Je souris à la cliente qui ne bronche pas pendant que je tatoue sa cheville d'une petite fée à l'aide d'un dermographe. Allongée sur le siège, elle me regarde faire. Lorsque j'ai fini, j'élimine le surplus d'encre, les traces de sang et pose sur le tatouage un pansement réalisé avec du film transparent. Cette protection a pour but d'empêcher les bactéries, microbes et autres corps étrangers d'entrer en contact avec le tatouage. Je lui explique ensuite ce qu'elle doit faire dans les jours à suivre pour une cicatrisation parfaite.

Elle s'en va le sourire aux lèvres et je lui conseille de ne pas hésiter à me contacter en cas de problème.

J'ai à cœur que toute ma clientèle ai confiance en moi et je prends soin d'eux.

Je ne suis pas un salon bas de gamme. J'ai construit cet endroit de mes propres mains, avec le soutien et l'aide de mes frères. L'un d'eux travaille avec moi, mais j'en suis le gérant.

Je nettoie mes mains lorsque Boulie m'appelle.

Boulie est un surnom, on le nomme tous ainsi. Pas parce qu'il est gros, mais car c'est une armoire à glace et qu'il fait penser à un nounours. Il a toujours le sourire aux lèvres.

Je quitte le fond de la pièce pour le rejoindre, et me fige.

Mon cœur s'emballe, mes mains deviennent moites, mon regard ne quitte pas l'homme face à moi.

Cet homme. Ma moitié. Celui que je n'ai plus vu depuis huit ans. Lui, que j'ai congédié. Lui a qui j'ai tourné le dos.

— Salut, Sohan.

Je déglutis. Mon frère. Mon jumeau. Mon faux jumeau. Ses cheveux sont plus clairs que les miens, plus court aussi. Ses yeux sont verts, les miens bleu violet. Mais on a la même carrure, on est aussi larges d'épaules l'un que l'autre. Et en aucun cas, on n'a la même personnalité. Nous n'avons pas le même parcourt non plus, lui, le fils prodigue et moi le vilain petit canard de la famille.

— Maverik, soufflé-je.

— Ça fait un bail !

L'un des coins de ses lèvres remonte, moi, je ne souris pas. Je ne veux plus rien à voir affaire avec mon passé.

Je ne le déteste pas, mais je ne veux plus rien savoir de ce passé qui m'a presque démoli.

— Que veux-tu ? lancé-je froidement.

— C'est comme ça que tu accueilles ton frère ?

— So', tu veux que je le sorte ? me demande Boulie qui me sent tendu comme un arc.

— Non, il s'en va, de toute façon.

— So', accorde-moi deux minutes.

— C'est Sohan pour toi ! Et non, je ne t'accorde rien du tout. Si tu es là, lui aussi.

— J'ai coupé tout contact avec papa. Allez, un verre et après, si tu décides de ne plus me voir, OK. Mais écoute-moi avant, s'il te plaît.

Je soupire. Il parle calmement, comme toujours. Il a toujours été ainsi et obtenu gain de cause. Même si lui ne m'a jamais rien fait, même si je n'ai pas une dent contre lui, je ne voulais plus être en contact avec lui.

Cependant, je capitule dans un souffle.

— Très bien, dix minutes, pas plus.

J'annonce à Boulie que je m'absente quelques minutes et emmène mon frère au bar du coin de la rue. Je commande une bière, lui un café et je croise les bras sur ma poitrine.

— Le temps t'est compté, lancé-je.

— Toujours aussi impatient, sourit-il.

— Non, j'ai autre chose à faire que de perdre mon temps, alors va droit au but.

— Tu n'as jamais voulu qu'on garde contact...

— Si c'est pour me rabattre les oreilles sur ça...

— Laisse-moi continuer, le temps m'est compté tu viens de dire.

— Très bien, soupiré-je.

— Il y a huit ans, après tout ce qui s'est passé, j'avais de nombreux doutes et ce n'est pas notre père qui te dénigrais qui m'a fait croire en ces conneries ! Je savais que tu étais innocent, malheureusement, je ne pouvais pas le prouver, alors je suis entré dans l'école de police.

— Tu as fait quoi ?

— Tu m'as très bien compris. A ce jour, je suis un membre du FBI. Mon siège est situé à Washington, mais nos bureaux sont disséminés dans plus de quatre cent villes et cinquante ambassades dans le monde. Je te cherche depuis un bon moment, tu n'as pas été facile à retrouver.

— C'était fait exprès.

— Je m'en doute. Je suis sur un gros coup, et j'ai besoin de ton aide.

— Tu n'es pas sérieux ? Qui te dit que je vais t'aider ?

— Tu es le président d'un club de motards, tu peux m'être d'une précieuse aide.

— Je suis effectivement le président d'un club de motards, mais on est clean.

— Ah oui ? Et l'arme que tu caches dans ton dos, ça l'est aussi ?

— Tu vas me coffrer pour ça ? le nargué-je d'un petit sourire provocateur.

— Non. J'aimerais que les DeamonsFlys s'allient au FBI.

— Pourquoi on ferait ça ?

— Tu ne serais plus en conditionnel et le port d'armes serait autorisé, ainsi que certaines décisions que tu pourrais prendre. On ferait équipe, frangin !

— Et pourquoi ? Je n'en vois pas l'utilité.

— Ça te dit quelque chose, les BengaleDeath ?

— Ouais, ce sont des hors-la-loi 1%, ils ont des chapitres un peu partout et ils font régner la terreur. Pas nos potes à nous. Je ne m'associe pas avec de la vermine.

— Je vais les infiltrer. Plus précisément, le chapitre de Sacramento.

— Rien que ça !

— Je veux m'attaquer au noyau et tous les exterminer.

— Et tu veux que je te file des infos.

— Non, que tu protèges les innocents qui pourraient être dans leur ligne de mire. Ils ont une panoplie de délit : meurtre, séquestration, blanchiment d'argent, et j'en passe. Et il n'y a qu'en faisant partie d'eux que je pourrais les attaquer de l'intérieur, mais j'ai besoin d'alliés fiable. Et toi, tu es quelqu'un de fiable.

— C'est le père qui doit être ravi !

— Ce n'est pas pour rien que je m'attaque à ce gang. J'ai découvert qu'il faisait affaire avec eux et je veux également le faire tomber.

— Je ne vois pas pourquoi il ferait affaire avec cette bande de racailles.

— Ah non ? Ce sont des dealers, So'. Tout passe par eux, je l'ai découvert récemment.

— C'est une vengeance, que tu me proposes ?

Il sourit tandis que mes lèvres s'étirent lentement. Le message est très clair, subitement !

— Qu'en dis-tu, frérot ?

— J'en suis. Il estplus que temps de le faire chuter de son piédestal !

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Coucou mes chatons!

Nouvelle histoire ♥ Bon je tiens à préciser que je l'écris trrrrèèèèsss lentement. D'une part, parce que je suis sur plusieurs projets et d'autre part, car je sors complètement de mon registre habituel. C'est la première fois que j'écris sur des biker, et sans ma bêta qui me suit spécifiquement pour cette histoire, je crois que je serais déjà paumée^^

J'espère pouvoir être à la hauteur et faire de Soline et Sohan des personnages haut en couleur!

Surtout, n'hésitez pas à me laisser votre avis.

Des bisous ♥