Chapitre 7 : Le temps d'une curiosité✔️

Alors qu'Élizabeth était partie à son tour à la rivière, Maxim aida Tom à faire une toilette rapide avec une chaudière d'eau qu'Anya lui avait prêtée. Étonnamment, Tom semblait de bonne humeur et en pleine forme malgré sa jambe qui devait le faire souffrir. Comme à son habitude, il lança quelques plaisanteries sur son état pour faire sourire Maxim qu'il trouvait toujours trop sérieux. C'était du Tom tout craché. Un missile nucléaire aurait pu se diriger droit sur eux et il trouverait le moyen de blaguer.

Une fois la toilette de son ami terminée, Maxim avala des cachets que lui avait laissés Élizabeth avant de partir à la rivière. Son mal de tête dû à sa commotion était toujours présent et tous ses muscles le faisaient atrocement souffrir, même ceux dont il ne soupçonnait pas l'existence. L'atterrissage forcé de la veille et la gravité différente du vaisseau devaient y jouer pour beaucoup.

Lors de sa baignade dans la rivière, il avait même remarqué deux longues ecchymoses sur son torse, de ses clavicules jusqu'à son ventre. L'endroit exact où reposait sa ceinture lors de l'atterrissage. Mais il était toujours en vie et pour l'instant, en sécurité. C'était le plus important.

Lorsque Tom commença à somnoler dans le lit, Maxim en profita pour satisfaire sa curiosité et inspecter l'habitation plus en détail.

Il observa les différents objets sur les étagères et réussit à en identifier plusieurs : couteaux de toutes sortes, ciseaux, aiguilles, fil, verres et assiettes en bois dans le coin cuisine. Il tomba même sur ce qui s'avérait être un briquet primitif.

Un énorme sablier doté d'un mécanisme complexe était accroché au-dessus du foyer. Il l'inspecta pendant plusieurs minutes et tenta d'en comprendre le fonctionnement, mais finit par laisser tomber. Il demanderait à Anya plus tard.

Il sortit de l'habitation pour effectuer un tour des environs. À quelques mètres de l'entrée, une petite construction faisait office de latrines. Derrière la cabane, un espace était consacré à un jardin d'une taille considérable. Maxim fut surpris de reconnaître certains légumes comme des carottes ou des pommes de terre. D'autres végétaux étaient complètement inconnus pour lui. Au bout du potager, des arbustes étaient garnis des petits fruits qu'ils avaient mangés ce matin.

Maxim découvrit une remise un peu plus loin et ne put s'empêcher de jeter un d'œil à l'intérieur. Une odeur âcre y régnait. En plus d'outils pour le jardin, il y trouva plusieurs peaux d'animaux tendues sur des cadres de bois. Il y avait également quatre boules de fourrure attachées à une corde au plafond. En les examinant davantage, il réalisa que ces boules de poils étaient plutôt quatre individus d'une espèce animale inconnue. Un étrange mélange entre un renard et un lièvre. Ils pendaient au-dessus d'un seau de liquide rouge et poisseux.

Alors qu'il sortait de la remise, il dut mettre fin à son exploration : Élizabeth et Anya venaient d'apparaître au bout du chemin menant à la rivière. Il les rejoignit pour revenir tous les trois dans la cabane.

En entrant, Anya jeta un coup d'œil rapide vers le sablier.

— Je vais aller chercher ce qu'il faut pour le souper avant le lever de la lune.

Elle attrapa un panier ainsi qu'un couteau et sortit de l'habitation.

Maxim s'assit à la table en frottant sa barbe trop longue, mais enfin propre. Il songea à la prochaine étape de leur périple. Maintenant qu'ils étaient en sécurité et qu'ils savaient que la vie était possible sur Proxima, qu'allaient-ils faire ? Quel était le plan ? Devaient-ils tenter un voyage de retour vers la Terre ? En supposant, bien sûr, que leur vaisseau était toujours en état de marche. Devaient-ils accepter leur sort et vivre jusqu'à leur mort sur Proxima ? Cette perspective qui, à première vue, demanderait une certaine adaptation ne semblait pas si désagréable. Dans tous les cas, c'était mieux que la mort.

Maxim sortit de ses pensées lorsqu'Élizabeth vint le rejoindre à la table. Elle avait rangé sa combinaison et opté pour un pantalon kaki comme le sien et son débardeur blanc habituel.

Elle gonfla ses cheveux humides et poussa un soupir d'aise :

— Se laver dans la rivière fait du bien, mais j'aurais préféré un bon bain chaud !

Maxim sourit. Elle trouvait toujours le moyen de se plaindre d'une manière ou d'une autre.

— On ne peut pas tout avoir, lui répondit-il.

Élizabeth plissa le nez et tira la langue.

— Est-ce que tu crois qu'on pourra retourner sur Terre un jour ? demanda-t-elle après un moment de silence.

— J'en doute. Le vaisseau a subi beaucoup de dommages. Et même si l'on réussit à le réparer et quitter Proxima, il nous manque toujours un propulseur pour rejoindre la Terre vivants.

— Je m'occupe du vaisseau, annonça Tom derrière eux.

Maxim et Élizabeth se retournèrent, surpris d'entendre que leur ami était réveillé. Comme s'il voulait démontrer qu'il en était capable, Tom se redressa dans le lit et tenta de se soulever avec les mains pour se lever. Une grimace de douleur et plusieurs gémissements plus tard, il abandonna l'idée.

— Du moins, quand ma jambe voudra coopérer...

Élizabeth lui sourit.

— J'ai trouvé des amplificateurs de croissance dans le matériel médical du vaisseau, annonça-t-elle. Ça devrait aider tes os à se réparer. Tu devrais être sur pied d'ici deux à trois... semaines ?

Elle parut hésiter sur le mot « semaine ». Maxim réalisa au même moment que le temps ici était sans doute calculé autrement. Que représentait une semaine sur une planète où le soleil ne se couchait jamais ? Il n'y avait aucun moyen de savoir combien de jours s'étaient écoulés depuis leur atterrissage. Leur notion du temps terrien ne valait plus rien sur Proxima. Anya semblait se fier au sablier sur le mur et à la lune, mais une heure, une minute ou même une seconde ne voulaient plus rien dire ici.

Maxim eut un léger vertige au fur et à mesure qu'il avançait dans ses pensées. Jusqu'à maintenant, il avait été subjugué par la beauté de la forêt qui l'entourait et par la vie qui existait ailleurs que sur la Terre. Toutefois, il réalisait que la plupart des connaissances qui lui venaient de la Terre étaient désuètes sur cette planète. L'angoisse se répandit dans ses veines. Il n'avait plus aucun repère.

Il secoua la tête, essayant tant bien que mal de mettre de côté ce mal-être métaphysique. C'était inutile de se tourmenter davantage. Il devait se concentrer sur la prochaine étape.

— Je pense que nous n'aurons pas le choix de rester ici quelque temps, enchaîna-t-il. On pourrait demander à Anya si certaines technologies qui viennent de la Terre sont encore utilisées ou même disponibles. Avec de la chance, ils savent peut-être comment fonctionne la propulsion à plasma.

Élizabeth émit un rire grinçant.

— Tu crois vraiment ? Regarde un peu autour de nous. Nous sommes dans une cabane en bois sans électricité et sans eau courante. Nous avons dormi dans des fourrures provenant d'animaux inconnus et nous nous sommes lavés dans la rivière comme des hommes préhistoriques. Tu crois vraiment qu'ils sont rendus au plasma !?

— J'en doute, mais tu as une autre idée ?

Elle secoua la tête, une moue sur son visage.

— Bah moi, je dis : profitons-en ! lança Tom dans une tentative de remonter le moral des troupes. C'est pas tous les jours qu'on peut parler à des extraterrestres et manger de la bouffe exotique ! D'ailleurs, parlant de nourriture exotique, je meurs de faim ! Ça creuse l'appétit de rester couché comme ça, toute la journée, à attendre que mes os se réparent !

Maxim sourit, reconnaissant bien Tom qui ne se laissait jamais abattre. Même à bord du vaisseau, quand Élizabeth et lui avaient perdu tout espoir, Tom avait été là pour les faire rire et leur remonter le moral. Ils n'auraient jamais tenu le coup sans lui.

— Je vais aller voir si je peux aider Anya avec le repas, annonça Maxim, persuadé qu'ils n'avanceraient pas plus loin dans leurs plans aujourd'hui.

Sans plus attendre, il sortit pour rejoindre la Proximienne qu'il trouva près de la remise. Elle travaillait sur un petit établi de bois en face du jardin. Maniant le couteau avec agilité, elle découpait le ventre d'une bestiole visqueuse pour la vider de ses entrailles. Une chaudière de bois posée entre ses pieds servait de récipient pour recevoir les parties indésirables de l'animal.

Il s'approcha d'elle.

— Je peux t'aider ?

Anya leva ses yeux bleus vers lui. Elle haussa les sourcils et hésita un instant avant de répondre.

— Tu peux aller chercher des ratins et des patates dans le jardin pour le souper ? Ensuite, il faudra les nettoyer à la rivière.

— D'accord, pas de problème !

Maxim s'élança vers le potager avant de s'arrêter net. Il pivota sur ses talons pour faire face à Anya.

— Hmm... Tu peux me dire qu'est-ce qu'un ratin ?

La Proximienne releva la tête vers lui. Une lueur rosée brilla à travers le bleu de ses yeux. Elle mit de côté son travail pour venir avec lui dans le jardin.

— Tu as les carottes ici et les ratins là, lui indiqua-t-elle. Les tomates, qui sont ici, sont en fleur en ce moment, donc vont produire bientôt. Voilà les patates, la plupart sont prêtes. Les plans de cigettes ici seront prêts dans quelques semaines.

— Parfait, donc tu as besoin de patates et de ratins. C'est ça ?

Anya acquiesça, un léger sourire aux lèvres.

— Je suis étonné de voir que certains légumes sont identiques aux nôtres sur Terre, reconnut Maxim avant qu'elle ne retourne à l'établi.

— C'est probablement parce que le vaisseau au bord duquel sont arrivés les premiers colons transportait également le matériel nécessaire pour survivre les premières années. Il y avait plusieurs graines et tubercules, quelques arbres et même des cellules souches de certains animaux. Je crois que les poules, par exemple, sont originaires de la Terre. Je ne sais pas trop pour les autres animaux. J'avoue que la biologie cellulaire terrienne n'était pas ma matière préférée.

Maxim écarquilla les yeux sur ces dernières paroles.

— Vous étudiez la biologie cellulaire ?!

— Oui. Mais seulement les Doués. Comme j'ai été déclassée à l'âge de 15 ans, il me manque encore plusieurs notions. C'est également à l'école qu'on apprend la langue des Anciens. Ta langue.

— Vraiment ? Quelle est ta langue natale alors ?

Afin de répondre par l'illustration, Anya se mit à parler dans un dialecte étranger. Une langue qui n'était pas familière à Maxim, mais qui était sans l'ombre d'un doute la même qu'elle avait utilisée lors de leur première rencontre. Malgré le fait qu'il ne comprenait pas un traître mot de ce qu'elle racontait, il réalisa qu'Anya semblait beaucoup plus à l'aise dans cette langue. Elle parlait de façon animée, souriant. Sa voix était différente, plus douce. À cet instant, il aurait tout donné pour comprendre ce que lui racontait la jolie Proximienne de manière si mélodieuse.

La fin de son monologue se termina par un doux rire et les iris d'Anya étaient maintenant complètement roses.

— C'est la langue du peuple, lui expliqua-t-elle. Seuls les Seigneurs et les Anciens parlent la langue que tu utilises, mais tous les Doués l'apprennent à l'école.

Maxim acquiesça, consignant dans sa tête toutes les informations qu'elle lui communiquait. Cette planète était un nouveau monde, animé d'une culture et de savoir propre à lui. Il était facile de se perdre parmi tous les nouveaux termes qu'Anya lui apprenait depuis leur arrivée.

Devant le silence de Maxim, Anya considéra la conversation terminée et retourna à l'établi. Maxim se concentra sur sa tâche et récolta les légumes demandés. Il emprunta ensuite le chemin de la rivière pour aller les nettoyer.

Alors qu'il revenait vers la cabane, il constata que la température plutôt agréable jusqu'à maintenant commençait à chuter, de même que la lumière ambiante. Il leva les yeux au ciel et aperçut une immense lune cacher en partie le soleil rouge de Proxima B. C'était donc cela, la lune d'éclipse !

L'astre blanc, gigantesque, bloquait les rayons du soleil, les empêchant d'atteindre l'atmosphère de Proxima. Sur une planète toujours exposée au soleil, cela devait avoir des conséquences substantielles sur la température ambiante !

Soudain, un grondement se fit entendre derrière lui. Il se retourna et il vit une masse de nuages menaçants au loin. Un orage se préparait. Les feuilles des arbres s'agitaient dans un murmure chargé de présages. Quittant le ciel des yeux, Maxim accéléra le pas. Bien que curieux d'observer une averse proximienne, il ne tenait pas non plus à être dehors lorsque l'orage éclaterait. Qui sait, peut-être que les pluies ici étaient mortelles ?

Il rejoignit Anya qui était encore près de la remise. Elle venait de terminer le nettoyage des carcasses et se lavait les mains dans un seau d'eau sans se presser.

— Tu as les légumes ?

Maxim, rassuré de voir qu'Anya ne semblait pas inquiète du changement météorologique, lui montra sa récolte, fier de lui. Elle l'examina avant de hocher la tête.

— Parfait ! Rentrons avant que le froid et la pluie nous surprennent.

Anya prit les devants, mais alors qu'il s'apprêtait à la suivre pour revenir à la cabane, le regard de Maxim fut attiré par une petite boule bleue lumineuse à la base d'un arbre. Il s'approcha et s'accroupit pour l'observer davantage. De forme irrégulière, elle était à peine plus petite que son poing et une tige verte la reliait au sol. Peut-être était-ce l'équivalent d'une fleur sur Proxima ?

Du bout des doigts, il la tapota pour en connaître la texture. Sans crier gare, elle explosa ! Des milliers de particules vertes furent projetées dans les airs et sur lui. Son visage, ses bras et son chandail. Partout ! Il était couvert de cette poudre colorée extraterrestre ! Le cœur battant à tout rompre, Maxim bondit sur ses pieds et recula. Une quinte de toux s'empara de lui et il lutta pour ne pas céder à la panique.

— Anya !!

Alertée par son cri, la Proximienne revient vers lui d'un pas rapide.

Les sourcils relevés, les iris orange, elle le scruta des pieds à la tête avant de tourner le regard vers le coupable. La petite boule, maintenant en lambeau, crachotait encore quelques brins de poussière verdâtres.

À son grand étonnement, Maxim vit apparaître un sourire moqueur sur le visage de la Proximienne.

— Quoi ?! Qu'est-ce que c'est ? Un poison ? De l'acide ? s'alarma Maxim.

Anya secoua la tête et ses iris se colorèrent de rose.

— Non, rien de tout cela. C'est une sorte d'encre fluorescente. L'osminog est une plante qui vit en symbiose avec certains prédateurs. Elle colore les petites proies pour que les tamins puissent les repérer dans les terriers ou durant les éclipses.

Le corps de Maxim se détendit un brin, mais son pouls était toujours rapide dans ses veines.

Avec calme, Anya décrocha le couteau qu'elle portait à sa ceinture et le tendit à Maxim.

— Utilise la lame comme un miroir.

Maxim leva l'arme devant ses yeux et vit son visage et sa barbe parsemés de petites taches vert pâle se refléter sur le métal.

Il serra les dents, regrettant son manque de prudence. Il avait l'air d'un idiot.

— Fait chier !

Il lui remit son couteau, la remerciant d'un signe de tête et se rua vers la chaudière d'eau près de la remise. Il retira son t-shirt taché et le jeta par terre. Ses mains en coupe, il s'aspergea le visage et les bras et frotta sa peau avec vigueur.

— C'est inutile, commenta Anya qui l'avait suivi. C'est indélébile.

Maxim se figea et tourna lentement la tête vers Anya.

— Tu te fous de moi ? souffla-t-il.

Cette fois, Anya ne put se retenir plus longtemps. Un éclat de rire cristallin s'échappa de ses lèvres et ses yeux roses pétillaient de malice. Étrangement, sa réaction apaisa la frustration de Maxim. Son rire était si sincère, c'était la première fois qu'il la voyait si détendue avec lui.

Il prit une grande respiration, empoigna son chandail laissé au sol et se releva. Ce n'était pas la fin du monde après tout. Il n'était pas blessé, du moins physiquement. Du côté de l'orgueil, c'était une autre histoire.

— Tu es certaine que ce n'est pas dangereux ?

— Sûre et certaine. Tous les gamins se font avoir.

Maxim grimaça. Un autre coup à l'orgueil.

— Ne t'en fais pas, se reprit Anya. D'ici quatre ou cinq lunes, les taches sur ta peau devraient s'estomper. En revanche, ton habit pourra servir de chandelle.

— De chandelle ?

— Tu verras, gloussa-t-elle avant de reprendre le chemin de la cabane.

Une fois à l'intérieur, Élizabeth l'accueillit avec une exclamation de surprise.

— Mais qu'est-ce qui t'est arrivé ?

Maxim se renfrogna et fila vers sa couche sans un mot pour attraper un autre chandail et l'enfiler.

— Un trop plein de curiosité, se moqua Anya.

De son lit, Tom rigola et Élizabeth leva les yeux au ciel.

— On est sur une planète extraterrestre, Max ! J'ai besoin de te rappeler de faire attention ?

— Non, ça va, grommela Maxim.

Son amie se tourna vers Anya :

— C'est dangereux ?

Un sourire aux lèvres, la Proximienne secoua la tête et se dirigea vers le plan de travail pour débuter la préparation du repas.

Malgré la mésaventure de Maxim et l'averse à l'extérieur, le souper se déroula dans une certaine bonne humeur. Le feu leur apportait une chaleur réconfortante et Anya avait préparé de la nourriture pour toute une armée. Tom entretint la conversation avec son humour habituel et Anya semblait se détendre de plus en plus. Elle parlait peu, mais écoutait avec attention et riait aux blagues de Tom. Même Maxim finit par se dérider et retrouver sa bonne humeur.

Élizabeth, elle, se contenta de commenter la nourriture qu'Anya avait préparée, ou plutôt se plaindre sans aucune subtilité. Maxim savait que ses propos n'étaient pas dans le but de froisser ou attaquer Anya. Elle avait simplement tendance à dire tout ce qui lui passait par la tête sans réfléchir aux conséquences. Ce trait de personnalité avait créé plusieurs conflits à bord du vaisseau lors de leur dérive, mais Maxim était maintenant immunisé contre son caractère bien trempé. Toutefois, il ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil à Anya à chaque manque de tact de la pilote. La dernière chose qu'il voulait, c'était une dispute entre les deux femmes. Anya était peut-être leur seule chance de survivre à cette planète. Par chance, la Proximienne ignora scrupuleusement les commentaires de la terrienne.

Ce n'est que lorsque tous regagnèrent leur couche et qu'Anya tira les rideaux que la mauvaise humeur de Maxim rappliqua. Une lueur verdâtre perça l'obscurité et le responsable de cette lueur n'était nul autre que... lui-même.

— Fait chier, grogna-t-il.

Des rires étouffés fusèrent autour de lui.

— T'es mignon comme ça, tu sais, se moqua Tom couché de l'autre côté du foyer.

— Ta gueule.

— Je t'aime moi aussi, mon p'tit Hulk.

Bougon, Maxim enfouit sa tête sous les fourrures et pria pour que cette foutue peinture phosphorescente disparaisse au plus vite.

Malgré son état de luciole ambulante, Maxim n'eut pas trop de difficulté à s'endormir cette nuit-là. Son ventre plein, la chaleur agréable du foyer et les gouttes de pluie qui pianotaient sur la toiture apaisèrent très vite ses soucis et mirent un baume sur son mal du pays. 

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