chapitre 10
Stéphane rentre un soir, après mon repas, dans ma chambre avec deux molosses. Ce qui me surprend, car ce n'est pas ses heures.... Il a la tête des mauvais jours.
Je ne sais pas depuis quand je suis ici mais apparemment je commence à bien les emmerder et j'en suis fier.
"Fabrice... Ça peut plus continuer ainsi. Presque trois semaines que tu es hospitalisé et rien. "
"Jettes moi dehors" dis je en ricanant
"Tu rigoles moins quand tu dégueules ou que tu trembles comme une feuille"
"Je t'emmerde"
"Bon écoute si tu continues comme ça, saches que c'est ton coeur et ton corps que tu affaiblis."
"Je m'en fou"
"Tu veux mourir?"
"Peut-être bien"
"Parce que c'est ce qui va finir par t'arriver si tu ne te reprends pas en main"
"Bah comme ça tout le monde sera content et moi je serai en paix "
"Arrêtes de faire le gamin"
"Me traites pas de gamin. Je vais t'emplatrer"
"Bon écoutes, je sais que tu avales pas tes cachets ou du moins pas en totalité. Et tu ne manges pas assez... Alors j'ai qu'une question"
"Bla bla bla " Le coupais je
"Il te faudrait quoi en échange pour que tu acceptes de suivre le protocole de soin?
"J'ai pas envie de guérir ! Tu comprends pas ça. Putain c'est pourtant pas compliqué. Il y a que quand je suis une loque que je ne ressens plus rien, ni douleurs ni joie rien. C'est ça que je veux être anesthésié à vie !"
"Je vois mais pourquoi ?"
"Ça te regarde pas. Ni toi, ni Christian, ni Freddy, personne... C'est pas votre vie, bordel laissez moi tranquille. Je veux mourir. Tu comprends pas. Tu veux faire quelque chose pour moi? Alors achevez moi !"
"C'est pas possible ça. Alors je répète ma question. Que veux tu pour que tu acceptes notre aide?"
"Je ne veux pas de votre aide. Je ne veux pas qu'on me sauve c'est clair? Il faut que je te le dise comment ?"
"Oki je vois que tu es têtu et je le suis aussi. Donc on va passer à la méthode dur"
Il regarde les deux gorilles et leur dit
"Vous allez l'immobiliser je vais lui faire une piqûre "
" Alors ça non! Ça va pas la tête ! Tu as pas le droit. Je te jure je vais vraiment porter plainte pour torture et maltraitance"
"Vas y ! Ne te gênes pas. Je m'en fiche, moi j'ai ton papier d'entrée signé. Et pour tout te dire, j'ai une semaine de vacances et comme tu refuses ton traitement, je vais m'arranger pour que tu le prennes d'une façon ou du autre. Je t'ai fait une proposition mais là tu ne me laisses pas le choix. Je ne vais pas prendre le risque qu'il t'arrive quelque chose pendant mon absence. Et je n'ai pas envie que tu martyrise mon remplaçant"
Il me déblatère tout ça en préparant la seringue
"Allez les gars. Nous avons assez perdu de temps j'ai encore deux patients après lui"
"Je te jure! Stéphane tu peux allez te faire foutre aussi. Si tu me piques, je te jure je me vengerai "
"Je m'en contre fiche. Je te l'ai dis, je m'absente une semaine"
"Ah ah ah tu vois tu veux que je te fasse confiance mais tu es comme les autres."
"Arrêtes tu veux! Tu veux rester tel que tu es bah très bien. Tu sais à un moment donné, j'ai d'autres personnes qui elles veulent s'en sortir. Si tu tiens à continuer à te morfondre sur ton sort, à te plaindre et à jouer les victimes; et bien vas y! Fais toi plaisir mais ça va mal finir pour toi. C'est la seule chose dont je suis certain"
Je sais pas ce qui se passe dans ma tête mais à cet instant, j'ai veillé. Et le pire dans tout ça c'est qu'il a raison sur toute la ligne. Je ne me rend même pas compte que je suis rouge de colère et que mes larmes coulent quand je lui répond.
"Fermes ta gueule! Casses toi! Dégages ! Vas profiter de tes putains de vacances. Je m'en bat les couilles de vous tous. Tu peux crever. Jamais j'accepterai votre traitement de merde. Je m'en fou. Abandonnes moi comme tout le monde. J'ai l'habitude ! Ça me fait ni chaud ni froid."
Pendant que je crache mon venin, les deux barracudas n'ont pas eu trop de mal à me plaquer au mur. Il a raison, en vérité, je suis bien trop faible pour me défendre alors je n'ai même pas essayé. J'ai capitulé en hurlant toute ma colère.
Stéphane m'injecte le produit.
"Je te déteste. Tu me le payeras. Je te le jure"
"Arrêtes de jurer."
Pendant qu'il range son matériel, les deux molosses ne m'ont toujours pas lâchés.
J'essaie de me délivrer mais ils me rappellent à l'ordre
"Calmes toi, dans cinq minutes ton rythme cardiaque va ralentir et tu pourras te reposer. Et réfléchis bien Fabrice à ce que tu veux. Dans une semaine je te repose la question."
Je sens mes forces me quitter. Je sais pas si c'est le Médoc ou le contre coup de cette altercation; mais je me sens vidé.
"Portez le sur son lit. Une piqûre toute les 12h."
Je me sens lourd, j'ai l'impression que je suis avalé par le matelas. Ma tête.... J'ai la sensation d'être en lévitation.
Stéphane passe une main dans mes cheveux et s'apprête à partir, je suppose.
Je tente d'articuler mes mots mais même ça c'est un effort surhumain.
"Pa... Pars... Pas... M'a.... M'abandonnes pas..."
Je le supplie alors qu'il y a quelques minutes je voulais qu'il parte....
"T'inquiètes pas, je ne t'abandonne pas mais il est temps que tu réalises que contrairement à ce que tu penses tu n'es pas seul et que tu peux t'en sortir"
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