Chapitre 19

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Felix sentait l'odeur de Changbin tout autour de lui, il sentait les bras du gladiateur entourer sa taille et le serrer contre lui.
Lorsqu'il se tourna et posa son regard sur le visage de Changbin, il vit qu'il était déjà réveillé.

-Comment tu vas ? Demanda Felix.

-Moi je vais bien, toi comment tu te sens ?

Felix fronça les sourcils.

-T'es bien plus angoissé que moi pour les Jeux de demain.

Un froid vint glacer le corps de Felix. Il ne pouvait pas ignorer que plus le temps avançait, plus il avait peur du fameux jour et de retrouver le corps sans vie de Changbin dans la Grande Arène. Le gladiateur venait de lui rappeler que ce jour fatidique était le lendemain.
C'était beaucoup trop tôt, leur relation venait à peine de commencer, ils avaient encore beaucoup de choses à découvrir ensemble, il fallait qu'ils vivent milles et une histoires, qu'ils se découvrent encore plus, qu'ils vivent longtemps et loin de toutes ces atrocités.
Si Changbin mourrait demain dans la Grande Arène, Felix verrait toute son existence s'effondrer devant ses yeux impuissants et les Dieux seraient témoins de son chagrin.

-Reste en vie. Lâcha Felix.

-Je ne compte pas mourir.

-Je ne dis pas cela à la légère, tu n'as pas le droit de mourir.

-Je croyais que les croyants ne devaient pas avoir peur de la mort, que c'était la volonté des Dieux.

-C'est vrai, mais résiste, pour moi.

-Ce n'est pas blasphématoire ?

-Nous sommes protégés par Venus.

-Tu es bien sûr de toi.

-Je ne veux juste pas te voir partir.

Changbin se redressa avant de se pencher légèrement au-dessus de Felix.

-Je ne t'abandonnerai pas. Je t'aime beaucoup trop pour cela.

Felix sentit ses joues chauffer face au regard et aux paroles de Changbin.
Alors que le gladiateur se penchait un peu plus sur lui, afin de l'embrasser, des coups violents se firent entendre contre la porte. Les deux jeunes hommes sursautèrent avant de voir Calius débarquer dans la chambre. Felix lâcha un petit cris de surprise avant de lancer un regard mauvais à son ami.

-Tu pourras me sermonner plus tard Felix, vous avez un soucis. Dit Calius.

-Comment ça ? Lui demanda son ami.

-Les gars impériaux sont présents. Il te cherche. Dit-il en désignant Changbin.

Felix se redressa d'un coup.
L'Empereur avait du apprendre que son fils illégitime continuait de s'entraîner pour le dernier combat, et visiblement, il n'avait pas été heureux de l'apprendre.

-Je vais m'occuper de ça, ne t'inquiète pas. Fit Changbin.

Felix n'eut pas le temps de dire un seul mot, que Changbin sortit du petit lit, enfila des habits et sortit de la pièce. Felix continuait de fixer la porte devant lui alors que Calius venait s'asseoir à côté de lui.

-Felix, une rumeur circule dans l'arène. Changbin serait le fils bâtard de l'Empereur.

-Tu ne devrais pas écouter les rumeurs.

-Donc, tu le savais.

Felix fuya le regard de son ami.

-Felix, sa position te met en danger.

Le guérisseur ne dit rien, il ne savait pas quoi dire. Son ami l'avait percé à jours, comme toujours d'ailleurs. Felix ramena ses genoux contre lui.

-Il n'a jamais voulu être son fils. Confia Felix. Mais il a besoin de lui prouver qu'il n'est pas un moins que rien, qu'il est comme son fils légitime, qu'il a autant de valeur. J'ai peur, si l'Empereur le voit dans l'arène demain, il va faire en sorte de lui envoyer les pires épreuves possibles, il fera tout pour qu'il ne survive pas, et je ne pourrais pas le supporter.

Calius attira Felix dans ses bras.

Le guérisseur était terrifié. Il ne voulait pas que leur histoire se termine de la sorte, Changbin n'avait tout simplement pas le droit de le laisser tomber.

-Il va s'en sortir. Il est robuste ton amoureux.

Felix ne put empêcher un petit rire de s'extirper de ses lèvres. Son ami trouvait toujours le moyen de le faire sourire dans les moments les plus mauvais.

-Calius, si Changbin gagne les Jeux, on a prévu de partir ailleurs.

Le guérisseur se sentait obligé de confier cette information à son ami. Calius avait toujours était là pour lui, c'était son meilleur ami et si Felix ne l'avait pas rencontré, il se serait sûrement fait engloutir par la Grande Arène. Il ne pouvait pas partir comme un voleur auprès de lui, pas après tous les moments qu'ils avaient passé ensemble.

-Est-ce que tu pourras dire à Opiter que j'essaierai de passer le voir dès que je le pourrais, mais que cette vie à la Grande Arène n'est pas pour moi ?

-Bien-sûr.

Un silence s'installa entre les deux amis.

-J'ai toujours su que tu n'étais pas à ta place ici. Tu préfères les grands jardins à la ville, tu as besoin de tranquillité pour travailler et tu rêves d'aider toutes les personnes qui sont dans le besoin. Rome est trop cruelle pour toi. Et sache que je t'en veux pas de partir, je sais que c'est pour le mieux. Et puis, comme Changbin sera parti, je vais sûrement récolter toute la célébrité. Quand je serais riche, je passerai vous voir.

Felix sourit déjà à cette idée.
Si il trouvait un endroit tranquille où vivre avec Changbin et que Calius passait de temps en temps le voir, il ne pourrait pas rêver d'une meilleure vie.

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