Les réseaux sociaux libres




Bien sûr, il existe aussi des réseaux sociaux libres, soucieux de vos données et de votre vie privée. Basés sur le principe de décentralisation et dont le code source est librement accessible. Il en existe plusieurs, certains à stade très avancé de développement, comme Diaspora ou Mastodon. Avant de vous les présenter, je vais vous expliquer le principe d'un réseau social décentralisé.

Centralisation des données VS décentralisation des données

Qu'est-ce-que ces termes chinois, me direz-vous ? En fait, ce n'est pas bien compliqué. Je vais expliquer le tout grossièrement, sans terme technique, histoire de ne pas vous perdre dans les explications. Je lance cette explication ici, avant de rentrer dans les détails, parce que les services libres sont, à l'inverse des sociétés telles que Google et cie, décentralisés.

Imaginez un instant que Facebook est un gros silo à grains, les grains étant les données que vous y mettez. Bien que vous y mettiez vos grains, seul Facebook détient la clé de la porte du silo, décidant seul de ce qu'il va faire des grains. À l'inverse, un réseau décentralisé est une multitude de silos, plus petits, que l'on appelle pod. Vous pouvez décider de mettre vos grains dans un silo existant, au quel cas vous recevez une clé qui permettra d'aller dans l'espace où vous les stockez. Mais vous pouvez aussi décider de construire votre propre silo, et de le rajouter dans un parc qui en contient des tas, et qui communiquent entre eux. Ainsi les utilisateurs des silos extérieurs peuvent consulter votre réserve de graines. Bien sûr, comme vous avez accès à vos grains, ou si vous retirez votre silo du réseau, ces derniers ne seront plus visibles par personne. Vous restez le maître de vos semences, donc dans ce cas-ci de vos données.

Voici un petit schéma simplifié (parce qu'en réalité c'est un peu plus compliqué) qui explique la différence entre les deux systèmes.

Voici maintenant quelques réseaux sociaux libres et décentralisés. Je vais en détailler deux, qui sont pour moi les plus évolués et qui comptent le plus de monde. Il y en a bien sûr d'autres.

Diaspora

Diaspora* est un projet assez ancien qui a été mis a disposition de la communauté il y a quelques années. Et c'est bel et bien un beau projet communautaire : n'importe qui peut participer à l'élaboration du réseau et décider des futurs ajouts. Diaspora* combine à la fois la puissance de Twitter à l'aide des , que vous pouvez demander à Diaspora de mémoriser pour suivre des recherches sur un sujet en un clic, et des cercles de Google +, qui sont nommés dans ce réseau « aspects ». Vous pouvez aussi mentionner quelqu'un dans un statut, comme vous le feriez sur Twitter, avec le petit @ juste devant le nom (exemple @LeGreg).

Créer son pod peut être assez facile, pour peu que vous maîtrisiez la ligne de commande sous Linux. D'ailleurs, Diaspora* est en cours d'adaptation en paquet Debian, ce qui permettrait de l'installer qu'à l'aide d'une seule petite commande. Et le wiki du projet Diaspora détaille les instructions de manière très claire pour chaque système qui est supporté (bien sûr, pour ce genre de choses, oubliez totalement Windows).

Diaspora* est extrêmement soucieux de votre privée. Vous disposez d'outils pour exporter vos données en cas de fermeture ou migration de compte vers un autre pod, comme vous pouvez le voir sur l'image ci-dessous (mais de mémoire, l'import ne fonctionne pas encore):

Je vais parler maintenant de ce qui fait pour moi, la plus grande force de Diaspora*: sur la majorité des réseaux sociaux, lorsqu'un sujet vous intéresse, il est difficile d'interagir et de voir tous les posts liés à celui-ci, à moins de faire partie d'un groupe spécialement dédié à ce sujet ou d'être ami avec la personne qui parle de ce dernier. C'est là que les tags suivis (voir capture d'écran de l'interface plus bas) interviennent. Cliquez sur le mot clé qui vous intéresse, et tous les messages publics contenant ce mot-clé apparaîtront. Et bien sûr, vous pourrez participer à la conversation. Vous me direz que c'est faisable sur les autres réseaux, certes, je suis d'accord, mais en aucun cas cela ne sera aussi simplissime que sur Diaspora.

Autre point notable pour la rédaction des statuts, c'est l'utilisation du format Markdown qui est de plus en plus courant sur internet, permettant de ce fait de réaliser de jolis petits articles bien mis en page.

Mastodon

Depuis quelques semaines, tout le monde parle de ce nouveau réseau qui gagne de nouvelles personnes à la pelle chaque jour : Mastodon. Ce réseau, lui, est construit de la même manière que Twitter, mais bien sûr, avec la différence qu'il est entièrement décentralisé. Des centaines de pods interagissent entre eux, et vous voyez des centaines de pouets ou toots (les deux mots sont utilisés, et sont l'équivalent des gazouillis que l'on éructe sur Twitter). La première bouffée d'air vient de la limitation de caractères : alors que Twitter nous limite toujours à 140 caractères, Mastodon, lui en propose 500 ! Les messages sont donc mieux construits et bien souvent plus lisibles.

Une belle différence dans le fonctionnement de Mastodon est que vous disposez non pas de un fil d'actualité, comme Twitter le propose, mais trois. Le premier est votre fil personnel, celui qui affiche tout ce que vos contacts racontent. Le second, est le fil de votre instance : vous voyez tous les pouets émis par votre pod Mastodon. Et le troisième est un fil décousu, plus global, où vous verrez tous les pouets des instances auxquelles votre pod est connecté. Il est donc très facile de suivre des tas de sujets, sans pour autant être abonné à des milliers de personnes et être noyé comme on peut vite l'être sur Twitter si l'on ne maîtrise pas le système de listes.

Les autres réseaux :

Il existe, comme je l'ai annoncé plus haut, des tas d'autres réseaux sociaux libres. Ils ont cependant nettement moins de succès. Pour en citer quelques-uns, vous avez Movim,qui permet de relier plusieurs types de communication en un seul lieu. Mais aussi Twister, un autre équivalent de Twitter, qui lui est basé sur la technologie Blockchain (qui nécessite donc que vous devez télécharger sur votre pc un nombre conséquent de données). Pour des réseaux ressemblant plus à Facebook, vous avez Friendica/Red Matrix, mais je dois dire que j'ai abandonné son utilisation il y a des années et je ne sais pas du tout où en est l'état du projet. Si le sujet vous intéresse, n'hésitez pas à aller jeter un petit coup d'oeil

La seule difficulté : choisir son instance

Avant de conclure, je voulais juste parler d'une petite difficulté qui pourrait émerger dans votre petite tête : « d'accord, c'est bien beau, Greg, mais où est-ce que je m'inscris avec cette multitude de pods ? » Je dirais juste de choisir ce qui vous convient le mieux, de trouver l'instance où vous pouvez avoir confiance dans les administrateurs (si bien sûr, vous hébergez vous-même ne vous convient pas où que vous n'avez pas les connaissances techniques). Il existe des tas de pods, et vous pouvez faire votre marché. Pour Diaspora, vous avez la liste des pods actifs sur poduptime. Dans le cas de Mastodon, vous pouvez consulter une liste sur le site du projet. Dans chacun des cas, il indique si vous pouvez vous inscrire ou non. Pour ma part, j'ai choisi, comme toujours, les versions de Framasoft : Framasphere pour Diaspora* et Framapiaf pour Mastodon. Parce que c'est Framasoft et que j'admire le boulot qu'ils font (je sais, je n'arrête pas de le dire) et que les noms de leurs services sont framachouettes

Voilà! N'hésitez pas à franchir le pas! Si vous souhaitez me suivre sur ces réseaux, vous trouverez mes adresses via un commentaire interligne.



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