Inutile de vous dire que j'ai à peine vu les trois premiers jours où j'ai reçu mes piqûres parce que je n'ai fais que manger et dormir. Mais je dois bien reconnaître que larvée commence à me peser. En plus ce traitement fait que je me sens véritablement bien. Enfin je veux dire je ne ressens aucun manque et j'arrive enfin à dormir quelques heures d'affilées.

Lorsque mes deux gentils molosses me rendent visite après mon souper, je leur demande quand Stéphane revient. Je dis gentil car en vérité, si on considère qu'ils ne font que leur boulot et bien au bout du compte si je me laisse faire, ils sont plutôt sympas. D'ailleurs ça aussi ça m'exaspère ! Parce qu'ils sont en vérité tout braves ici et c'est chiant pour décharger ma colère sans avoir mauvaise conscience.

Enfin voilà tout allait bien jusqu'à ce que mon Ex cher et tendre débarque sous prétexte de m'amener des vêtements....

"Salut" me dit il en rentrant.

"Qu'est ce que tu fous là ?"

"Stéphane m'a dit de t'apporter des affaires..."

"Bah tu pouvais leur laisser. Tu étais pas obligé de venir me casser les pieds"

"Je vois... Tu m'en veux encore."

"Comment il pourrait en être autrement ! Tu m'expliques ?"

"J'ai fais ça pour toi"

"Tu te fous de ma gueule. Franchement, tu comprends rien. Tu es vraiment con m'a parole. "

"Ok tu m'en veux mais c'est pas une raison pour pas avancer maintenant que tu es là."

"Que tu m'ai enfermé sans mon consentement déjà j'ai du mal à l'avaler"

" Ça j'avais compris "

"Ta gueules! Laisses moi parler. Puisque tu veux savoir, tu vas savoir" lui dis je méchamment

"Ok"

"Mais ma parole... Tu crois que je t'en veux parce que tu m'a fais enfermer?"

"Bah oui..." Me dit il avec une tête qui veux dire que je l'ai perdu...

"Tu es vraiment stupide alors"

"Et si tu m'éclairer une bonne fois pour toute? Au moins je serais fixé et toi ça t'aidera peut être  à y voir plus clair"

"Déjà j'en ai marre. Je regrette le jour où Freddy m'a poussé dans tes bras. J'étais bien tranquille. Depuis que tu es rentré dans ma vie tu veux tout gérer. Mais je t'ai rien demandé. Ma vie me convenait à moi. Et si je te plais pas comme je suis alors oublies moi parce que je n'ai aucune envie de changer. Et surtout je veux pas devenir ce que tu voudrais que je sois. J'ai bien compris que tu voulais diriger ma vie. A l'image que tu t'es fait dans ta tête de moi. Mais il en est pas question. Tu feras pas de moi ce que tu souhaites. Je ne suis pas ta marionnette."

"Je voulais juste que tu te rendes compte que tu pourrais vivre tellement mieux. Et réaliser tes rêves."

"Mais je n'ai aucun rêve. Ce que je veux ça ne s'achète pas.. depuis que je suis né je regrette d'être sur cette terre et j'ai beau faire n'importe quoi, je suis toujours vivant. Alors même si j'en avais des rêves, je  n'en ai pas envie de courir après. Donc rentres toi ça dans le crâne. Je suis pas ta chose. Je t'appartiens pas. Ni maintenant ni jamais!"

"Je t'aime Fabrice. Je suis désolé" me dit il dépité en accusant le coup.

"C'est trop tard parce que toi et moi si admettons qui y ait eu un toi et moi c'est terminé "

"Dis pas ça. Je t'aime vraiment Fabrice. Je te demande pardon."

"Mais tu rêves ! C'est toi qui est pas dans la réalité.  Tu m'a trahis Christian. Et de la pire des  manière en plus. Plusieurs fois, je t'ai dis de me laisser tranquille. Que je ne voulais pas d'attache. Que je ne voulais rien de sérieux. Que je ne voulais plus souffrir. Que je savais que c'était voué à l'échec. Je ne suis pas fais pour être en couple. Mais non! Toi non! Il a fallu que tu insistes. Que tu sois irréprochable. Que tu me fasses y croire! Croire en toi a été la pire des erreur. Même après mon agression, je savais que c'était pas une bonne idée. Mais je ne pouvais plus rester dans mon putain d'appart. Alors oui j'ai pris les affaires et je suis venu habiter chez toi. Mais Christian c'est chez toi. C'est pas chez moi. Tu ne t'ai même pas rendu compte à quel point je me sens comme un invité. Mes affaires sont stockées dans deux pièces et quand j'ai voulu bouger un meuble ou que j'ai malencontreusement pété un vase tu m'en a chier une pendule pendant plusieurs jours. Mais malgré, tout même si j'ai continué à m'enfoncer de plus en plus. Parce que oui, tu as raison, j'ai un problème. Mais je t'ai fais confiance, je me suis raccroché à toi de toutes mes forces. Parce que tu y croyais et que je me suis dis ça va aller. J'ai ton soutien. Ça finira par s'arranger. Mais au lieu de ça tu es allé jusqu'à me faire croire que tu voulais m'ouvrir un compte pour que je sois plus indépendant. Que je ne sois pas obligé de te demander à chaque fois que je voulais m'acheter quelque chose. Que tu voulais pas que les gens pensent que tu m'entretenais. Et parce que tu sais très bien que je n'ai jamais dépensé l'argent de nos rendez vous que je les ai toujours mis à la banque au cas où. Mais au lieu de ça tu m'as fait signer des papiers pour m'enfermer ici. Est ce que tu t'imagines seulement ce que j'ai ressenti quand je me suis réveillé ici. Tu m'as abandonné ici Christian. Et pour ça, je te déteste. Tout ce que tu me donnes tu me l'as enlevé."

Inutile de vous dire que mes larmes coulent depuis un certain temps sur mes joues...

Christian quand à lui est stoïque. Mais il prend tout de même la parole après mon monologue.

"Tu te trompes Fabrice..."

Il vient me prendre dans ses bras. Il me serre contre lui. Je n'ai pas la force de le repousser. De toute façon, je suis complètement paumé et exténué. J'aimerais juste que tout ça, ça s'arrête. Je pleure contre son torse. Son odeur, je te maudit. Je le déteste mais je l'aime... Je l'aime tellement. J'en peux plus c'est tout.
Il chuchote dans le creux de mon oreille...

"Je suis sincèrement désolé... J'aurais du voir tout ça... Je n'ai pas été à la hauteur. J'ai pensé que si j'étais heureux, tu le serais aussi. J'aurais du voir que tu allais pas bien... Et que j'en étais en partie responsable... J'aurais du t'accueillir et te laisser t'installer comme tu le voulais. Au lieu de ça tu as raison, j'ai voulu te contrôler, te façonner et comme j'y arrivais pas et que je me sentais de plus en plus impuissant face à ton mal-être... Tu as raison, je t'ai enfermé... Au lieu de te demander ce que toi tu voulais, je n'ai pensé qu'à faire ce que je croyais bien. Mais je me rend compte que ce qui est bien pour moi ne les pas forcément pour toi. Et au lieu de te mettre en valeur, j'ai fini par t'étouffer... Je suis désolé mon cœur..."

"Arrêtes de t'excuser..."

"Tu te trompes sur un point. Oui je t'ai piégé mais je t'ai quand même ouvert ce compte... C'est juste que tu as tout signé sans faire attention. Mais je t'ai pas menti. Mais je l'ai pas fait pour le regard des gens. Je l'ai juste fait pour que tu ne te prives pas. Pour que tu te fasses plaisir. C'est tout. Crois moi!"

"D'accord."

Après ça on s'est séparé parce que mes gentils molosses sont venus mettre à terme à notre entrevue.

J'ai passé la nuit à pleurer en colère contre lui
En colère contre moi

Parce que je le déteste
Parce que je me hais

Et parce que malgré tout je l'aime tellement fort....