Chapitre 4
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Felix avait rapporté de la nourriture à Changbin, que ce dernier s'était empressé d'avaler. Ensuite, le guérisseur s'était assuré que toutes les plaies de son patient soient dans une bonne voie de guérison. Il devait avouer qu'il avait l'impression d'en faire trop, d'être constamment en train d'ausculter le gladiateur, mais il avait tellement de blessures qui pouvaient s'infecter et le plonger dans une état de douleur profonde, qu'il préférait éviter cela. De plus, il n'avait pas à se soucier de l'argent qu'il dépensait dans les plantes qu'il achetait, étant donné que c'était l'empire qui payait, s'assurant ainsi les meilleurs soins pour que leurs gladiateurs soient toujours aptes à combattre.
Aujourd'hui, les entraînements des gladiateurs reprenaient et Felix allait sûrement recevoir quelques patients, ils étaient tous un peu bourrin et arrivaient à se blesser même aux entraînements. Heureusement pour eux, ce n'était jamais des blessures très graves, ce qui permettait au guérisseur de se reposer un peu avant de repartir dans des heures de travail sans pause lors des jeux du cirque dans l'arène.
Le soleil avait décidé d'illuminer radieusement Rome aujourd'hui, c'était un jours idéal pour Felix, pour aller faire quelques achats chez les apothicaires romains qui ne le décevaient jamais.
Ayant été l'apprenti du grand Opiter, Felix était assez connu chez les maîtres apothicaires qui étaient tous très agréables avec lui. Néanmoins, c'était une réalité de dire que Felix n'avait pas vraiment d'amis. Il avait bien Calius, mais c'était différent. Le garçon savait bien que si il n'avait pas été affranchi, le gladiateur ne serait jamais devenu son ami et l'aurait sûrement méprisé comme tous les autres.
Il fallait dire que Felix se retrouvait parfois dans des situations complexes. Quand Opiter l'invitait à dîner, il arrivait parfois que la condition des esclaves tombe comme sujet, et Felix qui voulait changer les choses, se heurtait à un mur sans aucune argumentation possible.
Il n'avait pas oublié cette fameuse journée, où les armées romaines étaient venu envahir son pays et l'avaient enlever à sa famille. Il n'oublierai jamais les pleurs de son père les cris de sa mère et les hurlements de sa sœur qui elle aussi, avait été enlevée. Il n'avait jamais osé demandé à Opiter si il savait ce qu'était devenu sa famille.
Felix avait conscience qu'il était un garçon chanceux, Opiter ne l'avait jamais battu et avait fait de lui un citoyen romain. Mais il était également conscient que tous n'avaient pas cette chance, et il voulait changer cela, permettre à tous les esclaves romains de pouvoir avoir une chance de retrouver leurs proches et de rentrer chez eux.
-Felix ! Quel plaisir de te revoir !
Le garçon sourit à Romus qui se tenait derriere le comptoir.
-Le plaisir est partagé. Lui sourit le garçon.
Romus était un vieil homme très souriant et chaleureux. Felix l'avait toujours apprécié. Petit, lorsqu'il accompagnait Opiter dans cette échoppe, il adorait se perdre dans les rayons de plantes et de fioles. Le vieil homme avait tout de suite remarqué la passion de Felix pour les remèdes et il lui était parfois arrivé de lui glisser des sachets de graines à étudier.
L'odeur du bois et des diverses plantes rappela à Felix combien il aimait venir ici, sentir les plantes, se perdre au milieu des remèdes, questionner Romus sur sa concoction du moment.
C'était son petit paradis.
-Comment tu t'en sors dans la Grande Arène ?
-Bien, je pense.
-De quoi as-tu besoin aujourd'hui mon garçon ?
-D'eucalyptus, d'achillés milles feuilles, de thym, de germes de roses et de un peu de cannelle.
-Je te prépare tout ça.
Le garçon regarda l'apothicaire s'éloigner dans la boutique, temps durant lequel Felix profita pour penser sereinement. Vers la fin de la semaine, il y aurait des nouveaux jeux du cirque, il fallait qu'il soit absolument sûr que l'état de Changbin était stable afin de pouvoir s'occuper des blessures des autres patients qui viendraient le voir. Ça risquait d'être complexe, mais il fallait qu'il s'en occupe rapidement, il n'était vraiment pas sur de pouvoir gérer des gladiateurs blessés et un Changbin victime d'une sévère infection.
-Tiens mon garçon.
Romus déposa les articles sur le comptoir et Felix sortir un denier et un quinaire*, avant de récupérer ses articles et de les glisser dans le sac de toiles qu'il avait emporté.
-Reviens me voir rapidement. Lui dit Romus.
-Je n'y manquerai pas. Répondit Felix.
Le garçon sortit de l'echoppe avec le sourire aux lèvres. Il adorait venir traîner chez les apothicaire, c'était le seul endroit où il se sentait vraiment chez lui.
Bien-sûr, il savait que la maison et de Opiter et Lucretia lui était toujours ouverte, il était également conscient que le couple adorait quand il venait leur rendre visite, mais ce n'était pas sa maison, pas chez lui. Sa petite salle de soin n'était pas considérable comme un chez soit non-plus, elle était impersonnelle et seulement réservée aux soins des patients, quant à sa chambre dans l'infirmerie de la Grande Arène, il n'y mettait jamais les pieds.
En réalité, Felix n'avait qu'une maison, et elle se trouvait dans son pays natal. Il refusait de considérer un autre endroit comme sa maison, c'était comme trahir sa famille. Alors, il avait décidé que les endroits où il se sentirait suffisement à l'aise, ce serait quand il serait entouré de plantes, ses amis silencieuses.
Il traversa alors les rues de Rome, flâna quelques temps sur le forum*, appréciant écouter les discours des groupes de personnes s'auto nommant philosophe, regarder des petites compagnies de théâtre s'exercer, assister à des débats parfois virulant entre plusieurs personnes.
Rome était une ville si vivante, qu'il était impossible de s'y ennuyer. On y trouvait des artistes, des soldats, des acteurs, des artisans. Tous ces groupes si différents arrivaient à s'articuler dans un même ensemble sans se gêner les uns et les autres, créant une parfaite harmonie qui faisait l'essence même de Rome.
Rome était enivrante, Rome était vivante.
Felix aimait cette ambiance complexe et diversifiée. Il avait longtemps mis du temps à l'admettre, mais il aimait le mode de vie des romains. Leur propreté, leur organisation politique, leurs dieux.
Pour ce qui était des dieux, Opiter avait toujours dis à Felix que personne ne le forcerait jamais à croire aux dieux, seulement de les respecter. Le petit garçon encore un peu rancunier d'avoir été enlevé avait été très heureux de cette nouvelle, mais au fur et à mesure du temps, il avait découvert cette religion et avait été subjugué par sa beauté. Il s'était alors convertit et allait très souvent prier dans le temple dédié à Esculape.
Après cette longue journée qui avait réussi à le ressourcer, Felix prit la décision de rentrer.
Il avait un patient à s'occuper.
☀️☀️☀️
*La monnaie romaine s'organise en plusieurs parties, voici sa hiérarchisation :
-Denier
-Quinaire
-Sesterce
-As
*Le forum est l'équivalent de l'agora en Grèce, c'est une grande place sur laquelle s'effectue les marchés et tous les gros rassemblements publics.
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