Chapitre 3 ➸ Prey and predator

N'hésitez pas à commenter durant votre lecture, j'aime connaître vos réactions et bonne lecture ! :) 

+ écoutez avec la musique, c'est peut-être mieux. ;)

*

J'aurais préféré tomber sur un psychopathe, je savais qu'il ne mentait pas et que je n'hallucinais pas. Je n'étais pas l'héroïne clichée d'un roman se répétant mentalement à la moindre occasion : « ce n'est qu'un cauchemar et tu vas bientôt te réveiller ». Tout semblait bien trop réel pour ça.

La nausée, mon pouls atteignant un état hallucinant et mes jambes devenu objet de séisme, je voulais simplement m'évaporer et la seule solution qui me restait était simple : fuir.

De plus en plus proche, bien trop à mon goût, j'ai fait un pas en arrière en regardant ce qu'il y avait avant de reposer mon regard sur lui. Il m'inspirait le dégoût, la peur et le sadisme à travers son sourire en coin et sa façon de marcher.


— Je te défends de partir.


Je fermai les paupières quelques instants, essayant de prendre de l'assurance, de me ressaisir. Sans prévenir, je finis par le regarder à nouveau puis me mis à courir vers la sortie, toujours un peu plus vite en l'entendant se rapprocher. Hors de la villa, il y avait une foule d'étudiants apeurés, quelques membres de la sécurité, signe que des ambulances ou même des policiers risquaient de débarquer d'ici peu.

J'inspirai profondément, scrutais les étudiants dans l'espoir d'apercevoir les visages de mes amies mais rien. J'avais besoin d'eux, de leurs compagnies, de me rassurer, de me dire que sur le coup de la panique je venais de voir quelque chose sortant de mon imagination défiant les lois de la nature. Pire encore, que ce n'était qu'une mauvaise blague comme le pensait Amanda. En me fondant dans la masse afin de ne pas être visible, j'attrapai mon portable, fouillai dans mes contacts avant de lancer un appel. Puis un second. Et encore plusieurs autres à la suite. Aucun de mes amis ne répondait. Nerveusement, je glissai une main dans mes cheveux, tirant quelques mèches en arrière, ne sachant pas comment gérer la situation. Bien entendu, je n'avais encore jamais vécu une telle expérience ! En toute honnêteté, je voulais que ce ne soit qu'un rêve, le fruit de mon imagination.

« Peut-être qu'il est parti ? » Dans tous les cas, je savais que je finirai par déguerpir, par obligation, comme des tas d'étudiants. Lorsqu'un bon nombre d'entre eux se mirent à retourner à leurs chambres ou fraternités et sororités, je les imitai. Ma chambre n'était pas si loin, pourtant, je n'avais jamais été aussi angoissée. Encore moins pour parcourir cent mètres, soit la moitié du trajet. Mon portable vibra dans ma poche et pour la première fois de ma vie, j'avais peur de découvrir le message reçu : provenait-il de mes amies ou de... Ryland et ses yeux entièrement noirs, complètement effrayants ?


Inconnu — Ce n'est pas en me fuyant que tu rendras la situation plus facile.


En marchant lentement, j'observais autour de moi sans avoir l'air totalement perturbée. Mis à part le fait qu'il y avait deux étudiantes droit devant moi, la rue par laquelle je passais semblait déserte. "Serait-il en train de me suivre ?", c'était une question que je ne m'étais pas encore posée bien qu'essentielle.

J'accélérai le pas, me retrouvant presque à courir.


Inconnu — Tu n'iras pas bien loin. Tu ne peux pas m'échapper.


Mon stress avait atteint un niveau incomparable avec ce que j'avais déjà vécu. Si je ne finissais pas par mourir littéralement de peur, ce serait impressionnant.


Inconnu — N'oublie pas que j'aurais toujours un coup d'avance sur toi. Tu es trop prévisible, Libby.


« Ferme-la ! » avais-je envie de hurler. J'étais persuadée qu'il faisait cela dans le but que je ne rentre pas mais plutôt que j'aille ailleurs, guidée par lui, pour que je tombe nez à nez avec lui. Devant l'immeuble, les mains tremblantes, je saisis mes clés et ouvrai la porte avec tant bien que mal.


Inconnu — Dommage, tu viens de perdre quelque chose d'important.


Je refermai la porte derrière moi et montai les escaliers, le plus vite possible, arrivant au quatrième étage puis entrai dans la chambre plongée dans la pénombre. Peu importe ce que j'avais laissé derrière moi, je ne voulais pas finir en morceaux ! Je n'hésitai pas à clore la porte derrière moi, collant mon dos contre celle-ci, m'autorisant à reprendre ma respiration avant d'avancer, cherchant la lumière à tâtons dans le noir. Quand celle-ci fut allumée, je remarquai que ma colocataire n'était toujours pas rentrée. Je passai une main sur mon front, regardant par la fenêtre mais rien. Pas un chat. Je décidai d'ouvrir la porte de notre petite salle de bain en partage avec la chambre de l'autre côté des murs, appuyant sur l'interrupteur.

Je poussai un hurlement en apercevant le corps de Sherry, ensanglantée, baignant dans une petite marre de sang, provenant de son abdomen. Je passai ma main sur ma bouche, me sentant aussitôt nauséeuse mais approchai doucement.


— Sherry... l'appelai-je, les larmes aux yeux.


Pas un mouvement.


— S'il te plaît, dis-moi que tu es encore en vie... suppliai-je, la voix tremblante.


Ses yeux clos n'indiquaient rien de bon. En me retrouvant accroupie à côté d'elle, je fus soulagée en remarquant qu'elle respirait encore, ne serait-ce que faiblement. En vérifiant son pouls, je notai qu'il était également minable.


— Accroches-toi, je vais appeler une ambulance !


Je composai le numéro le plus vite possible, déballant toutes les informations nécessaires avant de raccrocher, restant à ses côtés avant que je ne me mette à réaliser. Ryland ou Lucifer ne m'avait pas menti ; il avait un coup d'avance et pire encore, il avait voulu tuer quelqu'un à qui je tenais en guise de représailles, sans que je ne sache ce que j'avais fait de mal mis à part fuir pour échapper à la mort.


Inconnu — Personne ne se met en travers de mon chemin.


Je soupirai doucement avant de me redresser, retournant à la chambre pour chercher un tissu afin d'appuyer sur la plaie de mon amie, essayant de limiter les dégâts. Aussitôt, en retournant à la salle de bain, c'était nos voisins les geeks qui s'étaient manifestés, bouche bées devant le spectacle.


— Qu'est-ce que...? commença l'un d'entre eux.

— Je l'ai retrouvé comme ça ! J'ai appelé une ambulance mais je ne sais pas combien de temps ils vont prendre alors allez chercher ceux les ambulanciers présents sur le campus ! leur ordonnai-je sous le coup de la panique.


D'un seul coup, un autre garçon de l'autre dortoir est apparu, les trois face à moi.


— Il y a un gars qui te cherche et... Oh putain de merde ! s'est-il exclamé en voyant l'état de Sherry.


Mon estomac se serra à l'idée que Lucifer ne me recherche.


— Je dois y aller, je compte sur vous. S'il vous plaît... faîtes attention. Enfermez-vous !


Je ne leur laissai pas le temps de réagir que je quittai la salle de bain puis mon dortoir avant de les voir m'obéir, sans me questionner. Je retournai vers les escaliers, m'apprêtant à les descendre avant d'entendre à nouveau une voix grave.


— Liberty, Liberty, Liberty... J'aime le fait que les jolies filles me résistent mais pas à ce point !


Mon sang se glaça lorsque je reconnus cette voix. Il passait par les escaliers. Je retins mon souffle, ne voyant qu'une seule solution : monter les escaliers pour atteindre le cinquième étage afin de prendre l'ascenseur pour redescendre mais il me fallait être rapide. Une fois à l'étage supérieur, je découvris par chance que l'ascenseur fût déjà là. En m'engouffrant à l'intérieur, j'appuyai le bouton fermer les portes rapidement avant de le laisser me ramener au rez-de-chaussée.

Je ressemblais tout bonnement à une proie chassée par un prédateur, chose loin d'être plaisante.

Avant de sortir de la cage métallique, j'appuyai sur le bouton du huitième, espérant que ça l'enverrait sur une fausse piste et sorti de l'immeuble. C'est en courant qu'il fallait que je me rende ailleurs. Je traversai le campus sans savoir où aller avant de m'arrêter devant la paroisse, à bout de souffle et regrettant de ne pas avoir fait plus de sport dans ma vie. Je pénétrai à l'intérieur des murs en pierres, du style 19 ème siècle, refermant les portes lourdes derrière moi. J'avançai lentement à l'intérieur, regardant autour de moi toutes les sculptures représentatives, les tableaux, seulement illuminés par les nombreux cierges brûlants. Pas un bruit, et malgré le fait qu'une église soit la maison de Dieu, les circonstances la rendaient effrayante. C'est alors que j'entendis une porte se refermer, ayant le don de me faire sursauter. Ainsi, je fis face à un religieux âgé d'une quarantaine d'années.


— Puis-je vous aider ? me demanda-t-il, souriant.

— Mon père, j'aurais besoin de votre aide.


*


— Voyez-vous mon enfant, les gens confondent souvent Lucifer, Satan et le Diable. Pour simplifier, ce dernier est un être maléfique, d'abord un ange déchu avant de devenir démon. Quant à Satan, c'est également un ange déchu, chef suprême des démons.

— Mais qui est Lucifer, dans ce cas ? demandai-je perplexe.

— C'est là que j'y viens. Quant à Lucifer, c'était un ange dit porteur de lumière, représentant du Christ ou du moins jusqu'au Moyen-Age où il fut appelé Satan. C'était l'ange le plus beau et chef de la milice céleste mais un jour il s'est révolté contre Dieu, toujours plus désireux de pouvoir. Alors il fut chassé du ciel, envoyé en Enfer dont il devint le roi. Ainsi, il aurait décidé de répandre le mal sur Terre en représailles, expliqua-t-il avec précaution.


J'acquiesçai lentement, digérant les informations. Bien que ma mère était croyante, mon père était absolument athée bien que sa famille ait tenté de le faire baigner dans la religion le plus possible durant son enfance. Le fait que ma famille ait toujours été divisée sur le plan religieux, aujourd'hui je venais peut-être d'obtenir la réponse à mes doutes : Lucifer existe, alors une telle force sombre affronte forcément son contraire, Dieu existe.

Malgré ces « révélations », j'étais secouée. Je ne savais plus quoi faire. Comment allais-je pouvoir fuir ou même affronter Lucifer en dernier recours ?


— Comment peut-on le tuer ? demandai-je subitement.

— On ne peut pas le tuer. Personne n'a jamais réussi et il n'est écrit nulle part comment le faire.

— Pourtant, les hommes savent comment exorciser des démons, n'est-ce pas ?


L'homme aux yeux bleu face à moi se pinça les lèvres, retenant une grimace.


— Exorciser ce n'est pas tuer, c'est renvoyer en Enfer, précisa-t-il en posant une main sur mon épaule.


Pourquoi tout devait être aussi compliqué ? Que me voulait-il ? Pourquoi ne pas avoir envoyé un démon pour me tuer à la place ?


— Il me semble que vous ne m'avez pas tout raconté, je me trompe ?


Je secouai négativement la tête, le regard fixé sur mes chaussures. Bien sûr que oui, je ne lui avais pas tout dit, comment aurais-je pu raconter ce qui venait de se passer sans avoir peur de paraître saugrenue ? Je relevai le nez et plongeai mon regard dans le sien.


— Logiquement, si vous croyez en Dieu, vous croyez en Lucifer.


Il hocha la tête et me fit signe de commencer à lui raconter mon histoire. J'inspirai profondément, portant mon regard sur des cierges avant de commencer mon récit, mal à l'aise. Pas une fois il m'aura interrogé, semblant me croire sur parole. Heureusement, c'était un homme de Dieu. C'était probablement le seul qui pouvait me croire sans essayer de m'envoyer à l'asile ou de me donner des antidépresseurs.


— Vous avez une idée de ce qu'il pourrait me vouloir ?

— Il veut vous épouser, Liberty.


⚜.⚜.⚜ 

Grosse révélation lâchée ! 

J'espère que vous avez apprécié ce chapitre. :) 

A votre avis, pourquoi il veut épouser Liberty ? Pourquoi aurait-il voulu tuer Sherry ?

Pour l'histoire, je vais essayer de trouver beaucoup d'éléments vrais concernant Lucifer et d'autres choses que je garde encore secrètes, mais il y aura également des éléments fictifs ou détournés donc ne soyez pas surpris. :)

Merci pour vos nombreux commentaires, ça me touche vraiment :)

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P.S : Je poste bientôt une partie pour les biographies.

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