Entrainements et mauvais souvenirs

On me secoua énergiquement l'épaule. Je repoussais sans ménagement la main qui tentait de me tirer de mon sommeil réparateur, et lui tournait le dos sans même ouvrir les yeux, remontant les couvertures sur moi. Pourtant, on me les retira vivement. Je poussais un grognement, mais n'ouvris pas les yeux pour autant. Soudain, une vive lumière éclaira la pièce, me brulant les yeux malgré mes paupières fermées. Je finis tout de même par me redresser et, lorsque mes yeux se furent habitués à la clarté ambiante, je lançais un regard assassin à Malicia, qui se contenta de m'offrir un sourire moqueur.

-       J'espère que tu as une bonne raison de me réveiller aussi tôt, sifflais-je entre mes dents, la bouche pâteuse et à moitié réveillée.

-       Si tôt ? se moqua-t-elle. Il est quatre heures de l'après midi.

-       Quoi ?

Aussitôt, je me levais. Je jetais un coup d'œil au cadran, et vis qu'effectivement, il était quatre heure de l'après midi. Comment avais-je pu dormir aussi longtemps ? Malgré les heures de sommeil que j'avais enfilé, je me sentais encore fatiguée. Je suivis malgré tout Malicia (après m'être changée, bien sûr) jusqu'au réfectoire, où je pris une pomme. Elle me conduisit ensuite à l'extérieur, et nous rejoignîmes enfin les trois autres garçons. Une jeune fille se trouvait avec eux.

-       Salut, moi c'est Kitty, Kitty Pride ! se présenta-t-elle avec énergie.

-       Euh... Aryane, enchantée de te... commençais-je.

-       Dis, elle est super ta mutation, tu peux vraiment voler ? me coupa-t-elle sans ménagement.

Elle me posa plusieurs autres questions, mais je n'y répondis que vaguement. Je n'aimais pas cette fille, elle était bien trop curieuse et ne s'intéressait pas vraiment à moi. Elle voulait seulement des ragots. Lorsqu'elle partie enfin raconter le peu qu'elle avait apprise sur moi à d'autres personnes, je soufflais.

-       Elle est pénible ! soupirais-je.

-       Plus que tu ne peux l'imaginer, rétorqua Malicia en jetant un regard noir à Kitty, qui parlait avec de grands gestes plus loin.

-       Je ne comprends pas pourquoi vous ne l'aimez pas, elle essayais seulement d'être sympathique, tenta Bobby sans trop de conviction.

Les émotions de Malicia me frappèrent de plein fouet. Je chancelais un peu, puis fixais mon amie avec des yeux ronds. Elle ? Jalouse ? Je lui pris le bras (j'avais remis mes gants) et l'invitais à me suivre. Lorsque je fus certaine que nous étions loin des oreilles indiscrètes, je me lançais.

-       Sérieusement, Malicia, comment peux-tu être jalouse d'une fille comme elle ? demandais-je, un peu désespérée.

-       Que... quoi ? s'interloqua-t-elle.

-       Ne tente pas de me mentir, je peux ressentir tes émotions à des kilomètres à la ronde, grimaçais-je.

Elle soupira, se dandina d'un pied à l'autre, puis me regarda dans les yeux avec une tristesse infinie.

-       Aryane, je ne peux avoir de contact physique avec personne ! se désespéra-t-elle. Bobby va bien finir par se lasser d'attendre ! Et Kitty lui tourne autour depuis un moment.

-       Et tu crois qu'il va te laisser tomber pour elle ? m'étonnais-je. Malicia, Bobby t'adore, tu es une fille super et il ne choisira certainement pas Kitty s'il te quittait un jour, ce dont je doute fortement vu ses émotions, qui sont aussi palpables que les tiennent.

Elle me sourit tristement, et me pris les mains.

-       Tes paroles me touchent, Ary, mais je ne peux empêcher le doute de m'envahir lorsque je les vois discuter ensemble, soupira-t-elle.

-       Tu devrais avoir une conversation à cœur ouvert avec Bobby, proposais-je.

-       J'ai déjà essayé, et il a tenté de me rassurer, sauf qu'il a dit que je ne pouvais pas l'empêcher de fréquenter d'autres personnes non plus, grommela-t-elle.

-       Et c'est vrai. Mais tu peux seulement lui parler de tes inquiétudes, non ? Je suis certaine qu'il est mieux qualifié que moi pour t'en parler, rétorquais-je. Alors maintenant, sourit, et attend ici. Je vais te l'envoyer.

Elle esquissa un véritable sourire cette fois. Je la laissais ensuite plantée là, et repartis rejoindre les garçons.

-       Bobby ! m'exclamais-je.

Il se tourna vers moi, et une vague d'inquiétude me traversa. Oh, c'est trop chou, il s'inquiète pour Malicia.

-       Elle voudrait te parler, déclarais-je, de but en blanc. Et non, elle ne veut pas rompre avec toi.

Il esquissa un sourire en se rendant compte que j'avais malencontreusement lu ses pensées, et après que je lui ai indiqué l'endroit où elle l'attendait, je me retrouvais donc seule avec Piotr et John. Il y eu un moment de malaise, puisque habituellement, il y avait Bobby ou Malicia pour alimenter la conversation. Soudain, je reçus de l'eau froide dans le dos. L'eau glacée glissa sur mes plumes, et je me retournais vivement, prête Mais il n'y avait personne. Ah, si, il y a trois gamins qui se marrent plus loin. L'un d'entre eux devait contrôler l'eau. Bien décidée à me venger, je m'envolais sans un bruit, et me plaçais délicatement sur une branche plus haut. Lorsqu'ils retrouvèrent un semblant de calme, l'un d'entre eux, aux cheveux bleu foncé, leva sa paume, et une boule d'eau s'y forma.

-       Vous avez vu sa tête ? ricana-t-il.

-       C'était géant ! confirma un de ses copains, blond cette fois-ci.

-       Elle risque pas de se venger ? s'inquiéta légèrement le petit dernier, aux cheveux noirs.

-       Tu l'as bien vu hier, elle était terrifiée quand tout le monde l'a simplement regardé, alors se venger... se moqua le premier. Et puis, c'était seulement le cadeau de bienvenue habituel, tu oublies qu'on l'a fait à tous les nouveaux depuis que je suis ici !

-       Moi y comprit, marmonna le blond.

Au moins, ce n'était pas contre moi. Ça me soulageait un peu de voir que personne ne me détestait déjà, même les gamins. Je transformais mes mains en ergots, esquissais un sourire machiavélique, et sautais en bas de ma branche. J'atterris au milieu de leur petit groupe, ailes déployées, une expression qui se voulait menaçante sur le visage, et serres écartées. Je poussais un rugissement bestial, et ils poussèrent des cris stridents. Ils partirent au pas de course dans des directions opposées, mais je créais une couche de glace sur le sol, et ils glissèrent. Ne pouvant me retenir plus longtemps face à leurs têtes de merlan frit, j'éclatais de rire. Je m'écroulais au sol, les larmes coulant sur mes joues, et mes muscles faciaux devenant douloureux à force de rire comme une dégénérée.

-       Elle se vengera pas, hein, grommela le plus jeune en se relevant, à environ trois mètres de moi.

Je finis par me calmer, et les aidais à se relever, riant toujours un peu malgré tout.

-       La prochaine fois, assurez vous que votre victime ne voudra vraiment pas se venger, parce que moi, je suis très rancunière, me moquais-je en faisant face à celui aux cheveux bleus.

Je leur tournais ensuite le dos, et m'apprêtais à rejoindre Piotr et John lorsque mon instinct me hurla de me baisser. Je n'eus pas le temps d'obéir, pourtant, aussi fermais-je les yeux en attente du choc. Seulement, il ne vint pas. Je me retournais vers les trois gamins (ils semblaient choqués, aller savoir pourquoi) et vit celui qui contrôlait l'eau, la main tendue devant lui. Je regardais le sol à mes pieds, où s'étendait une énorme flaque d'eau. Mais pourquoi n'ais-je rien senti ? Je tendis la main pour toucher la flaque, question de vérifier une théorie débile, et me figeais. Ma main... elle était argentée ! Elle était entièrement en métal ! Je regardais avec horreur mes bras, tâtait mon visage et vérifiais mon corps. Bordel, je suis en métal ! Mes ailes aussi, d'ailleurs. Je tentais de retrouver un semblant de calme et me concentrais, afin de redevenir normale. Lorsque ce fut fait, je vis avec soulagement que ma peau était de nouveau ordinaire. Je volais rejoindre mes deux amis et m'approchais de Piotr, qui avait ouvert de grands yeux.

-       Euh... comment on fait pour contrôler ça ? grimaçais-je.

-       C'était seulement par instinct que tu as fait ça, je me trompe ? demanda-t-il avec son accent.

Je secouais la tête pour confirmer.

-       Et bien, tu dois seulement te concentrer pour redevenir normale, dit-il en haussant les épaules. On ne peut pas vraiment le contrôler, puisqu'il n'y a rien à contrôler.

-       Ça ne m'aide pas beaucoup, soupirais-je.

Une idée me frappa de plein fouet.

-       Mais... j'ai serré la main de Bobby, et j'ai eu sa mutation. J'ai touché l'épaule de votre copain Logan juste avant, et j'ai aussi eu sa mutation. J'ai aussi serré ta main, et voilà le résultat. Si ça se trouve, je vais aussi développer la mutation de Jo... je veux dire Pyro, et pour ce faire je vais quasiment déclencher un incendie dans l'école ! Paniquais-je.

-       Mais non, tu vas seulement mettre le feu à une partie de l'école, tenta de me rassurer John.

-       Tu vois, ça ne m'aide pas du tout ! m'agaçais-je.

-       Ma mutation est liée à mes émotions, dit-il alors. Si tu ne veux pas déclencher d'incendie, évite les émotions fortes comme trop de colère ou de haine, et ça devrait aller.

-       Merci du conseil, soufflais-je.

-       Ary !

Malicia et Bobby arrivèrent près de nous, et la joie émanait des deux. Malicia était heureuse que Bobby l'ait comprit et l'ait rassuré.

-       On a une nouvelle tête de plomb dans la bande, dit alors John.

-       Non ! protestais-je, virant au cramoisi lorsque leurs regards se posèrent sur moi.

-       Et bien, c'est quand même logique puisque tu as serré la main de Piotr, fit remarquer Bobby.

J'haussais les épaules, et tentais de reprendre mon apparence métallique. Je me demanda si je peux voler avec mes ailes quand je suis sous cette forme.

-       Wow !

J'ouvris les yeux, et vis que j'avais réussit.

-       Hey, c'est facile ! souris-je.

Je déployais mes ailes, beaucoup plus lourdes qu'à l'ordinaire, et pris mon envol, pour m'écraser quelques secondes plus tard. J'étais trop lourde sous cette forme. Je tentais de retrouver mon apparence d'origine, sauf qu'un feu s'alluma d'un coup devant moi. Je poussais un cri, et fit jaillir un jet de glace de ma main pour l'éteindre, étant redevenue normale.

-       Bon, je crois que les entrainements seront plus durs que je ne le croyais, soupira Bobby. Mais tu as eu un bon réflexe.

-       Je sens que qu'avec vous deux comme profs, ça ne sera pas de tout repos, grommelais-je.

-       Je compatis, se moqua Malicia.

-       Parce que tu crois que j'irais seule ? m'offusquais-je. Je te kidnappe et t'emmène de force avec moi, il est hors de question que je souffre le martyr toute seul pour que tu te moque de moi à mon retour !

Malgré ses protestations, entrecoupées de rires et de cris, je la forçais à nous suivre. Piotr m'aida, d'ailleurs, puisqu'il voulait participer. Finalement, nous arrivâmes à la salle des dangers.

-       Tu me le paieras, me menaça Malicia.

-       Pas tout de suite, les bagarres de filles, répliqua Bobby. Aryane, on a vu que tu ne pouvais pas voler quand tu avais ton apparence de tête de plomb, mais je me demande si...

-       Si mes autres mutations fonctionnent ? complétais-je. Je veux bien essayer.

Je me métamorphosais en bonhomme de métal. Ça me venait tout naturellement, et j'aimais bien ça. Si ça avait été aussi dur que pour les autres pouvoirs, je n'aurais jamais survécu. Je tentais de transformer mes mains en ergots et, étonnamment, ça fonctionna. Je me demande à quoi je ressemble, ça doit être étrange quand même, de me voir comme ça. Malheureusement, je me rendis compte que je ne pouvais pas user de mes deux autres nouvelles mutation, soit le feu et la glace, lorsque j'étais en métal. Finalement, le véritable entrainement commença. Au grand étonnement des autres, je pouvais apparemment créer le feu, contrairement à John, qui devait utiliser un briquet. Je trouve que le feu est bien plus facile à maitriser que la glace, en plus, j'ai atteint toutes les cibles avec mes boules enflammées. Et quand j'en touchais une, je devais immédiatement éteindre les flammes avec la glace, où tout simplement les absorber en moi. En somme, ce fut un long, pénible et difficile entrainement qui, à mes yeux, ne fut pas très fructueux vu mon épuisement. Je devais avoir plus d'endurance, ça, c'est sûr. Heureusement, les garçons forcèrent aussi Malicia à courir et à éviter leurs attaques, alors je n'étais pas toute seule. Bon, dit comme ça, c'était un peu cruel, mais que voulez-vous ? Je prône l'égalité. Ce fut donc sans difficultés aucune que ma nouvelle amie et moi trouvâmes le sommeil.

*****

Ça faisait deux semaines que j'étais arrivée à l'école. Je m'entendais bien avec tout le monde, sauf Kitty, que je trouvais toujours aussi agaçante, mais je restais la majorité du temps avec ma nouvelle bande. Les entrainements se poursuivaient, toujours aussi douloureux et épuisants, mais je sentais malgré tout une légère amélioration dans mes tirs. Je contrôlais mieux la puissance de ceux-ci, et atteignais bien plus les cibles qu'auparavant. Sauf qu'il me restait encore énormément de pratique à faire. Le professeur Xavier a jugé que je commencerais les cours quand je m'en sentirais prête, surtout que je semblais avoir une longueur d'avance sur les autres élèves et que j'étais dans les plus vieux de l'école. Je passais donc mes journées soit à me promener, soit à m'entrainer. Bien sûr, je volais très souvent et, parfois, je m'enfermais dans ma chambre en réfléchissant sur mon passé, bien que ça ne serve pas à grand chose. J'étais désormais en train de me rendre au réfectoire avec Malicia et Piotr lorsque le professeur Grey arriva près de nous. Elle m'avait enseigné les bases de la télépathie, afin que je puisse bloquer les pensées des autres, ou au contraire, les entendre, bien que je déteste faire ça.

-       Aryane, le professeur Xavier aimerait que nous fassions les tests, déclara-t-elle. Ça ne devrait pas prendre beaucoup de temps.

J'haussais les épaules et, après avoir promis à mes amis que je les rejoindrais au plus vite, je suivis Jean dans les couloirs. Nous prîmes un ascenseur comme celui qui menait à la salle des dangers et passâmes encore plusieurs corridors avec des murs plaqués de métal argenté, avant d'arriver devant une porte avec un énorme X dessus. Elle l'ouvrit, et m'invita à entrer. À l'intérieur, il y avait toutes sortes de machines semblant à la pointe de la technologie, des tables, et des tas de trucs de ce genre.

-       C'est l'infirmerie, ainsi que le laboratoire, dit-elle.

Elle m'invita à m'allonger sur une chaise longue de dentiste, et me pris un bras en saisissant une seringue. OH BORDEL ! L'aiguille est énorme, genre quinze centimètres ! Bon, d'accord, j'exagère peut-être un tout petit peu, mais il reste qu'elle est ÉNORME ! Je dégageais mon bras et la regardais avec des yeux terrifiés.

-       Pas d'aiguilles, dis-je simplement.

-       Aryane, je suis désolée, mais si nous voulons faire des tests, il nous faut un peu de ton sang. Mais ça sera vite fini, ça... tenta-t-elle de me rassurer.

-       PAS D'AIGUILLES ! paniquais-je.

J'avais eu une très mauvaise expérience avec les aiguilles, et ça m'avait en quelque sortes traumatisé. C'était l'une des seules fois où j'avais regretté d'être une mutante.

-       Pas d'aiguilles, répétais-je difficilement, sentant les larmes affluer.

Je me serrais en boule, comme pour me protéger des horribles souvenirs qui refaisaient surface.

Il ne faut pas qu'ils me rattrapent, ou je suis foutue. Aller, Aryane, encore un petit effort, tu y es presque... Un poids s'abattit soudainement sur mon dos, me faisant violemment chuter sur le sol. Je tentais de me relever, mais le poids me força à me rallonger sur le sol. C'était un de mes poursuivants. Je tentais de me dégager, mais rien à faire, il était trop fort. Il me força finalement à me relever, et me maintint en place le temps que les autres le rejoignent. Ils étaient six, tous des garçons de mon grade, des grosses brutes qui font parti de l'équipe de foot du collège. Autrement dit, je n'avais aucune chance de leur échapper indemne. L'un d'eux s'approcha avec une grosse mallette noire. Je tentais à nouveau de me dégager, mais il resserra sa prise sur moi. L'autre ouvrit la mallette. À l'intérieur, il y avait des seringues. Des seringues remplies de liquides étranges. Qu'allaient-ils me faire ? Le chef de la bande en saisit une et s'approcha de moi.

-       Vois-tu, les monstres comme toi, on n'en veut pas ici. Mon père étant médecin, il m'a été facile de trouver le matériel nécessaire pour tester notre théorie. En fait, on chercher un vaccin pour éradiquer les mutations. Si ça fonctionne, tant mieux. Au pire, tu vas crever ! expliqua-t-il avec un sourire mauvais.

Les larmes se mirent à couler, et je me débattis encore plus.

-       Pas ça, suppliais-je.

Ils se contentèrent de ricaner, et le premier planta soudainement l'aiguille dans mon bras droit, m'arrachant un cri de douleur. L'étrange liquide pénétra mes veines, et je me senti aussitôt engourdie. Qu'avaient-ils mit là-dedans ? Une nouvelle vague de douleur me secoua lorsqu'il me planta la deuxième aiguille, sans même retirer la première. Je me sentais de plus en plus faible, mais lorsque la douleur devint insupportable, après la quatrième, une immense rage de vivre monta en moi. Je parvins par je ne sais quel moyen à me dégager de son emprise, et lui donnais un coup de coude au menton.

-       Sale garce ! cracha mon assaillant.

Lorsqu'ils firent mine de me sauter dessus, je ne sais pas trop ce qui se passa, mais mes mains se transformèrent soudainement en ergots tranchants et meurtriers. Lorsqu'ils virent ça, ils reculèrent, me lançant un regard terrifié, et fuirent à toute allure. Il ne restait plus que moi et la mallette contenant encore une seringue. Je sortis en vitesse de l'école et tentais d'atteindre la maison, sauf que j'étais de plus en plus faible. Bien vite, mes jambes ne supportèrent plus mon poids. En dernier recourt, j'enlevais ma veste et déployais mes ailes, malgré les nombreux passants dans la rue. Je volais jusque chez moi, manquant de rentrer dans des arbres à plusieurs reprises, et m'écrasais finalement dans ma cour, trop épuisée pour faire un atterrissage en douceur. La dernière chose que je vis, avant que le noir ne m'emporte, fut ma tante qui accourrait près de moi.

 

Ça avait été horrible. J'avais quinze ans quand c'est arrivé, c'était donc il y a deux ans. J'avais fini à l'hôpital et selon les médecins, j'ai eu beaucoup de chance de m'en sortir, vu le nombre de produits chimiques et toxiques que les garçons avaient placés dans les liquides qu'ils m'avaient injectés. J'ai passé trois semaines à m'en remettre, nous avons ensuite quitté la ville vu le nombre de personnes qui désiraient plus que tout voir le « monstre » partir au loin. Depuis, j'ai une peur atroce des aiguilles. Je me rendis alors compte que lorsque j'ai revécu ce terrifiant souvenir, Jean avait exploré ma tête, et avait donc assisté à tout comme je venais de le faire. Les larmes se mirent à couler d'elles mêmes, me rappelant encore parfaitement de la douleur et de la peur que j'avais eu ce jour là, le jour où j'ai eu mes ergots pour la première fois. Jean semblait profondément choquée. Je me mis à pleurer, comme je ne me l'étais pas permis depuis un bon moment maintenant. Elle me serra dans ses bras, tentant de me rassurer.

-       Je ne te forcerais pas, affirma-t-elle. Si tu ne veux pas, alors nous ne ferons rien. J'en parlerais au professeur Xavier.

J'hochais la tête, ne pouvant répondre quoi que ce soit. Elle me réconforta encore un peu, éloignant les seringues de ma vue grâce à sa télékinésie. Je finis par me calmer, et me détachais d'elle en séchant mes larmes du revers de la main.

-       Je suis désolée, soufflais-je. Je ne peux tout simplement pas le faire.

-       Je comprends parfaitement. Vas te reposer dans ta chambre, j'en parlerais avec le professeur, répondit-elle doucement. À moins que tu ne veuilles rester ici, plaisanta-t-elle ensuite.

-       Je crois que je vais y aller, répliquais-je en esquissant un sourire.

Je me levais et, après l'avoir remercié pour sa compréhension (CHEAP SHOT !!!) je quittais l'infirmerie. Je croisais le professeur Summers au passage, mais ne le saluais que d'un vague signe de tête. Après quoi, je montais rapidement à l'étage et m'enfermais dans ma chambre pour réfléchir à tout ça. 


Fait intéressant (ou pas): Vous êtes-vous déjà demandé comment les médecins ont fait pour tester le vaccin anti-mutants? L'ont-ils testé sur d'autres mutants?

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