Chapitre 1 ➸ Pureté
Au départ, je croyais que c'était une simple plaisanterie de la part des autres étudiants. Quatre phrases qui me firent frémir de dégoût.
« Où tu seras, j'y serai.
Où tu iras, j'irai.
Je te retrouverai. Tu m'appartiens. »
J'aurais préféré ne pas porter trop d'attention au simple bout de papier posé au sol, sur le balcon. Si j'avais su, je ne l'aurais pas non plus déplié et ma curiosité ne m'aurait pas poussé à le lire. De quoi bien commencer la journée, elle qui s'annonçait plutôt bien avec le beau temps de cette fin du mois d'avril. Le temps était doux, seule une brise légère soufflait, le soleil se levait de plus en plus tôt tandis que le ciel s'amusait à arborer ses couleurs orangées.
J'ai gardé le morceau de papier, tout juste chiffonné, dans mes poings avant de le laisser tomber sur ma table de nuit. J'ai jeté un regard à ma camarade de chambre encore endormie, ses cheveux blonds éparpillés sur son oreiller puis j'ai attrapé mes vêtements, soigneusement préparés la veille, avant de filer à la salle de bain.
*
— Oh allez, Libby ! Tu ne peux pas refuser ça ! s'exclama Amanda.
— Tu sais très bien que je ne suis pas une grande fan de soirées, qu'elles soient organisées par Scott Johnson soit le mec le plus populaire du campus ou par Satan en personne... je poussai un soupir.
— Dis-toi que ce sera une manière de fêter tes 21 ans ! Ça ne se loupe pas.
Je secouai la tête avant de lâcher un rire, en voyant son air déterminé. Ma meilleure amie n'était pas prête d'abandonner, prête à tout pour me convertir en une vraie fêtarde. Je lui lançai un regard amusé avant de boire une gorgée de ma bouteille d'eau, lui lançant le défi de me faire changer d'avis.
— Il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis. Tu en dis quoi de ça ?
Amanda pouvait être la pro de la manipulation, à bon escient, et elle avait le don de retourner cette phrase contre moi quand elle voulait quelque chose.
— J'ai quoi en échange ? demandai-je pour la taquiner.
— T'abuse, je t'ai déjà préparé un cadeau d'anniversaire !
Elle croisa les bras en fronçant ses sourcils noirs et bien dessinés. La métisse se leva de sa chaise, me faisant signe de la suivre pour rejoindre notre prochain cours, puisqu'il était l'heure. Après tout, elle avait encore quelques heures devant elle pour me convaincre d'aller à l'une des plus grosses soirées de l'année sur UCLA. Il était évident qu'elle n'allait pas abandonner de sitôt !
Un énième frisson me parcourut le corps alors que je me sentais à nouveau observée, effaçant mon sourire peu à peu. J'essayai de regarder autour de moi sans avoir l'air suspect mais je ne me rendis pas compte que je venais de m'arrêter en plein milieu du chemin, essayant de croiser un regard. Rien. Le vide.
— Hey ! Houston ou plutôt Liberty, vous me recevez ?
Je déviai mon regard sur celui de ma meilleure amie qui m'interrogeait.
— Qu'est-ce que tu fous ? me questionna-t-elle une nouvelle fois.
— Rien... soupirai-je.
— Hé ! Je te rappelle que je te connais comme si je t'avais chiée alors raconte tout à Tata Amanda.
Je me mordis la lèvre inférieure, cherchant mes mots pour ne pas passer pour une grosse paranoïaque ou une tarée. Je tentai de lui expliquer du mieux que je pouvais ce qui s'était produit le matin même, soit le mot à mon égard mais également l'impression que quelqu'un m'observait, tout cela en faisant attention aux mots que j'employais, comme toujours. Peu importe avec qui c'était, sur certains sujets, je faisais en sorte de ne pas m'aventurer sur un terrain miné... Ou de le traverser sans danger. Ses yeux noisette me fixaient avec surprise puis un sourire étira ses lèvres pulpeuses.
— C'est sûrement une blague d'un idiot débile ! Ou alors c'était pour Sherry, cette fille a des kinks chelou !
— Peu importe, c'était de mon côté du balcon.
J'étais persuadée que ces mots m'étaient destinés. Je le ressentais. Comme une évidence.
Elle haussa les épaules avant de me conseiller de ne pas m'angoisser toute seule, pour rien. J'avouais être de nature nerveuse, anxieuse mais pas paranoïaque. À ce moment-là, je décidai de mettre cela sur le compte de la fatigue. Une fois à l'intérieur du bon bâtiment, nous nous sommes dirigées vers notre cours en commun dans un amphithéâtre, dans lequel nous trouvâmes places dans les premiers rangs.
*
— Liberty, reviens ! Ce n'est pas la mort ! cria la métisse en essayant de me suivre.
« Ne pleure pas, ne pleure pas, ne pleure pas. » pensai-je, avant de m'arrêter pour regarder le ciel alors que ma vue se brouillait, les larmes menaçant de couler. Je n'ai jamais vraiment supporté les grosses critiques, surtout non constructives et ce que je supportais encore moins, c'était l'humiliation sous toutes ses formes.
— Pas la mort ? Tout le monde va se moquer de moi maintenant ! hurlai-je, la voix tremblante.
— Tu forces.
Même si je ne le voyais pas, dos à elle, je l'imaginais bien rouler les yeux. Contrairement à elle, je n'avais pas sa force de caractère, je n'arrivais pas à obtenir ce côté « je me fiche de tout, de toute façon je me tire bientôt !»
— Ce n'est pas toi la plus pure de tout le campus, ça se voit !
— Oui, tu es pure à 90% mais c'est pas un drame.
Je secouai la tête négativement. De toute façon, elle ne pouvait pas comprendre, même si elle le voulait. Contrairement à elle, je n'avais jamais vraiment eu de copain, j'étais encore vierge et j'étais une sainte à côté de n'importe qui. Parfois, j'étais fière de moi, pour ne pas me laisser devenir n'importe qui et faire n'importe quoi mais c'était aussi une source de honte et de gêne !
Ne voulant pas croiser qui que ce soit, j'ai préféré la laisser planter là et accélérer le pas afin de rentrer le plus vite possible dans ma chambre. Avec un peu de chance, Sherry n'y serait pas, je pourrais être tranquille et me calmer sans qu'elle ne me pose de questions. Pas qu'elle était méchante, loin de là, mais je voulais la paix après cet épisode embarrassant. Il avait fallu qu'un idiot derrière moi se penche pour observer les résultats affichés sur mon écran d'ordinateur et le hurle dans l'amphi. En rentrant dans la chambre, la tête baissée pour ne croiser aucun regard, déjà certaine que l'information ferait très vite le tour, je me suis déchaussée, balançant mes converses dans le coin réservé à nos chaussures avant de me jeter en arrière sur mon lit, attrapant le livre posé sur ma table de nuit.
Juste à côté, le morceau de papier. Je grimaçai avant d'essayer de reprendre ma lecture, où j'en étais la veille. Ce n'est qu'une heure et demie après que ma colocataire est rentrée, refermant la porte derrière elle, retirant ses talons avant de s'asseoir sur son lit, en face du mien.
— Tu es au courant ?
— Ouais... murmurai-je en ne relevant pas le nez de mon bouquin.
— Tu sais, ça fait de toi quelqu'un d'exceptionnel.
Je manquai d'avaler ma salive de travers.
— Je te demande pardon ?
— C'est simple. Maintenant les mecs vont se battre pour être celui qui prendra ta virginité ! expliqua-t-elle avec un petit sourire.
« Par pitié, pas ça ! Elle lit vraiment trop de romans new adults, érotiques ou de fictions sur Internet... ».
Je me sentis rougir avant de relever le nez, croisant le regard caramel de la blonde, lui faisant comprendre de ne pas continuer plus loin, je ne voulais pas savoir. Elle pouvait avoir beaucoup de garçons à ses pieds pour sa beauté naturelle, elle en profitait avec les garçons, bien que je lui aie fait jurer de ne pas le faire dans la chambre, mais je n'étais pas intéressée par ça. Je voulais avoir suffisamment confiance en un homme pour passer à l'étape supérieur avec lui. Cliché...
Pourtant, terriblement vrai ! Sa main, aussi hâlée que son corps, se posa sur mon épaule, amicalement.
— Si jamais tu as besoin de parler de quoi que ce soit, je suis là.
J'acquiesçai en la remerciant avant de poursuivre ma lecture mais je n'étais pas concentrée, mes pensées divaguaient beaucoup trop. De ce foutu mot étrange, aux regards sur moi, le test de pureté et la soirée à laquelle Amanda et tous mes autres amis iraient à coup sûr. L'idée de casser cette idée de mère Teresa me traversa l'esprit le temps de quelques secondes, ce fut également le temps qu'il me fallut pour saisir mon téléphone et envoyer un message à ma meilleure amie.
Moi — J'accepte.
Amanda — Tu acceptes ?
Moi — Je viens à la soirée, demain !
Amanda — Parfait ! :)
J'espérais vraiment que ce soit une bonne idée...
— Libby ! Il y a une lettre à ton nom sur le balcon.
Je me pétrifiai, n'osant même pas la rejoindre. Pourtant, mes pieds n'hésitèrent pas à faire le chemin, rejoignant la blonde qui tenait une lettre entre ses mains, sur laquelle était écrite mon prénom. Et visiblement celle-ci ne venait pas de la poste, quelqu'un l'avait déposée...
— Je l'ai trouvé près de la séparation, ajouta-t-elle.
— Merci...
Je lui pris des mains avant de rentrer à nouveau à l'intérieur. Ça ne pouvait qu'être une mauvaise blague de la colocation de garçons à côté mais le problème c'est que ça ne semblait pas être leur délire étant de vrais geeks. Pas du genre à ennuyer les autres pour le fun, encore moins de cette manière.
Je me précipitai pour ouvrir la lettre avant d'y trouver à l'intérieur encore quelques mots écrits à l'encre noire :
« J'ai hâte de te voir, Libby.
A très bientôt.
P.S : La robe blanche que tu portais aujourd'hui t'allait à merveille. »
Je me sentis pâlir, heureusement que j'étais à nouveau assise sur mon lit sinon mes jambes auraient défailli.
— Libby...? Qu'est-ce qu'il y a ? s'inquiéta Sherry.
— Un putain de stalker !
Elle me regarda les yeux ronds, n'en croyant pas ses oreilles... ou alors elle essayait de comprendre, puisqu'elle n'était au courant de rien.
— Un putain de taré, de stalker, de psychopathe ou je ne sais quoi me laisse des morceaux de papier !
Avant même qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, je lui racontai les événements du matin. Celle-ci semblait perdue. Elle-même ne savait pas quoi dire pour me rassurer. Contrairement à Amanda, elle ne voyait pas que ça ne sonnait pas comme une blague, elle ne le prenait pas à la légère. À moins qu'elle soit devenue parano en quelques minutes !
— Tu sais quoi ? Au prochain bout de papier de merde, tu vas voir la sécurité du campus. En attendant, ne reste pas seule, on ne sait jamais.
La question était : allait-il/elle être à la soirée demain ? Cette idée me faisait frissonner d'effroi.
Règle n°1 : ne jamais rester seule.
⚜.⚜.⚜
Hello !
Je dois vous avouer que j'étais un peu stressée à l'idée de poster ce premier chapitre, par peur de décevoir.
Peut-être que certaines seront déçues que Lucifer n'apparaissent pas dans ce premier chapitre mais je ne veux pas que tous aille bien trop vite. En revanche, il arrivera prochainement. Soyez patiente. :) Toutefois, j'espère vraiment que ce chapitre n'est pas mauvais, qu'il vous plaît et qu'il vous donne envie de continuer de lire, de donner une chance à mon histoire.
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Caroline.
P.S : J'ai eu mon bac, et en plus avec mention assez bien ! Je suis la première à obtenir le bac dans ma famille donc je suis plutôt fière de moi aha. :)
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