Chapitre 18
21 heures sonnent, Sam est dans le salon, moi je me balade dans les couloirs du palais. J'aime bien faire ça, c'est une habitude que j'ai prise depuis que je sais marcher. Bon, je me perdais parfois, ce qui fessaient de belles frayeurs à mes parents. Ils me retrouvaient parce que je pleurais, triste d'être perdue ou de ne pas voir mon père ou ma mère vers moi. Mais je recommençais toujours, jusqu'à ce que je retrouve mon chemin. Et j'ai donnée cette habitude à mon petit frère.
Je me promène tranquillement, jusqu'à ce que j'entende des pas derrière moi. Je me retourne, c'est Benjamin, ce qui me fait sourire.
-Salut toi. Qu'est-ce que tu fais là ?
-Je te cherchais. Ton grand-père m'a contacté aujourd'hui.
-Comment ça ?
-Il m'a donné la date de la visite avec mon fils. C'est ce week-end.
-Et bah il ne m'a pas prévenu. Je suis pas disponible, je sors avec ma meilleure amie ce week-end.
Il sourit, il sais que je mens.
-Sarah, faut vraiment que je t'apprenne à mentir. T'es vraiment nulle.
-Merci de me dire que je suis nulle.
-Tu sais que je rigole ? T'es loin d'être nulle.
Il passe un bras autour de moi, je rigole un peu et le repousse aussi vite, j'ai pas envie qu'on nous voit.
-Tu veux plus de moi ?
-Si, mais soyons discret ici.
Je pose ma main contre le mur et je marche contre, je sais qu'ici il y avait un petit passage pour accéder à une vraie pièce secrète, qui n'a jamais été fermé.
-Qu'est-ce que tu fais Sarah ? Je ne comprends pas.
-Je veux te montrer un endroit que j'adore. J'adorais m'y isoler quand j'étais petite et triste. Ou quand mes parents n'étaient pas là. C'est mon petit abri, très peu de personnes le connaisse.
Je trouve enfin la porte, je regarde Benjamin.
-Elle est là.
Je vérifie que personne n'est là et je l'ouvre. Benjamin passe en premier, je le suit rapidement et je referme la porte. C'est le seul accès à cette pièce, nous sommes donc invisibles pour les autres.
Je me tourne vers Benjamin en souriant, on est vraiment tranquille là. Je vais dans ses bras l'embrasse, toujours avec le sourire.
Sauf que notre baiser s'arrête rapidement, je montre la pièce à Benjamin. On dirait un petit studio étudiant, avec un coin cuisine, une coin salon et un endroit pour dormir. Un vrai studio dans un palais aussi grand.
-Pourquoi cette pièce existe ?
-J'en sais rien. Je me pose moi même la question. Et je n'ai jamais demandée à mes parents, ils l'auraient fermé définitivement.
-D'accord.
-On va s'asseoir ?
Il hoche la tête, on va s'allonger dans le canapé. Benjamin me prends dans ses bras, je ferme les yeux tant je suis à l'aise avec lui.
Je me redresse après un long moment et j'embrasse Benjamin. On profite juste de ce moment ensembles, on ne sais pas quand on va pouvoir profiter de nouveau. Bon, son fils va passer nous voir, donc on sera ensembles, mais pas que tout les deux.
Quand nous sortons de la pièce, je suis triste. C'était notre dernier moment ensembles avant un bon moment. On se fait un dernier câlin puis Benjamin part de son côté. Je le regarde jusqu'à ce qu'il sorte du couloir et je vais prendre un bain. C'est la seule chose qui peut me faire changer l'esprit.
Je me glisse dans l'eau quand la baignoire est pleine et je ferme les yeux, l'eau chaude fait tellement du bien. Je plonge la tête dans l'eau, ça me permets de tout oublier pendant quelques secondes.
Quand je remonte à la surface et que j'ouvre les yeux, je suis sursaute en voyant Sam. Il est accroupis à côté de la baignoire, une main dans l'eau.
-Qu'est-ce que tu fais là ? Tu m'as fait peur.
-Désolé de t'avoir fait peur. Et je voulais juste passer un moment tranquille avec toi.
-T'as plus envie de me taper ?
-T'es enceinte, je ne te toucherais jamais. Et même après.
-N'essaie pas de m'amadouer. Je vais quand même demander le divorce quand je pourrais.
-Je sais et je me suis fait à cette idée. J'ai juste pas envie que tu me sépares de mon bébé. Et ça ne me dérange pas si je ne le vois que quelques heures par semaines. Mais je veux le connaître et faire partie de son éducation.
-Et moi je ne veux pas que tu le vois. Même que quelques heures.
-Sarah, ne me prive pas de mon enfant. Je pourrais toujours le voir avec toi.
-Tu le verras juste entre sa naissance et le divorce.
-Tu vas me le retirer alors que j'aurais vécue les plus beau mois de ma vie avec lui ? C'est totalement injuste Sarah ! Je t'ai dit que je pouvais le voir ici, avec toi. Je veux le voir grandir, le coucher, l'éduquer, lui apprendre des choses. Je veux être un père pour lui, c'est tout.
-J'ai compris, mais c'est un non. Et ça ne sert à rien d'insister, j'ai pris ma décision. C'est quand même moi qui porte ce bébé.
-Et je suis son père, merde à la fin, dit-il en se redressant. Si notre enfant sais ce que tu as fait, que tu l'as privé de père alors que je n'allais jamais le toucher, il va te détester. Et ce sera bien fait pour toi.
-S'il sais que tu m'as menacée, il te détestera toi. Moi, je me contente de le protéger.
Sam soupir fortement, puis il sort de la salle de bains en m'insultant. Je secoue la tête, puis je sors de la baignoire, saoulée. J'enfile mon peignoir et je file dans la chambre. Je m'assois sur mon lit et je donne un coup de poing à mon matelas. Je retiens vraiment un hurlement, j'en peux déjà plus de cette situation.
J'irais voir mon grand-père demain, pour essayer de trouver une solution. Si je reste une journée de plus avec lui, je vais exploser. Et c'est pas bon si j'explose, mes parents et mes grands-parents savent ce que ça fait quand j'explose. Les médias l'ont vus aussi, j'étais détestable, tant en privé qu'en public. J'ai du partir en Écosse pour me calmer, c'est le seul endroit que j'aime et qui me repose vraiment. Je peux faire du cheval, me balader, aller et venir où je le souhaite sans être observée.
Bref. Je respire profondément et je vais me changer. Je récupère mon portable et en envoie un message à mon grand-père. Je le pose quand j'ai envoyée mon message, éteins la lumière et je me glisse sous la couverture.
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