Zizanie
«Sad am I... To never hear your sigh...
Of ecstasy. »
✞
Jour du procès.
Jungkook ne savait point si c'était les menottes ou le stress qui le maintenaient immobile.
Assis dans une petite salle, son avocate à sa droite et Jimin à sa gauche, ils attendaient patiemment la venue des témoins. En face, Hyejin était assise, les jambes croisées.
Les deux premiers témoins à arriver furent Kim Namjoon et Jeon Soyeon. C'était étrange de voir l'exécrable policier en tenue de ville. La petite blonde à ses côtés, il ne la connaissait guère, mais il se doutait qu'elle était policière elle aussi.
Plus tard était arrivé Seokjin, habillé avec classe, ses talonnettes résonnant dans la petite pièce. Il s'était assuré de répondre à la lueur de tristesse dans les iris presque suppliantes de Namjoon, par un regard noir. Après s'être assis le plus loin possible de son ex-amant - qui n'était, d'ailleurs, pas au courant - il avait adressé un fugace sourire à Jungkook, ce dernier étant le seul à avoir remarqué.
Avec surprise, il avait vu Jennie arriver, quelques mèches, s'échappant de son chignon mal fait, tombaient sur son front. Elle se cramponnait à son sac comme s'il s'agissait de son seul repère. La brunette offrit un mince sourire à Jungkook, qui lui rendit, avant de s'asseoir, veillant à ce que sa jupe noire soit bien mise.
Erell était arrivée peu après, en même temps que Wheein. Les deux jeunes femmes étaient bien coiffés, l'une ayant ses cheveux longs et lisses frôlant ses omoplates, tandis que les cheveux blonds de l'autre caressaient ses épaules. Une robe un peu trop serrée et un blazer ainsi que des talons aiguilles pour l'une, une combinaison blanche et décolleté pour l'autre, elles étaient toutes deux très jolies. Erell était partie s'asseoir à côté de Seokjin, alors qu'ils échangeaient quelques mots, sous le regard médusé et jaloux de Namjoon.
Quelque chose d'étrange se passa. Le regard de Wheein croisa celui du procureur, et elle se figea au milieu de la pièce. Elles échangèrent un regard intense, durant lequel tout le monde se sentit de trop, puis elle finit par s'asseoir à ses côtés, raclant sa gorge pour atténuer le malaise.
Ce fut au tour de Byulyi et de Yongsun d'arriver. La soeur de Taehyung semblait troublée, elle tremblait, et elle s'inclina rapidement devant Jungkook sans rien dire.
«C'est... C'est toi le procureur ?»
Personne ne l'avait vu, mais Yongsun avait été happé par Hyejin. Une amie procureure était déjà assez rare, et finalement, elle était la meilleure de la ville, alors Yongsun n'était pas si surprise. Mais, il fallait avouer que la situation était étrange, presque cocasse.
«C'est moi, oui. elle répondit d'une voix calme. »
Inconsciemment, Yongsun hocha la tête alors que sa colocataire la toisait d'un regard mauvais. Malgré tout, la blondinette s'assit à côté du procureur et Byulyi la suivit.
La dernière à arriver fut la mère de Jungkook. Haneul était arrivée paniquée, les larmes au bord des yeux. Elle avait enlacé son fils avec force dés qu'elle l'avait aperçu, et les policiers avaient eu un réflexe, posant leur main sur la crosse de leur revolver. Mais d'un bref mouvement de main, Chomin les avait arrêté, particulièrement sensible à la scène qui se déroulait sous ses yeux.
Elle plaqua ses mains sur les joues de son fils, quelques perles d'eau ayant trouver refuge dans ses beaux yeux, ses iris noisettes claires analysant sa progéniture.
«Tu vas bien mon chéri ? Dis-moi qu'il ne t'a pas fait de mal... »
Chomin lui lança un regard instant. Jungkook pinça sa lèvre.
«I-Il... C-C'était h-horrible... »
Ses mots avaient brûlé sa gorge. Heureusement, Chomin avait eu des rendez-vous avec tout ceux qui témoignaient en sa faveur, et tous étaient au courant de la stratégie. Le regard incertain de Jungkook croisa celui de sa belle-sœur. Ses poings étaient serrés, comme si elle s'apprêtait à briser quelque chose, et sa lèvre inférieure se faisait maltraiter par ses dents. Coupable, Jungkook baissa les yeux. Dénigrer son amant était déjà horriblement dur devant sa mère, alors qu'en serait-il devant des dizaines de personnes dont la presse ?
«Et toi Jimin ? elle caressa affectueusement ses cheveux. Tu vas bien ?
-Je vais bien Haneul. il tenta un sourire mais Jimin était trop brisé pour mentir.»
Un soupir, une caresse et un court dialogue banal plus tard, elle s'asseyait.
«Tout le monde est là. fit remarquer Chomin. »
✞
Le procès commençait d'ici quelques minutes. Tout le monde se préparait, et alors que Wheein marchait dans les couloirs du tribunal, trop stressé pour se poser quelques secondes, quelqu'un cria son prénom.
Curieuse, elle se retourna, et fut surprise en découvrant Jimin, légèrement essoufflé, la peine se lisant facilement à travers ses iris. Les menottes l'empêchaient de tendre sa main, mais sans doute l'aurait-il fait si elles n'avaient pas été la.
«Wheein, je suis désolé. »
Méfiante, la belle blonde arqua un sourcil. Malgré elle, elle ne pouvait s'empêcher de le toiser.
«J-Je sais que j'ai merdé des dizaines de fois avec toi... Mais, si jamais je m'en sors sans trop d'années de prison, je pourrais peut-être... Venir vivre avec toi ? On pourrait éduquer Sunhee ensemble... »
Un rire arrogant traversa la barrière des lèvres de Wheein. La discussion ne tournait pas à l'avantage du prisonnier. Il avala difficilement sa salive, le regard suppliant.
«Je n'ai pas passé un jour sans penser à Sunhee. Et je m'en suis toujours voulu de la fin de notre relation... Je t'ai toujours énormément aimé Wheein, confia t-il, mais pas de la manière que tu attendais. Je veux juste... Une vie stable ? Avec vous deux. Je veux juste... Être heureux..
-Je, je, je... s'énerva Wheein. Toujours "je" ! Et moi ? Tu penses à moi ? Au nom de quoi j'accepterais, hein ?! On sait tous que tu courras dans les bras de ton mec une fois que tu seras libre ! Je ne peux plus attendre, espérer que tu nous choisisses. Je ne suis plus la fille qui est à tes genoux pour tes beaux yeux. Tu m'as menti des dizaines de fois !
-Wheein, je- tenta t-il.
-Des actes, Jimin. Je veux des actes. Tes beaux discours, je n'en veux plus, tu m'en as trop fait. elle haussa les épaules. Tu mens comme tu respires. »
Elle se retourna, prête à partir. Elle était fière d'avoir réussi à faire taire Jimin qui, trop souvent, avait eu une emprise néfaste sur elle. Involontairement, bien évidemment. Mais, aveuglée par sa beauté et son caractère un peu trop parfait, elle s'était laissée envoûter, devenant une pâle copie d'elle-même. Combien de fois s'était-elle effacée pour faire plaisir à Jimin ? C'était terminé, désormais.
Mais Wheein n'était pas méchante. Un sanglot que Jimin laissa échapper la figea. Il restait malgré tout un homme qu'elle avait aimé, mais aussi, le père de son enfant. Prise de remords, elle s'arrêta.
«Sunhee a dit ton nom, hier. Elle te réclame. »
À nouveau empli d'espoir, Jimin releva ses yeux brillants vers elle.
«Qu'on soit clairs, je n'ai plus besoin de toi. Mais ma fille, si. Alors ma porte t'est ouverte. C'est ta dernière chance, Jimin.»
Elle se retourna, encrant ses yeux dans les siens.
«La dernière. »
Inconsciemment, Jimin hocha la tête. Satisfaite, la jeune maman se dirigea vers les toilettes, sa destination originelle. Elle était simplement assoiffée et avait décidé d'aller boire, au calme, mais Jimin l'avait interrompu.
Cette courte entrevue lui avait, malgré tout, fait plaisir. Jimin semblait avoir tellement envie d'une vie stable et correcte. Elle ne pouvait décemment pas le priver de sa fille, ce serait injuste et déloyal.
Wheein poussa la porte de toilettes, mais perdit vite sa confiance en elle en voyant qui s'y trouvait. Une belle femme aux cheveux noirs, attachés dans une queue de cheval, se lavait les mains. Leur regard se croisèrent à travers le miroir et la main de la blonde se crispa autour de la poignée. Un fin sourire se dessina sur les lèvres de la noiraude.
Wheein s'avança, la main légèrement tremblante, puis ouvrit le robinet avant de récupérer un peu d'eau, formant un récipient avec ses mains. Elle apporta l'eau à sa bouche alors qu'Hyejin remarquait ses tremblements.
«Tu paniques ? Je te fais paniquer ? »
La blondinette faillit s'étouffer avec l'eau. Elle toussota avant de secouer ses mains, espérant fuir la question.
«Moi ? Non pas du tout, tu ne me fais pas peur. elle eut un rire nerveux.
-Je ne t'ai pas dit que je te faisais peur, je t'ai demandé si je te faisais paniquer. Hyejin posa sa main sur le lavabo, se mettant face à la jeune mère. »
Piégée, Wheein releva difficilement ses yeux vers elle, croisant son regard intimidant. Elle baissa aussitôt les yeux, mordillant sa lèvre inférieure.
«Écoutez Hyejin, je suis désolée mais-
-Tiens ? Tu me vouvoies maintenant ? remarqua t-elle avec amusement.
-Je ne suis pas de ce bord, souffla t-elle.»
Un soir, peu avant le retour de Jimin dans sa vie, Wheein avait été boire un verre, fuyant la solitude. Son petit ange était entre de bonnes mains, chez ses grands-parents. La belle femme qu'était Hyejin l'avait accosté, la couvrant de compliments toute la soirée. Elle l'avait écouté vider son sac, estimant que la blonde en avait bien besoin. Puis, trop ivre pour rentrer seule, elle avait demandé à Hyejin de l'accompagner, ce qu'elle avait accepté. Sur le palier de la maison, elles avaient échangé un baiser, rapide, mais il avait eu lieu.
Accablée par la honte, elle ne l'avait jamais rappelé, elle avait simplement fui. Pour Wheein, leur chemin ne se croiseraient plus jamais. L'homosexualité de Jimin avait rendu sa vie tellement compliquée, qu'elle avait eu peur.
Hyejin fit un pas, puis deux, surplombant totalement Wheein, qui se retrouvait démunie. Son index passa sur sa lèvre inférieure, un sourire en coin décorant le visage du procureur.
«Ce n'est pas ce que j'ai ressenti pendant le baiser.
-Tu te trompes... murmura t-elle.
-Si tu le dis. »
Elle se détacha soudainement de la blonde, se dirigeant vers la sortie. Hébétée, Wheein tourna son visage vers elle, surprise de cet abandon prématuré.
«Tu as toujours mon numéro. »
Sans un autre mot, la porte des toilettes claqua.
✞
Seokjin était devant le tribunal. Il se permettait un peu d'air frais avant d'entrer dans la petite salle étouffante. La journée allait être longue.
Des pas retentirent derrière lui. Il ne se retourna pas. Il savait qui venait le voir.
«Seokjin, il faut qu'on parle.
-Je n'ai plus rien à te dire. »
Namjoon se plaça devant lui. Il tenta d'attraper les mains de l'ancien policier, mais celui-ci les retira vivement. Surpris, le blond laissa ses mains dans le vide un instant, avant de les ramener le long de son corps.
«J'ai vu que tu avais démissionné.
-Ce travail m'étouffait.
-Je comprends, c'est vrai que-
-Non, coupa Seokjin, c'était toi qui m'étouffait. Tu le fais toujours d'ailleurs.»
Namjoon ouvrit la bouche, ahuri. L'homme qui était en face de lui ne ressemblait guère à son petit-ami. Il était beaucoup plus... Confiant, distant, froid.
«C'est fini Namjoon.
-Quoi ? Mais tu avais dit que c'était une pause...
-Et tu veux savoir un truc ? enchaîna Seokjin. Je n'ai jamais été aussi heureux que durant cette pause.
-Tu mens... Tu m'aimes, et je t'aime, tu ne peux pas stopper notre relation...
-Tu te trompes, je ne t'aime plus. déclara t-il, sereinement. Je serais bien plus heureux sans toi. Toi, tu trouveras quelqu'un d'autre. Bonne continuation Namjoon. »
Il commença à partir, mais à peine avait-il fait quelques pas qu'une main attrapa violemment son bras.
«Tu n'as pas le droit ! hurla t-il.
-Je te conseillerai de te calmer, il y a littéralement cinq policiers par mètre carré ici. Lâche moi maintenant.
-Je t'aime Jin, je t'aime tellement, ne me fais pas ça... »
Les yeux perdus de Namjoon cherchaient frénétiquement une lueur de peine dans les yeux de son amant -l'était-il encore ?- mais il n'en trouva aucune. Seokjin se dégagea violemment de son emprise.
«Je ne peux pas vivre sans toi Seokjin !
-C'est malheureux parce que moi, si. »
Oui, Seokjin était dur. Il savait qu'il touchait son ex amant en plein cœur. Mais c'était le but recherché. Après réflexions, Namjoon avait souvent eu un comportement toxique à l'égard du noiraud. Il ne voulait plus de ça.
«Adieu Namjoon. »
✞
Le juge prononça les premiers mots. Énonçant les chefs d'accusation, Jungkook baissa les yeux en entendant la liste. Heureusement, sa mère n'entendait pas, patientant dans une autre pièce. Il se sentait étouffé dans la petite cage en verre. Ayant commis des crimes bien trop graves, lui et Jimin étaient enfermés dans une petite cage en verre, de nombreux policiers étant autour.
«Park Jimin, exposez les faits. Parlez-nous de l'asile et de votre rencontre avec Min Yoongi. ordonna le juge. »
Chomin lui lança un regard confiant. Tremblant, Jimin déglutit, ses yeux se fermant douloureusement. Les regards des assesseurs, du procureur, du greffe et même du juge étaient affreusement accablants, ils le jugeaient tous.
«Je faisais des études de psychologie depuis deux ans. Non, trois, excusez moi.
-Soyez précis. réprimanda le juge.
-Excusez-moi... Je faisais des études de psychologie depuis trois ans. Mon meilleur ami, Jeon Jungkook, a été sélectionné pour une sorte de stage... Cela durait huit mois, huit heures par jour. Il a demandé à ce que je participe, ils ont accepté. »
Jimin cherchait loin dans sa mémoire. Théoriquement, cela remontait à quelques mois, mais pour lui, cela faisait une éternité. Cette époque semblait si lointaine.
«On m'a confié le patient Min Yoongi.
-Comment était-il, avec vous ? demanda Hyejin.
-Froid. Distant. Il reniait toutes formes d'affection de ma part. J'essayais désespérément de le mettre en confiance. C'était un échec. »
Le mensonge allait commencer. Chomin le fixa, une lueur de bienveillance dans les yeux. Elle hocha la tête, l'incitant à continuer, alors que Jimin prenait une grande inspiration. Le procès était filmé. Le greffe notait tout ce qu'il disait. La presse était là pour retranscrire chaque parole dans le journal. Leur procès était énormément médiatisé, ainsi, Jimin était sûr que son patient le verrait. Il saurait ce qu'a dit Jimin.
À quel point il avait menti.
«Il a fini par s'intéresser à moi... Enfin, c'est ce que je croyais, mais en fait, il me manipulait. Petit à petit, j'ai fini par tomber amoureux de lui, et, quand il a vu que j'étais fou de lui, il est devenu violent. »
Chomin appuya sur une petite télécommande, allumant la télé dans un coin de la salle. Du point de vue de la caméra de surveillance, on voyait Yoongi se lever, puis Jimin, avant que le malade ne le plaque contre le mur.
«Vous a-t-il déjà touché sans votre consentement ? demanda Hyejin.
-Pas à l'asile...
-Ce n'était pas ma question. »
Jimin tentait de se remémorer les paroles de son avocate.
Attirer la compassion du jury. Mentir. Provoquer la pitié. Mentir. Jouer la victime.
Mentir.
«Oui. »
Des exclamations de surprise retentirent dans la salle. Le jury était touché, la peine et la compassion déformaient leur trait, le public était pris de pitié, et Jimin baissa les yeux, comme l'aurait fait une victime.
À ses côtés, la main de Jungkook se posa sur la sienne. Ils échangèrent un bref regard, que tout le monde vit autrement. Chacun crut qu'ils se regardaient pour se soutenir, mais en réalité, Jungkook le félicitait. Car lui, n'aurait jamais réussi à mentir ainsi.
«Continuez. demanda le juge.
-Il a continué de manipuler. Il me mettait sans cesse la pression pour qu'on ait une relation sexuelle mais je ne voulais pas. Je n'étais pas prêt. Un jour, une sortie m'a été accordé. On m'a confié le patient Jung... Jung Hoseok. le regard de Jimin devint vide l'espace d'un instant. Une fois sortis, il m'a forcé à aller dans un parc. Jungkook et Taehyung étaient ici. C'était le lendemain du kidnapping de Jungkook.
-Comment étaient-ils ?
-Jungkook avait les mains liés. Il baissait les yeux. »
Jungkook se mordilla la lèvre. Il supportait moins bien le mensonge que Jimin.
«Ils avaient prévu de fuir ensemble, Yoongi et Taehyung.
-Comment ? Les caméras de surveillance montrent qu'ils ne parlaient que très rarement.
-Au réfectoire. Quand Jungkook et moi parlions, ils chuchotaient et discutaient. Je n'ai jamais prêté attention à ce qu'ils disaient. Enfin, ils nous ont forcé à partir en cavale avec eux.
-Comment s'est déroulé la cavale ? finit par demander Chomin.
-C'était rude. Ils nous maltraitaient. »
«Je t'aime Jimin. »
Jimin secoua la tête. Non, ce n'était pas le moment.
«Est-ce là qu'il vous a touché sans votre consentement ?»
«Non, tu as besoin de parler.
Quelque chose ne va pas ?»
Jimin ferma les yeux.
«Oui. »
C'était affreux. Il se sentait sale. Tout était horrible.
«Il m'a violé. »
Des exclamations de surprise résonnèrent à nouveau, alors que Jungkook liait leur mains.
Cela allait être long.
✞
Jimin et Jungkook avaient terminé leur témoignage. Autant dire que ce dernier était resté très évasif.
«J'appelle Mlle Jennie Kim à la barre. »
La jeune femme se présenta à la barre, ses mains tremblantes s'accrochant au rebord. Elle avait peur.
«Aviez-vous une quelconque relation avec M. Jeon ? demanda Hyejin.
-O-Oui, nous... Nous étions amis.
-Comment se comporter t-il vis-à-vis de M.Kim ? Avant même qu'il ne tombe amoureux de lui ?
-Je ne sais pas quand il est tombé amoureux de Taehyung... elle tenta d'éviter la question.
-Ce n'est pas ma question.
-Je vous rappelle que vous êtes sous serment. dit durement le juge. »
Jennie baissa les yeux.
«Il... Il avait une certaine attirance physique...
-L'accusé nous a pourtant dit ne voir M.Kim que comme un patient, avant que celui-ci ne commence à le manipuler. Hors, Mlle Kim nous dit qu'il vous plaisait physiquement. Est-ce là une façon de voir un simple patient ? Je ne crois pas. »
Chomin mordilla sa lèvre alors que le doute se lisait parmi les jurés.
Jennie fut remplacée par Wheein.
«Vous connaissez Park Jimin depuis longtemps ?
-Depuis le lycée. fit-elle calmement.
-Quelle relation entreteniez-vous avec lui ?
-Nous sortions ensemble, et il est le père de ma fille. »
Hyejin hocha la tête. Mais Wheein vit bien le bref regard mauvais qu'elle adressa à Jimin.
«Est-ce que Park Jimin est du genre à coucher avec un patient ?
-Objection ! s'écria Chomin. Park Jimin n'a jamais couché avec M.Min de manière consentie !
-Accordée. répondit le juge. Reformulez, maître Anh.
-Park Jimin aurait-il pu, de lui-même, séduire son patient ?
-Jimin est gay. Mais, il a une éthique. Non, il n'aurait jamais fait ça de son plein gré. »
Insatisfaite, Hyejin hocha malgré toute la tête.
À son tour, Wheein quitta la petite salle et Haneul fut appelée à sa place.
Un enregistrement audio se fit entendre. Il s'agissait de la conversation téléphonique entre Jungkook et sa mère, alors qu'il disait que Taehyung était adorable, et qu'ils allaient bien.
«C'est bien votre voix ?
-Oui. fit Haneul, puis son fils répondit la même chose.
-Est-ce que Jungkook semblait ressentir de la peur, lorsqu'il vous a dit ça ?
-Oui... Je mets ma main à couper qu'il tremblait.
-Je ne ressens pas cela du tout personnellement. marmonna Hyejin.
-Objection ! Ce n'est pas une question mais une simple remarque qui n'a pas lieu d'être.
-Accordée. Maître Anh, pesez vos mots.
-Je retire. Et donc, M.Jeon, comment vous sentiez-vous à cet instant ?
-J'avais un fusil sur la tempe. »
Encore un mensonge.
À son plus grand plaisir, ils ne torturèrent point sa mère. Elle fut bien vite remplacée par Kim Namjoon et Jeon Soyeon. Étant deux membres de la police, ils furent questionnés en même temps.
«Est-ce que Jeon Jungkook vous a tiré dessus ?
-Non. répondit Soyeon. De ce que j'ai pu voir, il visait les roues, le pare-brise. Min Yoongi tuait, pas lui.
-Donc il tirait bel et bien. De son plein gré ?
-V était en train de conduire, alors oui, sans doute. répondit Namjoon.
-Il s'appelle Taehyung ! s'écria Jungkook.»
Silence dans la salle. Chomin lui fit les gros yeux, surprise de cette soudaine intervention. Comprenant son erreur, la bouche de Jungkook se referma, il se rassit correctement, les joues rouges.
«Excusez-moi, ce surnom me donne l'impression que ce qu'il fait n'est pas si grave puisque, "ce n'est pas lui". justifia Jungkook. »
C'était faux. Ce surnom lui donnait l'impression que son fiancé n'était qu'un monstre assoiffé de sang qui devrait mourir, pour le bien du pays.
Le souffle de Chomin reprit correctement. Tout le monde sembla gober cette excuse. Hyejin posa d'autres questions, puis se tourna vers Chomin.
«À vous, maître Park. »
Elle se leva. Chomin passa une rapide main dans ses cheveux avant de se racler la gorge. Elle planta son regard dans celui de Namjoon. Elle le détestait. Cet homme faisait parti des rares élèves qui Taehyung avait épargné, et, pour lui rendre la pareille, il le dénigrait dès qu'il le pouvait. Il était tellement centré sur lui-même, que son petit-ami l'avait vulgairement largué, et qu'il ne reconnaissait même pas une ancienne camarade, avec qui il avait traversé une expérience traumatisante.
«Vous dites que Taehyung était occupé, ainsi Jungkook tirait forcément de plein gré ?
-C'est ce que je dis.
-Mais Min Yoongi était à ses côtés, n'est-ce pas ? Namjoon plissa les yeux, comprenant où elle voulait en venir. Sans doute, lui faisait-il des menaces ou bien exerçait une pression psychologique vis-à-vis de son meilleur ami.
-Mais-
-Vous ne pouvez pas exclure cette théorie. Et vous non plus. elle regarda les jurés droit dans les yeux. »
Seokjin se présenta à la barre à son tour.
«Lors de l'interrogatoire, vous m'avez dit avoir entretenu une relation avec Kim Namjoon. Est-ce vrai ? demanda Chomin. »
Seokjin hocha la tête, tout en sachant pertinemment que Namjoon ne voulait pas que cela se sache.
«Pouvez-vous nous parler de Kim Namjoon ?
-Il a fait parti de la classe de Taehyung, en deux-mille-onze. Il a donc un lien avec Taehyung, ce qui fait que l'enquête est caduc. Son objectivité était inexistante, je n'ai jamais compris pourquoi on lui avait confié cette enquête. »
Des exclamations de surprise retentirent. C'était innatendu. Le jugement de Kim Namjoon était obstrué, ainsi, l'enquête et son témoignage comptaient désormais pour du beurre. Un mince sourire étira les lèvres de Chomin.
Mais les oreilles de Jungkook bourdonnaient. Yongsun et Byulyi vinrent témoigner à leur tour, expliquant que les deux étudiants étaient constamment sous pression. Mais Hyejin les coupa en soulignant que Byulyi était la sœur de Taehyung, et que les deux avaient hébergé des criminels, donc qu'elles allaient bientôt être jugé. Leur témoignage paraissait malheureusement moins crédible.
Erell témoigna à son tour. Elle raconta la fusillade, et bien sûr, cela la frustrait énormément de devoir mentir sur la personnalité de Taehyung. Le décrire comme un monstre froid était au dessus de ses forces, elle avait fini par glisser le fait que Taehyung n'était, à cette époque, qu'un pauvre adolescent dont le destin avait été brisé par cinq véritables monstres. Chomin l'avait réprimandé du regard, mais au fond, elle comprenait. Revoir Erell lui faisait chaud au cœur, bien qu'elles n'aient jamais été très proches, elles étaient dans la même classe ce jour-là. Et, malgré tout, elles voyaient le bon en Taehyung.
Car même si Chomin s'affairait à le décrire comme un monstre depuis le début du procès, c'était uniquement pour que son amant, son âme-sœur, soit libre, et puisse combler Taehyung de bonheur.
Vint les plaidoiries.
«Je suis obligée, après tous ces témoignages, d'admettre que Jimin et Jungkook semblent être des victimes. Mais cela ne signifie pas qu'ils ne sont pas coupables. Ils ont fait des erreurs trop graves pour ressortir libres. Les libérer serait honteux. Profiter de son patient deviendrait donc légal ? Car n'oublions pas que Min Yoongi et Kim Taehyung, aussi horribles soient-ils, soit-disant, sont malades. Jimin et Jungkook, eux, sont lucides. J'aimerais conclure sur le fait que, certaines photos, sèment le doute. Kim Taehyung et Min Yoongi sont-ils, tant que cela, coupable ? Nous n'en savons rien et tirer des conclusions de quelques témoignages serait bien stupide. »
Elle se rassit, fière, en voyant le doute vivre à travers les iris des jurés.
Chomin se leva. Elle se racla la gorge puis encra son regard dans ceux des jurés.
«J'aimerais rebondir sur le discours de maître Anh. Voyez-vous des coupables, en ces deux jeunes adultes, qui ont simplement été manipulé ? Tout le monde fait des erreurs. Tout le monde en a fait, ici. Certaines sont plus graves que d'autres. Jeon Jungkook et Park Jimin ne sont pas des coupables, ou bien des criminels. Leur seul crime a été d'être naïf. elle planta son regard dans celui de Jungkook. Leur seul crime a été d'aimer. »
Jungkook sut qu'elle s'adressait à lui, au vrai lui, pas celui qui mentait depuis plusieurs heures, mais bien celui qui était fiancé à Kim Taehyung.
«Je ne dis pas que ce n'est pas condamnable. Je ne dis pas qu'il mérite la perpétuité mais, regardez-moi et-, non, se coupa t-elle, regardez-les, et dites moi qu'ils méritent la perpétuité. Vous ne pourriez pas. Car ce n'est pas le cas. Certains voient des criminels. Je vois des jeunes adultes au destin brisé, l'un d'entre eux ayant été violé. Lucidité ne rime pas avec intelligence, car oui, sur ce coup, ils n'ont pas été assez intelligent. Ils sont tombés dans les filets de séduisants jeunes hommes, et ont dû bien vite déchanté. Ils ont assez payé. »
Les jurés se retirèrent pour se concerter. Il y eut une pause de dix minces minutes. Jimin enlaça soudainement Jungkook, explosant en sanglots dans ses bras.
«C'était horrible, il me manque, je m'en veux tellement. murmura t-il.
-C'est fini maintenant. C'est fini, fit-il en caressant son dos. »
En un éclair, les dix minutes étaient passés. Le jury revint. Le premier chef d'accusation fut énoncé. Jungkook ne comprit que "abus de pouvoir".
«Coupable. »
Le coeur de Jungkook se serra. Chomin leur murmura que c'était le chef d'accusation le moins grave, qu'en vue de certaines circonstances atténuantes, ils ne prendraient que trois mois fermes.
Les autres chefs d'accusation furent énnoncés, et, à chaque fois, les mêmes mots étaient prononcés.
«Non coupable. »
Ils avaient gagné.
•|•
Dernier chapitre 😢 ça me fait quelque chose.
C'est aussi le chapitre le plus long de Psychopathe, avec 4400 mots. Le plus long chapitre que j'ai écrit sur Wattpad, accessoirement 😂
Je vais clôturer la f.a.q dans la soirée, alors dépêchez vous de poser quelques dernières questions !
J'espère que la chapitre vous a plu, il était très difficile à écrire. Vos avis m'intéressent énormément 🙂
Je vous aime ❤
Bisous <3
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