Chapitre 4
Le couple Shelley avait toujours été très fier de leur fils unique. À leurs yeux, il était l'aristocrate et l'assassin parfait grâce à leur éducation sans failles. Bien entendu, ils étaient quelque peu contrariés qu'à vingt-six ans, Malakai n'ait toujours pas accepté d'épouser une jeune bourgeoise afin de perpétrer le sang et le nom de leur famille. Ils avaient imaginé le laisser tranquille jusqu'à ses trente ans avant de l'entraîner dans un mariage arrangé. Toutefois, le couple avait de plus en plus l'impression que leur héritier leur dissimulait un secret, probablement une petite-amie. Une... Prolétaire. Ils ne voyaient que cette explication. Ce fut ainsi qu'ils commencèrent à enquêter.
Les yeux bleus de Wiley luisaient d'excitation et il se moquait bien de la sueur qui perlait sur son front. Il savait que l'annonce de son départ allait déchaîner son chaton adoré. Et bien entendu, il ne s'était pas trompé. Malakai, après l'avoir déshabillé, lui avait attaché les mains avec des menottes très serrées. Actuellement, il jouait avec ses couteaux. Il les lançait dans la tête de lit, évitant à chaque fois Wil de quelques centimètres à peine.
— Kai, mon chat, finirais-tu de te déshabiller ? S'il te plaît ?
Le brun sembla hésiter quelques instants, mais obtempéra avant de se rasseoir aux côtés de son amant. Il le caressa avec la lame de son poignard préféré sans jamais le blesser. Wil frissonna. Il adorait ce côté-là de son partenaire, ces ténèbres qui effraieraient n'importe qui de sain d'esprit.
Tout comme Malakai, le corps de Wiley était couvert de cicatrices, cadeaux de leur profession. Le brun commença à lécher chacune d'elle, ne lâchant pas pour autant son arme. Wil gémit et tira sur les menottes, se blessant les poignets. Pour son plus grand plaisir. Malakai grogna, se plaça à quatre pattes sur lui et lui mordit violemment l'épaule, si bien qu'un hématome se forma instantanément.
— Tu aurais pu me prévenir avant que tu partais.
Malakai embrassa son ainé qui lui répondit avec tout autant de ferveur. Kai plaça alors la lame sur la gorge de Wil.
— Ne traîne pas plus que nécessaire là-bas. Sinon je viendrai t'assassiner moi-même.
— Je sais, mon chat. Je sais.
Malakai jeta le poignard sur le sol et embrassa de nouveau son amant. Il lui mordilla la lèvre inférieure avant de se soulever.
— Je vais te détacher. Après ça, détruis-moi Wil. Détruis-moi, que je garde tes marques jusqu'à ton retour. Détruis-moi tellement que demain j'ai des difficultés à tuer.
Le regard de Wiley s'illumina d'un désir bestial. Lorsque Malakai lui demandait ce genre de chose, cela le rendait fou. À peine eut-il les mains libres qu'il plaqua Kai contre le matelas.
— À tes ordres, mon précieux et mortel amour. Je vais te faire sombrer dans des ténèbres plus belles et plus profondes que celles de tes yeux.
Bien que désormais familier de ce genre de paroles, Kai ne put s'empêcher de rougir. Il ne s'habituerait probablement jamais à la beauté et à la douceur des déclarations d'amour que lui offrait son amant. Ni à leur violente tendresse dont il ne saurait se lasser.
Malakai planta ses ongles jusqu'au sang dans les épaules de Wil, tandis que celui-ci commença à lui griffer les côtes. Avec sa langue, il s'apprêta à descendre plus bas lorsqu'un coup de feu fut tiré dans la tête de lit. Les deux amants furent, pour une fois, surpris, beaucoup trop perdus dans leur monde. Toutefois, qui était capable de s'approcher de la chambre de deux assassins si discrètement que ces derniers ne s'en rendent compte ? Des assassins plus expérimentés. Wiley se retourna instantanément et s'assit à côté de Malakai qui écarquilla les yeux d'horreur.
— Mère ? Père ?
Du couple Shelley ou des amants, difficile de dire qui étaient les plus surpris. En quelques secondes, Kai réalisa que Wiley allait probablement mourir s'il n'agissait pas très vite. Bien qu'extrêmement embarrassé par sa nudité et la situation, le brun se leva et se posta devant ses parents.
— Tire-toi !
Wiley ramassa son sac, ses armes et ses affaires tandis que Kai faisait barrière avec son corps. Jamais ses parents ne se risqueraient à gravement blesser, ou pire, à tuer leur seul héritier. Wil quitta l'hôtel en un temps record et Kai n'eut pas le temps de se couvrir avec un drap que son père le gifla avec une violence qu'il ne lui connaissait pas.
— Malakai ! Que signifie cette mascarade ? Qui est cet homme ?
Il remarqua le sang sur les draps et les menottes.
— Quelle est cette décadence obscène ? As-tu oublié ton rang et ton éducation ?
Kai, les yeux baissés, se rhabilla et chercha ses armes du regard. Il ne trouva que son poignard et se rappela avoir laissé son arsenal dans l'entrée. Quel idiot !
— Réponds à ton père Malakai ! Immédiatement !
— Il s'agit de mon...
De son quoi d'ailleurs ? Le brun n'avait jamais voulu mettre des mots sur leur relation et encore moins sur ce que Wiley représentait pour lui. Il s'était toujours refusé à franchir cette barrière, à laisser son cœur parler. Car écouter ses sentiments revenait à aller à l'encontre de ses parents, de leurs attentes et de son éducation.
— Il s'agit de mon associé. C'est un assassin lui aussi, mais avec des méthodes bien différentes des miennes. Nous coopérons parfois.
Malakai reçut une seconde gifle de la part de son père, encore plus violente que la première ; méritée selon lui. Évidemment, au vu de la situation, cette explication était aussi stupide que bancale.
— La vérité Malakai. Et vite.
— Il s'agit de mon partenaire depuis environ deux ans, mais nous nous connaissons depuis plus longtemps. Ce que j'ai dit avant est toutefois la vérité.
— Est-ce un aristocrate ?
— Absolument pas.
— Après les missions de demain, tu rentreras dans notre maison de vacances. Tu y seras consigné jusqu'à nouvel ordre.
— Vous voulez que je reste seul sur l'île de Skye ?
— Tu ne seras pas seul longtemps. Nous allons te marier. Et vite. Nous allons effacer tes péchés et te remettre dans le droit chemin. Tu as déjà vingt-six ans. Il est grand temps que tu prennes tes responsabilités. Nous enverrons une voiture te chercher. Tu ne nous décevras plus Malakai. Plus jamais.
— Oui père.
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