Espoirs envolés
Evidemment, qu'elle était partie. Qu'est qu'il croyait ?
Elle était surement venue les deux premiers jours, mais ensuite, elle s'en était allée. Pour toujours ? Pourquoi elle reviendrait le voir ? Il s'était comporté comme un idiot infini.
Il se coucha sur le banc, dépité. Il allait faire quoi de ses nuits, maintenant ?
Elia était entrée dans sa vie sans qu'il s'y attende et étrangement, les petites discussion du soir faisaient maintenant partie de sa routine.
Axel mit ses mains derrière sa tête, et réfléchit doucement. La mort avait accaparé ses pensées pendant quatre longues journées, et maintenant il pensait à sa vie. A la peinture, à l'école, à Elia.
-Elia...
C'était agréable, de dire son prénom. Des vagues d'énergie le parcouraient quand il revoyait son sourire.
Elles étaient nettes, les images. Il se rappelait de tout, à croire qu'il avait suivi ses propres conseils sans s'en rendre compte. Les différentes brises, les différentes odeurs. Tout était imprimé en lui avec une délicieuse précision.
Il s'en voulait énormément, mais il avait besoin de cet éloignement éphémère. Souffrir pour aller mieux. Quelle théorie à la con, mais qui marchait quand même.
Axel soupira et ferma ses paupières quelques instants.
Il s'est endormi, et il rêve. Le fait d'être à la merci du monde entier, là sur se banc, ne l'empêche pas de se sentir bien.
Il rêva de rien, sa tête était vide, et c'est agréable de ne plus penser, de de laisser aller.
Axel divagueait.
-Axel ?
Il émergea. Ses paupières se soulevèrent, il s'étira doucement.
-Elia ?
Il n'en crut pas ses yeux. Elle non plus, elle avait les yeux ronds. Elle eut l'air soulagée et heureuse, mais il reçu une claque.
-T'ES MALADE ?
Elle le poussa.
-Tu as pas pensé à ce que j'aurais pu ressentir ? Pourquoi t'es pas venu ? Je me suis posée des questions, et je savais rien faire ! Je connais rien de toi, et ça m'inquiétait, je me disais que tu en avais eu marre de venir ici, je me suis interrogée sur mon comportement, est-ce que j'ai fait quelque chose de mal, Axel ?
Elle était presque en larmes, Axel l'a blessée, il le savait.
-Non. Je devais réfléchir.
Elle attendit.
-A propos de la mort...
Il venait de s'ouvrir à elle comme il ne l'avait jamais fait.
-Axel...
Et il déballa. Et c'était pas beau à voir, non. Il pleurait , il se sentit ridicule, il cria presque, il se défoula. Il mit des mots sur son plus vieux démon, et ça faisait tellement du bien ! Il sourit un peu, vit le regard d'Elia, et continua Axel vidait son cœur, sa tête, son âme.
Il fut tout chamboulé quand il eut finit, ses émotions lui tordirent le ventre.
-Je sais pas quoi dire, Axel. Je...tu étais pas obligé de me le dire, tu sais.
-Ça fait du bien. Maintenant tu le sais, je suis pas seul, tu vois ? Et le fait d'en parler, je me rend compte que j'exagère.
-C'est tout à fait normal, d'avoir peur de mourir.
-C'est démesuré, chez moi. Je le sais.
-Hé...pas du tout. Chacun ses points faibles, et alors ? Tu veux pas mourir sans laisser une trace, moi j'appelle ça de l'ambition, mon gars !
Elle le secoua comme un prunier, une flamme animant son regard.
-Je t'ai toujours pas pardonné, par contre.
-Je sais. Désolé.
Il prit un bout de papier, griffonna dessus.
-Mon adresse.
Elle lui accorda un sourire.
-Je viens chez toi te prendre, demain ?
-D'accord.
-Je viens d'avoir une idée, pour que t'évacues la pression.
-Ah ?
-Je ne te dirai pas ce que c'est.
-Hâte de savoir, dans ce cas.
Ils restèrent là, sans bouger, à observer le ciel s'éclaircir.
Et Axel se sentait bien.
Vraiment.
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