Chapitre 2

Nous étions dans la voiture du père d'Aaron, Chris. On se dirigeait vers l'animalerie. Le temps s'était couvert, il pleuvait désormais. J'observais les collines au loin, malgré la faible vision que m'accordait la buée sur les vitres. Je dessinais, ici et là, sur la vitre me faisant face pour entrevoir la verdure. Cette verdure me rappelais mon enfance, lorsque j'étais petite, je courais avec ma mère dans les champs, je trouvais ça tellement amusant, mes cheveux étaient mélangés à d'innombrables pétales de fleurs et mes chaussures se retrouvaient à la fin de la journée pleines de terre. C'était le temps de l'insouciance.

Nous arrivions sur le parking du magasin, Chris se gara et nous descendîmes de la voiture chacun du même côté. Le côté gauche, de mon coté attitré quand je montais dans cette voiture, ma portière avait cessé de fonctionner, ça faisait quand même 2 années que la portière était dans cette situation. Chris avait d'autre projet à financer.

- Alors, prêt ?

- Comme toujours

Les portes du magasin coulissâmes sur notre passage et nous laissâmes entrer et contempler les multiples cages et aquarium qui constituaient l'animalerie. Je m'élançais d'un pas rassuré vers les étalages, ce qui n'était pas le cas d'Aaron mais je ne voulais pas l'embêter, il m'avait dit que c'était bon, je lui faisais confiance. Je savais qu'il choisirais l'animal souhaité.

Je déambulais dans les rayons à la recherche d'un animal qui pourrait attirer mon attention. Je m'arrêta devant la cage d'un hamster, je le regardais. Il était si petit et fragile. Il faisait sa toilette en léchant ses deux pattes avant puis les faisait passer au-dessus de sa tête pour imprégner sa fourrure de sa salive.

Ensuite un petit bébé labrador d'une couleur noir attira mon attention. Il était dans un espèce d'enclot assez grand pour ne pas les laisser s'échapper lui et ses frères et soeurs, mais assez bas pour pouvoir les caresser en se penchant au-dessus de la clôture tout en bois. Je m'attarda à les observer, ils n'étaient pas encore sevrés, leur mère était la aussi. Elle était au fond de l'enclot, me regardant du coin de l'oeil, vérifiant que je ne faisait pas du mal à ses petits.

Nous nous étions séparés, lui était parti vers les reptiles.

Je croisa Chris, il était parti du côté poisson, ce qui ne m'étonnais pas de lui.

Je traversais l'allée centrale lorsque j'aperçus, Aaron en train de courir, il se dirigeait vers les rayons du fond. Je partis à sa poursuite. Il courait réellement vite, je ne pouvais lui crier d'arrêter de courir, j'aurais attiré l'attention de tout le magasin, ce qui aurait été une bonne idée. Mais je pense qu'il ne courait pas pour le plaisir, je le voyais, difficilement, mais je voyais le stress sur son visage. Dans sa course, il avait ralenti, de plus en plus essoufflé, je réussis a le rattraper :

- Qu'est-ce qui se passe ?

- J'ai peut-être ouvert la cage de l'iguane, il s'est peut-être échappée et je suis peut-être en train de courir après lui pour le remettre dans sa cage.

- Aaron, qu'est-ce qui t'est passé par la tête ?!!

- Je voulais voir quelle texture avait sa peau, j'ai jamais touché de reptile

- Tout ça pour ça !

Nous étions arrivés à la fin du magasin, cette partie était vide, et nous étions non seulement les seuls, mais en plus les seuls à courir.

- Tu le vois ?, lui demandai-je

Nous avions attendu un moment, cherchant de haut en bas, de droite à gauche, une partie du corps du fugitif. Il nous en a fallu du temps avant que j'aperçois le bout de sa queue dépasser d'une étagère. Je me jeta sur lui, heureusement pour moi il ne me mordit pas. Nous remontions les allées pour aller le remettre dans sa cage.

- Quoi qu'il arrive, ne dis pas que c'est toi, okay ?

- Okay.......Attends.......Non.........Quoi ?

- Si quelqu'un te demande c'est moi qui l'ai laissé s'échapper.

- Non, c'est moi qui l'ai laissé s'échapper. Me répondit-il

- Aaron, tu vas avoir des soucis

- Et toi non ?

Nous avancions toujours vers le début du magasin, lorsqu'une employée se mit devant nous, nous coupant le passage. Je mis l'iguane derrière mon dos avant qu'elle ai pu le voir. Heureusement pour moi, elle ne le remarqua pas. Nous faisions Aaron et moi, barrage face à elle.

- Vous avez besoin d'un renseignement ?

- Non, merci, c'est bon, nous avons......trouvé ce qu'il nous fallait

- N'hésitez pas à demander, je suis à votre disposition.

- Merci quand même, dit enfin Aaron qui prit conscience que j'avais besoin d'aide, l'iguane essayait désormais de monter dans les étagères.

Nous ne pouvions bouger. Si l'on tournait de 180° pour partir dans le sens inverse, elle verrait le reptile lorsque nous nous retournerions. Et si j'attendais plus longtemps, il allait escalader les étagères. L'employée restait devant nous attendant qu'on fasse demi-tour.

- Ces deux là sont à moi, dit soudain une voix

C'était Chris, il était venu de derrière nous, il a du apercevoir l'iguane de loin et a du se dire après un moment de spectacle pour lui : Je vais quand même aller les aider. Il attrapa le reptile entre ses paumes et caché par moi, ses mains le tenaient pour ne pas qu'il s'échappe. Nous nous retournâmes et nous nous dirigeâmes vers les cages.
Discrètement, pendant qu'Aaron et moi faisions le gais, il le remis dans sa cage. Chris se retourna vers nous.

- Qu'est-ce que vous faisiez ?

- Tu admettrais l'hypothèse qu'il se soit échappé de sa cage seul et comme bon protecteur je sois parti à sa rescousse ? Demanda Aaron

- Non, dit Chris. Je suppose que c'est ton oeuvre, pas celle de Roxy

- Tu supposes bien, répondit-il avant que j'ai pus lui répondre

- Alors tu as fait ton choix ? Lui demandai-je

- Oh que oui, je veux l'iguane

- Ça m'aurait étonné, dit Chris avant d'appeler l'employée qui nous avait posé problème.

Elle nous donna une boite en carton avec une dizaine de petit trous à sa surface pour le reptile. Nous n'en avions pas besoin, Aaron avait acheté une cage et l'avait déjà nommé, c'était définitive, il s'appelait: Fred.

- Allez, on y va, nous dit Chris après être passé à la caisse.

- C'est parti ! Lanca Aaron, heureux de son choix

Notre séjour à l'animalerie était terminé, nous rentrâmes mouillés, le Texas était dorénavant enseveli sous la tempête.

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