Allié Indésiré

Je me réveillais difficilement lorsqu'on me secoua l'épaule. J'ouvris les yeux, et vis que je me trouvais dans un endroit sombre et humide. Je regardais autour de moi, et vis sept autres élèves. Certains pleuraient, d'autres tremblaient, où d'autres encore cherchaient un moyen de s'évader, en vain. C'était tous des gamins. Je regardais celui qui m'avait réveillé, et vis qu'il s'agissait du petit garçon avec la longue langue bleue.

-       Où est-ce qu'on est ? grommelais-je en me massant la tête, sentant une migraine venir.

-       On n'en sait rien, mais je sais que ce sont les hommes qui ont attaqué l'école qui nous ont amené ici, affirma-t-il avec un brin d'inquiétude. Mais tu es là, alors tout va bien aller, pas vrai ?

J'avisais son regard plein d'espoir qu'il posait sur moi, et vis que tout le monde nous fixait. Ils avaient peur, mais ma présence semblait les rassurer alors, même si j'étais moi-même terrifiée par la situation, je décidais d'assumer le rôle qu'ils venaient de m'attribuer.

-       Tout va bien aller, déclarais-je. On va s'en sortir, il suffirait qu'un seul d'entre nous parvienne à s'enfuir pour retrouver le professeur Xavier, ou encore les élèves qui ont pu s'échapper, afin de recevoir de l'aide. Une idée ?

Tous secouèrent la tête. Je m'approchais de la paroi, et tâtais le mur froid, avant de traverser. Je souris, et me retournais vers eux.

-       Tout le monde est en état de marcher ? demandais-je.

Ils se levèrent d'un bond et s'approchèrent de moi. Je leur pris les mains, leur ordonnant de ne lâcher prise sous aucun prétexte, puisqu'ils risquaient de rester piégés dans la pierre sinon, puis je nous fis traverser le mur. Grâce à mes ailes, je pus nous faire monter jusqu'à la « surface » et nous émergeâmes juste à côté d'une énorme grille, qui barrait le passage à une sorte de puits, au fond duquel nous nous trouvions quelques instants plus tôt. Je me rendis compte avec un découragement dissimulé que aucun des enfants n'avait de pouvoir offensif, ce qui me donnait donc l'entière tâche de les protéger. Je leur fis donc signe de me suivre sans un bruit, et nous commençâmes notre évasion. Sauf que, peut importe le couloirs que nous prenions, aucune sortie ne semblait vouloir se montrer, et le désespoir gagna peu à peu chacun d'entre nous. Celui-ci fut remplacé par la peur et la panique lorsque, d'un coup, une alarme tonitruante se déclencha, signifiant que notre évasion secrète n'était plus si secrète que ça.

-       Il faut sortir au plus vite ! sanglota une petite fille.

-       Suivez moi, et surtout, gardez votre sang froid, ordonnais-je d'une voix autoritaire. Nous sortirons tous d'ici, capiche ? Même si je dois tous vous porter sur mon dos !

Cette phrase les fit sourire, et nous nous mîmes à courir, chacun à l'affut d'une sortie potentielle. Manque de bol, alors que nous en trouvions finalement une, avec seulement une énorme porte blindée nous barrant la route, nous nous retrouvâmes encerclés par les soldats. J'aurais aisément pu m'enfuir, mais je ne pouvais me résoudre à abandonner les gosses.

-       Il faut que tu partes ! me pressa alors le gamin-langue-bleue.

-       Je ne vous laisserais pas ! m'offusquais-je, alors que le piège se refermait petit à petit sur nous.

-       Tu l'as dit toi même, il suffirait qu'un seul d'entre nous puisse partir pour chercher de l'aide, rappela alors une autre fillette, avec un calme étonnant. Vas y, vite ! Tu es notre dernière chance !

Je lançais un dernier regard hésitant, puis traversais la porte. Je déployais mes ailes et volais jusqu'à l'extérieur. La lumière soudaine m'aveugla quelque peu, avant que je ne me mette en route pour l'école. Le problème, c'est que je n'ai aucun sens de l'orientation, et qu'il y avait de grandes chances que je me perde en cours de route. Mais tant pis, j'allais trouver de l'aide coute que coute.

*****

Ça faisait plusieurs heures que je volais sans m'arrêter, cherchant un quelconque signe familier pour me retrouver. Comme prévu, je m'étais perdue. Résultat, je survolais une forêt totalement inconnue à la recherche de je ne sais quoi. La nuit était tombée depuis peu. Je vis alors une lueur, un peu plus loin. Un feu ! Alléluia, je pourrais me réchauffer un peu. Malgré tout, ma méfiance prit le dessus sur ma fatigue, et je me posais délicatement sur une branche, sans un bruit, près du feu. C'est alors que je vis, avec un énorme soulagement, Tornade, Scott, Jean et Logan. De l'autre côté du feu, pourtant, il y avait... Mystic ! Ils devaient être prisonniers. Sans réfléchir davantage, je sautais agressivement sur la métamorphe qui, ne l'ayant absolument pas vu venir, se fit projeter au sol. J'allais la frapper, toutes griffes dehors, lorsque mon bras se figea en l'air. Je ne pouvais plus bouger. Je sentis mes os s'écarter, et je poussais un cri de douleur.

-       De l'Adamantium, comme c'est étrange, murmura une voix derrière moi.

Je me fis soulever dans les airs et me fis retournée. Je vis alors que c'était un vieil homme qui se tenait devant moi, main brandit, et m'examinait sous toutes les coutures. C'était Magnéto.

-       Aryane ! s'égaya alors Jean.

-       Magnéto, reposez là, ordonna froidement Scott.

Il le fit, apparemment à contrecœur, et je courus rejoindre mes quatre professeurs en lui lançant un regard assassin. Il aida Mystic à se relever, puis se tourna vers nous.

-       Ainsi donc, nous nous rencontrons enfin, déclara-t-il avec un sourire.

-       Allez vous faire foutre ! grondais-je.

Ma colère et ma haine étaient tels que mes mains s'enflammèrent d'elles-mêmes, et mes griffes se mirent à s'allonger et rétrécir à tout va. En gros, je ne contrôlais plus rien.

-       ARY !

Quelqu'un se précipita sur moi et me souleva de terre, ce qui me redonna le contrôle de moi-même. Je souris, oubliant momentanément la présence de Magnécon, et serrais Bobby contre moi. Malicia et John arrivèrent peu après.

-       On a cru qu'ils t'avaient eu, sanglota Malicia en me serrant contre elle à son tour.

-       C'est le cas, dis-je sombrement. Mais je suis parvenue à m'enfuir. Il y avait sept autres enfants avec moi, je voulais qu'on parte tous ensemble, mais c'était moi ou personne, alors je suis partie à votre recherche, expliquais-je ensuite. Je ne m'attendais pas à vous trouver avec... lui, pourtant.

-       Il nous a empêché de nous écraser, dit Pyro.

Je crus sentir une sorte d'admiration poindre dans sa voix, et espérais me tromper. Je vis alors un homme à la peau bleu foncée apparaître dans un nuage de fumée noire près de Tornade. Je poussais un cri, de nouveau sur mes gardes, et le menaçais d'une boule de feu.

-       Aryane, c'est un ami ! m'assura Ororo.

-       C'est un téléporteur, crachais-je.

-       Tu vas vraiment maudire tous les téléporteurs à cause d'Azazel ? me fit remarquer Bobby.

Il avait raison, je n'étais pas comme ça normalement. J'éteignis donc le feu qui brulait dans mes mains, et me tournais vers le petit nouveau.

-       Désolée, je suis un peu sur les nerfs, grimaçais-je.

-       Ce n'est rien, m'assura-t-il avec un sourire, montrant ainsi ses dents jaunes et pointues.

Il avait un drôle d'accent, mais il me semblait sympathique. Mes amis m'entrainèrent ensuite plus loin, près d'un autre feu, afin de laisser les adultes discuter.

-       Vous croyez que Magnécon va en profiter ? Frissonnais-je. Je veux dire, et s'il tente de m'enlever pendant que vous avez le dos tourner ? Vous l'avez bien vu, je ne peu pas le combattre à cause de l'Adamantium qui constitue désormais mon squelette.

-       Il ne pourra rien te faire, nous avons fait une trêve, déclara sérieusement Bobby. Ils étaient en train d'organiser une mission de sauvetage à Alkali Lake lorsque tu as débarqué.

-       Pourquoi vous n'y êtes pas ? m'étonnais-je.

-       Parce qu'on est considérés comme des gamins, cracha Pyro. Ils ne veulent pas qu'on participe.

Je n'ajoutais rien, puisqu'il n'y avait rien n'à ajouter, et nous nous séparâmes finalement dans nos tentes respectives, Malicia partageant la sienne avec moi. Les adultes finirent eux aussi par venir se coucher, mais je n'arrivais pas à trouver le sommeil malgré l'heure tardive et le silence de la nuit, entrecoupé des crépitements du feu. Je me levais donc, sans un bruit, et sortis de la tente, pour finalement m'asseoir près du feu. De l'autre côté, il y avait Logan. Aucun de nous ne brisa le silence qui avait quelque chose de réconfortant, mais ça ne dura que quelques minutes.

-       Heureux de te revoir, gamine, dit-il soudain.

-       Heureuse d'être de retour, le vieux, répliquais-je avec un sourire.

Il sourit lui aussi, et sortit un cigare.

-       Dites, vous pourriez m'apprendre à contrôler mes griffes ? demandais-je alors. Parce que ça m'énerve de ne pas pouvoir les utiliser à volonté et risquer d'embrocher quiconque s'approche de moi.

-       Il n'y a rien à apprendre, souffla-t-il. C'est par l'instinct que tu peux les contrôler, et pas autrement. Il ne faut pas que tu les laisses te commander, c'est tout.

-       Pourquoi vous vous êtes alliés à Magnéto ? demandais-je avec un brin de hargne dans la voix.

-       Il nous a sauvé la vie, grommela-t-il. Et il a proposé de nous aider, puisque cette affaire menace apparemment tous les mutants de la planète.

-       Il va tellement nous arnaquer, marmonnais-je. On ne peut pas lui faire confiance, vous avez vu comment il a contrôlé mon corps ?

-       L'Adamantium est un métal, rappela-t-il. Et je sais qu'on ne peut pas lui faire confiance, mais il pourrait nous être utile.

-       On peut toujours l'utiliser comme monnaie d'échange, proposais-je avec un sourire mauvais. Ou en chair à canon, au choix.

Il rigola un bon coup.

-       Pourquoi tu le détestes autant ? demanda-t-il.

-       Vous vous souvenez de mon arrivée ? Ce sont les hommes qu'il avait envoyé que vous avez combattu, déclarais-je. Azazel a tué ma seule famille sous son commandement, il à obligé celui que je considérais comme un père à me trahir pour sauver sa famille, il me pourrit la vie depuis que je connais son existence, et je ne peux pas faire un pas en dehors de l'école sans risquer de me faire kidnapper ou tuer. Et tout ça parce qu'il me veut de son côté.

-       Qu'est-ce que tu as de si important ? s'étonna-t-il en prenant une bouffée de son cigare.

-       Je suis un mutant de puissance six, dis-je distraitement en jouant avec mon collier.

Il s'étouffa un peu, puis me fixa avec des yeux ronds.

-       Ça n'existe pas...

-       Les tests prouvent le contraire, soupirais-je. Et croyez moi, je m'en serais bien passée, de cette puissance.

-       Tu ne devrais pas penser ainsi, me coupa alors Magnéto en s'approchant. Ce que tu as, c'est un don. Un don immense qu'il faut conserver.

-       Où se débarrasser, dépendamment de votre humeur du jour, crachais-je.

-       Tu pourrais être le salut de tous les mutants de cette planète, tu pourrais soumettre les non-mutants pour qu'ils nous acceptent enfin ! proposa-t-il.

-       Désolée, mais conquérir le monde, c'est pas vraiment dans mes projets, me moquais-je. Je veux que les non-mutants nous acceptent par eux-mêmes, pas par la force ou la peur. Et si je dois attendre trois siècles pour que ça arrive, alors ainsi soit-il.

-       C'est un véritable gâchis de talent, se désola-t-il.

-       Et vous, ce n'est pas du gâchis, peut-être ? m'agaçais-je. Vous êtes puissant, vous aussi. Vous vous rendez compte du bien que vous pourriez faire, autant pour les mutants que les non-mutants ! Ils nous détestent parce que vous attisez le feu de leur crainte ! Si vous cessiez et leur veniez en aide au lieu de chercher à les détruire, alors une cohabitation serait plus que possible ! m'énervais-je ensuite.

-       Ce n'est pas de ma faute s'ils ne sont pas tolérants. Nous sommes l'évolution de l'espèce, ils ne sont plus que des poids inutiles pour cette planète ! répliqua-t-il.

-       N'importe quoi, c'est vous le poids inutiles, rétorquais-je.

Fortement agacée par cette conversation qui ne rimait à rien, je me levais, avec la ferme intention de retourner à ma tente pour dormir un peu. Sauf qu'une force m'obligea à me stopper, puis à me tourner.

-       Laissez moi ! grognais-je.

Je me concentrais, tentais de reprendre le contrôle de mes membres, mais rien à faire, il était trop fort. Ma nouvelle mutation était non seulement une force, mais aussi une faiblesse, et ce n'est qu'aujourd'hui que je m'en rendais enfin compte.

-       Laissez la gamine partir, ordonna alors Logan d'un ton menaçant. Je sais que nous sommes en trêve, mais je n'hésiterais à la briser si vous vous en prenez à qui que ce soit, elle y comprit.

Je sentis Magnéto hésiter quelques secondes, avant que l'emprise sur mon squelette ne disparaisse. Je soupirais de soulagement lorsqu'il retourna dans sa propre tente.

-       Merci, dis-je à Logan.

-       C'est vraiment pas l'amour entre vous deux, fit-il remarquer.

-       Non, pour vrai ? Sincèrement, c'est la première fois que je le vois. Avant, il envoyait toujours des mutants à ma poursuite. Maintenant, j'en viens presque à regretter Dent-de-Sabre, avouais-je avec un demi-sourire.

Il haussa un sourcil incrédule, et je le laissais planté là pour me retourner me coucher. La fatigue ne se fit pas attendre, cette fois, et le sommeil me gagna en quelques minutes malgré le danger potentiel qui dormait juste en face.


Fait intéressant (ou pas): Petit paradoxe amusant mais totalement hors du sujet —> Chuck Norris ne peut pas mourir, c'est impossible. Et Chuck Norris peut tout faire, tout accomplir, il n'a aucune limite. Mais alors, si Chuck Norris voulait se suicider, qu'arriverait-il?

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