semblait y avoir un paquet de trop.

Ayla le prit et l'observa d'un regard interrogateur.

- Vas-y ouvre le, l'incita Roman.

Elle l'ouvrit et vit un gâteau aux chocolat avec une décoration faite de crème chantilly. Avec étonnement, Ayla remarqua que la décoration formait une phrase: Bon Anniversaire!

Elle releva les yeux vers Roman, qui lui souriait tendrement.

- Mais... comment as-tu...

- Désolé, mais un bon magicien ne révèle jamais ses secrets, ironisa le jeune homme.

Tous se mirent à rire de plus belle.

***

  Le déjeuner se passa dans une atmosphère de rires et d'harmonie. Roman observa ses amis, un large sourire s'étirant sur son visage.

Au bout d'un moment, Grégoire décida de prendre Kevin à part. Il semblait avoir quelque chose d'important à lui dire.

- Kev écoute, j'aurais une question importante à te poser, dit-il.

L'expression du jeune chasseur changea aussitôt.

- Ok d'accord. Vas-y, de quoi s'agit-il ?

- Qu'est que tu sais exactement sur les Chiens Noirs ?

Kevin cligna des yeux, incapable de cacher son étonnement.

- Pas grand chose en réalité. Je sais seulement que ce sont des Occultés qui appartiennent à la catégorie des esprits.

Un air pensif se forma sur le visage du jeune chasseur.

- Ah oui, je sais aussi qu'ils sont extrêmement rares et difficile à percevoir, ajouta-t-il. Pourquoi veux-tu le savoir ?

- Et bien j'ai fait des recherches sur ces créatures. Et il s'avère que ce chien qui protégeait Roman est précisément un Cŵn Annwn.

- C'est du gaélique ?

Le jeune vampire hocha la tête.

- J'ai découvert que ce genre particulier de chien noir n'est invoqué que pour une raison: protéger.

Kevin écarquilla les yeux. Il se retourna et observa Roman, qui discutait et plaisantait avec les filles.

- Tu veux dire que quelqu'un a invoqué un Cŵn Annwn pour veiller sur Roman ? Mais alors pourquoi n'est-il pas intervenu durant le duel, demanda l'archer.

- Et bien, je pense que ce chien fantôme a senti que Roman maîtrisait la situation, mais je n'en suis pas sûr, avoua Grégoire. Quoi qu'il en soit, je suis quasiment sûr que c'est un chasseur qui l'a invoqué.

L'étonnement de Kevin s'amplifia. Abasourdi par les mots du vampire, il se retourna vers lui et l'observa.

- Qu'est-ce que tu viens de dire ?

- Si les chiens noirs bienveillants, comme le Cŵn Annwn, sont invoqués pour veiller sur quelqu'un, il faut que ce soit une personne ayant un lien de sang avec le protégé.

Kevin écouta attentivement les paroles du Diurne, comprenant où il voulait en venir.

- Et étant donné que les Chiens Noirs appartiennent au MythWorld... commença Kevin avant d'être interrompu par Grégoire.

- Seul un membre de l'Ordre connaît leur existence. Par conséquent, Roman a un lien avec le Mythworld et ce depuis toujours. Tout comme toi et moi.

Les deux garçons se regardèrent en silence. Ils avaient découvert quelque chose d'important, mais le principal intéressé, Roman, était totalement ignare de la situation.

- On devrait le lui dire, proposa Grégoire.

- Non. Pas maintenant en tout cas. Je propose qu'on attende le bon moment, dit Kevin.

- Kev ! C'est mon meilleur pote, il est comme mon frère. Je ne veux pas lui mentir ! objecta Grégoire. Je ne veux pas lui faire ça.

Le jeune archer lui posa une main sur l'épaule.

- Je comprends ton rejet. Seulement, nous n'en savons pas assez. Alors plutôt que d'ajouter une préoccupation à Roman, nous gardons cette info pour nous.

Grégoire n'était pas convaincu, mais il savait que l'archer avait raison. Roman en a déjà assez vu durant ces deux derniers mois. Inutile de l'inquiéter d'avantage.

- Bon d'accord, dit-il résigné. Mais on enquêtera tout les deux. Seulement nous deux et personne d'autre. D'accord ?

Kevin lui serra la main et le regarda droit dans les yeux.

- Affaire conclue ! Maintenant, allons fêter l'anniversaire d'une amie à nous.

Les deux garçons mirent de côté cette étonnante découverte et regagnèrent les marches, où se trouvaient leurs amis, autour d'un gros gâteau au chocolat.

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