Chapitre 13
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Cela faisait plusieurs jours que Felix aidait Changbin à marcher. Le gladiateur avait fait de nombreux progrès et maintenant il pouvait se déplacer seul, avec l'aide de béquilles, sans que Felix n'ait peur qu'il s'écroule. Cette autonomie nouvelle permettait à Felix de ne plus avoir besoin d'être auprès de Changbin tout le temps, et de pouvoir se remettre à apporter son aide aux nombreux patients de la Grande Arène. Il était heureux de pouvoir retourner pleinement à ses occupations de guérisseur, mais cela voulait aussi dire qu'il voyait moins Changbin.
Parfois, il surprenait le gladiateur, assit sur les bancs de l'arène, à regarder les autres gladiateurs s'entraîner. Dans ces moments là, Felix ne voulait pas le déranger, il semblait perdu dans ses pensées.
Heureusement pour Felix, le soir, ils se retrouvaient dans la chambre du guérisseur et mangeaient ensemble et se racontaient leur journée. Personne ne trouvait cela étrange que Changbin, maintenant en capacité de marcher, continu de loger chez Felix, puisque le guérisseur était le seul à posséder une chambre au rez-de-chaussée de l'arène, les appartements des gladiateurs se trouvant au deuxième étages, il était impossible pour Changbin de monter et descendre des marches toutes les journées, de plus, les lits de la grande infirmerie étaient pratiquement toujours occupés, donnant une énième raisons aux garçons de dormir ensemble.
Au plus grand bonheur de Felix, lui et Changbin se partageaient le lit du guérisseur, donnant une excuse à Felix pour se blottir contre Changbin et lui voler quelques baisers.
Ce soir là, Apollon prenait son temps pour faire descendre sa lumière du ciel, une parfaite excuse pour Felix qui avait emmené Changbin derrière la Grande Arène. C'était un endroit qu'il avait découvert quand il avait commencé à exercer ses fonctions ici, il s'agissait de petites marches larges donnant sur une rue étroite où personne ne passait jamais. Les lieux étaient calmes, on pouvait voir le char d'Apollon tirer doucement sa lumière vers le bas et on entendait les petits animaux s'animer et émettre leurs bruits. Les deux garçons avaient leur nourriture posée sur leurs genoux et mangeaient en parlant.
Depuis que Changbin lui avait révélé sa véritable identité, Felix n'avait plus abordé le sujet. Cela avait l'air d'être quelque chose de sensible pour le gladiateur et Felix préférait que ce soit d'abord Changbin qui amorce le sujet, si jamais il voulait lui raconter quelque chose qui avait un rapport avec.
-Tu penses que je pourrais combattre dans combien de temps ? Demanda le gladiateur.
-Dans une semaine tu pourras recommencer les entraînements, mais doucement.
Changbin acquiesça, Felix savait pertinemment que Changbin n'allait pas respecter sa demande, il avait bien trop l'air de mourir d'envie de retourner fouler le sable de la Grande Arène avec hargne.
-Je suis sérieux. Ajouta Felix. Si tu ne m'écoutes pas, plus de bisous.
Changbin se désintéressa immédiatement de son plat et porta son regard interrogateur sur Felix. Ce dernier devait avouer que cette réaction lui réchauffait le cœur, Changbin était la première personne qui l'appréciait dans ce sens là, le voir réagir quand il lui faisait ce genre de chantage lui donnait milles envies de l'embrasser. Il était encore assez timide dans l'initiation de leurs baisers, mais il sentait toujours son cœur battre tellement fort en la présence de Changbin, que si il avait été un peu plus courageux, jamais il n'aurait été capable de se détacher des lèvres du gladiateur et aurait tout fait pour que le jour de leurs morts, leurs corps soient inhumés enlacés.
-Quoi ?
-Si c'est la seule manière pour que tu m'obéisses, je n'hésiterai pas à la mettre en place. Confirma Felix.
Il eu un moment de silence pendant lequel Felix se demandait bien à quoi pouvait penser le gladiateur. Il regarda ensuite Changbin poser son assiette sur l'une des marches et faire de même avec celle de Felix. Il s'approcha ensuite du guérisseur qui le regardait faire avec un petit sourire. Alors qu'il s'y attendait un peu, Changbin passa ses mains dans la nuque de Felix et attira ses lèvres contre le siennes. Felix sentit son cœur s'emballer à une vitesse folle alors que l'odeur de Changbin enivrait ses narines et que ses lèvres embrumaient son esprit. Felix était obsédé par les lèvres de Changbin, il avait besoin de les embrasser nuits et jours, et quand le contact se faisait enfin, il sentait son corps s'alléger et se laissait porter au gré du baiser.
-Ne le fais pas, s'il te plaît. Fit Changbin après s'être reculé de quelques centimètres.
-Alors ne force pas trop quand tu pourras retourner t'entraîner.
-J'ai pris beaucoup de retard dans mes entraînements, il faut que je-
-Changbin, tu es le meilleur combattant de l'arène, je te rappelle que tu as tué l'un des plus grands gladiateurs. Tu n'as aucun retard à rattraper.
Felix n'était pas forcément à l'aise quand il apprenait que des gladiateurs étaient morts dans l'arène, il commençait d'ailleurs à redouter le moment où Changbin ferait son grand retour, mais dans la Grande Arène, la mort était monnaie courante dans les combats, Felix n'avait alors pas eu vraiment d'autres choix que de s'adapter à l'idée que la vie des gladiateurs était rude, violente, éreintante et majoritairement éphémère.
-Tu sais que tu as gagné en popularité auprès des romains, l'informa Felix, ton dernier combat a marqué les esprits, ils ont tous hâte de retourner te voir te battre.
Felix ne mentait pas, lorsqu'il sortait faire ses achats, il avait entendu beaucoup de citoyens romains parler de Changbin, le gladiateur fraîchement sorti des petites arènes, qui avait réussi à tuer l'un des plus violent et fort des gladiateurs de Rome.
-Je m'en fiche d'eux, je ne me bats que pour une seule personne.
-Ton père.
-Toi.
-Moi ?
Changbin acquiesça.
-Mais pourquoi ?
-Je n'ai pas de maître à payer pour gagner ma liberté, je suis déjà libre. En conséquent, l'argent que je gagnerai en gagnant le dernier combat, nous servira à partir dans une autre cité.
-Par "nous", tu veux dire toi et moi ?
-Oui Felix, je veux dire toi et moi. Tu mérites une vie meilleure que d'être exploité dans cette arène, tu pourrais être le guérisseur d'un village, être celui sur qui compte les gens, personne ne saurait ton passé d'esclave et tu n'aurais pas à en subir les conséquences.
Felix était sans voix, Changbin parlait avec sérieux et était certain qu'il serait celui qui gagnerait le dernier combat. Felix n'en doutait pas aussi, Changbin avait l'air d'être un gladiateur très talentueux, en revanche, le projet qu'il avait pour eux allait droit au cœur du guérisseur.
La somme prévue pour le gagnant était une assez grosse sommes, mais si Changbin avait été un gladiateur normal, il aurait dû en donner l'intégralité à son maître qui lui aurait un peu élevé son salaire et à peine amélioré ses conditions de vie, tout en jouissant de la popularité nouvelle que son gladiateur lui aurait rapporté. Mais Changbin n'était pas un esclave et n'avait pas besoin d'argent pour le dépenser dans des choses vitales comme la nourriture, il était un fils bâtard certes, mais il restait l'un des fils de l'Empereur, il n'avait donc jamais été considéré comme un esclave, il n'avait aucun maître à payer, et donc l'argent lui reviendrait intégralement à lui seul.
Felix aimait la ville, Rome était une cité vivante qu'il aimait parcourir, mais il était vrai que parfois, il aurait aimé vivre une vie un peu plus tranquille, loin de tous les préjugés que certains romains avaient encore sur lui et son passé d'esclave. Un poste dans la Grande Arène était certes assez prestigieux, mais c'était parfois dur pour le mental de Felix, de regarder des amis mourir en ayant seulement pu apaiser leurs souffrances.
-C'est adorable, vraiment. Fit Felix. Mais ne te blesse pas pour moi, d'accord ?
-Je ferai attention.
Felix vint déposer un rapide baiser sur les lèvres de Changbin. Le gladiateur était attentionné et romantique, à part lui demander de rester en vie, Felix ne pouvait rien lui exiger de plus, il était déjà parfait.
☀️☀️☀️
Milles escuses pour le retard du chapitre, Wattpad en avait supprimé une partie et je n'ai pas pu trouver le temps de le récrire tout de suite.
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