Recrutage

Comme prévu, je me posais quelques heures plus tard devant le centre de boxe que tenait ce cher Krestel. J'entrais sans hésiter, faisant disparaître mes ailes avant bien sûr, et la première chose qui m'assaillit fut l'horrible odeur de sueur. Au centre de l'immense salle se tenait un ring de boxe, dans lequel se tenait un homme assez costaud ainsi qu'un très, très, très gros homme qui semblait vachement s'amuser à éclater les gueules de tous ceux qui essayaient de le battre. J'avisais des escaliers au fond qui menaient à un bureau, et grimpais les marches avant de frapper à la porte.

-       Entrez.

J'entrais, et l'homme qui se trouvait à l'intérieur se tourna vers moi.

-       Johnny Wraith ? demandais-je.

-       C'est moi. Tu as besoin de quelque chose ? répondit-il en se sortant un cigare.

-       J'ai besoin de votre aide, déclarais-je.

Il s'installa confortablement et me fit signe de poursuivre. Je pris une grande inspiration, puis me lançais.

-       J'ai besoin de m'infiltrer dans Three Mile Island, lâchais-je.

Il s'étouffa avec la fumée, puis me fixa avec des yeux ronds.

-       Pardon ?

-       Je sais qui vous êtes, Krestel. Je sais que vous et votre équipe vous y êtes déjà infiltré pour libérer l'un des vôtres de l'emprise de Striker. Je sais aussi que vous êtes un mutant, et je sais que c'est de vous dont j'ai besoin, débitais-je.

-       Même si tout ce que tu dis était vrai, pourquoi t'aiderais-je ? demanda-t-il en tentant de garder un air neutre.

-       Parce que mes amis et ma famille ont été enlevés par Magnéto et sont retenus là-bas ! affirmais-je. Et si ça peut vus rassurez, je suis moi-même une mutante.

-       Qu'est-ce qui me le prouve ?

Je fis apparaître mes ailes, lui arrachant un sifflement admiratif.

-       Wow, souffla-t-il. D'accord, tu as raison sur pas mal tout. Mais où as-tu appris tout ça, qui t'envois ?

-       Gambit.

Il afficha un air surpris, puis se mit à rigoler.

-       Ah, ce bon vieux Gambit ! Alors, comment va-t-il ?

-       Vous pourrez lui demander si vous revenez avec moi pour nous aider, répondis-je.

Il baissa la tête, réfléchit un moment, puis me regarda à nouveau.

-       C'est d'accord. Vous réunissez toute l'équipe ?

-       On essaye en tout cas. Tu es le premier que je suis allée voir, je ne sais même pas le nom des autres encore, avouais-je.

Comme on allait être compagnons de route, autant faire ça simple avec le tutoiement.

-       L'homme qui combat en bas est l'un de nos anciens membres, Dukes, m'informa-t-il. Il va accepter selon moi.

-       Ça c'est une bonne nouvelle, mais je ne peux pas rester plus longtemps. Il y a d'autres membres que je dois aller chercher, lui dis-je. Tu n'auras qu'à vous téléporter à l'Institut Xavier, à New York. C'est là-bas que se trouve Gambit.

-       Très bien. Tu sais où trouver les autres ? demanda-t-il.

-       Non, admis-je.

-       Il y a Chris Bradley, ou Bolt comme on l'appelait, qui travaille dans un cirque à San Francisco, affirma-t-il. Tu devrais être capable de le rejoindre assez facilement.

-       Merci beaucoup, lançais-je en souriant.

Je quittais ensuite le bureau, satisfaite. Déjà deux des membres nous avait rejoint. C'est tout de même un bon début ! Rendue dehors, je pris mon envol pour San Francisco.

***

Lorsque j'arrivais, le cirque venait de fermer, bien que toutes les lumières étaient encore ouvertes. Je me rendis à la loge dont la porte était décorée d'un « Chris Bradley » et frappais le plus fort possible afin qu'il m'entende malgré la musique à l'intérieur.

-       On est fermés !

Je me fis plus insistante, et il finit par venir ouvrir. Il s'apprêtait apparemment à m'envoyer paitre car son visage s'adoucit en me voyant.

-       Je peux t'aider ?

-       Vous êtes bien Chris Bradley ?

-       Bah oui, c'et inscrit sur la porte, me rappela-t-il.

-       Je peux entrer ? Ce que j'ai à vous dire est très important, l'informais-je.

-       Euh... oui, bien sûr.

Il m'invita à entrer, et je fus surprise par la quantité phénoménale d'appareils électriques dans la petite loge. Il s'installa dans son fauteuil, et me fixa.

-       Bon, pour faire court, j'ai besoin de votre aide pour infiltrer Three Mile Island, afin de sauver ma famille. Je sais qui vous êtes, puisque c'est Krestel qui m'envoi, débitais-je d'un coup.

Il écarquilla les yeux, puis secoua la tête.

-       Non. Je suis désolé, mais je ne peux pas. J'ai fait une croix sur mon passé et...

-       Mais vous ne pouvez pas changer qui vous êtes ! m'agaçais-je. Vous êtes un mutant, comme moi et le reste de ma famille et mes amis ! Magnéto les a enlevés et les détient sur cette foutue ile, et votre équipe est à la seule à être parvenue à l'infiltrer, je suis donc en train de la reformer.

Il soupira.

-       Qui t'a rejoint jusqu'à présent ? demanda-t-il.

-       Johnny, Dukes et Gambit, l'informais-je. Je n'ai pas encore rencontré les autres.

Il soupira à nouveau, puis souris.

-       Je suis partant. Après tout, si ça me permet de revoir mes vieux amis et d'aider quelqu'un en même temps...

-       Merci beaucoup ! m'exclamais-je. Sinon, tu sais où je pourrais trouver un autre de vos membres ? Je sais qu'il en reste deux mais je ne sais pas qui, ni où ils se trouvent.

-       J'ai vaguement entendu parlé de Zéro, qui est devenu un agent à Manhattan, me dit-il en se creusant les méninges.

-       Merci encore !

Je sortis dehors en coup de vent, fit réapparaitre mes ailes, puis pris mon envol pour le retour à New York. Après plusieurs heures, je me rendis à l'Institut Xavier. La nuit était bien avancée, désormais. Les lumières à l'intérieur étaient allumées. Je me rendis dans le salon, où se trouvaient Gambit, Krestel et le très, très, très gros bonhomme qui se battait dans le ring, Dukes sans doute.

-       Tu as parlé à Bolt ? demanda Gambit en me voyant.

-       Il a accepté aussi, déclarais-je. Johnny, ce serait possible pour toi d'aller le chercher ?

-       Pas de problème, accepta-t-il avec un sourire.

Il disparut, et réapparut quelques minutes plus tard avec Bolt. Ce fut de très grandes retrouvailles, quelque peu émouvantes puisqu'ils n'avaient donné aucun signe de vie aux autres depuis leur séparation, puis ils finirent par s'assoir, une bière à la main. Moi, je tournais les talons et sortis dehors. Je m'apprêtais à reprendre mon envol lorsqu'une main sur mon épaule me stoppa. Je me défis de la poigne de Rémy, et lui lançais un regard interrogateur.

-       Où tu penses aller comme ça ? me demanda-t-il.

-       En ville. Zéro s'y trouve, alors je vais le chercher, déclarais-je.

-       Certainement pas dans cet état, ma belle, riposta-t-il en me tirant à l'intérieur. Tu ne vois pas que t'es crevée ? Si tu veux mourir d'épuisement avant d'avoir pu sauver tes amis, alors continue comme ça !

Je ne répondis rien, sachant qu'il avait raison, une fois de plus. Il me conduisit à ma chambre, puis me poussa à l'intérieur.

-       Passe une bonne nuit ! me dit-il en refermant la porte.

-       Si jamais je découvre que vous avez détruit quoi que ce soit, tu en es personnellement responsable ! l'avertis-je.

Un rire du fond du couloir me parvint, mais ce fut la dernière chose avant que je ne m'écrase sur le lit comme une masse et ne parte pour le pays des rêves.

***

Le lendemain, j'eu la bonne surprise de ne pas trouver le salon entièrement démoli. Seules quelques bouteilles vides trainaient par terre. Les garçons s'étaient tous trouvés une chambre et dormaient à poings fermés, aussi décidais-je de ne pas les réveiller. Je me préparais en vitesse, puis me rendis en ville en volant, avant de dissimuler mes ailes et de marcher comme n'importe qui. Il était presque dix heures lorsque j'atteignis le centre de police. J'entrais, puis me rendis à l'accueil.

-       Euh... l'agent David North ? demandais-je au policier devant moi.

-       Troisième porte à droite, me répondit-il sans même me regarder.

-       Merci.

Je me rendis à l'endroit désigné, et frappais. On m'invita à entrer, ce que je fis. L'homme devant moi sembla surpris de me voir, sans doute parce que je lui paraissais très jeune, mais retrouva vite un air neutre.

-       Je peux vous aider à quelque chose ? demanda-t-il.

Je fermais la porte derrière moi, puis me tournais vers lui.

-       C'est votre ancienne équipe qui m'envoie, Agent Zéro, lui déclarais-je.

Il se braqua, et je vis sa main se porter à sa ceinture, où pendant un gun.

-       Ne vous inquiétez pas, je viens seulement ici pour vous informez que je suis en train de reconstituer votre équipe, lui dis-je en croisant les bras. J'ai besoin de votre aide pour infiltrer Three Mile Island.

-       C'est hors de question ! refusa-t-il net. J'ai ma vie, ici, je...

-       C'est pour sauver ma famille ! le coupais-je. Ils sont en danger, et seul vous et votre équipe pouvez m'aider ! Déjà Gambit, Bolt, Krestel et Dukes ont accepté et se trouvent en ce moment même à l'Institut Xavier, à quelques minutes de la ville. Si jamais vous changez d'avis, vous n'aurez qu'à vous y rendre.

Je savais d'avance que ça ne servait à rien de débattre avec lui. Je ne pourrais pas le convaincre de venir, il devrait le faire par lui-même. Je quittais le centre de police, et retournais à l'école, où tout le monde était réveillé désormais.

-       Alors ? me demanda Johnny.

Je secouais la tête, et poursuivais mon chemin jusqu'au Cerebro, happant Gambit au passage.

-       Qui est le dernier ? demandais-je en mettant le casque.

-       Il s'agit de Wade Wilson, ou Deathpool comme on l'appelait, répondit-il.

En quelques minutes, je trouvais ma dernière cible, et éteignais le Cerebro.

-       Où est-il ? demanda-t-il.

-       À Tokyo, répondis-je simplement.

*****

Cette fois, ça me pris deux jours pour me rendre à destination. Je dormais dans des hôtels, convainquant les gérants que je n'avais pas besoin de payer, et faisais de même avec les serveurs des petits resto-bars dans lesquels je prenais mes repas. Lorsque, finalement, j'arrivais à Tokyo, j'étais un peu fatiguée, mais tout de même anxieuse. Les autres m'avaient dit que ce serait sans doute le plus dur à convaincre. J'entrais dans le dojo et mon regard se posa immédiatement sur le seul homme de la place. C'était un garçon assez jeune, un peu moins âgé que Gambit. Il maniait ses katanas avec une aisance étonnante.

-       Excuse moi, tu sais où je pourrais trouver un certain Wade Wilson ? demandais-je.

Il cessa ses mouvements et se tourna vers moi.

-       Pourquoi le cherches-tu ? répliqua-t-il.

-       Dis moi seulement si je peux le trouver ici où si je perds mon temps, m'agaçais-je.

-       C'est moi, Wade Wilson. Maintenant, qu'est-ce que tu me veux ? demanda-t-il.

Je répétais ce que j'avais dit aux autres mais, à peine eus-je nommé le nom de l'ile qu'il disparut de mon champs de vision. Deux secondes plus tard, quelque chose de froid se glissa sous ma gorge.

-       Écoute moi bien, peut importe pour qui tu travailles, je ne ferais rien de ce que ton patron demande ! me menaça-t-il.

-       Je ne travaille pour personne, crachais-je. C'est tes anciens coéquipiers qui m'envoient. Ils vont m'aider à infiltrer Three Mile Island pour sauver ma famille. Je suis en train de reformer ton équipe, tu es le dernier sur la liste.

-       Et ils ont tous acceptés ? s'étonna-t-il en abaissant légèrement sa garde.

-       C'est encore incertain pour Zéro, mais les autres sont venus, précisais-je.

Il me lâcha complètement, et me fit face.

-       Pourquoi est-ce qu'ils t'aideraient ? demanda-t-il.

-       Parce que Gambit à une dette envers moi, répliquais-je. Il m'a promit de m'aider, et c'est ce qu'il a fait.

-       Je suis désolé, mais je n'embarque pas ce coup-ci, soupira-t-il en s'éloignant un peu. Tu as fais tout ce chemin pour rien !

Il se remit à s'entrainer. Exaspérée, je m'approchais de lui et bloquais l'une de ses lames avec mes griffes. Il recula un peu, et fixa mes griffes avec de grands yeux.

-       Mais... c'est la même mutation que Logan !

-       Attends, tu connais Logan ? m'étonnais-je.

-       Pour sûr que je le connais, c'était un membre de l'équipe lui aussi, répliqua-t-il en fronçant les sourcils. Tu l'ignorais ?

-       Oui, admis-je. Les autres ne m'en avaient pas parlé. Mais sinon, si tu veux vraiment une bonne raison pour m'aider, dis-toi que tu aideras aussi Logan.

-       Et en quoi je l'aiderais ? se moqua-t-il en haussant un sourcil.

-       Il fait parti des prisonniers, avouais-je.

Il rangea ses armes dans son dos d'un mouvement souple, puis effectua un sourire.

-       Si c'est pour aider un vieil ami, alors je suis partant ! s'exclama-t-il.

-       Je vais envoyer Johnny te chercher dans deux jours, l'informais. Soit ici à l'heure !

Je sortis dehors, puis pris mon envol. Après encore deux jours, de retour à l'Institut, j'envoyais immédiatement Kestrel chercher notre nouvel allié et, finalement, ils revinrent tous les deux. Ce fut une nouvelle tournée d'embrassades, puis ils prirent place autour de moi.

-       Je vous remercie encore une fois pour avoir accepter de m'aider, les informais-je. Le départ se fera demain soir.

-       Comment va-t-on s'y rendre ? demanda Gambit.

-       Ça, je m'en occupe. Oh et, en passant, Logan est l'un de ceux qu'on doit secourir.

Je les quittais ensuite pour me rendre à l'infirmerie, pendant que des exclamations de surprise me parvenaient du salon. Arrivée là-bas, je libérais mon frère et ma mère des tubes pour vérifier l'état de leurs blessures. Celles-ci ce refermaient et cicatrisaient assez bien. Ils devraient se réveiller sous peu. Je les replaçais dans les tubes, puis examinais le visage de ma mère quelques secondes.

-       Tu n'as pas à t'inquiéter pour eux, ils vont s'en sortir, me rassura une voix.

Je me tournais vers Gambit. Je croisais les bras en détournant les yeux.

-       J'ai peur, avouais-je. J'ai peur d'échouer, j'ai peur de ne pas revenir pour les voir se réveiller. J'ai peur qu'il soit trop tard, j'ai peur de vous mener à la mort, toi et tes amis. J'ai peur que tout ça ne serve à rien et qu'en fait, il s'agisse d'un piège. Et le pire dans tout ça, c'est qu'il n'y a aucune façon de savoir la vérité.

Il s'approcha de moi et, sans prévenir, me serra contre lui. Je me laissais faire, ayant grand besoin d'une dose d'affection. Tout ce que je disais était vrai, ou presque. Je n'avais pas peur. En réalité, j'étais terrifiée ! Mais je ne pouvais plus reculer. Gambit releva la tête, m'embrassa ensuite le front, puis me laissa dans l'infirmerie. Je jetais un dernier regard à ma famille, puis lui enchainais le pas. Il fallait que je prenne du repos. Demain serait une très longue journée, je n'en doute aucunement.


Fait intéressant (ou pas): J'aime beaucoup le film "X-men Origins" car il m'a permit de découvrir mieux Wolverine et de connaitre Gambit, mais j'ai également beaucoup aimé son équipe. Je ne pouvais pas simplement ne pas la mettre!

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